fear quest, le 04/05 à 16:39.

SAYID & @ALLEN
lundi 04 mai - 16:39

Il était comme ça Sayid, il avait tendance à s'acharner devant un obstacle, il ne supportait pas l'idée que quelque chose reste éternellement insurmontable à ses yeux, et c'était la raison pour laquelle il se trouvait aujourd'hui devant la porte du laserquest alors que son dernier passage ici ne s'était pas passé de la meilleure des façons. Il s'en souvenait d'ailleurs à peine, simplement de s'être retrouvé tétanisé au milieu de la pièce et de n'être sorti que parce que Cecil l'avait poussé dehors en comprenant qu'il ne le ferait pas tout seul. Alors c'était sans doute un peu ambitieux de sa part que de vouloir y entrer à nouveau aujourd'hui, alors qu'il ne se sentait pas subitement plus courageux ou gonflé à bloc que la fois précédente ... A vrai dire c'était surtout une question de fierté envers lui-même, raison ô combien stupide mais ô combien importante à ses yeux. Déglutissant, prenant une grande inspiration, il avait posé une main décidée sur la poignée de la porte ... et pénétré dans la pièce d'une manière déjà beaucoup moins décidée. Il avait sursauté en entendant la porte se refermer derrière lui, et osé deux ou trois pas en avant d'un air incertain, la pénombre ambiante commençant déjà un peu à l'oppresser. Aussi vite que la motivation à rentrer lui était venue, le fait de se demander ce qu'il foutait là lui était revenu en pleine face, et obnubilé par cette pensée il n'avait même pas entendu la porte s'ouvrir à nouveau derrière lui, ne remarquant Allen qu'au moment où, faisant un pas en arrière, il avait heurté le canadien en étouffant un cri de surprise. « Comment tu es entré ? » Par la porte, très probablement. Mais en vérité le sens de la question de Sayid reposait plutôt dans le fait de savoir comment Allen avait réussi à rentrer sans faire de bruit. Et de savoir également ce qu'il venait faire là ... Songer à cette question intérieurement avait d'ailleurs poussé Sayid à proposer précipitamment « Je ne ferai pas une partie avec toi. » Et dans sa tête il était clair que cela n'avait rien à voir avec la compagnie d'Allen, ou le fait qu'il puisse le trouver désagréable ... Ce n'était pas le cas du tout. Peu importe le candidat il ne fallait juste pas compter sur Sayid pour faire une partie de laserquest, quand on se souvenait déjà le traumatisme qu'avait déjà constitué pour lui la partie de paintball. Pinçant ses lèvres, et étudiant un instant l'expression d'Allen pour ne pas avoir à penser à autre chose, il avait rajouté d'une voix blanche « Enfin je ... c'est pas contre toi, hein. C'est juste que, je sais pas ... je sais pas trop ce que je fais là, déjà. » Se justifier, bafouiller parce qu'il donnait l'impression de s'enfoncer dans ses explications, Sayid le faisait surtout parce que c'était le genre de chose que ferait sans doute Allen à sa place. Ou du moins c'était un peu comme ça que Sayid se l'imaginait si la situation avait été inversée.

Il y avait peu d'endroits dans le nid que le canadien aurait tendance à fuir délibérément. Le laser quest, par exemple, n'en faisait pas partie. Il n'y passerait certes pas ses journées, mais il n'avait pas non plus été traumatisé par la dernière expérience qu'il en avait faite, et pour cause, ça c'était avéré plus divertissant qu'autre chose, et il en était même ressorti victorieux. Et aujourd'hui, justement, il était assez tenté par l'idée de remettre ça. Pas avec Mylah, ce coup-ci, parce qu'elle n'avait pas besoin de le lui dire clairement pour qu'il soit à même de supposer qu'elle n'avait pas l'intention de l'y affronter à nouveau avant un bon moment. Il lui restait alors à espérer qu'il y croiserait quelqu'un avec qui entamer une partie. Sachant que lui, clairement, il se satisferait de n'importe quel adversaire. Même de Lamine ou Maha, qui d'après lui pourraient bien être assez mauvais joueurs dans leur genre. Maintenant, c'est sûr qu'il aimerait idéalement tomber sur quelqu'un qu'il connaissait bien, parce que c'était toujours plus agréable de partager ce genre de choses avec un candidat qui ne lui ferait pas la tête aussitôt qu'il aurait tenté de mettre toutes les chances de son coté pour l'emporter. C'est en tout cas curieux d'obtenir une réponse aux questions qu'il se posait qu'il poussa la porte du laser quest, pensant pouvoir faire quelques mètres afin d'aller s'équiper, mais heurtant rapidement l'un de ses camarades, qui avait manifestement reculé. C'est alors la voix de Sayid qu'il identifia, lui qu'il n'aurait pas reconnu tout de suite, dans le cas contraire, vu que l'endroit n'était pas très éclairé. « Oh euh, comme toi j'imagine » répliqua-t-il en tout cas dans un fin sourire, suite à la question de son camarade, qui l'avait il est vrai un peu surpris, même s'il croyait suffisamment bien le connaître maintenant pour savoir qu'il ne fallait pas prendre ça pour une attaque. Il avait simplement du le surprendre, c'était compréhensible. Le canadien afficha toutefois une mine un peu plus penaude lorsque Sayid lui fit savoir qu'il ne ferait pas de partie avec lui. Parce que forcément, c'était un peu ce qu'il avait eu tendance à espérer, en le trouvant là. Mais c'était surtout le fait qu'il le lui dise sans détour qui l'embarrassa un petit peu. « D'accord » reprit-il alors, d'une voix teintée d'une certaine confusion, parce que pour le coup il se demandait si c'était encore une chose qu'il n'était pas censée prendre pour lui, ou si son camarade avait en fait quelque chose à lui reprocher et n'était pas content d'être tombé sur lui. C'est qu'il se remettait facilement en question et culpabilisait souvent pour un rien. Les prochaines paroles de son camarade eurent toutefois tendance à le rassurer, ce qui put certainement se lire sur sa mine, beaucoup plus détendue. « Ne t'inquiète pas, je ne suis pas vexé. » Il en fallait généralement beaucoup pour qu'il le soit, en l'occurrence il aurait surtout eu tendance à être peiné s'il s'était avéré que son camarade avait vraiment quelque chose contre lui. En vouloir aux autres, c'était un concept qui lui était globalement étranger, parce qu'il arrivait toujours à excuser un comportement blessant ou une parole maladroite. « Tu es entré ici à défaut d'entrer ailleurs, ou bien tu comptais jouer mais tu as changé d'avis au dernier moment ? » finit-il en tout cas par le questionner, parce que ce qu'il avait laissé entendre l'avait inévitablement rendu curieux. Il était possible que Sayid soit entré ici par hasard, mais il était aussi possible qu'il ait quand même pensé jouer au départ. « Je ne suis pas particulièrement doué, moi, si c'est ça qui t'inquiète » qu'il ajouta, dans un nouveau sourire, pas tant pour le convaincre de revenir sur son affirmation de tout à l'heure, que parce que c'était vrai, et que si c'était parce qu'il n'était pas très expérimenté en matière de laser quest qu'il préférait abandonner l'idée de faire une partie, il valait mieux qu'il sache qu'Allen n'était pas un expert non plus. « Je me défends, je dis pas le contraire, mais jusqu'ici j'ai surtout eu de la chance. » Certains éléments avaient fait qu'il s'était plutôt bien débrouillé par le passé, mais avec le recul il mettait surtout ça sur le compte de la chance du débutant.

Presque directement après avoir refermé la porte derrière lui Sayid avait su que c'était une mauvaise idée, et qu'il aurait mieux fait de ne jamais s'aventurer du côté du laserquest. C'était pas croyable, ce besoin perpétuel d'essayer de se contredire tout seul pour essayer de se donner bonne conscience, alors que cela se terminait presque toujours de la même manière ... Il se sentait encore plus stupide et incapable que s'il s'était contenté de ne pas jouer au téméraire. Et finalement il réussissait tellement à s'angoisser tout seul qu'il n'avait même pas entendu la porte s'ouvrir derrière lui et un autre candidat entrer dans la pièce, ne calculant Allen qu'après lui avoir écrasé les pieds en reculant sans faire attention. Il en avait même oublié de s'excuser, chose qui pourtant aurait été la bienvenue surtout quand on réalisait le temps qu'Allen passait lui à s'excuser, de manière générale, et au lieu de cela il avait demandé d'un ton suspicieux à Allen d'où il sortait, comme s'il y avait trente six réponses possibles à cette question. « Oh euh, comme toi j'imagine. » A question con réponse con, disait-on, alors Sayid l'avait sans doute un peu mérité, celle-ci. Allen par ailleurs semblait se contenter de plaisanter, et si Sayid n'aurait pas été capable de s'en rendre compte tout seul en se basant sur le ton du canadien, le sourire qu'il venait d'esquisser était un indicateur. Un sourire que Sayid se serait empressé de lui rendre en temps normal, par principe, mais à cet instant il n'était pas suffisamment en possession de ses moyens pour y parvenir. Et d'ailleurs il était bien plus perturbé par l'idée qu'Allen puisse s'imaginer qu'il allait pouvoir compter sur lui comme partenaire de laserquest ; Cela n'arriverait pas. « D'accord. » Trop tard à nouveau, le britannique avait réalisé à l'expression étrange - ou incertaine, il ne savait pas trop - d'Allen que ce dernier prenait peut-être ce fait contre lui. A tort, cela allait sans dire. « Ne t'inquiète pas, je ne suis pas vexé. » Ce n'était pas habituel chez Sayid mais pourtant la réponse d'Allen semblait le soulager un peu. Il faut dire que c'était toujours compliqué de vexer les gens lorsque l'on vivait en plus toute la journée sous le même toit qu'eux. La voix du canadien continuait de raisonner dans la pièce, sans que Sayid lui ne sache dire si il trouvait cela rassurant ou bien si cela rajoutait à ses angoisses déjà présentes ; Il ne savait plus trop ce qu'il foutait là, en fait. Et il ne pensait pas non plus avoir fait ce constat à voix haute. « Tu es entré ici à défaut d'entrer ailleurs, ou bien tu comptais jouer mais tu as changé d'avis au dernier moment ? » Il avait ravalé sa salive et reposé les yeux sur Allen, prenant sur lui de ne pas recommencer à bafouiller parce qu'un peu cela passait mais trop cela devenait pathétique, et Sayid n'avait pas envie de rajouter cela à sa liste. « Je me suis forcé à venir parce que je n'avais pas encore osé rentrer, depuis que je suis ici. Et j'ai entendu dire que c'était stupide de sortir sans avoir visité toute les pièces, alors ... » Alors puisqu'il avait été nominé et donc avait failli sortir la semaine précédente, il se disait que c'était maintenant, le moment ou jamais. Ce n'était pas tout à fait vrai, il était déjà venu ici une fois, mais cela ne s'était pas assez bien passé pour qu'il désire s'en rappeler et considérer que cet épisode avait eu lieu. Il avouait cela d'un air un peu penaud, parce qu'il y avait une différence entre faire comme tout le monde pour essayer de se normaliser, et l'avouer à voix haute au risque de passer pour un abruti. Abruti qu'il avait l'impression d'être, justement. « Je ne suis pas particulièrement doué, moi, si c'est ça qui t'inquiète. Je me défends, je dis pas le contraire, mais jusqu'ici j'ai surtout eu de la chance. » De toute évidence, Allen était là pour jouer, lui. Mais il n'y était pas du tout, il ne s'agissait pas d'une peur de perdre ou de se rendre ridicule en n'affrontant pas un adversaire à sa taille, l'adversaire n'y changeait absolument rien comme Sayid avait déjà tenté de l'expliquer maladroitement. « Ce n'est pas ça. C'est juste que ... l'obscurité, et se courir après, se tirer dessus ... c'est agressif. Comme le paintball. » Le paintball, souvenir douloureux qui lui laissait encore une appréhension avant chaque prime, appréhension que Cupidon décide de leur organiser une revanche. Du moins lui trouvait cela agressif, mais il avait bien compris à force que Mylah le lui fasse remarquer qu'il se sentait agressé pour rien. Et il le savait, en réalité il n'avait pas attendu qu'elle le lui dise pour en avoir conscience, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Mais Allen semblait motivé lui, et même cela avait l'air de lui tenir à cœur, alors par automatisme Sayid s'était entendu ajouter « Mais je peux essayer, si tu as besoin d'un adversaire. Si on ne court pas. » Parce qu'il y avait ce qu'il pouvait se forcer à faire, et ce sur quoi même sa volonté n'était pas suffisante pour négocier ; Courir en faisait partie. Quelque part il espérait presque qu'Allen en soit déçu et renoncer finalement à son envie de disputer une partie de laserquest. « Il n'y a rien d'autre, ici ? » Rien d'autre que du vide et de bêtes endroits pour tenter de se cacher de son adversaire, il voulait dire. Il comprenait mal que la production ait pu accepter de gaspiller ainsi deux étages pour ce seul fait ... C'était comme la galerie des glaces, il y avait une porte au fond, alors ici aussi l'intérêt était peut-être double. Y'avait peut-être autre chose, un truc qui lui donnerait vraiment envie de rester ici et de continuer à s'infliger un lieu qui pour le moment ne provoquait chez lui que malaise et angoisse.

Il y avait certes plus agréable que d'être percuté par l'un de ses camarades, mais s'il y avait bien quelqu'un qui ne risquait pas de serrer les poings et de se mettre en rogne, c'était Allen. Il pouvait quasiment tout excuser, et ici il savait de toute façon que son camarade n'avait pas fait exprès de lui rentrer dedans au moment de reculer, à moins d'avoir quelque chose à lui reprocher, mais ça n'avait pas l'air d'être le genre de la maison de régler ses comptes de cette manière. Et puis, c'est vrai, il estimait que le courant était toujours facilement passé avec son camarade, même les fois où il avait pu se montrer maladroit. Ils étaient différents, c'était un fait, mais là où leurs caractères étaient différents, ils n'étaient pas forcément incompatibles. Sayid était réservé là où Allen était plutôt extraverti, le premier n'était pas toujours très expressif là où le second était toujours relativement enjoué, mais ça ne les avait jamais empêché de passer du temps ensemble, et de partager des moments que le canadien avait jugé agréables. Il fut néanmoins un peu surpris par la question que son camarade lui posa d'entrée de jeu, parce qu'il l'imaginait mal s'attendre à une autre réponse que celle qu'il fut forcée de lui donner. Pour autant, c'est avec le sourire aux lèvres qu'il s'était adressé à son camarade, pour ne pas qu'il ait l'impression qu'il se formalisait de la façon dont il l'avait questionné. Le canadien fut néanmoins un peu plus perturbé par ce qu'il lui fit ensuite savoir, quant au fait qu'il ne jouerait pas avec lui. C'est qu'énoncée de cette façon, il avait un peu de mal à savoir si cette phrase était censée lui faire comprendre qu'il était indésirable, son camarade ayant peut être envie de profiter des lieux tout seul, ou si c'était autre chose. Mais ce dernier se reprit et la mine d'Allen se détendit légèrement, parce que sans s'être senti attaqué, il s'était demandé s'il y avait un problème. Mais il semblerait que ce ne soit pas le cas, et effectivement son camarade n'avait pas à s'en faire, il n'avait pas l'habitude de se vexer pour si peu. Il en profita alors pour lui demander s'il était entré ici par hasard, ou avec une envie de jouer qui lui était finalement passée. Parce qu'il disait se demander ce qu'il foutait là, après avoir affirmé qu'il ne ferait pas de partie, c'était forcément un peu intriguant. Allen s'intéressa alors à la réponse formulée par Sayid, tandis qu'il plissa doucement les yeux. « Tu sais, on entend dire beaucoup de choses, et pas toujours des plus intelligentes » souffla-t-il alors, dans un sourire qui se voulait rassurant, parce que lui il ne voyait pas pourquoi il devrait forcément faire comme tout le monde, si le laser-quest n'était pas un lieu qui l'enthousiasmait. « Ce que je veux dire, c'est que si ce genre d'endroits ne t'attirent pas naturellement, c'est ton droit de ne pas les fréquenter. » Parce qu'il y avait des endroits où il valait mieux que chacun ait l'habitude de se rendre – la salle de bain et la laverie, par exemple – mais il jugeait un peu idiot qu'on dise qu'il faille absolument s'être familiarisé avec chaque endroit du nid. Lui, il les avait tous plus ou moins fréquenté parce qu'aucun d'eux ne l'avait vraiment rebuté au départ, mais si c'avait été le cas il ne se serait pas forcé. Il n'essayait pas de lui dire qu'il avait eu tort de venir ici, simplement qu'il ne fallait pas écouter tout ce qui se disait, car tout n'était pas toujours dit pour leur bien. Le canadien ressentit en tout cas le besoin de lui préciser qu'il n'avait rien d'un expert en matière de laser-quest, des fois qu'il ne soit lui-même pas tellement expérimenté. Il se disait qu'il n'avait peut être pas envie d'affronter quelqu'un de plus à l'aise que lui, alors qu'il se rassure, ça n'était pas Allen qui allait l'éblouir par son talent. Mais non, Sayid lui donna une autre explication, et le brun hocha tout doucement la tête. « Je te l'accorde, c'est assez physique. Et je pense aussi que deux ou trois halogènes n'auraient pas été de trop. » Il n'allait pas lui mentir, ça n'était pas de tout repos que de poursuivre quelqu'un dans l'espoir de viser son gilet. Quant à la luminosité de l'endroit, il était bien le premier à dire que la production avait fait le minimum. « J'avais donc raison, tu es quelqu'un de calme » reprit-il ensuite doucement, dans un sourire qui était censé lui faire comprendre qu'il ne disait pas ça sur un ton moqueur ou critique. Non, c'était en référence à l'un des adjectifs qu'il avait utilisé pour décrire Sayid, la semaine dernière. Depuis le départ, il lui apparaissait comme quelqu'un de calme, ainsi ça ne l'étonnait pas qu'il n'aspire pas à courir partout. « Et ça n'est pas pour me déplaire, à vrai dire, parce que c'est sympa de s'amuser avec tous ces jeunes, mais c'est tout aussi bien d'y aller parfois un peu plus doucement. » Lui-même n'était pas quelqu'un d'extrêmement actif dans la vie de tous les jours, et il le vivait bien, après tout il n'avait plus trop l'âge de s'amuser comme il avait pu le faire quelques années plus tôt. A ce propos, d'ailleurs. « D'autant plus que nous sommes les deux derniers représentants masculins des seniors du nid, ce serait dommage de nous casser quelque chose. » Cette fois, il avait repris sur un ton plus amusé, parce que c'était un sujet sur lequel il arrivait à prendre plus de recul qu'à son arrivée. Sayid finit par accepter l'idée de lui servir d'adversaire, mais à la condition qu'ils ne courent pas. Alors oui, ce serait forcément une partie un peu particulière si aucun d'eux ne courrait, mais il n'hésita pas un seul instant à accepter. « Ça me va » acquiesça-t-il alors, avec un enthousiasme qu'il avait un peu de mal à cacher. Disons que l'idée de faire une partie avec Sayid, le tout assez calmement, ça le mettait en joie. La question de son camarade dessina ensuite sur ses lèvres un sourire amusé. « Si tu me demandes si un fût à bière nous attend dans un coin pour récompenser nos efforts, j'ai le regret de t'annoncer que la production ne nous a pas fait ce plaisir. » C'était une façon comme une autre de lui faire savoir qu'il voyait là à peu près tout ce qu'il y avait à voir. Autrement dit, à part des dizaines de cachettes, il n'y avait pas grand chose. A part peut être les équipements, vers lesquels il conduit justement Sayid, pensant que s'il n'était pas un habitué des lieux, il n'aurait pas forcément su où les trouver. Et c'est au moment où il lui tendit l'un des gilets disponibles qu'il eut une idée. « Tu sais, je me disais qu'on pourrait peut être inventer nos propres règles, après tout » énonça-t-il alors, en haussant doucement les épaules. Puisqu'ils n'allaient pas courir, ils pourraient tout aussi bien décider de règles un peu différentes, histoire de rendre la partie plus intéressante. « On pourrait par exemple décider qu'à chaque fois que l'un de nous sera touché, l'autre pourra lui poser la question de son choix » reprit-il en tâchant de lire sur l'expression de Sayid ce qu'il pourrait bien penser de son idée. Oh ça n'était rien de bien original, juste une occasion comme une autre d'apprendre à mieux se cerner ou à satisfaire sa curiosité. L'avantage, c'était qu'ils étaient certainement d'un niveau assez équivalent, ainsi chacun devrait pouvoir tantôt questionner, tantôt répondre.

Il n’était pas ici pour de bonnes raisons, inutile de se le cacher ou même de tenter de le nier face à Allen ; Sayid savait quand il parvenait ou non à donner le change, et l’arrivée du candidat l’avait tellement pris au dépourvu qu’il n’avait pas été capable de jouer dès le départ la comédie du mec qui se baladait tranquillement. « Tu sais, on entend dire beaucoup de choses, et pas toujours des plus intelligentes. Ce que je veux dire, c'est que si ce genre d'endroits ne t'attirent pas naturellement, c'est ton droit de ne pas les fréquenter. » Allen avait sans doute raison. A vrai dire Sayid était même certain qu'il avait raison, mais c'était plus facile à dire qu'à faire quand on devait déjà prendre autant sur soit pour avoir l'air de se comporter à peu près normalement. Alors il n'avait rien répondu, se contentant d'un pincement de lèvres silencieux qui voulait dire que s'il entendait les paroles d'Allen il ne pouvait pas se ranger entièrement à son avis, même en essayant. Mais au fond oui, autant se rendre à l'évidence, il était tout sauf à sa place dans cet endroit sombre, fermé, dans lequel l'activité principale consistait à attaquer ses camarades. « Je te l'accorde, c'est assez physique. Et je pense aussi que deux ou trois halogènes n'auraient pas été de trop. » Au moins ça, oui, même si cela ne changeait rien au fait qu'aux yeux de Sayid un jeu ou le principe était de se tirer dessus, même fictivement, restait une aberration la plus totale. « J'avais donc raison, tu es quelqu'un de calme. Et ça n'est pas pour me déplaire, à vrai dire, parce que c'est sympa de s'amuser avec tous ces jeunes, mais c'est tout aussi bien d'y aller parfois un peu plus doucement. D'autant plus que nous sommes les deux derniers représentants masculins des seniors du nid, ce serait dommage de nous casser quelque chose. » C'est vrai, maintenant que Cecil avait débarrassé le plancher ils étaient tous les deux les candidats les plus vieux du nid, et bien loin de s'en désoler Sayid s'en souciait finalement assez peu. Logique, venant de quelqu'un qui considérait la notion d'anniversaire totalement inutile ; Au fond on s'en foutait un peu, de l'âge de Pierre, Paul et Jacques. « Je ne pense pas que beaucoup ici pensent à ancêtre quand ils te voient. Et on peut légitimement en douter, mais j'ai encore les os solides. » Et le fait qu'il lui "manque des bouts" comme le dirait si bien Mylah n'était en rien un frein à cela. Toujours excessivement terre à terre Sayid, oui, à tel point que le fait qu'il puisse s'agir d'une boutade ne lui avait même pas traversé l'esprit. Parce qu’il ne savait plus faire autrement que de suivre le mouvement de ses interlocuteurs, Sayid s'était en tout cas finalement senti obligé de céder et de proposer un compromis à Allen s’il tenait tant que ça à disputer une partie. Mais ils ne courraient pas, parce que Sayid lui ne pouvait pas, et qu’il n’était pas question que le combat soit inégal. « Ça me va. » Allen tentait sans doute de se contenir, mais malgré tout il était difficile de passer à côté de son enthousiasme et Sayid en était presque jaloux, parce que même avec toute la volonté du monde son enthousiasme, pour quelque raison que ce soit, était toujours feint. « Mais ... je ne sais pas jouer. » Oh, ça ne devait pas être bien difficile à comprendre, comme fonctionnement, mais qu’Allen lui réexplique vite fait le truc ne leur ferait de mal ni à l’un ni à l’autre. Et tant qu’ils y étaient, si cet endroit cachait un autre truc plus intéressant c’était le moment ou jamais de cracher le morceau « Si tu me demandes si un fût à bière nous attend dans un coin pour récompenser nos efforts, j'ai le regret de t'annoncer que la production ne nous a pas fait ce plaisir. » Et ça, c’était assurément la raison pour laquelle Allen aurait pu faire un meilleur architecte et décorateur d'intérieur pour ce lieu. « Je pensais plutôt à un truc utile du genre indices, mais je suppose que je me serais fait à ton idée aussi. » D’autant plus que d'après Agata il avait typiquement la tête du mec qui se satisfaisait d’une bière ou d’un whisky, bien plus que de n’importe quel cocktail un peu élaboré ou acidulé. S’autorisant à bouger à nouveau, après être resté bloqué et crispé au même endroit depuis l’arrivée d’Allen, il avait fait quelques pas et observé autour de lui, comme s’il cherchait à se rassurer et à se familiariser avec la pièce maintenant qu’il avait accepté de servir d’adversaire à Allen. Il voulait au moins savoir où il mettait les pieds. « Tu sais, je me disais qu'on pourrait peut être inventer nos propres règles, après tout. On pourrait par exemple décider qu'à chaque fois que l'un de nous sera touché, l'autre pourra lui poser la question de son choix. » Le visage de Sayid, soudain, s'était un peu détendu face à la proposition du canadien. Parce qu’il n’y avait pas meilleur moyen pour lui de calmer son angoisse que de focaliser son attention sur autre chose « Ça me va. Mais je ne refuse jamais une question, tu sais. Je n’ai pas besoin d’une excuse pour me sentir obligé de répondre ... mais je vais faire comme si c'était le cas, le temps de la partie. » Ceci dit Allen risquait de poser plus de questions que Sayid, s’ils s’en tenaient à la partie de laserquest, parce que le fait qu’il se fasse violence pour accepter de jouer ne signifiait pas forcément qu’il allait faire un carton. C’était même fort peu probable. « Tu as déjà gagné contre quelqu’un ici ? » Histoire qu’il sache déjà s’il avait la moindre chance de limiter les dégâts ou non.

Il ne lui avait pas demandé de lui livrer son avis, mais le canadien n'avait pu s'empêcher de laisser entendre à Sayid que d'après lui, il ne fallait pas se forcer à faire comme les autres, à fréquenter des endroits qui n'étaient pas pour nous, parce que rien ne disait après tout que les candidats devaient absolument se familiariser avec les tous les lieux qu'on mettait à leur disposition. Si Sayid n'était pas du genre à trouver un intérêt à des endroits comme celui-ci, mais surtout à s'y sentir bien, il n'avait pas à se forcer, tout du moins c'était ce qu'il pensait. Il ne voulait pas que son camarade décide subitement qu'il n'avait effectivement rien à faire là, car ça n'était pas ce qu'il voulait dire en soi, et la dernière chose qu'il désirait, c'était lui donner l'impression qu'il faisait tâche dans ce laser-quest. Pour preuve, s'il ne lui avait pas dit d'entrée de jeu qu'il n'avait pas envie de faire une partie avec lui, il aurait très bien pu penser qu'il était un habitué des lieux – bien que le caractère qu'il lui connaissait n'aurait pas nécessairement collé avec cette idée, c'est vrai. Quant à l'endroit en lui-même, il est certain qu'il aurait gagné à être un peu plus lumineux, ce sur quoi ils s'entendirent par la suite, avant que le canadien ne fasse référence aux adjectifs qu'il avait utilisé pour qualifier Sayid par le biais de la rubrique de Sega. Il avait dit de lui qu'il était quelqu'un de calme, et il en avait à nouveau la preuve ici, tandis que son camarade avait jugé ce jeu agressif. C'était aussi son avis, car même si ça ne le dérangeait pas de se défouler de temps en temps, il aimait aussi quand les choses allaient un peu plus doucement. De quoi lui rappeler qu'ils étaient les deux derniers représentants masculins de ceux qu'on avait toujours présenté comme les doyens du nid, et que ce serait d'autant plus dommage de se blesser, n'est-ce pas, à leur âge. Le fin sourire qu'Allen avait alors affiché au début de la réplique de son camarade parut ensuite un peu plus gêné quand celui-ci exprima l'idée qu'en dépit de l'handicap qu'on lui connaissait, il avait les os solides. « Oh non, je … je n'en doutais pas, tu sais » qu'il affirma, tentant d'être un peu moins maladroit que les fois où ils avaient déjà brièvement évoqué le sujet, car il n'avait pas envie qu'il le trouve définitivement lourd,. Heureusement pour lui, Sayid accepta par la suite de l'affronter, et il fut flagrant que cette idée le mit en joie, à la mine enthousiaste qu'il afficha presque aussitôt. Il ne lui aurait pas fait la tête ou ne se serait pas jeté du toit si son camarade était ressorti sans jouer avec lui, mais il appréciait forcément qu'il prenne sur lui alors que l'endroit ne semblait pas le mettre très à l'aise. Oui, ça lui faisait réellement plaisir. « Ça n'est pas bien compliqué, ne t'inquiète pas. Tu parlais tout à l'heure de la partie de paintball, eh bien c'est assez semblable, sauf qu'ici il s'agit de pistolets lasers, et que tu ne dois pas viser n'importe où mais au milieu du gilet de ton adversaire, le tout en évitant bien sûr qu'il vise le tien » tenta-t-il alors de lui expliquer lorsque Sayid laissa entendre qu'il ne savait pas jouer, ce qui ne l'étonnait pas forcément étant donné que tout ce qu'il avait dit jusqu'à présent lui avait laissé penser qu'il avait fui cet endroit plus qu'autre chose jusqu'à aujourd'hui. « Et puis, je te l'ai dit, tu n'as pas à faire à un champion national » il ajouta ensuite, dans un sourire complice qui avait pour but de l'en convaincre, parce qu'il aurait tort de penser qu'il n'avait pas la moindre chance de battre le canadien, celui-ci s'était certes déjà exercé au laser-quest, mais il n'était pas devenu un pro pour autant. Sayid chercha par la suite à savoir s'il n'y avait pas autre chose que ce qu'ils pouvaient voir de l'endroit de là où ils se trouvaient, et le fait est que non, la dernière fois il avait fait le tour et n'avait rien noté de très intéressant. Pas même un fût de bière, non, même si Sayid pensait apparemment aussi à des indices. « Ah, j'aurais pas été contre des indices moi non plus, mais vu jusqu'à combien les enchères ont pu monter dimanche soir, j'imagine que la production est d'autant plus déterminée à ne compter que sur les rares moments où la roulette se montrera sympa pour nous en offrir gratuitement. » Parce que ça n'était pas tellement dans son intérêt de se mettre à en distribuer à tout va, du moins c'est ce qu'il imaginait. Et puis ça se saurait, franchement, si la production était désintéressée. A tous les coups, ils n'auraient pas bénéficié d'indices sans devoir faire quelque chose en contre-partie. Puis par la suite, et tandis qu'il s'était approché du coin où étaient entreposés les équipements, Allen avait soumis une idée à son camarade, celle de profiter de la partie pour se questionner l'un et l'autre sur n'importe quels sujets. L'idée était en fait que celui qui serait touché soit à chaque fois interrogé par son adversaire, ce qui impliquerait donc qu'ils aient chacun l'occasion de poser des questions, et d'y répondre. Sayid semblait alors partant, bien qu'il dise ne pas avoir généralement besoin d'un prétexte pour répondre à une question, ce qui fit sourire le canadien. « Moi non plus, à vrai dire. Mais tu as accepté de faire une partie contre moi, alors j'ai bien l'intention d'en profiter tant que tu ne changes pas d'avis » qu'il énonça alors, parce que oui rien ne les obligeait en soi à jouer si l'idée c'était surtout de s'interroger, mais Allen s'estimait chanceux d'avoir obtenu de son camarade qu'il accepte de jouer contre lui. « J'ai bien senti que ça n'était pas gagné au départ. » Il avait repris, dans un nouveau sourire, et parce qu'effectivement il avait pensé au moment où il était entré et où Sayid lui avait fait savoir qu'il ne comptait pas jouer avec lui qu'il la ferait tout seul, sa partie. Son camarade chercha ensuite à savoir s'il avait déjà gagné contre quelqu'un, et c'est une mine amusée qu'il afficha instantanément. « Oui, contre Mylah, y'a de ça un peu plus d'un mois » fit-il dans un premier temps, sans avoir le moindre mal à se remémorer leur partie, déjà parce qu'il n'était jamais compliqué pour lui de se souvenir d'un moment qu'il avait partagé avec Mylah, mais aussi parce que c'avait été une partie particulière. « Mais c'était loin d'être une victoire écrasante, elle s'est même plutôt bien défendue si on tient compte du fait qu'elle n'a reculé devant aucun stratagème pour prendre l'avantage. » Il la revoyait assise contre un mur, à lui faire croire qu'elle était tombée. Mais il se revoyait surtout accourir vers elle, complètement paniqué à l'idée qu'elle ait pu se faire mal et que c'ait été de sa faute, puis penser la porter jusqu'à trouver quelqu'un qui saurait l'examiner. Heureusement qu'il ne lui était rien arrivé ce jour-là, car il s'en serait véritablement voulu. « C'est suite à ça qu'elle avait du porter l'un de mes vêtements, sur un prime. Un gros sweat-shirt rouge, je ne sais pas si tu t'en souviens. » Il voyait difficilement comment on pourrait oublier cet épisode, étant donné que Mylah était toujours très élégamment vêtue et que cette tenue-ci avait inévitablement contrasté avec ce qu'elle portait d'habitude. « Ne t'inquiète pas, si tu perds, je t'ai aussi prévu un petit quelque chose » ajouta-t-il finalement, sur un ton à nouveau amusé et totalement dénué de sérieux puisque non, en réalité, il n'avait pas prévu de lui faire porter quoi que ce soit s'il venait à perdre. Avec Mylah, il en avait surtout profité pour la faire sortir de sa zone de confort, alors il n'aurait pas vraiment de raison de faire subir le même sort à Sayid. Et puis, il fallait bien le dire, il n'avait pas envie de lui faire regretter d'avoir finalement décidé de jouer avec lui.

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