Enola est réglée comme une horloge, et ce n'est certainement pas parce qu'elle risque de se la couler douce pendant quelques semaines si tout se passe bien qu'elle va se laisser aller. Elle a déjà vu assez de candidats de télé-réalité tripler de volume à la sortie du jeu pour se laisser aller à devenir comme eux. Depuis le début de cette semaine, elle se lève tous les matins aux aurores, peut être sur les coups de 7h qui sait vu que la production a décidé de les priver de tout même de leur montre. Généralement elle déjeune seule ou avec les quelques lève-tôt présents dans la prison. Le reste du temps elle fait sa vie, elle tourne en rond comme un détenu de longue date. Alors c'est donc comme ça la prison, l'attente irrépressible de l'extérieur, et dans ce contexte là, du nid. Après avoir pris une maigre collation étant donné la qualité des mets dans cette prison, elle fonce sans plus attendre à la douche pour profiter de l'eau chaude avant qu'elle ne devienne glacée. Aujourd'hui elle a pris un peu de retard sur son planning habituel, elle arrive telle une furie après avoir couru depuis sa cellule le souffle court pour profiter des quelques minutes d'eau chaude qui lui reste. Elle se lave en vitesse et ne prend même pas la peine de laver sa combinaison orange, ça attendra demain tant pis. Quelques minutes après sa douche express elle entend les pas précipités d'un autre candidat sûrement un autre retardataire. Elle tombe alors nez à nez avec une petite brunette aux cheveux courts. « Si tu attends l'eau chaude c'est trop tard maintenant » . Elle lance un sourire un brin moqueur sur le coin des lèvres alors qu'elle enfile cette combinaison orange qu'elle exècre par dessus tout. Bon en vrai, elle sait que ce n'est pas beau de se moquer du malheur des autres mais franchement l'occasion est franchement trop belle. « Mais si tu aimes les douches froides je t'en pris fais toi plaisir. C'est pas si terrible que ça au final » . Elle ajoute histoire de bien enfoncer le clou, elle est pas d'un naturel méchant Enola mais plaisanter sur les autres c'est sa passion. « Moi c'est Enola » . C'est vrai qu'elle en a oublié l'essentiel avec tous ces rebondissements, elle n'en oublie pas ses bonnes manières tout de même.

S'il y avait bien un truc que j'avais appris en une semaine d'aventure, c'était le matin de me dépêcher avant qu'il n'y ai plus d'eau chaude. Je partais donc au petit trot depuis ma cellule, prenais un virage serré et débarquais en trombe dans la salle d'eau tombant nez-à-nez avec une jolie brune qui m'annonçait fièrement qu'il n'y avait plus d'eau chaude. Je gardais pour moi mes insultes les plus fleuries, me contentant d'acquiescer, écoutant ce qu'elle avait à me dire ensuite. Au fond, sur le point de vue de l'eau froide elle n'avait pas vraiment tord :
Comme tout le monde, j'aime mon petit confort en me douchant à l'eau chaude. Mais tu as raison, un petit coup d'eau froide de temps à autre ça fait du bien. Cela réveille et raffermit la peau.
Alors que je passais derrière elle pour me doucher, instinctivement mon regard se posait sur son anatomie. Que voulez-vous, j'avais du mal à me contrôler quand une jolie femme se trouvait dans mon champ de vision :
D'ailleurs, en parlant de peau ferme. Tu as l'air d'e connaître un rayon. Tes fesses, par exemple sont magnifiques.
En même temps c'est vrai que cette brunette était vraiment pas mal. Après, je ne la connaissais pas plus que cela et je n'avais pas pour habitude de sauter, telle une flle en chaleur, sur la première demoiselle mignonne que je croisais sur mon chemin. Je préférais donc faire connaissance avant :
Enchantée Enola, moi c'est Zélie.
Je n'avais rien de plus à lui dire, du moins pour le moment. Je n'étais pas très douée pour lancer des conversations intéressantes. Je préférais toujours écouter avant de parler, quoi que dés fois j'avais du mal à garder ma langue dans ma bouche. Mais bon que voulez-vous, c'était suement cela qui faisais mon charme.

À cette heure là elle ne s'attendait pas à trouver la salle d'eau déserte, elle qui doit souvent attendre son tour le matin pour profiter de l'eau chaude. Il lui reste peut être dix minutes à tout casser pour prendre sa douche alors elle se dévêtit entièrement, pas pudique pour un sou et très à l'aise avec son corps, elle n'a donc pas peur que les autres candidats la voient nue. Personne ne paraît, elle n'a donc pas besoin de partager la douche avec qui que ce soit, elle est seule et c'est sans doute mieux comme ça. Enola a juste le temps de remettre ses sous-vêtements qu'une petite brunette arrive en furie sûrement pour profiter de l'eau chaude. Dommage pour elle, il n'y en a plus et la salvadorienne ne se gêne pas pour lui faire remarquer se moquant gentiment de la situation. La réponse a le don de la surprendre, la jeune femme se met à lui sortir une tirade sur l'eau froide. Elle acquiesce pour lui faire plaisir mais bon les discours de trois kilomètres ça a le don de vite la disperser. « Je te laisse grelotter sous la douche toute seule, moi j'ai bien profiter de mon eau chaude c'était tellement relaxant tu n'as même pas idée » . Elle se vante un petit sourire mutin au coin des lèvres en étirant ses bras comme si elle sortait d'une longue sieste. « Non je te charrie, j'arrête ça tout de suite » . Elle capitule en adressant un sourire chaleureux à cette petite brunette à qui elle en faut voir de toutes les couleurs depuis son arrivée. Mais sa camarade ne se démonte pas et la complimente même sur son postérieur qu'elle qualifie de magnifique. « Je trouve aussi ! Elle ajoute spontanément en jetant un regard furtif à son postérieur et puis Enola se rend compte que ce compliment n'était pas innocent et elle change instantanément de visage. « Hein ? Désolée chérie mais je ne mange pas de ce pain là » . C'est vrai que ses conquêtes, elle les préfère avec un petit truc entre les jambes, les filles c'est pas pour elle. Elle apprend l'identité de sa camarade, elle dit s'appeler Zélie. « D'accord Zélie je vais essayer de retenir. Tu viens d'où Zélie ? » . Elle demande histoire de changer de conversation sur un autre sujet que son magnifique postérieur, c'est moins gênant comme ça.

Les princesses qui se tenait de faux air, qu'est-ce que cela pouvait m'énerver. Enfin, cela m'irritait moins quand celles-ci avait un minois charmant comme Enola. J'ai toujours eu un peu de mal, je l'avoue, avec ceux qui se moque du malheur des autres. Je m'apprêtais à répliquer assez sèchement quand le comportement de la jeune femme changeait du tout au tout. Ah, cela était de l'humour. Il me semblait bien avoir décelé une pointe d'ironie dans la voix, mais connaissant pas la demoiselle, je ne pouvais pas en être complètement sure. Après comme le disait si bien le proverbe ; "Qui aime bien, châtie bien." Enola était donc peut-être une adepte de cet adage. Vu son comportement, je penchais finalement plus pour cette solution. En attendant, moi, je prenais du plaisir à la complimenter, en même temps une fille comme ça, pour une amatrice du sexe féminin comme moi. C'était du pain bénit. Sa réaction première me fit sourire, me fit même espérer une petite chance qui s'évapora bien vite, tant pis pour moi.
T'inquiète ce n'est pas très grave. Tu ne sais pas ce que tu perds c'est tout…
J'ajoutais cela un clin d'œil avant d'éclater de rire. Dans ce genre de situation il m'était très difficile de rester sérieuse deux minutes. Même si pour avoir testé avec les deux sexes, je savais très bien ce que rataient les femmes. Comme pour changer de sujet, ce qui au fond était plutôt une bonne idée. Enola me demanda d'où je venais. Moi qui pensais que mon accent trahissait immédiatement mes origines, j'étais on ne peut plus surplus :
Je suis parisienne, née en Bretagne, émigrée à Paris pour mes études j'ai décidé de m'y installer et toi ?
Elle n'était clairement pas irlandaise, après je ne savais pas… Peut-être américaine, peut-être anglaise en tout cas son léger accent tiquait dans mon oreille. Mais il était pour moi, impossible de retrouver où je l'avais entendu.