Relevant ses cheveux en une queue de cheval, elle soupire une énième fois en se prenant les pieds dans ce qui semble être un caillou ou une racine peut-être, elle ne sait plus trop. Ce n’est pas la Agata que l’on peut voir d’ordinaire qui se présente ici. Elle essaie de faire bonne figure, comme elle le fait toujours en toutes circonstances, mais elle a l’impression que la tâche est plus ardue depuis qu’elle est entrée dans ce qui semble être pour elle, une jungle. Lentement, par peur de finir par terre, elle se dirige vers la table en bois, quelque chose à manger lui remontera le moral. Elle aperçoit d’ailleurs une rousse, dont elle ne connaît pas le nom, qui semble être aux prises avec un écureuil, qui gagnait la bataille et repartait avec la salade ce qui lui tire un sourire. Agata les seuls écureuils qu’elle voit sont ceux de Central Park. « Non. Je ne pense pas que les écureuils puissent avoir la rage non ? Je n’en sais rien, à vrai dire. » Elle ne s’est jamais réellement posée la question avant ce moment. Elle ne leur fait pas confiance. La brune la scrute quelques instants, ne sachant pas quoi dire, elle n’est pas souvent confrontée à ce genre de propos. Et puis, qui ne fait pas confiance aux écureuils ? « Je préfère les petits écureuils aux sangliers qui rôdent sûrement dans la forêt. » Dans son esprit, en tout cas, parce qu’elle est persuadée que si elle s’y aventure, elle tombera nez-à-nez avec une de ces bêtes. La jeune femme se présente finalement, et Agata se rend compte qu’elle a oublié de le faire elle-même, chose qu’elle n’oublie pourtant jamais. « Moi c’est Agata. » Elle observe un instant le bout de pain qu’elle tient dans les mains et l’assiette de Joey avant de relever la tête. « Tu peux avoir un bout de mon pain si tu veux. » Qui n’est déjà pas bien gros, mais qui suffira amplement à la nourrir. « Je ne mange pas beaucoup. » ajoute-t-elle rapidement, se rendant compte qu’un seul bout de pain comme repas pourrait porter à confiance. Elle ne mange que très rarement le midi, c’est une habitude qu’elle a prise. « Tu te plais ici toi ? Tu te verrais rester une semaine de plus ? » Ses prunelles reviennent vers celles de Joey, elles qui étaient fixées sur son bout de pain ridicule. Elle se le demande, parfois certains candidats semblent ne trouver aucun problème à toute cette situation, et clairement ce n’est pas le cas d’Agata.