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Owen ne sort pas beaucoup : il est trop frileux et ne veut pas se chopper une vieille maladie. Si en plus il venait à ne pas être sélectionné dimanche, il aurait vraiment passé une semaine de merde – faut le dire – pour rien. Parce qu’il est bien sympa, bien poli et qu’il n’est pas plus difficile à vivre que ça… Mais il tient à ne pas faire des efforts pour rien… Il ne sait pas donner sans compter. D’ailleurs il s’éclipse discrètement du bâtiment quand il entend quelqu’un demander de l’aide. Il ne sait pas pour quoi faire, il ne sait pas de qui ça vient. Il se faufile à travers la première ouverture qu’il voit et se retrouve dehors. Il n’a rien de plus que sa combinaison orange sur le dos. Il grimace de n’avoir pas assortit à ce délicieux vêtement l’espère de manteau haute couture qui leur était proposé. Dans le genre mal taillé, on ne peut pas faire mieux. Déjà que sa combinaison était juste pour lui au niveau des jambes, dévoilant quasiment ses chevilles. Pas très sexy il en convient, mais pas mal quand même. Souriant, il se retourne d’avoir entendu au loin et d’avoir vu passer une brune devant la porte. C’est vrai, la brune l’obsède, mais c’est sur une rousse que se posent ses yeux. Elle n’est pas loin, sur ce qui semble être un terrain de sport. Un terrain de sport de fortune, mais il sait que lorsque l’on veut, on peut. Une rousse. Il ferait presque la gueule de se savoir ne pas être le seul spécimen en course. C’et que, au tout début de son existence il trouvait ça affreux, mais qu’à présent il en est fier. Ce n’est pas de sa faute s’il est plus rare, plus exceptionnel et non d’une banalité commune que sont les « bruns ». Et quand il pense « bruns », il pense bien à la couleur de cheveux et non autre chose. Sans se presser, il débarque en plein match solitaire de la jeune femme : enfin il faut comprendre qu’il sur le terrain, tant il est mal foutu. Faut aussi se rendre compte que la fille, elle joue… Elle a beau sembler à l’aise avec le ballon entre ses mains, elle ne fait pas le poids. Clairement pas. « C’est pas grave, je vais m’en remettre… » Se faire « battre » par une fille ne le dérange absolument pas. Il hausse les épaules. Il pouvait très bien agir : pour ça il n’avait qu’à prendre le ballon et le porter à bout de bras pour qu’elle ne puisse plus l’utiliser… Mais le jeu tournerait court et ce serait loin d’être drôle... Il préfère regarder la sauterelle courir d’un bout à l’autre du terrain, tant que lui s’occuperait de sa musculation. Quelques jours sans, c’est déjà quelques jours de trop. Et puis il a beau être du genre scientifique, il est autant obnubilé par le système solaire que par la taille de ses biceps… Pourtant à peine assis, le ballon rond roule jusqu’à ses pieds. Coïncidence ? Il ne sait pas. En tout cas, il vise le panier, tire et marque. « Alors ? Un partout si je ne m’abuse ! » Un sourire satisfait.