Noël avant l’heure, de quoi m’apporter un petit peu de joie au milieu de ce cadre tout sauf idyllique. Nous avons tous rendez-vous à la salle commune pour participer à cette activité organisée par Cupidon et je suis vraiment excitée. Heureuse d’avoir une opportunité d’obtenir un petit cadeau de l’angelot. Alors certes, le connaissant, on risque d’obtenir certains trucs assez spéciaux mais ça aura le mérite de faire rire un petit peu tout le monde et de tous nous réunir pour la première fois depuis que nous sommes tous entrés ici. Il ne nous reste plus énormément de temps à passer ici, une bonne nouvelle à en constater par la tronche de mes collègues. Nous sommes tous un petit peu fatigués, les nuits sont fraiches et difficiles ici et le manque cruel de confort ne nous aide pas. Je trouve d’ailleurs cela étrange qu’aucune grosse dispute n’ait éclatée, une crise de nerf est tellement vite arrivée lorsque l’on est fatigué. Les premiers arrivés sont les premiers servis, ils ont choisi le numéro de leur cadeau et attendent maintenant d’en apprendre plus sur ce qu’ils ont gagné, de quoi me laisser le temps de m’installer et de déboutonner légèrement ma combinaison qui a la fâcheuse habitude de remonter et de me serrer le cou lorsque je m’assois. « Je vais prendre le dix, s’il vous plait ! »

Quand on lui annonce qu’une tombola a lieu dans la salle commune, le garçon est sceptique. Cela ne fait peut-être que quelques jours qu’ils sont coincés ici, mais il ne s’attendait pas à ce que la production organise une telle activité, puisqu’elle est plutôt d’humeur à les laisser croupir dans leur misère. Et il se doute bien que cette tombola est probablement un coup fourré et que les lots n’ont rien d’agréable. Il s’attend au pire ; corvée ménage pour une semaine, un porte-clés pourri, nourri par Maggie pendant une semaine supplémentaire… Alors c’est d’un pas un peu traînant qu’il se rend jusqu’à la salle commune, ne prenant pas la peine de saluer ses camarades, puisqu’il ne compte pas s’éterniser une fois son cadeau attribué. S’approchant d’un air sceptique de la table sur laquelle sont disposé les cadeaux, il ne tarde pas à en choisir un au hasard, n’ayant pas réellement de chiffre porte-bonheur. « Le quatre. » Il annonce, une fois le cadeau entre ses mains. Reste à espérer que le hasard soit de son côté, étant donné qu’il n’est pas réputé pour être un bon perdant.

Aujourd'hui, c'est jour de tombola apparemment. Je finis de consumer entièrement ma clope pour rejoindre la pièce concernée avec les autres. Je pose ma veste encombrante avant de suivre quelques autres "détenus". Je finis par débarquer dans la salle commune, d'une démarche maladroite, il commence déjà à y avoir du monde. En même temps, c'est un peu la seule activité depuis le début de la semaine, alors tout le monde se dépêche, ça occupe. J'écoute les cadeaux des autres. Cupidon fait dans la charité quand j'entends les lots: des quilles, dé à coudre, c'est tellement utile sérieux ! Je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un rictus moqueur à celui de Lawrence, je crois que y en un qui va attraper la crève la première semaine s'il vient à rentrer. Du coup j'attends que ceux présents parlent tous pour que je puisse choisir ensuite tranquillement un numéro. « Le 36 » je demande de ma voix mélodieuse.

Première réunion dans la salle commune de la semaine. C’était bien, c’était cool. C’était la première fois que j’avais une réelle raison de me lever de mon pieu. Le reste du temps, c’était uniquement par envie de zoner dans la prison après avoir fait le tour de tous les recoins de mon lit et de notre cellule. Je traînai mes pantoufles swag Batman jusqu’à la salle commune sans grande motivation et en n’hésitant pas à me remettre le paquet en place à deux reprises – ça se mettait jamais correctement ces choses-là. Je me pointai près du reste des présélectionnés  et entendis les premiers gains remportés par ceux qui avaient déjà tiré leurs cadeaux au sort. « P’tain j’suis jaloux » je fais à @Colin en entendant qu’il a gagné des stickers Cupidon. Evidemment, c’était sur le ton de la plaisanterie bien que, honnêtement, ça aurait pu égayer la cellule de la team Alix. Y en a un autre qui visiblement était condamné à se balader presque le paquet à l'air toute la semaine, être autorisé à rester en calbut' toute la semaine c'était sacrément le pied. Je pêchai à mon tour et dévoilai le suspense du siècle. « J’ai tiré le numéro douze. » Il ne restait plus qu’à attendre, hein.

Je reste dans un coin, pas trop loin des autres pour observer les gens recevoir leur cadeau. J'observe avec avidité, et je ris aux cadeaux les plus absurdes. Comment peut-on gagner dans une même tombola des indices et une moustache ? L'idée des cadeaux me plait bien en soi, cependant, je ne suis pas assez sérieux pour me dire qu'il me faut absolument un indice sur un autre candidat. Je ferais bien sans, ou ne ferais pas du tout, on verra bien sur le terrain. Au bout d'un moment, quand le rush a un peu passé, je me redresse un peu et j'ouvre la bouche : " le 16 pour moi, les gars. "