“ can't help myself ”

w/@istván.

Des idées brillantes, Allen n'en avait pas tous les jours. C'était disons suffisamment rare pour être apprécié lorsque c'était le cas, mais la plupart du temps il ne valait mieux pas trop en attendre de lui. Entreprendre d'arpenter la forêt au beau milieu de la nuit, par exemple, ne comptait pas parmi les meilleures idées qu'il ait pu avoir, compte tenu de son sens de la débrouille assez limité, déjà lorsqu'il faisait jour. Mais ça l'avait pris subitement, peut être parce que la semaine se terminait, qu'il pourrait très bien retourner chez lui d'ici demain soir et qu'il voudrait alors pouvoir dire qu'il en avait profité autant qu'il avait pu. Alors oui, pour ça il aurait tout de même pu s'épargner une virée nocturne au beau milieu des bois, mais puisqu'il savait que son anxiété le garderait éveillé une bonne partie de la nuit, le canadien s'était dit qu'il pourrait tout aussi bien se balader, et voir s'il ne pourrait pas tomber sur un ou deux insomniaque(s) à qui tenir un peu compagnie. Mais pour le moment, c'est des arbres qu'il croisait sur son chemin, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils se ressemblaient tous. Le canadien espérait alors rejoindre un coin du campement avant de se perdre pour de bon, mais ses réflexions furent un temps perturbées par le bruit étouffé qu'il entendit derrière l'un des buissons. Pas franchement tenté par l'idée de s'arrêter pour tenter d'en définir la source, il préféra accélérer le pas pour s'en éloigner, finissant par tourner à tout hasard et par apercevoir une silhouette à quelques mètres devant lui. « Eh, attends-moi » qu'il signifia à l'attention de cette personne, qu'il vit alors ralentir jusqu'à être en mesure de l'identifier comme István, le chef de son équipe, avec qui il n'avait pas encore tellement eu l'occasion de discuter. « Je sais pas où tu vas, mais j'y vais aussi. » Parce qu'il aimait autant ne pas évoluer tout seul dans cette forêt en pleine nuit, et parce qu'il pensait que la Production avait beaucoup misé sur István et ne laisserait rien lui arriver. Ça faisait de lui le compagnon idéal pour ce genre d'excursion, eh oui. « Je connais ton nom mais je suis pas sûr que tu connaisses le mien. Je suis Allen. » Une semaine avait presque passé depuis leur arrivée sur le campement, mais tout le monde n'avait pas forcément mémorisé les noms de l'ensemble des postulants, compte tenu de leur nombre. Il serait le premier à avoir encore quelques trous de mémoire, donc le dernier à lui jeter la pierre.