GIOANOUCHKACESARLUCYPENNYZIYANSIDKARLAACHANAALYCRISTOPHERRHEA
FAWNGOLSHIFTEHLINADASHRICHARDBASTIANLEONJOAQUIMMAZEJULIETTEULISESTIMEO
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Partagez
 

 my kind of love

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Adnan

Adnan
MESSAGES : 2332
AGE : 35
LOCALISATION : dublin.
EMPLOI : infirmier.
JUKE BOX : ella henderson, billie holliday - the do, keep your lips sealed - the neighbourhood, sweater weather - beyonce, xo - zaho, divisés - christine and the queens, saint claude - brandi carlile, turpentine - heart, barracuda - disclosure, latch - years & years, take shelter, paolo nutini, autumn.
POINTS : 617

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE: 101 700 € (il est l'or mon senior)
RELATIONS:
PARTENAIRE: (mc la plus jolie), gaetane
http://aeroplanestock.tumblr.com/

my kind of love Empty
MessageSujet: my kind of love   my kind of love EmptyMar 26 Mai 2015 - 4:10


Cause when you've given up. When no matter what you do it's never good enough. When you never thought that it could ever get this tough, Thats when you feel my kind of love.
- - - - - - - - - - - - - adnan && mallaury


Les jours s'étaient écoulés, et plus je regardais en arrière, et plus je me rendais compte à quel point ma vie avait pu évoluer. Fake Lover n'était déjà plus depuis quelques mois, et pourtant, les répercussions qu'avait eu cette aventure sur ma vie étaient telles que j'étais parfois bien incapable de m'y retrouver. Etait-ce réellement moi, cet homme que j'étais devenu. Je savais qu'en m'inscrivant à un jeu comme celui ci, beaucoup de choses changeraient, mais je n'avais jamais imaginé ce revirement de situation. Aux yeux d'Anna, il n'y avait jamais eu qu'une issue possible, sa victoire, notre histoire. Mais les contes de fées n'appartiennent qu'au monde des enfants, et j'en ai malgré moi fait l'expérience. Si je m'y attendais ? Non. Ça ne m'avait même égoïstement jamais traversé l'esprit, parce qu'à mes yeux, rien n'avait changé, je n'avais pas changé. Ces mois à l'écart de tout ce que j'avais pu connaitre m'avaient cependant fait changer d'avis sur ce point de vu, m'avaient fait prendre un recul suffisant pour me faire à l'idée que oui, j'avais été influencé par la mauvaise personne, et que oui, il était bel et bien temps de changer cela. Alors, cette vie dont je refusais l'existence, j'avais fini par tenter d'en profiter. Tout d'abord, j'avais choisi de concrétiser ce que j'étais devenu au fil des ces dernières années, non pas pour mon père, mais bel et bien pour moi. Au fil de cette évolution, il n'avait non pas seulement perdu une fille, mais un fils également. Cela faisait quelques mois que je n'avais plus remis les pieds chez moi, ayant vidé ma chambre à Belfast pour prendre des congés en France. Ces quelques mois en la compagnie d'Aaron m'avaient fait le plus grand bien. Enfin quelqu'un m'acceptait comme j'étais, sans en attendre trop de ma personne, non, juste assez. Mais toute pause avait une fin et je savais qu'il était temps pour moi de retourner dans mon pays natal. Le trajet d'avion avait été un long et pénible wake up call alors que je redécouvrais ma ville sous une nouvelle lumière. L'Angleterre ne m'avait pas manqué pour un sous. Ça n'était plus ma vie. C'était celle d'Anna. Alors, mes valises en poche, je m'étais installé dans un motel, des passants me saluant comme s'ils connaissaient tout de moi alors que je ne les avais simplement jamais croisé. C'était probablement ça le plus étrange dans l'étape "après Fake Lover". Aussi, je préférais faire profil bas, le temps de trouver quoi faire de ma vie. C'était bien après deux semaines de recherche que je décidais de prendre l'avion pour Dublin. L'Irlande m'avait manqué, oui, la simple odeur de l'herbe fraichement tondue me donnait l'impression de revivre un passé qui me semblait déjà si lointain. Après avoir fait le tour de la ville, j'avais finalement opté pour un petit studio pas loin du centre médical pour lequel j'avais postulé, et qui avait retenu ma candidature. Est ce que cela faisait de moi un homme nouveau ? Je n'en savais rien. Tout ce que je savais, c'était que ma vie était ici maintenant, et que je ne me voyais pas vivre en France à cause de la barrière de la langue ou en Angleterre pour ce que cela représentait à mes yeux. Ma vie avait donc peu à peu repris son cours, et je dois bien avouer que les premières semaines de travail avaient été quelque peu délivrante, je pouvais m'abandonner dans quelque chose qui m'était familier, tout en communiquant avec un maximum de personnes. Le week end approchait maintenant, et c'était sur le parking du centre médical que j'avais reçu cet appel. Son appel. Son prénom avait miroité un court instant sur l'écran de mon téléphone, tel un mirage. Je n'y croyais plus, ça non. Cela faisait maintenant de longs mois que nous ne nous étions pas adressés la parole, et cette fois ci pas parce que nous ne le pouvions pas, mais parce qu'il ne le souhaitait pas. Entendre sa voix m'avait fait comme un électrochoc, alors que je tentais de calmer ma respiration pour paraitre le plus naturel possible. Il voulait que l'on parle, oui, mais pour une fois, j'avais imposé mon avis. Nous nous parlerions face à face, physiquement. En vérité, je ne pouvais supporter l'idée de ne pas le revoir, puisqu'une part de moi se demandait toujours ce qu'il pouvait bien faire au moment présent, comment il allait depuis la fin de l'émission, la fin de tout. Et égoïstement, je ne savais pas quelle réponse je souhaitais entendre, bien ou mal. Alors, j'avais suivi ses indications jusqu'à son atelier, plaçant quelques jours de congés pour être certain de ne pas le manquer. Arrivant à Cork, je pouvais sentir mon palpitant s'emballer un peu plus à chaque pas que je faisais dans sa direction. Et puis finalement, j'y étais arrivé. La porte était ouverte, alors j'avais décidé de m'inviter, la poussant doucement alors que mes prunelles détaillaient les meubles qui ornaient la pièce. « Il y a quelqu'un ? » Je pouvais entendre du bruit un peu plus loin, probablement ne s'attendait-il pas à ce que j'arrive aussi tôt. Déposant mon sac à dos occupé par mes quelques vêtements de rechanges que j'avais pris pour le voyage, j'attendais donc quelques instants, avant que sa silhouette n'apparaisse finalement un peu plus loin. Je restais là, bête, ne sachant trop comment réagir, si bien qu'un simple « J-Je suis là. » avait fini par s'échapper de mes lèvres. Je prenais une grande inspiration, tentant de trouver quelque chose de plus pertinent à dire alors que je déviais mon regard du sien pour ne pas être plus mal à l'aise que je ne l'étais déjà. Ou étions nous ? Nous nous étions perdus, oui, comme s'il nous revivions les premières paroles que nous nous étions adressés. « Il est vraiment beau cet atelier... » Pourtant je n'osais pas faire un pas de plus, encore sur le palier de la porte, me disant que s'il me demandait de partir, je n'aurais plus qu'à faire marche arrière. « Ça me fait plaisir de te voir. » avais-je finalement conclu alors que mon regard retombait sur son visage. Le plaisir n'était peut-être pas partagé, après ce qu'il m'avait laissé comprendre. Mais j'étais là maintenant.
Mallaury

Mallaury
MESSAGES : 1752
AGE : 36
LOCALISATION : CORK, IR.
EMPLOI : RESTAURATEUR DE VIEUX MOBILIER
JUKE BOX : OF THE NIGHT ~ BASTILLE - TAKEN BY A STRANGER ~ LENA - SAVE TONIGHT ~ EAGLE-EYE CHERRY - THONG SONG ~ SISQO - TWO HEARTS ~ PHIL COLLINS - TAKE SHELTER ~ YEARS & YEARS - SLEEPING SATELLITE ~ TASMIN ARCHER.
POINTS : 557

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE: -
RELATIONS:
PARTENAIRE: jessica, jaheim, christa
http://justuntilmorninglight.tumblr.com/

my kind of love Empty
MessageSujet: Re: my kind of love   my kind of love EmptyJeu 28 Mai 2015 - 1:30

Mallaury s'est tout de suite replongé dans son travail à son retour à Cork, une fois de plus il y a trouvé refuge, au grand dam de sa famille. Le boulot, l'atelier, il n'a que ça en tête ne cesse de déplorer sa mère dont le garçon se trouve être toujours aussi proche. Il faut comprendre que le temps que Mallaury passe sur ses meubles, il ne le passe pas à se torturer l'esprit. Que veulent-ils tous, à la fin, le voir une nouvelle fois tomber en dépression ? Son travail il n'a plus que ça Mallaury, c'est triste à dire mais sa vie n'a pas tellement changé depuis l'émission malgré ce qu'il s'était engagé à faire pour que ce soit le cas. Mais ça, c'était avant le coup de massue, ce jour où l'insupportable vérité lui a éclaté en pleine figure. Les mois ont passé et Mallaury est toujours incapable de tourner la page, d'aller l'avant et d'envisager de se reconstruire avec quelqu'un. C'est pas surprenant, il savait très bien qu'il se dirigeait à nouveau vers de longues années de combat pour sortir la tête de l'eau, c'est l'histoire de sa vie, en fait. Enfin, une vie, ça n'en est pas vraiment une et Mallaury se raccroche à ce qu'il peut aujourd'hui pour avoir une raison de se lever le matin. Sa petite nièce et son tout nouveau rôle de tonton, ses proches et plus particulièrement Sybil avec qui il a retrouvé la complicité de leurs jeunes années, et bien sûr Clémentine et Paloma avec lesquelles Mallaury est resté en contact après le jeu et qui lui sont d'un précieux soutien. La blonde surtout, qu'il tente de voir dès qu'il le peut et avec laquelle les retrouvailles sont toujours chargées d'émotion car voyez-vous, il a l'impression au moins avec elle que Fake Lover ne lui a pas tout pris ; car il a presque tout perdu dans ce jeu Mallaury, sa fierté, le peu de dignité qu'il lui restait, l'espoir de renouer enfin avec le bonheur... Anna... mais ses plus belles rencontres elles ont survécu, et ça compte énormément pour lui, ces camarades devenues de proches amies qu'il peut appeler quand ça va mal. Il sait que Clémentine lui répondra toujours même si l'heure est mal choisie, et qu'elle sera à l'écoute même s'il ressent le besoin de parler mais n'arrive pas à le faire. Elle est d'une patience rare avec lui, mais il n'en abuse pas, elle a sa vie et il n'est pas question pour lui de s'y incruster et d'y convoiter une place trop importante. Tenez, ça fait plusieurs jours que l'irlandais traverse une passe particulièrement difficile, et il n'a toujours pas réussi à appeler Clémentine de peur que ce soit l'appel à l'aide de trop, en fait. Elle ne peut pas non plus accourir à la moindre de ses baisses de moral, et ça il le sait bien, voilà pourquoi il tente de ne la contacter que lorsque vraiment, ses idées noires ressurgissent. En ce moment c'est pas le cas, non, Mallaury n'en est tout de même pas là et heureusement. Et alors, puisqu'il ressent le besoin de parler, il a passé un coup de fil mais certainement pas à la personne avec laquelle on s'attendrait à le voir encore en contact. Pourtant si, Mallaury a gardé son numéro, il a simplement effectué un changement au niveau de son répertoire, le nom associé au fameux numéro : Anna est devenu Adnan. Ça lui a vraiment couté de remplacer le premier nom par le second, mais c'était nécessaire. Dans sa tête aussi Adnan a chassé Anna mais ça a pris du temps, il faut savoir qu'il a mis des mois pour entrer dans une phase d'acceptation, pour intégrer qu'Anna vivait à présent dans un corps d'homme. C'est encore extrêmement douloureux pour lui tout ça, mais ils n'ont pas été confrontés l'un à l'autre depuis son dernier soir dans le jeu et Mallaury a besoin de prendre de ses nouvelles. D'ailleurs, Adnan ne le sait pas mais il est passé à l'hôpital un soir, alors qu'il dormait Mallaury est resté de longues minutes à l'observer avant de s'éclipser. À sa connaissance l'opération s'est très bien passée mais il ignore comment il vit aujourd'hui, il n'a que twitter pour suivre tout ça de loin et bon... il tente d'y passer le moins possible pour une raison évidente. Son bonheur affiché avec un autre homme que lui, ça ne passe pas, et pour cause il est amère d'être le seul qui n'arrive pas à passer à autre chose. On peut imaginer la frustration qui est la sienne aujourd'hui d'avoir non seulement perdu sa bien aimée, mais en plus au profit d'un autre. Il est incapable de se réjouir pour eux alors que c'est dans sa nature pourtant de souhaiter tout plein de bonheur aux autres. Eh bien, ce bonheur-là aurait dû être le sien en l'occurrence, même s'il a parfaitement conscience d'avoir choisi d'y renoncer le soir de leurs explications. Toujours est-il qu'Adnan est censé le rejoindre dans son atelier aujourd'hui, et dire que l'irlandais est tendu est clairement un euphémisme. En début d'après-midi, alors qu'il ne l'attend pas avant plusieurs heures, Mallaury passe un sms à Clémentine qui témoigne de son anxiété et de ses doutes - « et si il ne vient pas ? » - auquel celle-ci lui répond de ne pas être pessimiste et de prendre son mal en patience. Il va faire ça, oui, que peut-il faire d'autre de toute façon. Mallaury retourne donc à son boulot, il est en pleine restauration d'un secrétaire Louis-Philippe quand... une voix l'interpelle, dans le fond de son atelier. Pas déjà, pas si tôt, il ne peut pas le croire. Il pose ses outils, quitte son secrétaire et va s'assurer qu'il n'a pas halluciné, et voilà qu'il se retrouve bien vite face à lui. L'irlandais reste statique un moment, la bouche entrouverte, sans pouvoir dire un mot à celui qu'il n'a pas revu depuis des mois. L'hôpital ça ne compte pas vraiment, il était endormi et ils n'ont pas pu échanger ce jour-là, Mallaury n'est en plus resté que quelques minutes auprès de lui pour ne pas risquer de se faire repérer ou de le réveiller. « tu es venu. » il finit par lui dire dans un sourire, et c'est vrai qu'il aura douté de sa venue jusqu'au bout, même s'ils en ont convenu ensemble Mallaury ne pouvait pas s'empêcher de penser que peut-être il changerait d'avis en route. Il est soulagé que ça n'ait pas été le cas, mais il ne l'attendait pas si tôt alors il se retrouve un peu pris sans vert, même s'il n'aurait probablement jamais été réellement prêt pour ces retrouvailles peu importe l'heure et le jour. Adnan laisse entendre que l'atelier lui plaît, et ce compliment parvient à décoincer légèrement l'irlandais. « merci... en temps normal je ne laisse personne y entrer, mais j'avais envie qu'on se retrouve ici. » pour lui en quelque sorte Mallaury a fait une exception lui qui a tant de mal à laisser les autres y entrer, même ses clients pour vous dire, il n'est pas rare qu'il s'entretienne ailleurs avec eux parce que son atelier, c'est son refuge et il n'y a qu'ici que Mallaury se sent bien. « à moi aussi. et... j'ai l'impression que tu vas bien, alors je suis rassuré. enfin... j'ai quand même besoin que tu me le confirmes je t'avoue, ça me rendra plus tranquille. » il formule tandis que son regard a beaucoup de mal à croiser le sien. Adnan a l'air d'aller bien comme ça, mais il refuse de se fier aux apparences maintenant Mallaury. Sa vie a changé c'est une certitude mais seulement en bien il l'espère, histoire qu'au moins l'un des deux ait droit à des bouleversements positifs dans son quotidien. « il prend soin de toi j'espère. » reprend-t-il, avec un semblant d'amertume dans la voix qu'il n'a pas eu avant. Mallaury ne peut pas prononcer son prénom, et il ne le veut pas, en fait. C'est dur oui, il est surtout déçu et peiné que la place dans son coeur ait été aussi vite comblée après leurs explications, surtout par rapport à ce qu'ils se sont dit ce soir-là. Il ne pensait pas que ce serait aussi rapide même s'il le craignait fortement, leur officialisation sur les réseaux sociaux lui a fait un choc. Il se souvient du jour où il l'a appris, et sa soeur aussi, pour avoir tenté de le faire sortir le soir même et les jours suivants pour se vider la tête - en vain. Mais ses doutes étaient fondés, alors pour une fois on ne pourra pas le traiter de parano, n'est-ce pas. « et... ton... ton père ? » ah, cela reste quand même la personne dont il a le plus de mal à parler aujourd'hui, pour tout le mal que cet homme lui a fait en l'ayant manipulé et fait espérer pour rien. Il se demande si quelque chose a changé à ce niveau-là aussi et c'est vrai qu'il préfèrerait entendre qu'Adnan a coupé les ponts de façon définitive, plutôt que le contraire. Mallaury voudrait aussi lui dire pour l'hôpital, il aimerait voir sa réaction par rapport à ça mais il a du mal à se lancer, à lâcher le truc. Il a l'impression de devoir faire l'aveu de sa vie, ou presque, ce qui est assez ridicule mais la symbolique est très forte pour lui, et il a peur qu'elle ne le soit pas autant pour Adnan. Alors pour le moment il le garde pour lui, il attend de trouver le bon moment dans cette conversation pour le placer, si tant est qu'il y en ait un.
Adnan

Adnan
MESSAGES : 2332
AGE : 35
LOCALISATION : dublin.
EMPLOI : infirmier.
JUKE BOX : ella henderson, billie holliday - the do, keep your lips sealed - the neighbourhood, sweater weather - beyonce, xo - zaho, divisés - christine and the queens, saint claude - brandi carlile, turpentine - heart, barracuda - disclosure, latch - years & years, take shelter, paolo nutini, autumn.
POINTS : 617

LOVER'S LIFE
CAGNOTTE: 101 700 € (il est l'or mon senior)
RELATIONS:
PARTENAIRE: (mc la plus jolie), gaetane
http://aeroplanestock.tumblr.com/

my kind of love Empty
MessageSujet: Re: my kind of love   my kind of love EmptyJeu 28 Mai 2015 - 2:34

Recevoir cet appel m'avait lancé comme une décharge électrique dans le coeur, libérant des souvenirs que j'avais préféré enfouir durant ces derniers mois. Fermer les yeux était parfois le meilleur moyen d'avancer, même si ça n'était pas la façon la plus digne de le faire. Je suppose que chacun avait ses propres méthodes pour tourner la page, oui, il n'y avait pas de remède miracle et chacun était différent. Il faut dire que je n'avais jamais été un expert en relations, et si l'on commençait à faire le tour de celles ci, on comprenait vite que la plus chaotique avait à la fois été la plus belle et la plus compliquée de toute. Je savais que je ne revivrai pas ça deux fois, et à vrai dire, je n'étais même pas certain de le vouloir. Ça n'était pas ce trop plein d'amour qui avait été toxique, mais bel et bien tout ce qui allait avec, l'entourage, les regards, les absences. Mon absence. Je ne supportais pas l'idée de l'avoir fait souffrir aussi longtemps, et alors qu'il avait touché son but du bout des doigts, le lui retiré de la sorte. A vrai dire, je n'avais même jamais imaginé qu'il pourrait mal réagir. Parce que j'étais Anna, et que j'imaginais naïvement que notre relation aurait pu surmonter tout et n'importe quoi. Ça n'était pas le cas, et j'en avais bel et bien la preuve aujourd'hui. Pourtant, lui non plus n'avait pu se résoudre à me mettre de côté, du moins c'était ce que cet appel m'avait fait comprendre. J'avais beau être plutôt naïf, j'étais loin d'être stupide et me doutais que si Mallaury était revenu sur ses paroles, c'était que quelque chose clochait, que quelque chose n'allait pas. Nous nous étions adressés nos derniers mots ce soir là, ce soir où tout avait basculé, et pourtant nous étions aujourd'hui ici, dans son atelier, à nous dévisager comme deux gosses venant probablement de faire la bêtise la plus excitante et inattendue de leur vie. Mais je ne voyais pas ça comme une gaucherie, non, pour moi il s'agissait avant tout d'un renouveau, deux vieilles âmes se redécouvrant, veillant l'une sur l'autre alors qu'elles savaient probablement déjà tout de sa voisine. Je n'avais pas prévenu Aaron, non. Je n'avais pas prévenu Aaron parce que comme je venais de vous le dire, je n'étais pas un expert en relation, et que je n'avais pas la notion de ce qui était bien ou mal dans celle ci. Et puis, comment voir Mallaury pourrait être mal ? Ça me semblait impossible. Et je savais qu'il n'aurait pas compris, qu'il se serait peut-être même inquiété... Non, je me mentais à moi même. Je ne l'avais pas prévenu parce que je n'y avais simplement pas pensé. Parce que je n'y avais même pas réfléchi, comme je n'avais réfléchi à rien d'autre qu'à ma venue ici. C'était aussi bête que ça. Ma moindre pensée était accaparée par ce moment, par cette angoisse qui m'avait pris au tripes peu avant que je passe le pallier de la porte. Mais maintenant que c'était fait, je ne ressentais plus rien. Comme si la simple odeur de Mallaury, trônant partout dans cet atelier avait suffit pour me faire oublier mes malheurs du quotidien. Ça n'était pas le cas, ou du moins que de manière éphémère parce que je restais Adnan, et qu'Adnan était un angoissé de nature, le genre de garçon qui pensait toujours à tout avant de faire un mauvais pas -et qui souvent, le faisait tout de même sous faute de mauvais jugement. Alors je l'observais sourire, se satisfaire de ma présence, si bien que je pouvais sentir le piment grimper à mes joues, me sentant toujours aussi stupide qu'à mon habitude. Comme au bon vieux temps. « Evidemment. » repris-je d'une faible voix, comme s'il s'agissait de l'évidence la plus absolue au monde. Sauf que ça n'était pas le cas, et qu'à sa place j'aurais également eu de gros doutes quant à sa venue. Tout était si compliqué, alors que tout paraissait en cet instant si simple. Ses moindres mots de notre dernière conversation raisonnaient encore dans ma tête, et pourtant j'avais encore bien du mal à me dire qu'ils venaient du même Mallaury que celui que j'avais en face de moi. Il précisa qu'il ne laissait personne entre ici et que pourtant, il avait souhaité m'y inviter. J'étais confus, ne comprenant pas réellement où il voulait en venir. A vrai dire je m'étais très certainement imaginé être la dernière personne qu'il aurait aujourd'hui inclus dans sa vie, et pourtant il me faisait venir dans l'endroit qu'il chérissait le plus au monde. Je triturais inlassablement la manche de mon pull over en laine pour tenter de m'occuper l'esprit, et surtout de me donner une raison de ne pas ancrer mon regard dans le sien. Mais c'était stupide, oui, je devais avoir l'air encore plus anxieux que je ne l'étais réellement. Je tentais de trouver quoi répondre au fait qu'il m'ait invité dans cet endroit, mais rien ne venait, et j'étais probablement trop effrayé à l'idée de le faire fuir une nouvelle fois pour oser dire quoi que ce soit. Moi et les mots, c'était une histoire encore plus chaotique que celle que l'on avait vécu. Comprendre que je lui avais manqué me faisait tout de même un bien incroyable, parce que je n'y avais simplement jamais cru. En même temps je crois que n'importe qui à ma place en serait venu à la même conclusion. La simple idée qu'il ait encore mon numéro de téléphone m'avait surpris. « J-je vais bien, oui. » bégayais-je un peu gêné et surpris à l'idée qu'il ait réellement besoin de l'entendre. Pourtant, je n'avais pas le temps de rajouter le moindre mot qu'il reprenait déjà la parole. « Qui ça, il ? » murmurais-je au tac-au-tac sans prendre le temps de réfléchir, avant de finalement me mordre la lèvre inférieure si fort que j'étais presque certain de me l'être percée. « Oh hm... Oui. Enfin je suis revenu en Irlande seul. » En Irlande oui, et non pas en Angleterre, je tenais à ce qu'il le comprenne, et c'était probablement ce qui avait amené le second sujet, celui de mon père. Je fronçais un instant les sourcils alors que son portrait m'était craché au visage, comme si la dernière conversation que j'avais eu avec mon paternel ne me suffisait pas. On ne pouvait pas dire que ça s'était très bien passé, non. « Il n'est plus. » dis-je sur un ton tout à fait fataliste, et ce sans même le vouloir. Sauf que voilà, il pouvait totalement comprendre cette phrase de travers, ce que je m'empressais de corriger. « Enfin, il est encore vivant, hm ? Je ne l'ai pas tué, sinon je ne serais pas là mais derrière les barreaux. » repris-je à toute vitesse en creusant un peu plus ma tombe, vert de honte. « Je ne veux plus lui parler. » Mes prunelles se raccrochaient finalement à celles du jeune homme pour guetter sa réaction alors que mon coeur se serrait un peu plus dans ma poitrine. « Tu sais ce que je t'ai dit... Qu'il m'avait forcé à changer. » Et c'était vrai puisque c'était bel et bien lui qui m'avait mis toutes ces idées dans la tête, me faisant réaliser qu'être une femme n'était pas suffisant. Qu'en étant une femme, je n'aurais jamais ce que je voulais réellement. Il faut croire que même en homme, ça n'avait pas été le cas. Je m'étais fait une raison, ou du moins, j'essayais. « (...) Si je l'ai fait, c'est pour moi, pas pour lui. » J'avais besoin de me prouver que je pouvais prendre mes propres décisions. Alors oui, même après avoir renié mon père, j'avais choisi de changer de sexe, de terminer ma transformation. Parce que je voulais être normal, avoir une vie normale. Je voulais être heureux, et cela commençait pas m'accepter comme j'étais, même si cette étape n'était pas encore totalement validée. A vrai dire, quelque part, je crois que j'avais encore besoin de l'approbation de Mallaury, de savoir ce qu'il pensait réellement de tout ça. C'était stupide de penser ainsi, moi qui me clamais maintenant maître de mes propres choix, à croire que je me voilais la face à ce sujet. Mon regard était resté un long moment dans le bleu des siens, avant que je trouve un nouveau sujet pour pouvoir m'en défaire. « O-où est-ce que je peux déposer ça ? » repris-je en faisant un pas ou deux dans sa direction, tout en soulevant mon sac de rechanges. Je comptais bien rester quelques jours oui, mais n'avais pas non plus envie de m'imposer, ayant plus dans l'idée de me trouver un hotel que de m'inviter dans la vie du garçon. Ça aurait été trop lui en demander, et même s'il fallait bien avouer que je n'avais jamais été particulièrement adroit avec ce genre de choses, je marchais maintenant sur la pointe des pieds pour éviter de le perdre à nouveau, même si en l'occurence, je n'étais pas encore certain qu'il y ait quoi que ce soit à perdre de plus, jusqu'à présent.

Contenu sponsorisé

my kind of love Empty
MessageSujet: Re: my kind of love   my kind of love Empty

 

my kind of love

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» i've been a victim of a selfish kind of love. (24/10~ 18h24)
» And I will love you, until you learn to love yourself ▷05/12 | 12h35
» Love me love me say that you love me + 21/07 23h45
» i think i'm little bit, a little bit in love with you, but only if you're little bit, a little bit in love with me ▬ le 25.01.11 à 10h45
» some kind of wonderful, 24.10 - 01:15

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
FAKE LOVER :: L'AFTER :: Au delà du nid :: Le reste du monde-