Que serait son aventure sans la salle zen ? Sûrement beaucoup plus pénible et beaucoup trop terre à terre. Cette pièce canalise toutes ses envies de voyage et d'évasion, un joli refuge, un havre de paix qu'elle redécouvre chaque semaine avec toujours autant d'émerveillement que la première fois. Grâce à cette pièce, elle supporte un peu mieux l'enfermement c'est sûrement ce qui l'a aidé à tenir pendant toutes ces longues semaines loin de chez elle. Si certains ne voient pas l’intérêt de cette pièce, Adélie, elle ne se voit pas faire sans, c'est impossible. Retirez lui la salle zen et elle fait une grève de la fin pour protester, d'ailleurs elle ne sait même pas comment elle va faire à l'extérieur sans sa dose de salle zen hebdomadaire voire quotidienne par moment. Parce que c'est bien beau de lui montrer ce petit bijou de technologie maintenant elle veut avoir le même à la maison, elle est prête à supplier la production pour qu'il lui donne en sortant. Elle n'aura qu'à jouer le rôle de la jeune fille qui a vécu des choses pas trop cools dans sa vie, peut être que ça marchera.  Elle se fait sûrement des idées dans sa tête mais c'est le seul moyen qu'elle a trouvé pour continuer à utiliser l'écran qui lui renvoie des paysages plus que somptueux. A moins de tenter la grande aventure, elle ne voit pas comment. Sauf qu'elle ne risque certainement pas de faire le tour du monde avec un traitement à prendre chaque jour à heure fixe et des visites régulières à l’hôpital, tout ceci était irréalisable. Voilà déjà un petit moment qu'elle zappe entre les différentes ambiances ne sachant trop sur quel paysage se fixer lorsqu'elle voit Mackenzi franchir le pas de la porte pour venir s'installer à côté d'elle. La jeune femme l'accueille avec un sourire chaleureux en espérant qu'elle allait l'aider à se fixer sur un choix. « Où est-ce que je t'emmène Mackenzi ? ». Elle lui demande laissant couler son regard sur le visage de sa camarade en attendant sa réponse. « Je suis sûre qu'il y a un endroit où tu te sens comme à la maison, emmène moi là bas. ». Elle ajoute sans plus de cérémonie, si en plus de ça elle en apprenait un peu plus sur sa camarade elle n'allait certainement pas se plaindre.      

La salle zen me permet de m'évader là où j'en ai envie.Si j'ai envie d'aller à Hawai, je m'y rends en appuyant simplement sur les différentes télécommandes pour mettre en place l'image et le son. Aujourd'hui, j'aimerais tout particulièrement me rendre à Paris. J'ai envie de retrouver le décors de cette ville dans laquelle j'ai évolué durant une grosse partie de ma vie. J'ai envie de retrouver cette ville qui m'a offert un mari, de bons moments mais surtout une carrière. D'humeur nostalgique, je rejoins donc cette salle dans l'espoir de pouvoir choisir le lieu qui me fait le plus envie aujourd'hui. La pièce n'est pas vide lorsque j'y arrive mais cela ne me dérange aucunement, je suppose que nous pouvons nous évader à deux. Je suppose que nous pouvons partager certains moments toutes les deux. Un large sourire me permet de saluer la jeune femme sans dire un mot tandis que celle-ci me demande où est-ce qu'elle peut m'emmener. "A l'opéra de Paris ?" Mais je ne pense pas que l'on puisse réellement s'y rendre. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un lieu que Cupidon aurait pensé à répertorié mais on peut toujours essayé n'est-ce pas ? Pour faire comprendre à Adélie à quel point cet endroit me semble magique, je me permet d'ajouter quelques mots. "C'est à l'Opéra que j'ai connu mes plus grands bonheurs. J'ai vécu tellement de choses magnifiques, j'ai ressentie tellement d'émotions lorsque je dansais et que je sentais le regard du public empli d'admiration." C'est sans aucun doute l'endroit qui me manque le plus au monde. "Mais je doute fortement que l'on puisse trouver les images de cet endroit." Je reprends alors un peu fataliste. "C'est quoi ton endroit à toi ?"

La salle zen est un endroit plus que convivial qu'elle adore partager avec d'autres compagnies, elle en apprend toujours beaucoup sur ses camarades et sur leurs vies à l'extérieur de ces murs. Elle se souvient d'une conversation avec Kira où les deux jeunes femmes avaient pu parler librement de leurs maisons et apprendre à se découvrir au milieu de ces paysages merveilleux. Un joli souvenir de son aventure qu'elle n'était pas prête d'oublier lorsqu'elle allait rentrer chez elle. Alors lorsqu'elle voit que Mackenzi a pris la décision de la rejoindre dans la salle zen, elle n'hésite pas à lui sourire en lui demandant où elle doit l'emmener pour qu'elle se sente comme à la maison. Elle trouve ce genre de détail important et très révélateur de la personnalité de chacun et au final elle se rend compte qu'elle ne connaît que très peu de choses sur la vie de sa camarade même après toutes ces semaines d'aventure. Mackenzi finit par proposer l'Opéra de Paris, un lieu magnifique mais qui ne doit sûrement pas apparaître sur la liste des paysages proposés par le Cupidon. Sa camarade explique son choix, il s'agit d'un lieu particulier pour elle puisqu'elle y a exercé la danse classique pendant de nombreuses années. Voir une Mackenzi aussi passionnée a le don de rendre la petite française plus qu'admirative sur le parcours de sa camarade qui a dû vivre un rêve éveillé pendant toutes ces années. « Tu étais la première danseuse ?  »  Elle l'interroge curieuse de savoir quel rôle elle avait occupé au sein du corps de ballet de l'Opéra de Paris, elle l'imaginait sans problème tenir un rôle de soliste. Elle l'avait toujours trouvé très gracieuse, elle devait sûrement être parfaite dans son rôle. « C'est bizarre de se dire que j'aurai pu croiser ta route bien avant cette aventure ». Relève-t-elle. Au cours de sa courte existence elle avait fait tout un tas d'aller-retour entre sa ville natale et la capitale pour assister aussi bien à des représentations théâtrales que pour se rendre à une exposition. Pourtant elle n'a jamais franchis les portes de l'Opéra de Paris pour des raisons qui lui sont toujours inconnues, elle s'est contentée d'admirer de loin ce bâtiment sans jamais  avoir assisté à une seule représentation. « Je n'ai jamais été voir un ballet mais si j'avais pu, je serais allée voir le Lac des Cygnes. Tu as bien dû le faire au cours de ta carrière, c'est un vrai classique. ». Elle suppose arquant un sourcil pour interroger sa camarade, elle peut très bien se tromper après tout. Mackenzi n'est pas sûre de trouver cet endroit ici, elle ne peut pas la contredire. « Non je ne pense pas, mais il y a sûrement quelques vues de Paris ». Elle répond en s'emparant de la télécommande pour zapper entre les différents ambiances proposées. Mackenzi lui retourne la question et elle peut très bien lui répondre sans mal. « Le Mont Blanc ». Un sommet qu'elle voit tous les jours à son réveil lorsque le ciel n'est pas couvert et où elle s'est rendue une seule fois grâce à son nouveau cœur. « Je n'y suis montée qu'une fois, ça doit faire presque un an maintenant. Mais je ne me suis jamais sentie aussi vivante que ce jour là, j'étais sur le toit de l'Europe pendant quelques heures, je ne pensais pas pouvoir le faire un jour. ». Pas avec son insuffisance cardiaque qui rendait les efforts physiques intenses beaucoup trop douloureux, alors elle avait dû abandonner son rêve de petite fille jusqu'à l'été de ses vingt-et-un ans où son père lui avait enfin accordé la permission de participer à une de ses expéditions.