J'étais arrivée dans la cuisine il y a de cela à peine cinq minutes et j'étais tombé nez à nez avec Cecil. Naturellement, la discussion s'était enclenchée et je n'avais donc pas encore eu le temps d'occuper réellement les lieux pour les utiliser à leur fonction première, à savoir; la cuisine. Il faut dire que mon ventre ne réclame pas vraiment et que si je mange, c'est uniquement pour dire que je me suis un peu nourrie. Si je devais ne fier qu'à ma faim, je ne mangerai pas très souvent alors disons que lorsque je mange, c'est plus par habitude que par envie. Oui, c'est rare que je prenne un réel plaisir à déguster et ce, même lorsque l'on m'emmène dans les plus grand restaurants étoilés. Heureusement, eux, ont au moins la décence de ne pas trop remplir l'assiette. Maha entre dans la pièce, nous donnant directement le chaleureux surnom de séniors. Oui, pour beaucoup c'est ce que nous sommes au sein de la maison, des seniors qui prennent un peu trop de places, des seniors qui ne savent pas s'amuser. Bon, ce n'est pas ce qu'elle dit mais j'ai bien compris que c'est souvent sous-entendus. «Un peu» Je rétorque simplement, répondant à la question qu'elle vient de nous poser. Je suppose qu'elle ne demande pas ça innocemment. Elle n'a rien d'une innocente maha. Et soudainement, alors qu'elle reprend la parole, elle me donne l'impression d'être une infirmière en maison de retraite. Non mais écoutez-la, Est-ce qu'on a la tête de petits vieux de quatre-vingt ans qui cherche à faire des activités de groupe ? Non, clairement pas. Mais je vais dire que cela part d'une bonne intention, je me dis que cela va me permettre d'en apprendre un peu plus sur la jeune femme avec qui j'ai si peu discuté depuis que nous sommes ici. . «Je suis d'accord, à un détail près.» Leur dis-je en me dirigeant vers l'un des tiroirs pour en sortir trois couteaux. Je les dépose sur le plan de travail et me dirige vers une armoire pour sortir trois planches à découper. Le détail ? Et bien cela me parait simple, elle ne va pas se tourner les pouces pendant que l'on travaille, ce serait trop facile. . «Si tu veux manger, tu nous aide à couper. N'Est-ce pas Cecil ?»