Faire des longueurs, encore et encore. Jusqu'à ce que les bras tirent et que les jambes décèdent, que les poumons éclatent et que la peau se fripe. La piscine, c'est une des seuls activités qui lui reste lors de sa semaine en convalescence à l'extérieur du nid. A l'extérieur de tout. Elle n'avait jamais fait attention au fait que peu de ses camarades passaient du temps dehors, c'était normal, il ne faisait pas toujours très beau, on avait mieux à faire, on se grillait une clope tout au plus avant de retourner au chaud. Maintenant, la compagnie lui manque. Plus qu'un jour et elle est libre, Pia. Libre de pouvoir retourner dedans. Quelle ironie. Pour le moment elle nage, il fait presque beau, elle caresse du bout des doigts un semblant de positivité qui la pousserait presque à se dire qu'elle n'est pas si mal, ici. Elle nage et elle attend qu'un de ses camarades ait le courage de venir tremper son corps dans l'eau histoire d'avoir un peu de compagnie. Andreja dort avec elle mais il ne peut pas rester collé à ses côtés tout le temps. Quand il veut voir ailleurs, il peut y aller, lui. Il n'est pas cloîtré dehors comme un clebs qui a fait une connerie. Elle mordrait bien les mollets d'Alistair, pour voir. Histoire de le punir d'être la cause de toute cette histoire. Elle finit par apercevoir une ombre sur le carrelage. Immédiatement un large sourire se dessine sur son visage lorsqu'elle pose son regard sur le blond. « J'ai jamais été aussi contente de te voir, blondinet. » Elle s'extirpe de la piscine pour venir s'asseoir sur le bord d'une chaise longue, invitant Jaheim à en faire de même. « Raconte-moi un truc, tout ce que tu veux, n'importe quoi. » Même ses souvenirs d'enfance chez sa mamie, si il veut.

Est-ce le moment idéal pour une petite balade rétrospective ? Je me suis déjà livré à cet exercice la semaine passée lorsque je me trouvais sur la sellette mais puisque la nomination semble plutôt bien m’aller je le suis de nouveau aujourd’hui. Personne n’est éternel et surtout pas les candidats qui accumulent les nominations, Isaac, candidat plus ou moins emblématique de notre édition en a fait les frais la semaine dernière après quatre nominations. Je ne cumule pas autant de mises en danger mais les concurrents sont plus dangereux que lors des toutes premières semaines d’aventure les chances sont donc moins nombreuses. Je me promène donc tranquillement, évoluant à l’extérieur et redécouvrant à l’occasion certains petits endroits que j’ai toujours délaissés. La piscine est un exemple flagrant puisque de mémoire je dirais que je me suis baigné une fois, peut-être deux, depuis le début de l’aventure. Le temps a pourtant été plutôt généreux avec nous mais j’ai toujours préféré la plage à ce bassin d’eau chlorée. « J'ai jamais été aussi contente de te voir, blondinet. » La douce voix de Pia me sort de mes songes et un sourire se dessine quasi immédiatement sur mes lèvres. « Tu es toujours heureuse de me voir ! » Comment vont mes chevilles ? Plutôt bien je dirais. Elle sort de la piscine, trempée et se dirige jusque sur une chaise longue sur laquelle elle s’installe avec autant de sensualité qu’un phacochère en rut. « Raconte-moi un truc, tout ce que tu veux, n'importe quoi. » Elle me prend de court et j’en viens même à ne pas avoir la moindre idée de quoi lui raconter… Ah si, j’ai une question qui me brûle les lèvres alors autant la poser. « Comment tu fais pour te laver ? Tu prends ta douche dans la fontaine ? » Elle est retenue prisonnière à l’extérieur du nid pour toute la semaine, il y a donc un certain nombre de trucs qui doivent être assez embêtants. « Ton partenaire t’apporte à manger comme on le fait à un petit toutou ? » Je provoque gentiment.