En cette fin de semaine j'avais décidé de prendre une résolution et j’espérais que cette résolution était bonne. Après tout c'est bien le but d'une résolution. Ma mère en serait fortement contente et me féliciterait si elle savait que j'avais décidé de passer chacun de mes dimanches le nez dans les bouquins. Le temps dans ce jeu nous parait long de temps en temps et il est bon de savoir se distraire, de savoir laisser couler le temps. Après tout il y a tant d'auteur morts ou vivants, il y a tant de livres, tant de mots qu'il m'est impossible de tomber à cours de livres dans cet hôtel. Seulement, je n'avais pas envie d'y aller seul. Parce que je ne savais pas faire mon choix face a tant de chef-oeuvre et que je n'en avais simplement pas envie. C'est pourquoi j'attrapai Maia dans la cuisine et la tirait rapidement vers le bras en direction de la bibliothèque. « J'ai pas envie d'être tout seul, et je suis sûr que tu sauras me conseiller un très bon livre. » lui avais-je siffler entres les dents alors que je poussai la porte de la grande pièce et que nous nous retrouvions ainsi au milieu des bouquins entassés dans les étagères. Je n'avais pas beaucoup discuté avec ma partenaire la semaine dernière et je comptais bel et bien y remédier cette semaine. Et puis passer un peu de temps avec moi est un réel privilège ... Je me taie, parce qu'on aurait vite l'impression que je ne suis pas modeste pour un sous.

Pour maia

Seize heures et des brouettes et je n'avais rien à faire. Le comble, c'était qu'on était dimanche. Je n'aimais pas le dimanche, les longs voire très looooooongs dîner de familles, quand on est invité chez ses tantes, la maison qui grouille d'enfants tous autant insupportables les uns que les autres. Heureusement, et pour la troisième fois de ma vie - les deux premières étant les semaines précédentes - je n'allais pas me faire fouetter avec des bouteilles vides - enfin, ça on sait jamais. J'étais donc dans la cuisine, en train de me préparer une tartine de nutella, bien étalé sur toute la surface de la rondelle de pain. Et alors que j'allais l'apporter à ma bouche, je me fis littéralement arraché le bras par mon partenaire. En moins d'une seconde, j'étais arrivée devant bibliothèque et la tartine avait finalement finit sa route sur mes bottes. Toujours sans ne rien comprendre, il m'adressa une phrase pour finalement nous faire pénétrer dans l'étroite pièce. « Je suis pas fana de littérature. » Lâchais-je finalement, toujours choquée par la tartine qui avait finie sur mes pieds.

M*rde ... Déception. Elle ne semblait pas pouvoir m'aider à choisir un livre. Moi qui avait misé tous mes espoirs littéraires sur ma jeune partenaire venait de remarqué qu'il me faudrait certainement un autre ou une autre conseillère en bouquins poussiéreux. Je me laissais lourdement tombé dans le canapé et soufflais sans aucune discrétion le découragement que je venais de ressentir. Ce n'était pas contre Maia, après tout j'aurais simplement du lui demander si elle aimait lire plutôt que de la traîner ainsi derrière moi. J'agitai la main devant elle en lui disant simplement «ce n'est pas grave tu sais. » mon regard se porta alors sur sa personne. De la tête, je descendis aux épaules et pour en finir à ses pieds. BURK. Tâche immonde sur l'une de ses bottes. Dois-je le lui dire ? Ou bien dois-je fais semblant de ne pas voir cette immense merde qui recouvre sa botte. « Dis Maia ... Tu as une espèce de tâche dégueulasse mais indescriptible sur ta chaussure ... On dirait ... enfin c'est brun ... comme tu vois quoi. »

Le voyant tombé dans le canapé, soufflant, je décidais de prendre le premier livre qui me vint. « 1984 de George Orwell, très bon livre. Tu as du le lire pendant ton cursus scolaire, mais c'est toujours bien de relire des bouquins qu'on a déjà étudiés, non ? disais-je, relevant d'une main le jeune homme. Et puis je trouve que c'est bien adapté au concept. Big Brother is watching you. Bon, ici c'est plutôt Cupidon mais c'est la même chose, n'est-ce-pas ? » ajoutais-je avant de le voir me relooker. Suivant son regard avec le mien, ils se dirigeaient tous deux vers mes bottes. « La magie du nutella. Tu veux lécher ? » lâchais-je, pouffant de rire. Bah quoi, après le vomi, je trouvais que le nutella pouvait être une très très bonne suite.