J’avais passé une nuit étrange. Bizarrement, je n’avais pas mal dormi. Mais je n’avais pas bien dormi non plus. Mes idées s’étaient retournées dans tous les sens dans mon subconscient alors que j’avais rejoint les bras de Morphée. Je m’étais réveillé assez tôt, le premier rayon solaire filtrant à travers la tente m’ayant chatouillé les yeux. J’avais grogné, m’étais retourné. J’avais jeté un regard à la candidate qui partageait ma tente avant de finalement décider de sortir de cette tente où l’air était définitivement trop comprimé. Ma tête une fois engouffrée dehors, l’air frais me fit le plus grand bien. Comme une bouffée d’oxygène. Je contemplai un instant les alentours de la tente avant de me rendre compte que je me sentais sale. Je n’étais pas un pouilleux j’avais l’habitude de prendre une douche minimum tous les jours. Ici, il allait falloir tenir toute la semaine. A moins de choisir une autre option. L’option d’aller se baigner dans le lac. Je pris la décision de me diriger vers celui-ci et lorsque j’arrivai à son abord je remarquai sa couleur verdâtre. Une couleur qui n’inspirait décidément pas confiance. Mais ça ne pouvait pas être grand-chose, quelques algues colorantes rien de plus. Il était clair que la production ne nous permettrait pas de nous baigner dans une eau polluée ou à risque. Tout naturellement, je fis passer mon t-shirt au-dessus de ma tête avant de laisser tomber mon pantalon de survie sur le sol. Je m’abaissai pour prendre du savon que la production avait vraisemblablement mis à notre disposition et me débarrassai de mes chaussettes avant de poser un premier pied dans l’eau. Arrrh, pas si chaude. Je frissonnai un instant avant de m’y enfoncer jusqu’aux mollets. C’est alors que je sentis une présence derrière moi, sur la rive. Surpris et sur le qui-vive, je me retournai. Non pas par peur d’être aperçu en petite tenue mais par prudence.  « Søster ? » je demande, à la vue de la jeune femme. Il me semblait qu’elle m’avait abordé en danois lors du prime mais je n’avais pas vraiment réagi. Je voulais savoir si j’avais, là, affaire à une compatriote.