SAYID & @SAILOR
lundi 6 avril - 01:32

On remarquait que le prime n'avait pas été éprouvant au fait que Sayid rechignait à aller se coucher, lui qui pourtant n'était pas un couche-tard dans l'âme. Il était tellement habitué depuis le début à ce que les primes soient une source de contrariété pour lui qu'il ne savait du coup pas trop quoi penser de son humeur, somme toute pas trop mauvaise, à la fin de celui-ci, et il tournait du coup un peu en rond désormais ... Même pas de roulette russe à aller titiller, pour une raison inconnue elle leur était interdite jusqu'au lendemain. Oh il savait bien que tout cela restait tout de même une question de point de vue, le prime n'avait pas été contrariant pour lui mais il n'en était sans doute pas de même pour ceux qui auraient souhaité voir Ronan ou Nirvana rester, ou pour ceux qui venaient de se manger une nomination d'office dans la tête avant même que la roulette s'en soit chargée. Mais chacun voyait midi à sa porte et Sayid n'allait pas se lamenter sur ce qui ne le concernait pas. Pour autant il n'était pas non plus totalement insensible aux contrariétés de ses petits camarades, preuve en était qu'il avait tout de suite pensé au fait que Sailor n'était sans doute pas ravie de passer la semaine à la belle étoile, quand on savait le confort des matelas qui étaient les leurs. Pas encore décidé à aller se coucher mais résolument décidé à faire preuve de bonne volonté c'est donc en cherchant la jeune fille qu'il avait rejoint le jardin, une couverture et un oreiller sous le bras et la DS de Sailor dans l'autre main. « Tiens, ça pourrait toujours servir. » Pour l'oreiller et la couverture en tout cas, pour la DS il n'était pas vraiment certain mais puisqu'il l'avait déjà vue le nez vissé dessus à plusieurs reprises il s'était it que cela faisait un bon moyen de s'occuper pour elle. « J'ai pas fouillé tes affaires. J'ai demandé à Shay et elle m'a dit que c'était sur ta table de nuit. » Il ne se serait pas permis de fouiller, pour la simple et bonne raison que lui-même n'aurait absolument pas apprécié qu'un autre candidat vienne mettre le nez dans ses affaires. Il l'avait rattrapée alors qu'elle traversait le jardin, se demandant si c'était là qu'elle avait prévu de dormir ou bien si elle avait décidé d'élire domicile ailleurs. « Tu avais l'air contrariée, au prime. » Il s'était maudit intérieurement de ne pas avoir été capable, une fois encore, de tenir sa langue. Mais c'est vrai qu'elle avait eu l'air de l'être un peu, à un moment, et s'il n'avait pas vraiment saisi pourquoi en revanche il n'était pas passé à côté de son impression, peu habituée à voir Sailor autrement que résolument optimiste et de bonne humeur. Deux émotions qui le déconcertaient un peu mais qui ne pouvaient pas avoir mauvaise influence sur lui.

Et voilà, elle est coincée dehors pour dormir et ça l'embête un peu, parce qu'il fait pas très chaud, et que risquer d'attraper une pneumonie, ca va faire surtout stresser sa mère. Et son médecin. Et elle aussi, parce qu'elle sait bien qu'elle est fragile et que ça pourrait dériver en un truc dangereux, si jamais elle fait pas attention, alors voilà. Ca l'angoisse un peu, et elle ne tient pas en place. Elle en a même oublié ses cachets, paradoxe, mais là, son esprit est focalisé sur le fait qu'il fasse froid. Sailor marche dans le jardin, tourne en rond, et puis une silhouette s'approche d'elle, avec des trucs dans les mains. Elle plisse les yeux, essaie de voir mieux, et quand il s'approche, elle voit qu'il s'agit de Sayid, portant une couverture dans ses mains. C'est gentil, quand même, elle n'aurait pas pensé que ca serait lui, parmi tous les candidats, qui viendrait l'aider en premier. « Oh, merci ! Vous étiez pas obligé, j'aurais été tout chercher... » fait-elle en attrapant la couverture. Et y'a même sa console aussi, c'est encore mieux. Sayid lui assure même qu'il n'a pas fouillé dans ses affaires, ça lui arrache un petit rire. « Bah, même si vous aviez fouillé c'est pas très grave, j'ai rien de honteux dans mes affaires, vous auriez même pu trouver des indices sur mon secret en cherchant bien ! » fait-elle avec un sourire amusé. Suffirait de s'y connaître un peu en pharmacie, et rien qu'en voyant les prescriptions sur ses boîtes de médicaments, il aurait pu déjà déduire des petits bouts de sa vie qu'elle a volontairement passés sous silence. Et puis la remarque suivante la surprend un peu, elle ne pensait pas vraiment que quelqu'un ait pu remarquer son petit coup de blues au prime, ca n'avait pas duré très longtemps. Elle secoue la tête, avec son éternel sourire. « Oh, non, c'était rien, vraiment, ça va, » répond-elle tranquillement. Enfin, ça va, façon de parler, c'est juste un état d'âme passager qu'elle sait très bien camoufler ou essuyer du plat de la main, maintenant. Mais sa bouche a décidé de parler, contredisant les ordres de son cerveau. « Enfin, ça m'arrive aussi chez moi... avant, ma mère me faisait l'école à la maison à cause de l'hôpital, mais maintenant que ça va, je vais au lycée... et puis des fois, vous savez, j'ai cet espèce de sentiment que vous avez, quand vous sentez que vous n'êtes pas vraiment à votre place ? Comme si... même si je fais des efforts, beh je rate un truc... comme si tout le monde avançait vachement plus vite que vous... » fait-elle lentement, en fronçant les sourcils, pour essayer de bien décrire ses pensées, sans grand succès, comme une artiste qui envisage les plans de son oeuvre, sans se débarrasser de son sourire. Et puis elle se rend compte que c'est complètement flou, alors elle secoue la tête. « Ca n'a absolument aucun sens, ce que je raconte, et je parle encore trop, désolée, mais ça va, vous en faites pas pour moi, » termine-t-elle avec un sourire. C'est gentil de s'inquiéter de la sorte, mais elle a toujours réussi à se sortir de ces petits coups de blues, c'est pas la première fois, et sans doute pas la dernière.

Il ne saurait pas vraiment dire pourquoi aller chercher cette couverture et cet oreiller lui avaient subitement semblé primordial, outre le fait qu'une fois que Sayid avait une idée en tête il était difficile pour lui de s'en défaire, mais au fond le pourquoi n'était pas réellement important. Il était simplement satisfait de voir qu'il avait vu juste puisque Sailor n'avait à priori pour le moment rien d'autre avec elle que ses vêtements de prime, et bien que les nuits californiennes ne soient pas parmi les plus froides le printemps était peut-être malgré tout encore un peu trop présent pour que dormir à la belle étoile ne soit une expérience uniquement agréable. Surtout pour elle, qui venait d'un pays chaud. « Oh, merci ! Vous étiez pas obligé, j'aurais été tout chercher ... » s'était-elle d'ailleurs exclamée lorsqu'il lui avait présenté le butin composé à la fois de la couverture, de l'oreiller, mais aussi de la DS dont il ne saisissait pas vraiment le fonctionnement mais qu'il avait vu de nombreuses fois entre les mains de la jeune fille. « Bah, même si vous aviez fouillé c'est pas très grave, j'ai rien de honteux dans mes affaires, vous auriez même pu trouver des indices sur mon secret en cherchant bien ! » Et c'était peut-être précisément pourquoi il ne l'avait pas fait, pour la violation manifeste d'intimité qui en aurait découlé, sans parler du fait que s'il n'avait pas l'intention de nier être sur la piste du secret de Sailor il préférait encore trouver de manière fair-play ... Du moins en ce qui la concernait, avec d'autres il était possible qu'il revoit son fair-play à la baisse d'ici quelques temps. « Je n’aimerais pas qu’on fouille dans les miennes. » avait-il seulement répondu d’un ton calme en guise de justification, marquant une légère pause avant que la question qui lui brûlait les lèvres depuis un certain temps maintenant ne lui échappe sans qu’il puisse la retenir « Tu vas me vouvoyer encore longtemps ? » Ce n'était pas tant l'emploi du vous qui lui posait souci à vrai dire, simplement l'impression qu'il avait du coup - peut-etre à tort - d'etre intimidant aux yeux de Sailor, et puisqu'elle était elle au contraire l'une des seules candidates avec laquelle il se sentait un minimum à l'aise, pas trop méfiant, cela avait tendance à l'embeter un peu. Pour autant le ton de la question n'en faisait ni un reproche ni une critique, ce n'était qu'une interrogation de sa part. Changeant finalement de sujet il n'avait pu empêcher la réflexion concernant le prime, et le fait que Sailor y avait un instant semblé contrariée « Oh, non, c'était rien, vraiment, ça va. » Il était tenté de la croire sur parole, mais pourtant l'expression de la jeune fille l'en empêchait, comme si son minois se chargeait de dire ce qu'elle n'avait pas le courage d'avouer? Du moins le croyait-il jusqu'à ce qu'elle reprenne « Enfin, ça m'arrive aussi chez moi ... avant, ma mère me faisait l'école à la maison à cause de l'hôpital, mais maintenant que ça va, je vais au lycée ... et puis des fois, vous savez, j'ai cet espèce de sentiment que vous avez, quand vous sentez que vous n'êtes pas vraiment à votre place ? Comme si ... même si je fais des efforts, beh je rate un truc ... comme si tout le monde avançait vachement plus vite que vous ... » Il restait silencieux et ne cherchait pas à l'interrompre, pourtant malgré son air impassible ce qu'elle était en train de lui dire n'était pas en train de lui passer au-dessus de la tête. A vrai dire c'était même tout le contraire, et lorsqu'elle avait finalement bafouillé « Ça n'a absolument aucun sens, ce que je raconte, et je parle encore trop, désolée, mais ça va, vous en faites pas pour moi. » il avait relevé les yeux vers elle, un ton sérieux sur le visage tandis qu'il répondait à voix basse « Non. Ça a du sens. Et le lycée ce n'est pas le meilleur endroit pour les gens différents. » Cela aurait pu être dit avec amertume mais Sayid n'avait pas la force de se forcer à feindre une émotion quelle qu'elle soit. Et il n'avait pas non plus le cœur à lui avouer qu'elle ne pourrait probablement rien y faire si ce n'était prendre son mal en patience et attendre la fin de sa scolarité. « Ne fais pas attention. » Il se sentait un peu hypocrite de lui dire ça, c'était un peu l'hôpital qui se foutait de la charité. Sentant malgré tout le sujet glissant et n'ayant pas envie de se perdre en mensonges et justifications bancales il avait secoué légèrement la tête et préféré changer de sujet. « Tu as trouvé un endroit où dormir ? » C'était quand même un peu vache de la part de la production que de la forcer à dormir dehors, c'était encore moins enviable que la semaine dans les abysses où la production avait au moins fait l'effort de leur fournir des tentes.

C'est vrai qu'elle vouvoie, sans vraiment s'en rendre compte, question de réflexe, sans doute, et d'éducation. Et puis c'est vrai qu'elle a aussi du mal à tutoyer rapidement des candidats comme Sayid ou Cecil qui ont aussi l'âge de son père. Alors peut-être que c'est l'heure de rectifier tout ça. « Oh, pardon, c'est une habitude, enfin, mes parents ont toujours été très stricts sur la politesse, surtout avec les adultes et les aînés en général, alors... enfin, si jamais je vo- pardon, t'avais tutoyé dès le début, ça aurait été bizarre, et puis je me serais fait taper sur les doigts en rentrant à la maison, pour pas avoir été polie ! » fait-elle, en posant une main sur sa bouche d'abord, avant d'enchaîner sur un sourire, haussant les épaules. Sa mère, surtout, c'est une vraie mère de famille à la chinoise, qui mène ses enfants - et son mari - à la baguette, sans mauvais jeu de mot. Le lycée, tout ça, c'est juste un parallèle, mais c'est vrai qu'elle a ressenti lors du prime encore ce sentiment de passer à côté des choses, par différence de philosophie, peut-être. Les autres font leurs vies et la laissent en dehors de ça, au lycée. Elle hausse encore les épaules. « C'est aussi parce que j'y suis pas depuis très longtemps... j'ai raté trop de trucs, ils ont eu le temps de tisser des liens et d'avoir une histoire tous ensemble à l'école, et moi... beh, j'ai fabriqué mon histoire au service pédiatrique de l'hôpital, ou chez moi, avec ma soeur, » fait-elle, un léger sourire nostalgique sur le visage. Peut-être que c'est sa philosophie du "ichi go ichi e", qui lui font rater tout ça. Peut-être qu'elle prend tellement tout à la légère que personne ne la prend au sérieux, ou que personne n'ose vraiment s'immiscer dans sa bulle d'optimisme. Mais oui, il a raison, Sayid, de lui dire de pas faire trop attention. « J'essaye ! » répond-elle avec un peu plus d'entrain. Si elle ne le fait pas, de toutes façons, elle finit comme ces ados dépressifs au service pédiatrique, en attente d'un organe ou autre, qui ne voient que l'issue de tout ça et rien d'autre. Le sujet dérive, tant mieux, sur son lieu de résidence pour les nuits de la semaine. Elle hoche la tête en désignant le jardin d'un mouvement de bras. « Oh, oui, je crois que je vais dormir au salon de thé, y'a une banquette avec un petit matelas, ça ira, et puis je suis pas très très grande, je crois que je devrais pouvoir rentrer en pliant un petit peu les jambes... j'espère que c'est un peu isolé, je voudrais pas attraper froid ! » fait-elle. Non, une pneumonie, très peu pour elle, et elle n'est pas vraiment la meilleure candidate pour ce genre de trucs, en plus, avec ses médicaments en série et tout le toutim. En parlant de crises existentielles de début de jeu, elle est bien curieuse d'en savoir plus sur le candidat. « Pourquoi Fake Lover, d'ailleurs ? Tu m'as pas l'air d'être trop le genre comme je sais pas, Gigi ou moi, qui venons parce qu'on est des fans de l'émission, ou comme plein d'autres qui viennent surtout pour s'amuser... » demande-t-elle en toute innocence, curieuse de savoir ce qui peut bien amener un loup solitaire comme Sayid jusqu'à l'émission.

C'était quelque chose qui le faisait tiquer sans le faire tiquer à vrai dire, il n'avait pas moins l'habitude que quelqu'un d'autre d'être vouvoyé, peut-être même moins parce qu'il était méfiant envers les autres de nature et qu'il lui fallait donc un certain temps avant de donner l'impression de connaître assez quelqu'un pour le tutoyer. Et puis Sailor avait plus ou moins l'âge d'être sa fille, il ne l'oubliait pas non plus. C'était plutôt le contexte qui mettait la chose en décalage, parce que les deux seules personnes à le tutoyer ici restaient la jeune femme et Gekko, Sayid ayant très peu conversé avec le second qui par ailleurs agissait ainsi avec tout le monde. Mais même Adélie, ou Leoandro, qui n'étaient sans doute pas beaucoup plus vieux que Sailor ne se donnaient pas cette peine, aussi Sayid avait-il fini par se décider à faire - gentiment - une réflexion. « Oh, pardon, c'est une habitude, enfin, mes parents ont toujours été très stricts sur la politesse, surtout avec les adultes et les aînés en général, alors... enfin, si jamais je vo- pardon, t'avais tutoyé dès le début, ça aurait été bizarre, et puis je me serais fait taper sur les doigts en rentrant à la maison, pour pas avoir été polie ! » Il avait esquissé un léger sourire, amusé - presque attendri - devant la justification de la jeune femme. Au fond il comprenait, il avait lui aussi été élevé par des parents stricts et qui n'appréciaient que très peu que l'on n'agisse pas dans le respect des règles imposées par le patriarche ... Mais Sayid n'était pas un modèle d'obéissance, contrairement à Sailor, et de là avaient sans doute débuté les problèmes qui avaient mené à la situation qui subsistait aujourd'hui entre lui et ses parents. C'était à dire plus rien. « Alors c'est bon, maintenant. Puisque c'est moi qui te l'ai demandé. » On ne pourrait plus lui reprocher d'avoir manqué de politesse, et même refuser serait en soit un manque de politesse, sans doute. Bref, ce n'était qu'un aparté, il n'était pas venu pour cela à la base mais simplement pour lui donner une couverture, en se disant que cela la dépannerait au moins pour cette nuit, en attendant qu'elle puisse préparer des affaires elle-même le lendemain. Mais il venait peut-être aussi un peu parce qu'il lui avait semblé la voir contrariée durant le prime, et jusqu'à présent il n'avait pas souvenir que ce soit déjà arrivé ici ... Elle n'était pas comme lui, qui faisait plus ou moins la gueule tout le temps,quand il ne se forçait pas à autre chose, chez elle le moindre tracas devait se remarquer. Mais au final il ne pouvait pas grand chose pour elle, c'était même un sujet sur lequel il s'estimait être de mauvais conseil tant sa propre scolarité le laissait amer. A sa réponse il s'était contenté de secouer légèrement la tête, il n'était pas de nature assez curieuse pour se risquer à lui demander des détails, détestant déjà bien assez lorsqu'on le faisait avec lui. « J'essaye ! » lui avait-elle en tout cas assuré lorsqu'il lui avait conseillé de ne pas faire attention. Plus facile à dire qu'à faire, il en avait pleinement conscience. Préférant en fin de compte changer de sujet il avait demandé si elle avait trouvé un endroit pour dormir, parce qu'à première vue il ne considérait pas le jardin comme la meilleure des options ... Il faisait encore frais, et relativement humide le matin. « Oh, oui, je crois que je vais dormir au salon de thé, y'a une banquette avec un petit matelas, ça ira, et puis je suis pas très très grande, je crois que je devrais pouvoir rentrer en pliant un petit peu les jambes ... j'espère que c'est un peu isolé, je voudrais pas attraper froid ! » Il avait froncé les sourcils, l'air soudain préoccupé. Mais c'était aussi un peu crétin de la part de la production de s'imaginer que tout le monde trouvait ça super fun l'idée de dormir dehors, surtout quand le sous-entendu consistait en "dors dehors et démerde toi". « Ne va pas te rendre malade juste pour faire plaisir à la production non plus. » n'avait-il alors pas pu s'empêcher de commenter, d'un air presque paternaliste. « Tu veux que j'aille chercher une autre couverture ? » Maintenant qu'il était lancé il n'était plus à cela près, de toute façon. Puisqu'elle avait parlé du salon de thé ils s'étaient en tout cas remis en marche en direction de celui-ci, Sayid ne manquant pas de réaliser à quel point le jardin pouvait être agréable à la nuit tombée ... Il n'y descendait jamais en pleine nuit d'habitude, lorsqu'il était couché il faisait généralement en sorte de ne plus se relever, mais c'était plus apaisant qu'il ne l'aurait imaginé, plus que le toit qui avait déjà eu sa préférence une nuit où l'insomnie avait vraiment eu le dessus. « Pourquoi Fake Lover, d'ailleurs ? Tu m'as pas l'air d'être trop le genre comme je sais pas, Gigi ou moi, qui venons parce qu'on est des fans de l'émission, ou comme plein d'autres qui viennent surtout pour s'amuser ... » Il était sorti de ses pensées, reposant les yeux sur Sailor, pas vraiment perturbé par le changement soudain de conversation, mais en revanche un peu par la question. Pas que l'objet de sa participation ne soit véritablement un secret, mais il n'en avait encore touché mot à personne et en le faisant il rendrait l'impossibilité de l'échec encore plus réel. C'était un risque. « Je ne suis pas là pour m'amuser. » avait-il d'abord confirmé d'une vois calme. A vrai dire il était même là pour obligation, parce qu'il s'agissait d'un recours désespéré, pour situation désespérée elle aussi. « La réserve où je travaille est au bord de la faillite. Depuis que le gouvernement congolais a suspendu ses aides on s'enfonce un peu plus tous les mois ... si on trouve pas de solution, si on fait pas rentrer d'argent d'ici la fin de l'année, on devra fermer. » Il avait baissé les yeux vers l'herbe, comme résigné par la situation avant même qu'elle ne devienne réalité. Au fond même s'il parvenait par miracle à valider sa cagnotte cela ne leur ferait qu'un répit de deux mois, peut-être trois ... Cela ne ferait que retarder l'échéance. Ce qui prouvait bien que la situation était désespérée, et que la présence de Sayid dans cette émission l'était tout autant. « Et si on ferme, les braconniers auront le champ libre pour massacrer les animaux autant qu'ils le souhaitent. » Comme ils l'avaient déjà fait, rappelant à Sayid des souvenirs et des images qu'il préférait oublier.