Je suis le genre de personne qui apprends. Je ne vais pas le cacher, sans des livres de cuisine, je n'aurais jamais su faire quelque chose de mes dix doigts en cuisine. Le pire, je crois, c'est le manque d'idées. Je ne suis pas une grande cuisinière mais disons que maintenant j'ai une bonne panoplie d'idées pour faire de bons petits plats. Pas toujours bons, remarque, mais c'est l'expression alors, hein. Ainsi, vers quatorze heures trente, je décide de faire à manger, étant donné que je n'ai rien avalé depuis ce matin. Je décide de préparer de la lotte au safran étant donné que j'ai trouvé tous les ingrédients ici alors je me suis dit pourquoi pas. Hein. En pleine cuisson, qui ne devrait durer que cinq minutes grand maximum, une envie pressante me fait quitter la tablier pour aller rejoindre les toilettes. Une fois ce petit désagrément réglé, je retourne en cuisine et je trouve une jeune femme au dessus du feu et ma première réaction est de lui dire « Alors ma grande tu vas reculer très délicatement, les mains en l'air ! » elle va sans doutes croire que je rigole. Je ne rigole pas. Je ne suis pas une rigolote, moi, surtout en ce qui concerne la bouffe. Parce que j'ai la dalle et que ce n'est pas une fille random qui va me piquer ce que j'ai préparé, ah ça non. Là pour une raison qui m'échappe elle me sort qu'il doit en avoir assez pour deux. Je la regarde. Non. Je vais lui répondre non. « Non. » Voilà. Je pose mes fesses contre le plan de travail et la brune me demande - j'ose imaginer que c'est une question - si on partage. Je. « Et j'ai quoi en échange si je te laisse piquer dans mon assiette ? » Parce que dans mon monde, tout se monnaye, tout se troque, tout s'achète ou se vend. Je suis une femme comme ça, ouais. Et puis elle se présente. Maha. Maha ? Jamais entendu encore. Pourquoi pas. « Et donc Maha donne-moi des raisons valables pour que je te laisse manger mon repas. » Elle s'attendait peut-être à ce que je me présente à mon tour mais très honnêtement je n'ai pas le temps pour ces enfantillages, là.