L'humeur de Lawrence se traduisait jusque dans ses articulations, et la tension qui parcourait - ou non - ses nerfs et sa masse musculaire. Parfois il n'avait pas vraiment de raison valable à être contrarié, ou sous pression, mais il lui suffisait de sentir sa nuque raide, son dos noué, pour savoir que quelque chose clochait, et probablement plus dans sa tête que dans son organisme. Mais aujourd'hui il savait parfaitement d'où venait la tension, et pourquoi pendant sa séance de natation ce matin ses épaules lui paraissaient puiser dans ses réserves de façon plus poussée que d'habitude ; C'était comme si même ses muscles cherchaient à lui faire comprendre qu'ils préfèreraient, eux aussi, zapper le vingt-quatre et le vingt-cinq du mois pour arriver directement au vingt-six, comme si de rien n'était. Et c'était un peu en désespoir de cause qu'entre midi et deux, à ce qu'il estimait être l'heure creuse, il avait été faire un tour du côté du spa à la recherche d'un moyen efficace de calmer un peu les choses, avant d'éviter de s'être transformé d'ici au lendemain soir en véritable boule de nerfs. Mais en fin de compte même après avoir pataugé dans le bain à remous et squatté le sauna il ne se sentait ni plus reposé ni moins à cran, et comme l'inactivité n'était déjà pas son passe-temps favori il était ressorti de la cabine et avait attrapé sa serviette restée sur le côté, la nouant autour de sa taille tandis que son regard se posait sur la tête dépassant du bain à remous. « C'est ça, oui. » Après trois semaines, quatre en comptant leur séjour en prison, il était en effet temps que Cody retienne le nom de ses camarades, et Lawrence de son côté ne s'était pas senti le besoin de lui retourner la question. Il savait à qui il avait affaire, même si en dehors de son prénom il ne savait rien d'autre. « Depuis assez longtemps pour avoir tout vu, oui. » Adoptant un air faussement sévère, le barbu avait croisé les bras, toisant son camarade plusieurs secondes comme pour le persuader qu'il avait effectivement eu le temps d'assister à quelque chose dont il n'aurait pas du être témoin, il avait finalement laissé un sourire amusé fendre son visage et repris d'un ton amusé « Je plaisante. » Pas la peine de commencer à changer de couleur en paniquant intérieurement. Récupérant sa montre et sa chevalière, qu'il avait posés sur une étagère, il avait enfilé les deux avant de reposer les yeux sur Cody. « J'ai cru comprendre que la roulette russe t'avait à la bonne. C'est quoi ton secret ? Pour le moment à part me faire perdre de l'argent elle ne m'apporte pas grand chose. » Ou si, des buzz gratuits, ce qui sans le moindre indice ne lui était d'absolument aucun intérêt.