En ce dernier jour de l'année deux-mille quinze, la jeune femme s'ennuie au point qu'elle passe son temps à errer dans les couloirs du nid à chercher une activité qui passerait son temps. Elle a déjà assez regardé de films depuis le début de l'aventure et même pour toute l'année à venir. Enola n'est pas particulièrement du genre à rester à ne rien faire pendant des heures durant alors que le monde n'attend qu'elle, son impossibilité chronique à rester en place étonne plus qu'elle n’agace à l'extérieur. Si d'ordinaire son activité professionnelle occupe une grande partie de ses journées et parfois même ses nuits. Dans son métier, Enola n'est pas du genre à déléguer, elle veut tout contrôler dans les moindres détails, tant pis si elle doit y passer des jours entiers et que son rythme de sommeil s'en retrouve détraqué. Autant dire que ses journées paraissent bien vide lorsqu'elle ne croule plus sous les coups de fils paniqués de ses assistantes ou au rythme des différents vols d'avions l'emmenant aux quatre coins du pays. C'est inévitable, elle s'ennuie. Traînant des pieds, la jeune femme décide de se rendre dans le parc d'attraction d'un pas chancelant évoluant entre les allées en évitant toujours soigneusement de croiser le regard du cow-boy au stand de tir. La salvadorienne se retrouve devant le stand de pêche aux canards simplement parce qu'elle n'a pas résisté à rejoindre la silhouette qui se dressait devant l'attraction. Enola s'ennuie tellement qu'elle serait disposé à passer sa journée avec n'importe qui, même son pire ennemi. Alors la petite Zélie va devoir se coltiner la présence de la jeune femme qui arrive de sa démarche traînante pour se poster à sa hauteur. « Qui es-tu Zélie ? Réellement ». Elle demande sans se formaliser puisqu'elle n’arrive toujours pas à saisir la personnalité de la brune. Cette question lui brûle les lèvres depuis quelques jours surtout lorsqu'elle voit l'évolution de sa camarade par le biais des rubriques. Confuse, elle se demande devant quelle personnalité de la française elle va devoir discuter. Allait-elle avoir à faire avec la grande gueule des premiers jours ou la petite brune pétillante ? « Joue avec moi ». Elle l'invite en désignant d'un signe de tête le stand devant lequel elles se tenaient toutes les deux. C'était sûrement le seul stand où la tenancière ne lui faisait pas mauvaise impression, elle ne craignait rien avec une petite mamie, non ? « A chaque fois qu'on arrive à en pêcher un, on pose une question dérangeante à l'autre ». Elle propose histoire de pimenter un peu le jeu, on ne pouvait pas dire qu'elles allaient s'adonner à l'activité la plus passionnante du monde alors autant rajouter un peu d'enjeu à leur petite compétition. « Bien sûr, on est obligé de répondre, pas de joker possible, on est pas avec Rowan là » précise-t-elle en interrogeant du regard la petite brune qui se tenait à ses côtes. Zélie était joueuse alors elle espérait qu'elle n'allait pas se dégonfler devant cette petite compétition innocente.    

Dans un jeu comme Fake Lover, toutes activités étaient bonnes pour récupérer des informations sur les uns et les autres. Même si j'avais plus l'habitude de poser directement les questions sans détour, je pouvais bien faire quelques exceptions. D'autant plus quand la dite activité était une partie de pêche aux canards en compagnie de celle qui était pour moi une adversaire redoutable. J'acceptais donc sa présence à mes côté avec grand plaisir, faisant mine de ne pas comprendre sa première question. Si elle pensait que c'était si simple, elle se mettait le doigt dans l'œil jusqu'au coude.
Je suis une jeune femme, née en Bretagne, vivant maintenant à Paris. Passionnée d'histoire et de littérature. Pour le reste, ne compte pas sur moi pour t'en dire plus, du moins pas si facilement et toi ?
On était tous là pour défendre un secret. Le mien me tenait à cœur et il ne fallait pas compter sur moi pour brader des indices trop facilement. Par contre le petit défi qu'elle me proposait me plaisit bien, cela alliait l'utile à l'agréable, tout en nous permettant de faire mieux connaissances.
J'ai toujours adoré jouer. Ta petite activité me parait bien cool et les récompenses parfaitement honnête.[/color]
Je demandais deux cannes à pêche à la mamie qui gérait le stand. En tendait une à Enola puis retournais vers la piscine gonflable qui contenaient les canards.
À toi l'honneur.
J'avais eu ouïe dire que ce jeu n'était pas aussi facile qu'il en avait l'air. Avec un peu de chance elle raterait sa pêche ce qui me permettrait d'avoir, si je réussissais, du premier coup, une qestion d'avance. Chose qui n'était absolument pas négligeable.