Après Jade j’ai décidé de jeter mon dévolu sur Colin. Beaucoup moins sûre de moi que la première fois je me tiens face à lui dans ce grand salon entourée par le reste des candidats. C’est presque intimidant en fait car j’ai peur de me rétamer. Je me suis bornée à valider mais j’aurais peut-être dû continuer dans ma stratégie en restant raisonnable. Les pupilles plongées dans les siennes j’essaie de capter un potentiel indice qui me donnerait une idée sur l’issue de cette révélation mais rien. Je me lance. « Je pense que Colin est considéré comme un prodige par ses parents qui l’auraient par conséquent étouffé et il participerait à Fake Lover afin de se trouver lui-même et de se venger, après avoir abandonné ce "domaine de prédilection" qu'ils lui auraient dicté. » Je prends une grande respiration, pas sûre que ma phrase ait du sens mais elle résume les idées qui se bousculent dans ma tête. Il a nié avoir un talent caché malgré toutes mes tentatives mais s’il m’a dit la vérité alors peut-être que ses parents, eux, considèrent le contraire. De toute façon je suis partie sur cette piste, il n’y a qu’avec une révélation foireuse que j’abandonnerai l’idée.

Salomée a donc validé son buzz. Il ne saurait dire s’il est surpris ou non, il pensait l’avoir suffisamment embrouillée lors de leur confrontation pour qu’elle se montre peu sûre d’elle et s’abstienne de mettre une certaine somme en jeu, mais il s’est visiblement trompé. Ce qui n’est pas dérangeant, en réalité, c’est même tout l’inverse. Se rendant au salon avec son sourire satisfait aux lèvres, il abandonne celui-ci aussitôt assis face à la blonde, un air impassible sur le visage. L’idée étant de, peut-être, lui faire croire qu’elle a raison et que son air grave n’est que le résultat de sa préoccupation à l’idée de révéler son secret. Elle annonce son idée, cette histoire de prodige maltraité par ses parents qui serait la raison pour laquelle il a décidé de venir s’enfermer ici. Dès qu’elle a terminé, il laisse quelques instants de flottement, l’air grave toujours sur son visage. « Money, money, money. » Qu’il se met finalement à chantonner, un air détendu reprenant place sur son visage. Il lui semble qu’il n’était pas question d’un buzz gratuit, ce qui l’arrangerait. Avec son buzz foireux, sa cagnotte attendrait la merveilleuse somme de 40’000€, il en a le tournis. Un peu plus et il serait prêt à entamer une danse de la joie au milieu du salon. « C’est pas mon secret. » Qu’il juge utile de préciser, sait-on jamais, au pire ça rend la chose officielle.