“ there's something lonesome about you ”

w/@agata

Il n'avait pas le souvenir de s'être déjà attardé à l'intérieur de ce spa, et franchement il le regrettait, parce qu'à peine entré il eut tout le loisir de constater que la production n'avait pas fait les choses à moitié pour rendre cet endroit agréable. On ne pouvait pas dire qu'il ait l'habitude de ce genre de lieux, alors ça avait un coté assez dépaysant pour lui de se retrouver là, et il se voyait bien y passer une partie de son après-midi, parce que ça n'était pas la perspective d'aller faire sa lessive ou d'aller mettre un peu d'ordre dans sa partie du dressing qui risquait d'être suffisamment motivante pour qu'il ait envie de ressortir tout de suite. Non, à la place, il eut tendance à s'intéresser tout particulièrement à la table de massage, parce que la dernière fois qu'il avait du passer un moment aussi relaxant ne datait pas d'hier, ainsi ça lui dirait assez de pouvoir se faire masser. Oui, mais par qui ? C'est ce qu'il se demanda pendant plusieurs minutes, avant d'être rejoint, et pas par n'importe qui. Agata venait d'entrer et c'est instantanément un large sourire qui se dessina sur ses lèvres, parce qu'il était comme chaque fois ravi de la voir, mais aussi, c'est vrai, parce qu'il avait une petite idée derrière la tête. « Salut, toi » qu'il commença en tout cas par la saluer, avant de laisser ses doigts tapoter la table de massage, sans plus tellement croiser le regard de sa partenaire. « Tu sais, je suis pas du genre à réclamer réparation. Tu peux demander à Mylah, vraiment, c'est pas du tout mon genre ... » Il avait repris d'un air plus innocent, l'air de le dire à tout hasard. Il était bizarrement peu probable que Mylah lui donne raison sur ce point, mais elle n'était pas là, alors il pouvait certainement parler en son nom. « Mais je me disais que puisque je suis revenu du SAS, t'aurais peut être envie – c'est une supposition, hein – de, disons, te faire pardonner pour le coup de la roulette ? » Là, il releva les yeux jusqu'à ceux d'Agata et haussa les épaules, l'air encore une fois de le dire comme ça, sans trop de raisons. Il entreprit alors de faire doucement le tour de la table, et reprit sur le même ton. « Non pas que je t'en veuille, c'est pas ça, mais peut être que ça te pèse encore horriblement sur la conscience … alors euh ... » Il finit cette fois par arriver près de sa partenaire, à qui il lança à ce moment-là un petit regard de cocker. « Tu veux bien me masser ? » Voilà, c'était sorti, et il aurait peut être pu s'éviter de tourner autour du pot, mais il était comme ça, souvent un peu gêné de réclamer, d'autant plus qu'elle pourrait tout à fait avoir un problème avec l'idée de le masser, parce qu'elle préférerait peut être garder ses mains loin de sa peau. Lui, ça ne le dérangerait pas comme c'aurait pu être le cas trois semaines plus tôt, mais c'était à elle de voir et il comprendrait qu'elle n'en ait pas envie.

Elle y passe beaucoup de temps dans ce spa Agata, tout simplement parce qu’elle le fait également beaucoup dans la vie de tous les jours. Ici, rien n’est différent de ce qu’elle connaît d’ordinaire, mis à part les candidats et leur milieu social. Il est vrai que côtoyer des gens venant d’horizons si différents est totalement dépaysant pour la brune qui a pour habitude de ne rencontrer que de riches entrepreneurs ou des hommes politiques. Mais point de fils de sénateur dans ce spa là, simplement Allen, et c’est mieux comme ça, elle n’aura pas à paraître trop. Elle sourit lorsqu’elle l’aperçoit, elle est contente de le voir. « Salut. » Elle referme la porte et se rapproche de l’endroit où son partenaire se tient. Apparemment il a quelque chose à lui demander, c’est ce qu’elle comprend dès sa première phrase. « Oh tu sembles bien l’aimer Mylah. » Son sourire s’élargit à ses paroles. C’est ce qu’elle croit avoir remarqué, mais il peut très bien infirmer ses paroles. « Peut-être pas autant que Addil cela dit, tu ne m’as parlé d’elle qu’une seule fois. » Un sourire amusé vient prendre place sur ses lèvres, il est vrai qu’il lui a souvent parlé d’Addil, même si c’était simplement pour ses talents de psychologue. Elle attend patiemment qu’il lui dise ce qu’il veut, elle est gentille Agata elle le fera probablement. Pour autant elle n’aime pas qu’on l’utilise, qu’on fasse jouer quelque chose contre elle. Et là il se sert clairement du fait qu’elle l’ait nominé la semaine passée à cause de la roulette russe. Bien évidemment ça ne lui plaît pas, elle s’en est suffisamment voulu et elle pensait que cette histoire était derrière eux. Il ne doit sûrement pas le faire exprès, mais elle n’aime pas qu’on utilise le chantage émotionnel avec elle. Parce qu’elle marchera, elle marche toujours. Mais on l’utilise toujours Agata, tout le monde a toujours besoin d’elle pour quelque chose en échange d’un autre service ou pour garder un secret. C’est son monde, c’est le monde dans lequel elle vit, mais ici on en est loin. Pourtant elle sourit, elle sourit toujours Agata, elle ne laissera rien paraître. « Oui je peux te masser bien sûr. » Mais elle l’aurait fait dans tous les cas, parce qu’elle est gentille et qu’elle aime faire plaisir aux autres. « Mais la prochaine fois que tu veux quelque chose demande-le moi simplement, j’aurais dit oui quand même. » Elle n’aime pas se sentir utilisée, même s’il ne l’entendait certainement pas dans ce sens. « Je te préviens je n’ai jamais massé personne. J’ai plutôt l’habitude qu’on me masse que le contraire. » Une fois par semaine elle fait venir quelqu’un à cet effet, forcément elle a plus l’habitude du contraire. « Mais tu es sûr que tu veux que je te masse ? Devant les caméras ? » Elle se souvient qu’il y a de cela quelques semaines il ne voulait pas dormir avec elle, c’est qu’il doit avoir fait bien plus de progrès qu’elle ne peut le voir.

Évidemment qu'à choisir de se faire masser par quelqu'un, Allen aimerait autant que ce soit par l'une des personnes de qui il se sentait proche ici, à savoir sa partenaire. Pour autant, il aurait été enchanté de la voir dans n'importe quelles autres circonstances, parce qu'entre eux le feeling était excellent depuis le départ et qu'il n'y avait aucune raison pour que ça change maintenant. Il commença en tout cas par lui faire savoir qu'il n'était pas du genre à réclamer réparation, parce que ça allait dans le sens de la demande qu'il voulait lui faire. Il avait l'intention de revenir avec humour sur l'épisode de la roulette, mais sa partenaire nota dans un premier temps qu'il semblait « bien aimer » Mylah, ce qui dessina sur ses lèvres un fin sourire. « Oui, c'est une bonne amie » qu'il affirma, parce qu'effectivement c'était une candidate qu'il appréciait au point de pouvoir en parler comme d'une amie, même si c'était presque un terme trop général pour qualifier l'affection qu'il avait pour elle. « Ah mais ça c'est parce que j'ai pas partagé une tente avec elle, crois-moi ça créé des liens particuliers ce genre d'expériences » qu'il reprit ensuite après qu'Agata ait fait référence à Addil et au fait qu'il l'ait en effet mentionné à plusieurs reprises au cours de leurs derniers échanges. C'est vrai que le prénom de la blonde, lui, n'était pas autant revenu au fil de leurs conversations, mais qui sait, ça viendrait peut être. Le canadien finit en tout cas par développer le fond de sa pensée, en faisant donc référence à la nomination dont il avait écopé après qu'elle ait lancé la roulette, la semaine passée. Bien entendu, il ne lui en avait pas voulu et ne risquait pas de commencer aujourd'hui, ainsi c'est sur un ton on ne peut plus léger qu'il y fit référence, il espérait qu'elle le savait. Agata accepta alors de le masser et il afficha un plus large sourire. « Merci, t'es géniale ! » Non pas qu'il ait douté du fait qu'elle soit serviable, mais il n'aurait clairement pas insisté si elle n'en avait pas eu envie. Elle souligna cependant le fait qu'elle aimerait mieux qu'il le lui demande directement la prochaine fois, et son sourire s'estompa très légèrement, peut être parce qu'il avait subitement un peu peur de lui avoir donné l'impression qu'il lui faisait du chantage, alors qu'il n'en avait jamais eu l'intention. « Oh euh, oui, c'est promis » qu'il acquiesça doucement, tenté de lui préciser qu'il n'aimait simplement pas réclamer et qu'il avait sorti la première bêtise qui lui était passée par la tête, mais préférant rebondir sur la suite, lorsqu'elle lui révéla n'avoir jamais massé personne, ce qui l'amusa. « Moi je suis sûr que tu t'en sortiras très bien, mais au pire, si tu me brises une vertèbre, je pourrai m'en prendre qu'à moi-même. » A présent il était prévenu, il savait quelle était son expérience en la matière, et donc ce qu'il risquait en la laissant lui frictionner le dos. Mais bien sûr, il avait toute confiance en sa partenaire, qui d'ailleurs reprit pour souligner le fait qu'il se ferait masser sous l’œil des caméras, lui qui au début se souciait tant de ce que pourrait voir sa femme. « Oui » qu'il souffla dans un nouveau sourire, touché qu'elle pense à ce détail. « Je crois que j'arrive peu à peu à me convaincre que j'ai plus aucun compte à lui rendre, j'imagine que c'est une bonne chose. » C'est ce qu'il essayait de se dire, en tout cas. Qu'il avait raison de commencer à voir les choses un peu autrement, à penser que puisqu'Andrea ne voulait plus de lui, il n'avait pas nécessairement de raisons de faire autant attention à ce qui pourrait être montré. « Par contre, si toi tu préfères que je garde ma chemise, dis-le moi, y'a pas de souci. Je voudrais pas que tu sois mal à l'aise » finit-il par ajouter, préférant attendre avant de retirer ce qu'il avait sur le dos, parce qu'elle était prévenante et qu'il voulait l'être lui aussi.

Agata était entrée dans le spa sans but précis, mais avait été contente d’y trouver Allen, qui visiblement avait quelque chose à lui demander. Il évoqua tout d’abord Mylah, de qui elle croyait le savoir proche, ce qui la faisait gentiment sourire. C’est une bonne amie selon lui, son sourire s’agrandit mais elle n’ajoutera rien à ce sujet. D’autant plus que ce n’est que la première fois qu’il lui parle de la blonde alors que Addil se trouve être un sujet récurrent dans la conversation, et pourtant Agata n’a pas souvenir d’avoir déjà eu avec lui une réelle conversation. « Oh, ça créé des liens particuliers, je vois … » Un sourire amusé vient prendre place sur ses lèvres à mesure qu’elle prononce ces paroles. Finalement c’est un massage qu’il lui demande, en utilisant le fait qu’il ait été nominé à cause d’elle la semaine passée, et ça ne lui plaît pas qu’il ressorte cela de cette manière. Bien évidemment elle s’est sentie coupable, mais elle n’a pas envie que ce soit un moyen de lui demander quoi que ce soit. Sans doute lui ne le voit pas de cette manière, mais elle a l’habitude Agata, elle est rôdée, trop même, à ce genre d’exercices. Elle accepte de toute manière, elle l’aurait fait dans tous les cas. Mais elle ne prétend pas être une grande masseuse, pour tout dire elle ne s’est jamais essayé à cet exercice. Elle a plutôt l’habitude du contraire Agata. « Oh évidemment comme ça tu pourras dire à tout le monde que je suis dangereuse après. Mais je pense tout de même être suffisamment délicate pour que tu en sortes indemne. » Ce n’est pas une brute Agata, loin de là, elle n’est pas très douée dans l’art du massage mais elle ne pense pas qu’elle risquerait de blesser Allen. Cela dit, quand elle y réfléchit bien elle trouve cela étrange qu’il réclame un massage devant les caméras. Il y a un mois de cela il ne voulait même pas dormir avec elle, de peur que les images servent à sa femme. Il semblait avoir fait bien plus de progrès qu’elle ne l’a remarqué. « Oui c’est une bonne chose, c’est peut-être que tu commences à te faire peu à peu à l’idée qu’elle s’en aille. » Elle l’espère pour lui, et ne lui souhaite qu’une telle chose. Elle ne sait pas ce que c’est de vivre dans le souvenir, mais elle ne voudrait pas avoir à constamment regarder dans le passé. Un sourire amusé vient prendre place sur ses lèvres lorsqu’il lui dit qu’il peut garder sa chemise s’il le veut. « Oh tu sais tu ne seras pas le premier homme que je verrais torse nu, je pense pouvoir survivre. » Elle sait que ça part d’une bonne intention, et c’est gentil de sa part, mais elle n’est pas prude à ce point-là Agata, sinon elle aurait directement refusé. « Allez on se dépêche ! » dit-elle en frappant des mains pour qu’il s’exécute et s’allonge sur la table. Un sourire amusé prend toujours place au creux de ses lèvres, ça l’amuse tout simplement. « Evite d’aller raconter à tout le monde que je t’ai massé par contre, on ne sait jamais qu’ils viennent m’en demander un après. » Elle est serviable Agata, mais pas à ce point-là. « Et puis évite de t’endormir aussi s’il te plaît, ce serait gentil si tu pouvais faire la conversation en même temps. Non je te l’ordonne même. » De nouveau, ce sourire prend place sur ses lèvres, elle n’ordonne rien Agata, non ce n’est pas dans ses compétences.

Il évoquait Mylah pour la première fois auprès de sa partenaire, et il est vrai que c'était une bonne amie, quelqu'un d'important pour lui dans le jeu. Addil aussi était un candidat qu'il affectionnait, et sur qui on aurait presque envie de penser qu'il faisait une légère fixette. En réalité, il était simplement resté sur un bon souvenir depuis qu'ils avaient partagé leur tente, dans les abysses, et le ton sur lequel sa partenaire reprit ses propos l'amusa légèrement. « Un peu plus, et dans ta bouche ça prendrait un tout autre sens » qu'il fit remarquer, l'air de rien. Oh il ne s'inquiétait pas pour ça, il était tolérant de nature et son père l'avait suffisamment habitué à toutes sortes d'insinuations au fil des années pour qu'il ne se formalise plus de grand chose. Quant à sa nomination, il ne l'avait évoquée qu'avec humour, et pas dans l'espoir d'opérer un quelconque chantage car il ne lui en voulait toujours pas aujourd'hui. Agata lui fit en tout cas savoir qu'elle n'avait jamais massé qui que ce soit, et il exagéra très légèrement les risques qu'il pourrait encourir. « Crois-moi, si je me retrouve paralysé, ce sera le cadet de mes soucis » lâcha-t-il alors sur un ton naturellement dénué de sérieux, parce qu'il ne se sentait pas du tout en danger, bien sûr que non. « Plus sérieusement, je sais bien que tu seras douce. Et puis, des mains comme les tiennes risqueraient pas de me faire beaucoup de mal. » Oui, disons que dans l'hypothèse où elle ferait un faux mouvement, elle ne risquerait de toute façon pas de lui faire très mal, ses mains étant fines et sa force sûrement relative. Mais comme il le disait, il ne doutait pas de la douceur dont elle ferait preuve. Sa partenaire s’inquiéta par la suite du fait qu'il désire se faire masser, alors qu'il serait filmé et qu'il y avait une chance, même minime, pour que sa femme voit un jour ces images. Et le fait est qu'il arrivait tout doucement  à se convaincre du fait qu'il était bien inutile qu'il s'en inquiète, puisqu'elle lui avait clairement fait comprendre qu'elle ne voulait plus de lui. « Peut être, oui. Je pense encore beaucoup à elle, mais je sais aujourd'hui qu'il n'y a sûrement pas grand chose que je puisse faire pour lui donner à nouveau envie d'être avec moi. » Et ça n'était pas un constat évident, car il s'était accroché à l'idée qu'il lui restait une chance de sauver son mariage pendant plusieurs mois. Mais ici, il avait plus de temps pour penser à tout ça, pour réaliser qu'il souffrait de son acharnement. Le canadien préféra en tout cas s'assurer qu'Agata ne voyait aucun inconvénient à ce qu'il retire sa chemise, et il afficha un sourire amusé à sa remarque et au fait qu'elle désire le presser. « Ah oui, je vois, tu es même carrément impatiente. Eh ben, c'est du propre ! » qu'il plaisanta alors, avant de se débarrasser de sa chemise et de s'allonger sur le ventre. Il avait conscience de ne pas être le mieux bâti du nid, d'avoir disons du muscle sans risquer de concurrencer Lou Ferrigno, et ça lui allait. Se sculpter pendant des heures, ça n'avait jamais été son truc. « Oh t'inquiète pas pour ça, je compte bien m'offrir l'exclusivité. » C'est vrai qu'il n'avait pas prévu d'informer tout le nid qu'Agata s'exerçait au massage, parce qu'il aimait se sentir un tant soit peu privilégié. Sa partenaire émit ensuite le souhait qu'il fasse la conversation, et c'était dans ses cordes. « Très bien, très bien, alors parle-moi un peu de tes meilleures rencontres dans le nid » suggéra-t-il alors à ce moment-là. Ce n'était pas un sujet qu'il évoquait tout à fait par hasard, ça l'intéressait forcément puisqu'il s'agissait d'Agata. « On sait déjà que ton partenaire est assez génial, mais il doit bien y avoir d'autres candidats avec qui tu t'entends bien. » Il s'envoyait quelques fleurs, oui, mais ça n'était pas bien sérieux, car il crierait facilement à qui voudrait bien l'entendre que c'était lui qui était chanceux dans l'histoire, d'avoir une partenaire comme elle. « D'ailleurs, si un garçon te tourne autour, j'exige d'avoir son nom et le numéro de téléphone de ses parents » finit-il par ajouter, en s'efforçant de prendre un ton faussement sérieux. C'est vrai qu'il aimerait autant savoir si Agata s'était rapprochée d'un garçon, pas par possessivité mais parce qu'il était simplement protecteur envers ceux qui comptaient pour lui. Il n'irait évidemment pas provoquer son admirateur en duel.

Elle se permet de plaisanter sur la remarque qu’Allen vient de faire sur Addil et sur la première semaine lorsqu’ils partageaient la même tente. C’est une simple plaisanterie bien entendu, elle sait que ce n’est pas la réalité. « Oh moi je n’ai rien dit de tel, c’est toi qui l’interprète de cette manière. » Un nouveau sourire amusé vient prendre place sur ses lèvres. Bien évidemment elle avait voulu qu’il l’entende de cette manière, mais après tout, tout cela n’avait été qu’implicite. Concernant le massage, elle se ferait un plaisir de lui faire, il est vrai qu’elle le lui devait bien, même si elle n’aimait pas qu’on le lui rappelle. Elle est serviable de toute manière, on peut tout lui demander à Agata, elle a trop peur de décevoir pour refuser quoi que ce soit. Pour autant, elle ne pense pas être particulièrement douée pour masser les autres. Mais que Allen se rassure elle ne risque pas de lui faire le moindre mal, elle est délicate la new-yorkaise, et elle prendra bien soin de faire ça avec le plus de douceur possible. « Non, ça ne risque pas, le pire que je pourrais faire c’est t’écorcher un peu avec mes ongles longs, mais je ferai en sorte que ça n’arrive pas. » Comme elle l’avait dit, elle n’était pas une brute et pour arriver à le griffer il faudrait vraiment qu’elle n’y mette pas de la bonne volonté. « Et puis qui sait, après toutes ces heures passées à me faire masser j’ai peut-être la technique sans le savoir. » Parce qu’elle doit certainement avoir passé plus d’heures sur une table de massage qu’il ne peut l’imaginer, et cela depuis qu’elle est adolescente. Elle a même sa masseuse personnelle. A vrai dire, elle a beaucoup de personnes à sa disposition pour tout un tas de choses dont elle n’a pas réellement besoin. Mais pour en revenir à Allen, elle était assez surprise de voir qu’il acceptait de se faire masser devant les caméras, c’était sans doute un pas en avant pour lui, il semblait moins penser à sa femme, un peu moins en tout cas, mais elle n’était pas dans sa tête pour en juger. « C’est bien, tu vas de l’avant. Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais c’est déjà un bon début. » Un très bon début même, pensait-elle. Il avait encore beaucoup de progrès à faire, mais il semblait être sur la bonne voie. Pour le moment en tout cas. Seul le temps permettrait de dire si ses efforts seraient récompensés. Quant à Agata, elle n’est pas gênée qu’il enlève sa chemise, sinon ce ne serait pas un réel massage. Elle le presse même pour qu’il retire sa chemise, même si tout est dit sur le ton de l’humour, mais ils passent beaucoup de temps à en parler de ce massage et moins de temps à agir. « Je voulais voir si tu étais aussi musclé que tu le prétendais, à pouvoir déplacer les sièges du cinéma. » Non elle ne tenait pas tellement à s’en assurer, elle s’en moquait bien pour tout dire. « Il y a encore du boulot quand même. » Une légère moue vient s’afficher sur son visage avant que son sourire ne vienne reprendre sa place habituelle. Bien entendu, elle n’est pas sérieuse, elle ne prête pas tellement attention à ce genre de choses. Agata tenait tout de même à s’assurer qu’il n’irait parler de ce massage à personne, de peur qu’on vienne lui en réclamer après, et polie comme elle est, elle ne pourrait certainement pas refuser. Elle souhaitait également qu’il lui fasse la conversation, parce que masser quelqu’un de totalement amorphe ne devait pas être très agréable. Elle-même était devenue assez amie avec sa masseuse, même si elle ne le dirait pas à voix haute, ses parents n’approuveraient pas. Allen lui demande de lui parler de ses meilleures rencontres dans le nid et un léger rire s’échappe de ses lèvres lorsqu’elle l’entend parler de lui de cette manière. Elle réfléchit quelques secondes et pose ses mains sur le dos de son partenaire pour commencer le massage. « Je n’ai pas réellement de préférence, je dirais que je n’ai pas fait de mauvaises rencontres ici. Mylah je l’aime bien justement, on vient du même monde elle et moi. J’aime bien Leandro et Sayid aussi, même s’ils sont à l’opposé l’un de l’autre. Shay est gentille aussi et … Je pourrais continuer comme ça pour tous les candidats, je vais m’arrêter là je crois. Je ne sais pas c’est difficile comme question. » Oui elle n’y a jamais réellement réfléchi, et elle ne pourrait lui donner sa préférence, ni même lui dire si les personnes qu’elle vient de citer sont ses meilleures rencontres, elle ne les connait pas assez. « Mais je ne sais pas, je ne connais pas assez les gens encore, même si on passe tous beaucoup de temps ensemble j’ai besoin de sentir que je connais bien les autres. » Et ce n’était pas encore le cas, et elle ose espérer que ça viendrait. « Par contre, j’aurais bien aimé que l’on me donne un autre partenaire, il a toujours trop d’exigences. » dit-elle, en écho à ses paroles. Un sourire amusé, qu’il ne peut voir, vient prendre place sur ses lèvres. « Oh non personne ne me tourne autour. Et même si c’était le cas il ne se passerait rien. » Parce que dans le nid il n’y avait certainement qu’un seul homme socialement acceptable pour elle, et surtout pour ses parents et ils s’étaient à peine parlé depuis le début de l’aventure. De toute manière elle n’envisageait absolument rien ici, surtout devant les caméras.

Difficile de savoir si Agata avait volontairement placé un sous-entendu dans la phrase qu'elle avait répété, mais le ton sur lequel elle l'avait énoncée aurait presque pu laisser imaginer une réalité alternative, où le fait d'avoir partagé une tente avec Addil n'aurait plus été aussi anodin. Il n'était heureusement pas du genre à monter sur ses grands chevaux quand il était question de ce genre de choses, même si pour le coup Agata s'arrangeait pour jouer les innocentes, hein, ben voyons ! « C'est vraiment ton truc, décidément, d'insinuer pour mieux nier ensuite ! » qu'il lâcha alors, parce qu'il avait le souvenir qu'elle lui avait déjà fait le coup, lorsqu'ils s'étaient retrouvés ensemble au cinéma. Elle accepta en tout cas de le masser et préféra l'informer du fait qu'elle n'ait pas l'habitude, ce qui en soi n'était pas problématique, ça n'était pas avec ses mains toutes fines qu'elle risquait de lui déboîter la moitié du dos. Elle évoqua cela dit ses ongles, mais le risque qu'il avait d'être méchamment griffé semblait aussi assez faible. « Bon alors ça va, quoi qu'il se passe ça devrait rester supportable, même si c'est généralement pas comme ça que j'aime qu'on me griffe le dos, mais on peut pas tout avoir, hein. » Il avait naturellement reprit sur un ton équivoque, donc dénué de tout sérieux. Elle le connaissait quand même suffisamment bien maintenant pour savoir qu'il ne faisait ce genre d'allusions que pour plaisanter, n'étant pas de ces hommes qui ne pensaient qu'à ça. « Parce que ça t'arrive si souvent que ça ? » la questionna-t-il en tout cas après qu'elle ait laissé entendre qu'elle s'était faite suffisamment masser pour avoir peut être retenu la technique. Il ne s'étonnerait pas du fait qu'elle ait souvent rendez-vous dans des instituts, mais c'était histoire de voir à quel point leurs vies étaient différentes, et la sienne a priori plus excitante. Ils semblèrent par la suite d'accord pour dire que le fait qu'il parvienne à s'inquiéter beaucoup moins de ce qui pourrait être montré, notamment à sa femme, était bon signe. « C'est ce que je crois moi aussi, que c'est plutôt encourageant si on tient compte de ce que je disais y'a encore deux ou trois semaines. » Parce qu'en arrivant ici, il s'était imaginé tout un tas de choses, notamment que sa femme utiliserait le moindre potentiel faux pas contre lui, dans le cadre de leur divorce. Mais aujourd'hui, il réalisait qu'elle s'en fichait sûrement plus qu'autre chose, de ce qu'il faisait et avec qui. Le divorce, de toute façon, ne pourrait pas être retardé éternellement. Agata le pressa en tout cas pour qu'il retire sa chemise et s'allonge sur la table, prétextant vouloir vérifier s'il était aussi musclé que ce qu'il avait insinué au cinéma. « Ah je vois que la confiance règne » fit-il remarquer, faussement vexé, avant de retirer ce qu'il avait sur le dos et d'entendre à ce moment-là la voix de sa partenaire s'élever à nouveau. « Forcément, si tu passes ton temps à épier Cecil sous la douche, y'a de grandes chances pour que je souffre de la comparaison … » Oui, c'était une façon comme une autre d'insinuer qu'elle n'était pas du tout objective, la vilaine, mais dieu sait qu'il plaisantait. De toute façon, il ne cherchait pas à se rassurer, il avait certes conscience de ne pas être le plus musclé du nid, mais il n'en faisait pas une idée fixe pour autant. Il promit par la suite à Agata de ne parler de ce massage à personne, lui qui en soi n'avait pas envie que tout le monde en profite alors que c'était lui qui avait du se lancer, à la base. Puis sa partenaire voulut qu'il lui fasse la conversation, c'est pourquoi il sauta sur l'occasion pour l'interroger sur les liens qu'elle avait pu commencer à nouer dans le jeu. Il y avait forcément des candidats qu'elle appréciait, et justement, il ne fut pas mécontent d'apprendre que le courant passait bien entre Mylah et elle, qui effectivement appartenaient au même « monde ». « Est-ce que ça veut dire que vous parlez exclusivement de boutiques de luxe, de jets privés et du Prince Harry ? » qu'il la questionna, un sourire nettement amusé aux lèvres. Il va de soi qu'il n'imaginait pas réellement qu'elles puissent s'en tenir à des discussions aussi futiles, c'est juste que jusqu'ici il n'avait pas plus réfléchi que ça au fait qu'elles viennent du même milieu, et ça n'était pas inintéressant. Elle cita ensuite d'autres candidats, dont certains qu'il appréciait là encore également. « Ça viendra, je suppose que c'est encore un peu tôt » qu'il reprit ensuite lorsqu'elle laissa entendre qu'elle n'avait pas l'impression de connaître suffisamment ses camarades, ce qui était normal, après tout ils ne se fréquentaient que depuis un mois. Elle prétendit par la suite être lassée des prétendues exigences de son partenaire, et il dut se retenir de rire. « Eh, c'est quand même pas de sa faute si quelqu'un – oh je ne citerai pas son nom, elle se reconnaîtra – a trouvé le moyen de lui dire qu'elle était serviable dès le premier soir. » Il osait en réalité espérer que le fait qu'il lui ait demandé de le masser ne la convaincrait pas du fait qu'il était particulièrement exigeant, parce que lui n'en avait pas l'impression, du moins il ne pensait pas être du genre à réclamer en permanence. Mais elle plaisantait sans doute, il l'avait senti au ton qu'elle avait employé. Au sujet d'un potentiel admirateur, en tout cas, elle semblait dire qu'il ne se passerait de toute façon jamais rien. « Rien du tout ? » Il s'était senti forcé de rebondir, parce qu'elle paraissait sûre d'elle, c'était plutôt surprenant. « Tu sais déjà que t'auras à aucun moment envie qu'il se passe quoi que ce soit ? » Peut être qu'elle ne trouvait tout simplement aucun candidat à son goût, ou qu'elle ne se voyait pas tenter quoi que ce soit dans le jeu. Il se permettait d'insister non pas pour la faire changer d'avis, mais parce qu'elle était jeune et en droit de s'amuser. « Ou tu dis ça parce que ce serait pas nécessairement bien vu ? » Il était forcé d'envisager cette idée, après tout elle venait d'un milieu aisé, où l'image avait sûrement une certaine importance. Ce n'était pas une chose qu'il comprenait pour autant, il avait un esprit relativement moderne alors les convenances, ça le dépassait souvent. La sévérité de ses parents avait certainement joué un certain rôle là-dedans. « En tout cas, je peux te dire que t'as des doigts de fée » finit-il par commenter, en affichant un sourire béat et en s'autorisant même à fermer les yeux un court instant. Contrairement à elle, il n'avait pas l'habitude des massages, mais il pourrait bien y prendre goût.

Il était évident qu’elle avait insinué qu’il avait pu se passer quelque chose entre Allen et Addil le temps où ils ont partagé la même tente, mais il est plus simple pour la jeune femme et plus amusant aussi de prétendre que ce n’est pas ce qu’elle avait voulu dire. « Oh c’est très petit de ta part de m’accuser d’une telle chose. » Elle fait mine de se vexer quelques secondes, avant que son sourire ne revienne. Pour en revenir au massage, elle se pense assez délicate pour ne pas lui faire mal. Ce n’est pas avec ses petites mains qu’il risque quoi que ce soit, éventuellement avec ses ongles mais elle reste assez confiante sur le fait qu’il ne lui arrivera rien. Elle ne peut s’empêcher d’émettre un léger rire lorsqu’elle l’entend dire que ce n’est pas comme cela qu’il aime qu’on le griffe. « Je ne sais pas pourquoi mais ça ne m’étonne même pas venant de toi. » Bien entendu elle sait qu’il n’était pas sérieux, et que dans l’hypothèse où cela avait été vrai, elle ose penser qu’il n’aurait pas partagé cette information avec elle, ce qui est évidemment tout à fait normal. En tout cas, elle fera de son mieux, elle passe tellement de temps à se faire masser qu’elle doit avoir compris un truc ou deux sur la manière de masser les autres. « Au moins une fois par semaine. » Elle espère qu’il ne la trouvera pas prétentieuse après ce qu’elle vient de dire, mais elle a une vie stressante Agata, et elle a les moyens de se payer une masseuse à domicile, alors elle ne se prive pas. Elle aurait presque honte si elle ne faisait pas régulièrement don de son argent à des associations caritatives. Pour en revenir à Allen, elle pouvait effectivement constater des progrès dans la manière qu’il avait de parler de sa femme. « Peut-être que participer à cette émission te sera bénéfique de ce côté-là. » Si ça pouvait l’aider, c’était tant mieux. Elle ne lui souhaitait que de passer à autre chose et de ne plus vivre dans le souvenir de son ancienne vie. Mais il avançait, la preuve il venait de lui demander un massage et avait ôté sa chemise devant elle. Agata ne manqua d’ailleurs pas de lui rappeler une conversation qu’ils avaient eue et pendant laquelle il prétendait pouvoir déplacer des sièges accrochés au sol. Elle se permit de plaisanter sur le fait qu’il n’était pas aussi musclé qu’il l’avait prétendu, même si elle n’avait pas particulièrement prêté attention. « Oh oui c’est mon genre d’épier les autres sous la douche, surtout Cecil, je le fais tous les jours. » Bien évidemment, elle plaisante, tout comme lui. Elle ne se permettrait jamais une telle chose Agata. « Je sens tout de même que tu es déçu, ne t’en fais pas, ça restera entre tous. » Qu’il ne soit pas très musclé, ce qui n’est pas le cas, c’est un homme tout à fait normal selon Agata. Il était maintenant prêt pour qu’elle puisse commencer le massage, et elle espérait ne pas être trop mauvaise dans ce domaine. Pour autant, elle voulait qu’il lui parle, elle ne comptait pas le masser dans un silence absolu. Il lui demanda quelles étaient ses plus belles rencontres jusqu’ici, ce à quoi elle ne put se résoudre à ne donner que quelques noms. Elle aime bien tout le monde, c’est dans sa nature de petite fille gentille Agata, et même si elle méprisait quelqu’un elle ne le dirait jamais. Elle lui parle notamment de Mylah, et du fait qu’elles viennent du même milieu social, étant donné que leur père sont tous deux sénateurs. « Oui on ne parle que de ça, du prix du caviar aussi, de nos prochaines vacances : Bali ou les Caraïbes ? » Un nouveau sourire amusé vient prendre place sur ses lèvres. Bien évidemment, elles ne parlent pas de cela, Agata ne parle pas de son jet privé à qui que ce soit ou des boutiques qu’elle fréquente. Elle n’aime pas ça, même avec des personnes aussi aisées qu’elle. Si elle apprécie toutes les personnes qu’elle vient de citer à son partenaire, elle estime ne pas encore les connaître assez. Elle a besoin de temps Agata, d’avoir toutes les informations en main. Dans sa vie de tous les jours elle connait déjà la vie des autres avant de les avoir rencontrés, ici la donne change. Elle se permet de plaisanter sur le fait qu’elle a un partenaire particulièrement exigeant, et elle espère qu’il s’en doute, elle n’en pense pas un mot. « Je ne vois pas de qui tu parles, c’est dommage, si tu me le précisais ça m’aiderait sans doute à y voir plus clair. » Bien entendu elle se souvenait lui avoir dit qu’elle était serviable, parce qu’elle l’est, elle est incapable de dire non à qui que ce soit. Ils parlaient maintenant de quelqu’un qui serait éventuellement intéressée par Agata, ce qui n’était pas le cas, et de toute manière jamais rien ne se passerait de tel pour elle ici, devant les caméras. « Non je ne le sais pas déjà, mais je sais que je ne peux pas être avec n’importe qui. » C’est comme cela, elle l’a accepté depuis bien longtemps. Et à cet âge-là, il faudrait déjà qu’elle soit mariée selon ses parents. « Je ne suis ici à la seule condition de donner une image irréprochable. » Et ses parents ne la veulent pas avec n’importe qui Agata. En dehors d’ici il y a des tas de mères qui sont prêtes à tout pour voir Agata épouser leur fils, elle trouvera bien quelqu’un, même si cela sera sans doute par convenance plus qu’autre chose. « Mais je ne suis pas venue ici pour ça tu sais. » Il ne faut pas s’en faire pour elle, elle est grande, elle sait depuis bien longtemps ce que ça implique d’être une Waters. Ce n’est pas important. Elle ne peut s’empêcher de sourire lorsqu’il lui dit qu’elle a des doigts de fée. « Merci. Qui sait, je devrais peut-être me lancer dans un business au sein du nid. Un massage contre un indice, je peux te mettre dans le coup si tu veux. » Oh elle pense qu’elle finirait vite par se lasser, un massage c’est déjà bien suffisant pour le reste de son aventure.

Ainsi donc, sa partenaire lui refaisait le coup d'insinuer quelque chose pour ensuite prétendre que ça n'était pas du tout ce qu'elle avait voulu dire. Car oui, elle s'efforçait de jouer les innocentes, sauf qu'il n'était dupe de rien, oh ça non. « Alors qu'en plus, c'est pas comme s'il y avait le moindre doute sur le fait que tu sois parfaitement innocente, hein » énonça-t-il alors sur un ton doucement ironique, loin de prendre cette histoire à cœur de toute façon, puisque quoi qu'elle ait pu vouloir insinuer, il savait qu'elle ne l'avait pas fait sérieusement. Et quand bien même c'aurait été le cas, il n'en ferait pas une maladie non plus. Il paraissait en tout cas évident que ça n'était pas avec des mains comme les siennes qu'Agata risquait de lui faire mal, et ce bien qu'il y ait toujours un risque, même minime, qu'elle le griffe. Ce détail incita d'ailleurs le canadien à faire un peu d'humour. « Qu'est-ce que tu veux, je ne suis qu'un homme » qu'il soupira cette fois après la réplique de la jeune femme, sans s'encombrer de beaucoup plus de sérieux. Elle devait heureusement savoir qu'il n'était pas du genre à parler de ce genre de choses sur un autre ton que celui de la plaisanterie. Il chercha en tout cas à savoir si elle se faisait masser aussi souvent qu'elle en donnait l'impression lorsqu'elle précisait qu'elle avait du retenir la technique. « Ah oui, quand même ! Mais du coup, ça doit te manquer depuis que t'es ici, ou alors t'as trouvé quelqu'un pour jouer régulièrement les masseurs ? » Ça ne le choquait pas plus que ça, dans le fond, il savait bien qu'elle avait les moyens de s'offrir beaucoup plus de choses que lui. Mais c'est vrai que du coup, il imaginait que si elle était passée de plus d'un massage par semaine à plus de massage du tout, ça avait du lui faire tout drôle. Il espérait donc qu'elle ait trouvé quelqu'un pour s'occuper d'elle, oui. Quant au reste, il avait effectivement l'impression d'avoir pris du recul en l'espace de quelques semaines, lui qui arrivait petit à petit à accepter sa situation, et le fait que sa femme n'ait plus l'intention de vivre avec lui. « C'est ce que j'espère, pour le moment j'évite de trop penser à ce qui m'attendra une fois sorti d'ici. » Il devrait certainement se résoudre à signer les papiers du divorce, et faire face à quelques retombées. Oui, ça paraissait inévitable, mais en l'instant il préférait effectivement ne pas trop se projeter. Le canadien ne se formalisa en tout cas pas une seule seconde du fait qu'Agata laisse entendre qu'il n'était pas aussi musclé qu'elle l'aurait imaginé. Ainsi, il avait fait référence à Cecil comme il aurait fait référence à n'importe qui, bien évidemment en plaisantant. « Ouais, t'en as même tellement l'habitude que t'as développé d'excellentes techniques pour rester discrète, c'est pour ça qu'Akela n'en a jamais parlé. Sauf que moi je vois tout, je sais tout ! » En vérité, s'il y avait bien quelqu'un qui avait toutes les chances de rater le scoop du siècle, c'était lui. Il n'avait pas systématiquement trois trains de retard, certes, mais il lui arrivait effectivement d’atterrir après tout le monde. « Effondré, tu veux dire » reprit-il ensuite, l'air d'effectivement prendre tout ça très à cœur, alors qu'en soi il avait beau savoir qu'il n'était pas aussi musclé que certains, il estimait avoir le minimum requis chez un homme de son âge, tout de même. Il en vint alors par la suite à interroger sa partenaire sur ses relations au sein du nid, parce que ça l'intéressait réellement de savoir avec quelques candidats elle avait sympathisé. Et c'est avec plaisir qu'il apprit d'emblée qu'elle appréciait également Mylah. Elles étaient certainement les deux candidates de qui il était le plus proche, alors oui cette idée lui plaisait bien. Restait à savoir si elles discutaient exclusivement de sujets en rapport avec leur milieu commun, bien qu'il n'ait énoncé cette idée que pour rire. « Eh ben ! Dire que moi chaque année, je vais jamais plus loin que Nakusp, dans la province d'à coté, à tout au plus six heures de route de là où je vis. » Il avait bien évidemment compris qu'Agata était simplement rentrée dans son jeu, il paraissait évident que les deux jeunes femmes avaient d'autres sujets de conversation. Lui, en revanche, il disait vrai, car ême pour partir en vacances il n'avait jamais quitté le Canada. Il lui donna en tout cas raison quant au fait qu'ils puissent encore ne pas se connaître assez, et espérait qu'ils en auraient tous l'occasion, même si le jeu voulait qu'ils soient de moins en moins. Puis, il rebondit sur le fait qu'Agata insinue que son partenaire était trop exigeant et fit référence à ce qu'elle lui avait dit le tout premier soir. « Ah, c'est fou comme parfois, la mémoire peut s'avérer sélective » souffla-t-il sur un ton doucement équivoque, lorsqu'elle osa prétendre qu'elle ne voyait pas où il voulait en venir. Il se permit par la suite de lui demander s'il y avait un garçon susceptible de s'intéresser à elle, et fut pour le moins étonné de l'entendre lui assurer qu'il ne se passerait de toute façon rien du tout, avec personne. Ce n'était pas le fait qu'elle n'ait pas l'air de le vouloir, mais plutôt qu'elle en soit certaine avant même d'avoir eu l'occasion de se rapprocher de quelqu'un, qui le troublait un peu. « J'imagine qu'il faut forcément qu'il soit fortuné et respectable, et que si en plus de ça il joue très bien au golf, c'est encore mieux » laissa-t-il entendre sur le moment après la précision d'Agata, un peu perturbé il est vrai à l'idée qu'elle puisse ne pas avoir entièrement le choix. « Excuse-moi » qu'il se reprit toutefois rapidement, pour ne pas qu'elle s'imagine qu'il portait là un jugement. « Je te juge pas, tu mènes ta vie comme tu l'entends, et t'en changerais certainement pour rien au monde. C'est juste que je pense pas qu'on puisse être heureux avec quelqu'un qu'on a pas vraiment choisi, ou pas pour les bonnes raisons … » Il était sincère et disait les choses telles qu'il les pensait, tous simplement. Il imaginait bien que dans un milieu comme celui d'Agata, les choses se passaient un peu différemment, et ça le désolait un peu. Parce que se marier par amour, ça n'évitait déjà pas certains problèmes, alors être coincé avec quelqu'un qu'on a pas vraiment choisi, ça devait être éprouvant au bout de quelques d'années. « Parfois, on trouve ce qu'on était pas venu chercher » reprit-il ensuite lorsqu'elle lui précisa qu'elle n'était pas venue pour se rapprocher de quelqu'un. Lui, il aimait assez l'idée que certaines choses puissent être inévitables, mais il imaginait que tout le monde n'était pas aussi ouvert à ce qui était imprévisible, à ce qui nous tombait dessus sans qu'on s'y soit attendu. Il finit en tout cas par faire savoir à Agata que son massage était des plus agréables, et celle-ci parla de monter un business au sein du nid, ce qui ne manqua pas de l'amuser. « C'est drôle comme dès qu'il est question d'une contre-partie, le fait que les autres puissent savoir que tu t’exerces aux massages te pose plus aucun problème ! » Tout à l'heure, elle lui avait après tout demandé de garder cette information pour lui, mais bizarrement, elle ne voyait plus les choses ainsi désormais. « Je peux me charger de te ramener du monde, en échange de quoi tu me feras profiter des informations que t'auras obtenu. Mais attention, 'faudra pas essayer de me rouler, je suis dur en affaires moi ! » Il avait laissé entendre, l'air de rien, parce que ça lui semblait être un marché équitable. Bon d'accord, ça n'était pas bien sérieux, mais si ça l'avait été il aurait veillé à ce qu'elle ne l'oublie pas, eh oui. « En attendant, je pense que le mieux pour que je puisse te faire une pub d'enfer, c'est que tu me masses encore une heure ou deux, histoire que j'ai l'air sûr de ce que je dis ... » Oh, qu'elle se rassure, il ne lui demanderait pas de le masser éternellement, même si, c'est vrai, ça n'était pas lui qui risquait de la supplier d'arrêter.