when I reach out and I only grab air (18/11 - 17:31)

| clémentine

Mallaury était de passage à l'étage, il prévoyait en fait de rejoindre l'espace dressing pour faire un peu de rangement dans ses affaires. Sauf qu'en chemin, à peine arrivé en haut des escaliers à vrai dire, il avait noté la présence de Clémentine dans le couloir aux mirages et instantanément, il avait renoncé à son petit projet pour aller rejoindre celle-ci. Ce couloir, il n'y avait quasiment jamais mis les pieds et il n'était pas difficile de comprendre pourquoi... des miroirs, partout, il ne risquait pas de se sentir très à l'aise en un tel lieu. Pourtant, il était prêt à les affronter aujourd'hui, lui qui les fuyait comme la peste en temps normal. Il y a peu de choses que Mallaury n'aurait pas été capable d'affronter pour profiter d'un moment privilégié avec Clémentine. Ces moments-là lui étaient très précieux, quand ils n'étaient que tous les deux, c'était limite les meilleurs instants de sa semaine. « toi aussi, tu me trouves vraiment laid comme garçon ? » il lui demanda après s'être placé derrière elle face au miroir, croisant son regard par le biais de celui-ci. Il préférait poser ses yeux sur le reflet de Clémentine plutôt que sur le sien, au moins ce qu'il voyait lui plaisait, là. Car vous pensez bien que ça n'était pas souvent qu'en passant devant une glace, Mallaury revenait en arrière pour s'y admirer - non, généralement il avait même plutôt tendance à filer à vive allure pour ne surtout pas se voir dedans. C'était un garçon complexé, alors il n'avait pas nécessairement besoin qu'on lui rappelle qu'il ne ressemblait pas à grand-chose. L'avis de Clémentine, il ne savait pas trop pourquoi il le nécessitait, d'ailleurs celle-ci pouvait très bien lui mentir et lui dire que non, il n'était pas si hideux que ça, dans son genre. C'est même ce qu'il s'attendait à entendre. « ça a l'air tellement impensable aux yeux de certains qu'un type loin d'arborer un physique de mannequin puisse plaire... » ce qui l'étonnait plus, encore, c'est qu'on l'avait rangé avec Alistair dans une section "physiques pas faciles" car tout à fait franchement, il ne s'était pas attendu à ça dans un tel jeu. Car naïvement, il s'était dit qu'on lui épargnerait un jugement sur son apparence, ici, au moins. Mais non, dans ce nid comme ailleurs, c'est quelque chose qui revenait toujours. Bien sûr, tout le monde ne pensait pas de cette façon, cette question n'avait été l'oeuvre que d'un seul candidat qui, par ailleurs, ne s'était pas manifesté pour dire qu'elle était de lui. Mais c'était sans doute beaucoup en attendre, certaines personnes n'avaient pas le courage de leurs opinions, ça, il l'avait bien compris. « enfin, plaire, c'est un bien grand mot. » il reprit, car la question telle qu'elle avait été posée à Gaëtane laissait entendre que la demoiselle ne s'intéressait qu'aux garçons au physique plutôt atypique, or, il ne lui semblait pas qu'il était question de cela. Peut-être y avait-il quelque chose avec Alistair, cela dit, il n'était pas courant en tout cas. « mais tu comprends ce que je veux dire, n'est-ce pas ? c'est quand même un peu blessant que même ici, on s'arrête là-dessus. je n'ai pas signé pour un concours de beauté, que je sache. » et sur ces mots, il haussa les épaules. Il ne devrait peut-être pas le prendre autant à coeur, après tout, il savait pourquoi il était ici et ça n'était certainement pas pour vaincre ses complexes et sortir de là avec un regain de confiance en lui. Il avait tenté d'ignorer tout ça, mais il ne pouvait pas faire comme si ça ne l'atteignait pas, non plus. Clémentine jugerait peut-être sa réaction comme démesurée, il était également peu probable qu'Alistair ait été autant touché que lui mais il faut dire, aussi, que ce dernier avait ce dont l'irlandais était de son côté tout à fait dépourvu : du charisme. Eh non, Mallaury lui, ne pouvait même pas se raccrocher à ça, pauvre garçon qu'il était.

J'erre dans le couloir aux mirages, sans réellement but, si ce n'est passer le temps. Cela serait une bonne chose. Finalement Mallaury me rejoint, je lui adresse un léger sourire avant qu'il n’enchaîne. Si je le trouve laid ? La question de Mallaury me laisse interdite pendant une poignée de secondes. Dans un sens, cela ne m'étonne pas vraiment qu'il se dénigre, un peu plus ou un peu moins. Je comprends qu'il fait référence aux questions du détecteur de mensonge de la timide rousse, Gaëtane, lors du prime. Je fronce simplement les sourcils n'appréciant pas tellement qu'il se remette en doute de ce côté là. « Mais non, tu es beau ! » je proteste alors en me tournant vers lui vivement. Je monte sur la point des pieds pour déposer un baiser sur son front qu'il baisse instinctivement. Il faut quand même dire que mon objectivité concernant Mallaury frôle le niveau de la mer, et encore, il pourrait très bien commettre un délit que je défendrais quand même. De toute façon. Mais c'est vrai, je le trouve beau. Il est le plus beau ici, enfin après Hadrien, ne nous emballons pas non plus. « N'écoute pas les autres, ce sont des cons » je me permets de dire parce que les gens devraient d'abord se regarder eux-même avant de se permettre de juger. Je trouve que l'auteur de cette question est un imbécile, c'est tellement vexant pour Mallaury et Alistair en plus ! « Tu as du charme ! » j'ajoute même pour le rassurer parce que c'est Mallaury et que je commence quand même à le connaitre. Je l'écoute avec une certaine attention comme toujours. « Je ne vois même pas pourquoi tu complexes » je lui avoue en haussant les épaules en haussant les épaules. Il se démarque tellement des autres garçons de la maison, je trouve. « D'ailleurs pourquoi ces questions soudaines ? » je finis par lui demander en arquant légèrement un sourcil, presque perplexe, accrochant mon regard au sien. « Tu me le dirais, pas vrai ? » je l'interroge, presque outrée, parce que je pense qu'il sait à quoi je veux faire illusion. Genre s'il tenait vraiment à plaire à une fille comme ... Gaëtane, comme ça, à tout hasard. « N'est-ce pas ? » j'insiste quand même en l'observant un instant de plus parce que je doute que Mallaury sache réellement mentir et puis il peut rien me cacher. Il a pas le droit. Cela fait parti du contrat qu'il a tacitement signé depuis deux mois, et qu'il doit scrupuleusement respecter sinon ça risque de ne pas le faire !

La réponse de Clémentine à la question qu'il lui avait posée ne se fit pas attendre. Mallaury était beau, selon elle. Eh bien, pour le coup, il n'était pas du tout sûr qu'ils voyaient la même chose quand ils jetaient tous les deux un regard en direction du miroir. Parce que Mallaury n'était certainement pas un beau garçon, non, il n'était pas utile de lui mentir car il avait des yeux, il savait à quoi il ressemblait tout de même. Il n'avait pas de beaux traits fins, par exemple. Ce qu'il avait, à la limite, c'était de beaux yeux bleus donc peut-être que ça sauvait un peu l'ensemble, hm. Enfin, ce qu'il y avait tout autour, on en parlait ou pas ?... Mallaury fléchit légèrement les genoux et baissa sa tête pour que Clémentine puisse venir déposer un baiser sur son front, après quoi il resta un court instant à l'observer, n'osant pas trop dire quoi que ce soit car craignant qu'elle ne lui fasse savoir qu'il était sacrément pénible avec son peu d'estime pour lui-même. Et puis, il laissa finalement entendre, tout bas « il va falloir courir chez l'ophtalmo à ta sortie. », le tout débité dans l'esquisse d'un sourire en coin pour que ça passe un peu mieux que s'il s'était contenté de le dire le visage fermé et le regard grave. D'après elle, il ne devait pas écouter les autres, ces derniers furent d'ailleurs affublés d'une charmante appellation. Il avait du charme, c'est donc réellement ce qu'en pensait Clémentine ? alors pourquoi est-ce qu'il ne voyait rien, pourquoi n'en avait-il pas conscience, lui ? Quand il se plaçait devant un miroir, il ne voyait que ce qui le dérangeait, à savoir ses cannes de serin, son grand nez bossu, ses oreilles décollées... il ne voyait rien de charmant, dans tout ça. « ce n'est pas ce que je vois, moi... je ne vois pas tout ça. » il souffla, en se tournant momentanément vers un miroir face auquel il fut incapable de rester plus de quelques secondes. Il n'y avait rien à faire, son reflet l'indisposait. Cette soi-disant beauté, ce charme mentionnés par Clémentine, ou bien ses yeux n'étaient pas capables de les détecter, ou bien... il n'était ni beau, ni charmant, et ça s'arrêtait là. Elle disait ne pas comprendre pourquoi il complexait. « c'est facile à dire, quand on a un physique comme le tien. on a pas dû arrêter de te dire que t'étais une jolie fille, toi, je me trompe ? » fit-il, d'un ton neutre, puisque Clémentine était une belle jeune femme il ne pensait pas lui apprendre quelque chose en le lui faisant remarquer. Les complexes, elle ne devait pas connaitre. Elle était bien proportionnée, enfin, de ce qu'il en avait vu parce que vous pensez bien qu'il n'avait pas non plus les yeux rivés sur la silhouette gracile de sa camarade à longueur de journée. Elle chercha à savoir pourquoi il lui posait toutes ces questions, subitement. Oh, eh bien, il faut croire qu'il avait fait de la question du détecteur une sorte d'idée fixe. Il n'eut même pas le temps de lui répondre que Clémentine sembla insinuer quelque chose. Il lui dirait... oui, quoi, au juste ? parce que lui dire les choses, d'accord, mais là il n'avait pas l'impression d'avoir quoi que ce soit à lui avouer, en fait. Et voilà qu'elle revint à la charge. Bon, on avait vu plus clairs comme sous-entendus, quand même. « je ne suis pas sûr de comprendre. » il répondit, un peu perdu, il devait être franchement stupide parce qu'il ne saisissait pas l'allusion. Il repensa à ce dont ils avaient parlé juste avant, et... non, pas elle ! elle n'allait pas s'y mettre aussi ! Mallaury espérait se tromper, en demandant ce qui suivit. « une minute. on parle de quoi, là, de... Gaëtane ? » le regard de Clémentine en disait long, elle semblait attendre de lui qu'il se confie, comme à sa meilleure amie ce qu'elle était très certainement dans cette aventure, certes. « je ne sais pas ce que tu es en train de t'imaginer exactement, mais... tu peux tout de suite t'enlever ces idées de la tête. » et il était un peu embarrassé d'avoir cette présente discussion avec elle, Clémentine semblait croire qu'il lui faisait des cachotteries. Quand même, il se demandait ce qui pouvait bien la laisser penser une telle chose, et puis, si même elle se mettait à douter de lui, c'était le pompon.

J'étais sûre que Mallaury allait me contredire, comme toujours quoi ! Je pousse un bref soupir. « Je t'en prie ! Ma vue est excellente, arrête de faire le modeste » je fais mine de lui dire parce que le pire, ce qui me désole vraiment, c'est que je sais très bien que Mallaury se pense réellement moche alors que ce n'est pas du tout le cas ! Mais je ne vais pas non plus passer ma journée à le lui expliquer, en long, en large et en travers. « Pourtant moi, je sais très bien ce que je vois » je souligne en pinçant un instant les lèvres en esquissant une légère moue. La remarque de Mallaury a le don de faire étirer un léger sourire sur mes lèvres. « Mais détrompe toi, les petites blondes qui semblent avoir un corps d'une fille de quinze ans ne plaisent pas toujours ! » je proteste parce que c'est vrai, j'ai plus l'air d'une enfant que d'une vraie adulte, et ce genre là n'est pas très attractif. Il suffit de me comparer à Tilda ou Paloma et le choix est vite fait. Mais bon, je m'aime bien comme je suis actuellement. Il y a toujours mieux, et toujours pire, il faut simplement relativiser. Mallaury me demande si on pense à la même chose lui et moi, c'est vrai, je ferais mieux de clarifier cela puisqu'on surfe souvent sur des quiproquos lui et moi. Et cela ne nous aide pas. « Bah oui, de qui d'autre sinon ? » je lui réponds en l'interrogeant du regard parce que cela me parait évident pour moi. « Mais moi j'étais persuadée que non » je lui réponds en levant les mains comme pour me défendre face à son accusation. « Mais vu que les autres semblent penser que oui, je me dis que j'ai peut-être loupé quelque chose » je lui dis simplement en haussant les épaules parce que c'est légitime et con à la fois. Je cherche à me rassurer sachant que je passe la majeure partie de mon temps avec Mallaury, je veux juste pouvoir me dire que je ne suis pas totalement aveugle non plus. Donc le candidat ne cherche pas spécialement à plaire à la rouquine de la maison. De toute façon, si cela avait été le cas contraire, je ne lui aurais rien dis non plus, qu'il se rassure, il est grand et peut encore faire ce qu'il veut même si l'on peut penser que je suis souvent sur son dos. C'est vrai ! « De toute façon je sais tout non ? » je lui demande. Bah oui, on se dit tout lui et moi. Enfin ... « Bon sauf l'essentiel, je te l'accorde » je lui concède en haussant les épaules. Oui, je ne connais pas son secret, j'ai bien essayé de le chercher mais avec un seul indice à ma disposition, j'ai un peu de mal, et je n'ai pas non plus envie de le traquer quand on passe du temps ensemble. Sinon cela serait tout le temps le pauvre. « Mais ça ne serait tarder » je rajoute avec un sourire en croisant une nouvelle fois ses prunelles, parce qu'on arrive dans la fin, dans un sens. On a largement passé la moitié du jeu il me semble. Et il me tarde de savoir ce qu'il pourrait bien se cacher dernière Mallaury, mais cela ne m'empêche pas non plus d'appréhender tout de même. J'imagine que c'est la même chose concernant chacun des candidats.

Oh que non, Mallaury ne faisait pas le modeste. Il ne se prétendait pas laid pour aller à la pêche aux compliments, loin de là. Quand il se positionnait face à un miroir, il détestait sincèrement ce qu'il y voyait. Aussi bien son visage qu'il avait toujours jugé disgracieux, que son corps, il se voyait comme un grand machin - façon de parler, il culminait tout juste à un mètre soixante-dix - et non, c'est clair, il n'était vraiment pas bien dans sa peau et ne l'avait jamais été. C'est comme si le fameux "âge ingrat" s'étendait sur toute sa vie, à lui, c'est à partir de l'adolescence que Mallaury s'était mis à vomir son apparence et depuis, impossible de le réconcilier avec lui-même. Ce n'était pas un garçon superficiel qui passait les trois quarts de son temps à s'observer dans la glace, et pour cause, il faisait tout pour éviter d'en croiser une. Il n'avait qu'un seul miroir chez lui, celui de la salle de bain et clairement, ça lui suffisait. La remarque de Clémentine ne parvint même pas à le faire sourire, le sujet était sensible, il était incapable de plaisanter avec ça. Et elle avait beau dire que si, il avait du charme, il était plutôt pas mal... lui, il ne voyait pas la même chose, et donc il partait du principe que s'il ne se percevait pas ainsi, c'est que Clémentine devait avant tout chercher à le rassurer mais qu'elle pensait comme tous les autres - il ne savait pas qui avait fait cette insinuation des plus vexantes, au détecteur, mais bravo à cette personne car depuis, Mallaury ne faisait plus qu'y penser. Clémentine, elle, c'était une jolie fille alors elle ne pouvait pas comprendre ce qu'il ressentait, elle ne pouvait pas savoir ce que ça faisait de se trouver hideux. « qu'est-ce que tu racontes... » il souffla en se reculant pour pouvoir l'observer de la tête aux pieds. Un corps de jeune fille de quinze ans, vraiment ? il ignorait où elle avait vu ça, ce n'était pas son avis, à lui. « tu préfèrerais peut-être avoir le corps d'une octogénaire, hm ? » il demanda tout en affichant un grand sourire satisfait, oh, regardez-le tout content de sa blague. Oui, bon, c'était du grand Mallaury, donc ça ne volait pas bien haut c'est sûr. « tu es très belle, moi je trouve. » il reprit, en retrouvant tout son sérieux. Et c'est bon, il pouvait dire cela sans que tout le monde ne s'offusque et se remette à douter de lui et de leur relation ? oh, mais non c'est vrai, actuellement c'était plus ce qui le liait à Gaëtane qui faisait parler dans le nid. Tenez, Clémentine aussi s'y mettait, enfin, elle avait fait un drôle de sous-entendu et Mallaury avait supposé qu'elle faisait référence à la rouquine. Dans le mille, c'était donc bien le sens de son allusion. Elle disait que ça ne venait pas d'elle, mais des autres, et qu'elle s'était dit en les voyant s'interroger sur eux deux qu'elle avait peut-être raté quelque chose. Mallaury remua calmement la tête. « tu n'as rien loupé. » il lui assura d'un ton ferme, parce que non, il n'y avait rien eu d'après lui qui aurait pu les faire penser cela. « ils se font des idées, et je pense surtout qu'ils s'ennuient tous beaucoup. » ce n'était peut-être pas très gentil pour ses camarades, mais lui ce qu'il ne comprenait pas, c'est qu'ils n'avaient donc pas assez à faire avec leurs propres liens pour devoir en plus venir mettre la pagaille dans les siens ? vraiment, s'ils pouvaient laisser Mallaury gérer ses relations comme il l'entendait, ça arrangerait sacrément ce dernier. Là on lui mettait plus la pression qu'autre chose, et ça ne lui plaisait pas du tout. « ils voient ce qu'ils ont envie de voir, je pense. » même si, pour le coup, il ne captait pas en quoi ça pouvait être réjouissant pour eux qu'il s'amourache de quelqu'un dans le nid. Il fallait sérieusement qu'ils se trouvent d'autres occupations, tous, ça n'était plus possible ces enfantillages. Ils arrivaient sérieusement au bout de la patience de l'irlandais. Si Clémentine savait tout ? « eh bien, oui, je crois qu'on se dit tout effectivement. » Mallaury ne lui faisait pas de cachotteries, si c'est ce qu'elle voulait savoir. Alors oui, il y avait ce secret dont il ne pouvait pas encore lui parler, certes. « c'est pas aussi essentiel que tu le dis. » pour lui, ça ne l'était pas, ce n'est pas comme si elle ignorait une grosse partie de sa vie puisque au contraire, elle savait déjà beaucoup de choses à propos de celle-ci. Il ne dirait pas non plus que ça n'étaient que des détails, cela dit, enfin, elle pourrait se faire sa propre opinion en temps voulu de toute façon. Et comme elle le disait, ça ne tarderait plus à présent. « tu as hâte ? de connaitre tous les secrets, je veux dire. » lui, il pensait avoir hâte, disons que bon nombre de secrets l'intriguaient et il attendait avec impatience que le voile soit levé concernant pas mal de ses camarades. « et, ça va, tu ne redoutes pas trop de parler du tien ? » ce serait un passage obligé pour tous, ou presque, et il savait déjà que certains n'étaient vraiment pas pressés de devoir s'expliquer. « ton secret, c'est l'un de ceux qui m'intéresse le plus, je ne te le cache pas. » il lui avoua alors, dans un demi-sourire. Il ne pensait pas faire de révélation fracassante avec ça, c'est évident qu'il était tout particulièrement intéressé par le secret de Clémentine, elle était sa plus grande alliée dans le jeu, il aurait difficilement pu s'en ficher.

Le candidat prend quelques secondes pour m'observer, je le laisse se livrer à l'exercice sans rien dire même je suis toujours un peu mal à l'aise quand on me dévisage comme ça. Je tends une oreille attentive à ce qui sort de la bouche de Mallaury, non merci je n'ai pas non plus envie d'avoir un corps de vieille. Chaque chose en son temps s'il vous plait. Je note un peu de fierté sur le visage de mon camarade, ce qui fait naître un rictus sur mon minois de poupée. « Voilà, tu exagères encore ! » je m'exclame en roulant des billes avant de pousser un sifflement moqueur. Mallaury me trouve jolie. « T'es pas objectif aussi » je lui dis en étirant un sourire amusé. Parce que c'est vrai, Mallaury aurait bien trop peur de me faire de la peine dans le fond, je le sais. Et après il culpabiliserait tellement aussi. « Parce que ça mettrait un peu un froid si tu me disais le contraire et sachant qu'on passe beaucoup de notre temps ensemble » je laisse entendre en haussant les épaules. « Bon je ne me souviens plus trop pourquoi on parle de cela mais cela ne sert rien de te torturer pour savoir si tu plais ou non, tu t'en moques des autres » j'esquisse de ma plus belle voix, et puis il avait déjà eu une copine à l'extérieur, cela ne suffisait pas à le rassurer déjà ? J'écoute la réponse suivante de Mallaury qui me fait hocher la tête de satisfaction parce que j'aime bien tout, tout, tout savoir. A ce stade, ce n'est même plus de la curiosité mais de l'omniprésence. Je veux qu'il me confie tout, même les détails qui lui semblent insignifiants, j'ai soif de connaissances, de savoirs, d'anecdotes sur sa vie ou sur n'importe quoi. Apparemment son secret ne le caractérise pas totalement, enfin, c'est ce que j'ai l'impression de comprendre lorsqu'il l'évoque. « Bon pas tous non plus » je rectifie, je sais que certains secrets, qu'ils soient forts ou non ne me toucheront pas parce que je n'ai jamais parlé au candidat et qu'on nous n'avons jamais eu une seule vraie conversation. Ils sont une petite poignée dans ce cas. « J'imagine que s'il n'est pas trouvé d'ici là, Hadrien reviendra pour qu'on le fasse ensemble » je commence alors d'une voix assez calme pour une fois, parce qu'à vrai dire, je ne suis pas sûre de ce que j'avance. Une partie de moi, genre 99,9% est sûre qu'il reviendra pour moi, pour m'épauler, pour me changer les idées. « Dans ce cas là, tout ira bien » je conclus donc en haussant les épaules, je ne préfère pas penser à la situation contraire. J'espère qu'Hadrien fera partie des anciens à revenir. « Et toi ? » je lui retourne alors avant qu'il annonce que mon secret lui fait de l'oeil. « J'espère bien ! Il faut bien que je puisse encore t'intriguer encore un peu ! » je fais mine de lancer avec force, oui, j'ai envie de me dire que j'ai encore un certain potentiel d’intérêt à ses yeux. Bon cela ne sera peut-être plus le cas « Fais câlin » je lui demande alors en ouvrant mes bras en préférant attendre qu'il se baisse un peu pour se mettre à ma hauteur afin de me faciliter la tâche.

C'est vrai que le commentaire sur la personne âgée, il aurait pu éviter. Mais comment ça, il n'était pas objectif ? alors, ça, c'était quand même la meilleure de l'année ou pas loin. Mallaury trouvait que Clémentine était une belle fille, oui, comme probablement la quasi majorité du public masculin de l'émission à vrai dire. Elle n'avait rien à envier à ses camarades selon lui, même s'il n'était aucunement question d'un concours de beauté, comme il l'avait justement signifié un peu plus tôt. Clémentine, elle était belle, un point c'est tout et si elle lui reprochait de manquer d'objectivité en disant ça, eh bien... c'est qu'elle était prête à douter de tout ce qu'il pouvait être amené à lui dire, et ça ne lui plaisait pas franchement, à Mallaury. « pff. c'est trop facile. » fit-il, et c'est limite si elle ne le vexait pas, à force de lui sortir toujours le même argument - il n'était pas objectif, eh oui, comme l'autre jour au stade où il avait eu l'occasion d'entendre la même chose. Parce que non, il ne s'agissait pas de la flatter, de la complimenter uniquement parce qu'il ne pouvait soi-disant pas se permettre de dire le contraire, pour leur lien, apparemment ça ne le ferait pas trop. Il ne se posait pas la question à vrai dire. « observe-toi là-dedans, » il désigna d'un mouvement de tête le miroir le plus proche d'eux. « et ose me dire que ce que je dis n'est pas vrai. » Ce qu'elle pouvait être têtue cette Clémentine, ah ces deux-là s'étaient bien trouvés, ça ne faisait aucun doute. D'après elle, ça ne servait à rien qu'il se torture avec ça, peu importe qu'il plaise ou non, il valait mieux se moquer des autres. Il avait suffi d'une malheureuse question pour que Mallaury dénigre à nouveau son physique, mais quand ça n'était pas ça, c'était son manque d'intelligence, et d'autres jours encore, il soulignait son manque d'investissement dans le jeu... rien n'était jamais assez bien à ses yeux, quand il s'agissait de lui. « c'est vite vu, je crois. » il remarqua l'air de rien, puisque s'il était bien convaincu d'une chose, c'est qu'il ne pouvait plaire à personne. Autrefois il pouvait compter sur son entrain, sa joie de vivre pour séduire... mais aujourd'hui, il ne lui restait quasiment rien de tout ça, il n'était plus ce garçon enjoué dont le sourire à l'époque était contagieux. Donc sans ça, et sans le physique, autant dire qu'il ne se faisait aucune illusion. Clémentine disait que tous les secrets ne l'intéressaient pas, sans doute par rapport à ses liens, si elle n'était pas particulièrement proche de certains de ses camarades elle n'avait sans doute pas franchement hâte de savoir ce qu'ils cachaient. Mallaury était un peu dans le mal cas, disons qu'il ne s'en désintéressait pas, mais qu'il vivrait bien le fait de rester dans l'ignorance les concernant. Elle ne semblait pas grandement redouter de devoir parler du sien de secret, enfin, si Hadrien revenait pour le faire avec elle, ça irait. Et dans le cas contraire, il supposait que ce serait assez difficile pour elle de devoir l'évoquer seule, que la présence d'Hadrien lui serait comme indispensable dans un tel moment. « mais oui, il va revenir, de toute façon. » il laissa entendre dans l'esquisse d'un sourire. Non, en fait, il ne savait rien des projets d'Hadrien mais bon, il imaginait mal ce dernier ne pas revenir quand il le pourrait, ne serait-ce que pour soutenir Clémentine. Mallaury serait ravi d'assister à leurs retrouvailles dans le jeu après toutes ces semaines de séparation, sincèrement. « je suis serein. » il répondit simplement, et c'est vrai qu'il l'était, la révélation de son secret ne lui faisait pas peur. Il lui confia que son secret était parmi ceux qui l'intriguaient le plus, et la remarque de Clémentine le fit hausser un sourcil. « ça n'a jamais cessé d'être le cas, tu m'intrigues depuis le premier jour. » il lui assura, dans les yeux, avant d'ajouter « on a fait tellement de chemin, depuis... » leur rencontre, elle remontait à tellement loin, rendez-vous compte c'était pendant les castings alors oui, ça allait bien chercher dans les deux mois et demi, facile. Clémentine réclamant un câlin, il se glissa à l'intérieur de ses bras grands ouverts, pour venir se blottir contre elle, dans une tendre étreinte. « elle me parait loin l'époque où je te vouvoyais. » il commenta, ses bras encerclant toujours sa frêle camarade. Ça n'avait duré qu'un jour, mais tout de même, quand on voyait à quel point ils étaient devenus complices... Enfin, ça ne s'était pas appliqué qu'à elle, il y avait eu les autres aussi, Mallaury avait en fait vouvoyé tout le monde au départ. Personne n'y avait été franchement réceptif, d'ailleurs, c'est bien pour ça qu'il y avait vite renoncé.

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