+ @Léo.

Depuis qu'elle a croisé Lamine plus tôt, elle n'est pas plus avancée sur la question. Sa question du jour, c'est se rappeler du nouveau nom du perroquet, que Léo lui a donné, ca a été mentionné pendant le prime, mais Sailor n'arrive pas à se rappeler, en plus, il l'a dit avec un accent français, alors c'est encore pire. Elle a parié avec Lamine sur le nom en question, et maintenant, elle cherche Léo, histoire de demander à une source fiable. Elle le croise dans un couloir, et l'interpelle. « Hé, Léo ! Attends ! » fait-elle en le suivant, essayant de marcher vite derrière lui sans pour autant trop courir. Elle est pieds nus avec son short et son tee-shirt, ça devrait pas être trop dur. Mais voilà, Léo s'est enfermé dans la cabine de toilettes qui fonctionne, c'est nul parce que c'est très important comme question. Alors elle fait comme quand elle était à l'hôpital quand elle voulait embêter ses camarades, elle attrape le haut de la porte et se hisse pour passer la tête par-dessus. Dieu merci, les pieds nus ont une meilleure accroche sur les portes de toilettes, c'était pareil à Guam. Question intimité, on repassera, mais c'est le genre de trucs que Sailor n'a jamais en tête, en fait. Ca doit laisser des séquelles, de passer des mois à se trimballer en blouse d'hôpital les fesses à l'air régulièrement devant tout le service pédiatrique. Cela dit là, ça va, il est de dos, elle voit rien, de toutes façons, elle tiendra pas longtemps comme ça. « Dis, c'était quoi déjà le nouveau nom de Coin-Coin ? J'ai demandé à @Lamine dehors mais il savait plus alors on a parié, ça se trouve, j'ai encore perdu, enfin, c'est possible, parce que je me souviens jamais de ce genre de trucs, » demande-t-elle, le plus naturellement du monde, posant sa question existentielle du jour. « Lamine il a dit que c'était un truc français qui commence par un M mais il savait pas, et moi, je croyais que c'était Tintouin, va savoir pourquoi, » continue-t-elle avec une expression de réflexion intense, en fouillant dans ses souvenirs. Ben quoi, Tintouin, c'est pas mal non plus comme prénom pour ce perroquet, non ? « Alors c'est qui qui a gagné ? » renchérit-elle avec un large sourire, parce qu'elle la veut sa réponse, quand même, elle n'a pas grimpé à la porte pour rien.

Je me remets petit à petit de ma période de quasi-transe car on peut dire que lundi j’en étais pas très loin. Après avoir souffert tout le prime, j’ai tourné comme une bête dans l’hôtel tout le lendemain complètement aliéné, chose que j’ai réussi à calmer à coup de prières intempestives. Là dans l’instant c’est mon envie de pisser qu’il me faut soulager et comme la foi ne peut rien pour ça j’me bouge aux toilettes. J’entends Sailor qui me hèle sur le chemin mais j’ignore, on verra ça plus tard. « Non c’est pressé. » J’me décide quand même à lui répondre histoire de balayer sa présence. J’ai presque peur qu’elle me suive pour me tailler une bavette dans les chiottes. Bien que soulagé j’entends des bruits de fonds, j’sais pas ce que c’est mais je m’en tracasse pas plus qu’un simple froncement de sourcils. Le truc qui m’interpelle vraiment c’est quand j’entends la voix de Sailor beaucoup trop proche de moi pour être séparée par une porte, et bizarrement ça vient de là-haut. Alerte, je me dévisse le cou pour l’avoir dans mon champ de vision, l’ouverture de mes yeux doublée de taille par la mauvaise surprise. « Laisse-moi finir de pisser tranquille ! » que je scande en insistant rapidement du regard pour qu’elle dégage de là. C’est pas possible d’attendre trente secondes ? Je continue mon affaire pendant qu’elle m’assomme de questions. Putain. Et comment elle a réussi à s’hisser jusqu’en haut d’abord ? Plus agacé qu’autre chose je tâche de l’ignorer puisque de toute évidence elle compte pas se casser de là… ouais ‘fin non j’peux pas ne rien dire en plus elle m’offusque carrément. « C’est certainement pas toi p’tite tête, même un animal de ton espèce on l’appellerait pas Tintouin. » Voilà c’est terminé et merci à Sailor pour sa présence intrusive dans un moment de soulagement intense. « Qu’est-ce que tu lui veux ? Si c’est pour lui courir après c’est pas la peine, continue d’escalader les murs c’est plus amusant. » Je tente de défendre la survie du perroquet parce que rien que l’hypothèse qu’elle puisse songer à « jouer » avec lui m’inquiète. Je remonte ma braguette au même moment et me retourne pour faire face à Sailor toujours là-haut. « Tu descends que j’puisse sortir ? Maintenant que tu m’as grillé un de mes seuls moments d’intimité. Perverse. » J’ai vite abandonné l’idée de la faire partir, connaissant le phénomène ça servait à rien. Ah j’aurais aussi pu simplement lui répondre mais c’était pas mon intention.

Elle est accrochée à la porte, même si ses bras ne vont pas tenir très longtemps, en remontant ses pieds régulièrement le long de la paroi pour pas se casser la figure. Léo a l'air de plus s'offusquer du nom qu'elle donne au perroquet que le fait qu'elle soit derrière lui alors qu'il fait pipi, mais ça la fait surtout rigoler. Elle ignore même les ordres de Léo qui voudrait qu'elle parte, parce que tant qu'elle n'aura pas sa réponse, elle s'accroche. « Quoi, c'est marrant Tintouin ! C'est mieux que Coin-coin déjà, c'est un nom pour un canard ça, pas pour un perroquet, le pauvre, et puis Tintouin ça lui va bien, vu le bruit qu'il fait des fois la nuit à croasser comme un crapaud ou à insulter les gens ! » fait Sailor avec un sourire amusé. C'est clair que la production ils ont eu une drôle d'idée avec ce nom idiot, d'habitude, les perroquets, c'est plutôt Coco, ou Jacquot, mais pas Coin-Coin. Cela dit, celui-ci, il est drôlement intelligent, il sait déjà dire plein de trucs. « C'est toi qui lui a appris toutes ces insultes d'ailleurs ? L'autre fois il a traité Diego de moule à gaufre à trois heures du matin, j'ai pas arrêté de rigoler, » fait-elle en riant à son tour, en repensant à la scène. Shay lui avait filé des coups de pieds pour qu'elle se taise, après, mais les fou rires, quand ça vous prend, c'est impossible à arrêter. Elle ne cherche pas spécialement le perroquet, d'ailleurs, elle veut juste savoir le nom, parce que quand elle oublie un truc, ça la tracasse, et en plus, elle a rien de mieux à faire. Et embêter Léo c'est drôle, en fait. « Rien, je sais pas où il est, je me demandais juste ce que c'était son nom, j'ai oublié, » répond-t-elle en haussant les épaules, et puis elle descend de son perchoir, impossible de tenir plus longtemps. Cela dit, elle a repris des forces, elle tient plus longtemps que du temps où elle faisait des farces à l'hôpital. « Quoi, t'as jamais escaladé les portes des toilettes pour faire des blagues quand t'étais à l'école ? Normalement on balance de l'eau ou de la farine, t'as de la chance, j'avais juste une question à poser ! » réplique-t-elle avec un large sourire à Léo une fois sorti, toujours dans les parages, même si elle est descendue et qu'il n'est plus coincé dans les toilettes. « Alors, c'est quoi son nom ? J'ai compris j'ai perdu mais je veux savoir, c'est pour ça que je viens aussi ! » demande Sailor à nouveau. Elle perd pas le fil, elle, elle est venue pour une information, elle l'aurait, que diable !

J’ai appris à pas me battre inutilement avec Sailor. J’ai pas envie de lui répondre rien que pour l’emmerder, chose assez difficile tant on dirait qu’elle se pique à coup de tolérance et d’ondes positives, et elle va pas descendre de son perchoir donc j’suis prêt à l’assumer en train de me mater pisser. De toute façon on a tous plus ou moins vu le cul de tout le monde ici. Ça m’fait rire de songer à Martin insulter les autres puisqu’au final il va ressortir d’ici en ayant perdu tout le semblant d’éducation que ses précédents maîtres auront tenté de lui injecter avant son intégration ici. Ça leur apprendra à l’enfermer dans un hôtel pour une durée indéterminée, ça m’étonnerait pas qu’il devienne fou.« Il croasse pas comme un crapaud, déjà, et c’est pas d’sa faute si c’est un bavard. C’est pas une raison suffisante pour l’appeler comme ça. Et te sens pas obligée de rester là-haut surtout.» Je retente quand même au cas où dans le feu de l’action elle se déciderait à me faire plaisir. Mais de toute façon c’est trop tard, j’ai fini de pisser et la seule façon pour qu’elle descende avant aurait été qu’elle se casse la gueule bien comme il faut. Oui, ça m’aurait fait rire. Je lâche un rire quand Sailor m’annonce que Martin a jeté son dévolu sur Diego et ça me fait aussi marrer que ça amuse la gamine. Il est bien élevé cet enfant. « Non c’est pas moi, j’lui apprends des trucs plus virulents. C’est pas en traitant les gens de moule à gaufre qu’il pourra s’en sortir une fois à l’extérieur. » J’me demande bien qui a pu insister pour lui apprendre « moule à gaufre » quand même. Sailor m’avoue avoir oublié son nom, ô blasphème, et disparait enfin de là-haut. Merci j’ai cru que j’allais finir par rester bloqué le nez en l’air. C’est pas trop tôt, je peux enfin ouvrir la porte et sortir de là. Ca m’extirpe un fin rire qu’elle m’explique tous ses exploits d’écolière. Bah moi aussi je l’ai fait, j’le fait toujours, mais grimper sur les portes ça fait un bail. « A l’école, ouais. » j’insiste juste pour l’emmerder et l’infantiliser. J’ouvre le robinet, commençant à me laver les mains quand Sailor me rappelle ce que j’avais presque oublié. « En fait tu me fais penser que j’aurais pu l’appeler Rolias. Ca a du chien, mais le truc qui craint c’est que c’est ton prénom à l’envers quoi. » Je savonne, je savonne et je rince. Bref passionnant quoi. Secouant mes mains pour éliminer l’eau, je destine les deux dernières secousses en direction de Sailor parce que c’était trop évident pour pas être fait. « C’est Martin. » Ca doit être galère à prononcer pour elle, vu comment la plupart écorchent déjà le nom ici. « Rrrrrr. Marrrtin. » Je sais que les r sont difficiles pour les non-francophones alors je m’adapte.

Sailor enchaîne sur les histoires du perroquet, toujours accrochée à la porte, et ça soulève une nouvelle question, la remarque de Léo. Non, parce que elle, ca sonne comme un bruit de crapaud, ou tout autre animal qui fait des bruits un peu grinçants. Sailor affiche une mine surprise, un peu déconfite. « T'appelles ça comment le cri du perroquet alors ? Il caquète ? C'est moche comme mot ça, 'caquète', on dirait trop 'casquette', ou 'cacahuète'... » fait-elle, dissertant toujours sur le cri de l'animal de la maison, mais c'est vrai que c'est moche comme mot, ils auraient pu trouver quelque chose de plus joli ou harmonieux. Léo n'est donc pas à l'origine de l'insulte pour le moins étonnante lancée par le perroquet à des candidats, cela dit, ça n'étonne pas Sailor non plus, parce que ayant vu un peu l'énergumène, elle pense plutôt à un vocabulaire plus fleuri. « Au moins c'est original, et comme ça, il se fait pas censurer quand l'émission est diffusée, il est intelligent, » ajoute Sailor avec un sourire amusé, en haussant l'épaule libre. Et puis finalement Léo a terminé, elle descend d'un bond, et visiblement, ca ne lui est pas si étranger que ça, de grimper aux portes. « Beh voilà, je faisais pareil, mais pas à l'école, » renchérit Sailor avec un sourire. Léo a toujours le mot qui fait plaisir, mais ça fait longtemps que Sailor ne fait plus attention à ce genre de choses, qu'elle préfère prendre au trente-sixième degré. « Rolias ? Ha non c'est moche... que ca soit mon prénom à l'envers ou pas, c'est laid comme nom pour un perroquet, le pauvre, on dirait un nom pour un bouledogue enragé je trouve, ou un doberman de combat, là, comme dans les films, » fait-elle en haussant les épaules, un regard de réflexion vers le plafond. Ah, donc le voilà, le vrai nouveau nom du perroquet, et visiblement, Léo tient absolument à ce qu'on le prononce correctement à la française. Alors elle répète. Comme un perroquet, dans un sens. Il secoue ses mains sans sa direction, elle sursaute un peu, une grimace sur le nez, mais ne moufte pas. « Martin. Marrrrrrrrrrrtin. C'est dur à dire avec ton accent bizarre aussi ! » fait-elle en se raclant la gorge pour arriver à recopier le "r" français, exagérant un peu le truc histoire de bien y arriver. « Marrrrrrrrrtin. Je le dis bien là ? » répète-t-elle encore une fois, consciencieuse comme il faut.

Il faut refaire son éducation ou quoi à cette gosse ? Non mais enfin, Martin ne croasse pas qu’est-ce qu’elle me sort. « Ouais mais c’est comme ça que ça s’appelle. Il caquète. » Je passe sur tous les mots qu’elle a associé à cette notion de caquètement parce que y a rien à rajouter. De toute façon quoi qu’il fasse mon petit Marty, je lui ai offert un surnom en plus d’un prénom, il est parfait. Il utilise son pouvoir de communication comme un brave de la meilleure des manières qu’il soit même s’il insulte les gens de moule à gaufre mais au moins ça a le mérite d’être drôle. Et comme le souligne Sailor il évite la censure si y en a vraiment une d’ailleurs. Certains doivent être censurés tous les trois mots. J’me compte pas dans le tas. « Bah qu’est-ce que tu crois il reçoit une bonne éducation. » Y a pas à être étonnée ce n’est que la suite logique des choses puisque j'lui injecte mon savoir. Bon ok y a beaucoup mieux j’suis pas le mec le plus cultivé du casting mais je m’en sors. « Tu faisais ça où alors ? Dans les stations-service ? » Ca mérite le respect si c’était le cas donc j’attends sa réponse avec impatience. Je lui fais part de mon idée divine quant au nom alternatif qu’aurait pu adopter Martin et contrairement à ce que Sailor raconte moi j’trouve ça cool. « N’importe quoi ça lui aurait donné une vraie allure de caïd au moins. Mais comme tu le vois j’ai opté pour la sophistication et le raffinement. » J’hausse les épaules, vaincu. A mon plus grand désespoir il préfère insulter les gens d’appareil électrique plutôt qu’avec des vrais mots qui incitent à la castagne. Tant pis. Sailor mérite bien que je lui livre enfin ce pour quoi elle m’a suivie jusque dans les chiottes. Elle fait bien de s’entrainer parce que c’est pas ça. « Eh oh ! » Je la rappelle à l’ordre quand elle insulte mon accent qui est déjà pas si mal pour un français. « Non mais disons que c’est pour l’exotisme. » Je concède parce que bon ça sera jamais parfait. Je la fixe un instant, le fait qu’elle ait rien dit en se recevant des gouttes en pleine face m’a interpelé N’importe qui aurait râlé en fait mais pas Sailor et c’est justement ça qui m’intrigue car c’est toujours le cas en fait. Ca fait plusieurs fois que je tique lorsqu’elle dit rien comme ça. « Pourquoi tu dis jamais rien quand on t’emmerde ? » Je croise les bras, l’accusant de mes yeux plissés. Y a un truc de louche là-dessous et j’aimerais bien savoir si ça a à voir avec ce qu’on recherche tous ici, à savoir des secrets. Non parce que Sailor agit comme une vraie gamine persécutée, ok elle est bien emmerdante et très –trop- sociable mais y a un truc qui cloche.

Sailor descend finalement de son perchoir quand Léo se décide à sortir, et qu'elle a un semblant de début de réponse. Et puis le coup de la porte, il l'a déjà fait, visiblement, à l'école, et demande si elle le fait dans les stations service. Déjà, des stations service, y'en a pas beaucoup, à Guam, et puis ça la fait rire, parce qu'elle s'imagine grimper à la porte pour se retrouver nez à nez avec un gros chamorro en train de faire pipi. « Mais non, à l'hôpital ! On se faisait des blagues, les docteurs, ça les rendait fous, mais c'était drôle, et ça faisait passer le temps... » répond-elle avec un rire amusé, en repensant aussi à ces épisodes de rébellion plutôt gentils, mais assez répétés pour se faire punir régulièrement avec ses amis dans leurs chambres d'hôpital. Léo a l'air déçu, presque, que le perroquet ne répète pas ses insultes, et dit avoir opté pour une image classe, mais Sailor pense encore à l'espèce d'image de doberman donnée par l'éventuel nom "Rolias". « Peut-être que si tu lui fais une crête sur la tête il aura l'air plus méchant, ça intimiderait les gens, et tu seras le premier punk à perroquet du monde ! » fait-elle en mimant la crête avec ses mains sur son crâne. Martin, c'est ça son nom, au perroquet, mais c'est drôlement pas facile à prononcer. « Bon, faut que je m'entraîne pour pouvoir le dire sans m'arracher la gorge alors, parce que si un jour je veux essayer de lui apprendre un truc, répéter Marrrrrtin, Marrrrrtin tout le temps, je vais pas tenir très longtemps ! » fait-elle en posant les poings sur les hanches, sérieusement décidée à le prononcer correctement un jour, même si ça doit prendre des heures. La question de Léo sur son manque de réaction aux piques en tous genres l'amuse assez, en fait, et elle laisse échapper un rire. « Qu'est-ce que tu veux que je dise ? Que je chouine ? Ou que je me vexe ? C'est une perte de temps, ça, j'ai mieux à faire ! » s'exclame-t-elle d'un ton détaché, lui renvoyant finalement sa philosophie à la figure, haussant les épaules. Chouiner, c'est loin d'être son truc, apparemment, c'est plutôt la spécialité de Gigi, ici. Et puis elle a un sourire amusé, en se retournant vers Léo. « Et puis si t'appelles te secouer les mains devant ma tête une "emmerde", t'es un sacré petit joueur ! » ajoute-t-elle en rigolant. Elle a vu drôlement pire, des fois, et les mots blessent même parfois plus que les actes, en particulier. Mais elle s'est renforcée, jour après jour, pour arriver à la carapace en acier qu'elle se traîne aujourd'hui. « Pourquoi, tu préfèrerais que je me roule par terre ou que je t'insulte parce que trois gouttes d'eau ont atterri sur mon nez ? Si tu veux je le fais, je suis très bien quand il s'agit de jouer la comédie en exagérant, je peux même essayer de pleurer sur commande ! » fait Sailor avec un sourire narquois, prête à s'exécuter, pour travailler son superbe jeu d'actrice. Actrice, tiens, comme métier, c'est pas mal aussi.

Donc Sailor a appris à faire ça à l’hopital. Ca attise ma curiosité car on est dans un contexte où il faut découvrir le secret de chacun donc clairement je prends ça pour une piste. « Ah ouais ? T’y es restée longtemps ou ils ont réussi à reconstruire ton cas psychiatrique assez rapidement ? » C’est très sympathique je sais mais j’attends une vraie réponse derrière car je veux savoir quel était son problème. Etant donné que pour moi le cerveau de Sailor débloque c’est forcément par là qu’il faut chercher. D’ailleurs elle devrait ouvrir un peu plus grand ses yeux d’éberluée parce qu’elle a dû rater un truc à mon propos. « Je suis pas punk. » Je lui précise au cas où ça se verrait pas, du coup son idée que je puisse être le premier punk à perroquet tombe à l’eau. « Si tu veux parler de Martin c’est hors de question, il faut qu’il reste à la cool. C’est plus qu’une attitude c’est un look. » Même si mon Ara –c’est le mien, oui- est plutôt agressif compte tenu des différents retours que j’ai eu de son comportement. J’esquisse un sourire quand Sailor s’essaie à la prononciation à la française, c’est déjà pas mal. « Continue de t’entrainer t’es sur la bonne voie. » Je l’imagine déjà s’entrainer à répéter ça le soir avant de se coucher et ça m’fait rire, un rire intérieur retranscrit sur mes lèvres. Par contre je m’interroge parce que la gamine intériorise tout et là dans le coup ça vient de me sauter aux yeux j’sais pas pourquoi. « J’sais pas que tu réagisses. » Ce serait plus intéressant que des tentatives sans réponse. Là c’était moindre mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. « Tu caricaturises. » que je déclare las parce qu’elle rabaisse la chose là. Evidemment que je parle pas que de ça, j’parle de son attitude en général. En fait Sailor a un côté plutôt intrigant, elle passe son temps à être survoltée et rien que pour ça j’trouve qu’elle est louche. Ca cache quelque chose depuis le début j’le dis et si c’est pas de la drogue c’est autre chose du coup je vais chercher du côté trauma de la chose. Pas besoin d’en faire tout un drame par contre, elle peut les retenir ses larmes. « Ca va aller épargne-moi ça. » Qu’elle réagisse ok mais pas de cette façon, j’implore limite la pitié. « N’empêche qu’à part sauter partout en parlant comme une pie y a rien d’autre chez toi donc j’estime que tu caches quelque chose derrière tes yeux globuleux d’enfant. » Sherlock en action et toujours aussi délicat.