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 don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50

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Naveen

Naveen
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CITATION : IL VAUT MIEUX METTRE SON COEUR DANS LA PRIERE SANS TROUVER DE PAROLES, QUE TROUVER DES MOTS SANS Y METTRE SON COEUR ─ MK GANDHI.
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MessageSujet: don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50   don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50 EmptyLun 18 Jan 2016 - 2:34

DON'T YOU KNOW YOUR PAIN IS MINE ?
W / @LAWRENCE

C'est aux alentours de minuit trente que l'indien avait regagné sa chambre, une fois le prime terminé, et qu'il y avait déposé les awards qu'il avait remporté, aidé par Lawrence. L'américain était devenu son partenaire, en l'espace d'une fraction de seconde qui avait vu basculer plusieurs aventures. La leur, parce qu'ils se retrouvaient liés de la façon la plus symbolique qui soit, et voyaient finalement la relation qu'ils partageaient prendre encore davantage de sens. Mais celles de Cody et Zélie, surtout, qui quant à eux n'avaient pas eu la chance de réintégrer le jeu, et à qui l'indien avait longuement pensé, lorsqu'il fut tenté de se réjouir d'être encore là, lui, mais qu'il préféra finalement accueillir la nouvelle avec une certaine sobriété, encore un peu ébranlé par le départ de son ancien partenaire, mais aussi par quelques détails qui avaient pu le toucher, à leur manière. Il avait alors profité du fait que Lawrence redescende chercher ses propres awards pour investir le lit de l'américain - pensant qu'il apprécierait sans doute de ne pas avoir à en changer - et pour s'y allonger après s'être souvenu de la place qui était la sienne, pour l'avoir déjà vu s'y coucher. Il avait ainsi opté pour l'autre place, celle où devait jusqu'ici dormir Zélie, et ne mit pas plus d'une demi-minute à s'endormir, assommé par la nuit blanche qu'il avait faite la veille et par cette profonde fatigue qui l'accablait depuis le début de la soirée et contre laquelle il n'avait pas pu lutter davantage. Plongé dans un sommeil salvateur, il profita alors de quelques heures d'une parfaite quiétude et d'un repos bienvenu. Mais ce repos prit fin lorsque quelques heures plus tard, une légère sonnerie l'avait tiré de ses songes et amené à ouvrir un œil, puis le second, et à finalement émerger avec difficulté. Cette sonnerie, il la connaissait pour l'avoir déjà entendue, certaines nuits. Avant de partager le lit de Lawrence, il avait longtemps partagé sa chambre, ainsi il n'ignorait rien de ses habitudes et notamment de ce petit rituel qu'il réalisait chaque matin, depuis des semaines. Il ne mit donc pas bien longtemps à en conclure qu'il devait être cinq heures moins dix, l'heure à laquelle il l'avait souvent entendu quitter son lit, et c'est sans surprise qu'il sentit bientôt une masse bouger tout près de lui, et finalement se redresser. « Non, attends. » Il souffla alors, d'une voix faible et un peu hésitante, tandis qu'il resta quant à lui allongé mais se tourna du coté de Lawrence, plissant les yeux dans l'espoir d'apercevoir son visage. « Reste au chaud, avec moi. » C'était une demande, énoncée il est vrai sur un ton légèrement suppliant. « S'il te plaît. » Il savait ce qu'impliquait cette sonnerie, et tout ce que ferait Lawrence une fois debout. Il irait faire du sport, déjeuner, prendre une douche. Et finalement, ils ne se reverraient que plusieurs heures plus tard, tandis que lui ne serait probablement pas parvenu à se rendormir, parce qu'il avait besoin de passer un peu de temps avec Lawrence, pour plusieurs raisons. « Je sais qu'être ton partenaire ne me donne pas le droit de te demander de changer tes habitudes, et je n'en ai pas l'intention. » Ce n'était pas ce qu'il voulait, à vrai dire il trouvait ça honorable que Lawrence soit quelqu'un d'aussi actif, et du genre à quitter son lit à une heure où lui n'était absolument pas capable de commencer sa journée. Il n'y avait qu'aujourd'hui qu'il aimerait qu'il fasse une exception. Pour lui, pour eux. « C'est juste que … je me suis endormi si vite hier soir qu'on a pas vraiment eu l'occasion de fêter mon retour, et le fait qu'on se retrouve à présent tous les deux. » Il continuait d'être un peu mélancolique en repensant à Cody, mais il ne pouvait pas nier que se retrouver avec Lawrence était une véritable bénédiction. Parce qu'il était celui dont il se sentait le plus proche ici, et qu'être à présent son partenaire impliquait qu'ils soient liés encore un peu plus étroitement qu'avant. « Est-ce que tu te sens mieux ? » Il demanda finalement, après quelques instants, parce qu'il s'était fait du souci pour Lawrence lorsqu'hier soir il avait cru noter qu'il prenait certaines choses à cœur, comme le fait d'avoir dérobé la cagnotte de Colin en découvrant son secret, et parce qu'il l'avait aussi senti légèrement fébrile au moment où son interview avait été diffusée. « Lawrence, j'aimerais … que tu n’aies pas peur de me dire que ça ne va pas. » Son ton était des plus doux, tandis qu'il l'incitait à se confier sur la façon dont la soirée d'hier avait pu lui miner le moral, comme Lawrence s'était si souvent inquiété du fait que l'indien ait pu prendre certains primes à cœur, par le passé. Lui-même était miné par certaines choses, mais dans l'immédiat il n'y avait rien qui compte d'avantage que d'être une oreille attentive pour Lawrence, pour qui il avait envie de faire ne serait-ce que la moitié de tout ce qu'il avait fait pour lui.
Lawrence

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MessageSujet: Re: don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50   don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50 EmptyMar 19 Jan 2016 - 8:01

La soirée lui avait à la fois donné l'impression d'être interminable, et de passer en une fraction de seconde, sans qu'il ne parvienne vraiment à expliquer comment deux sentiments aussi contradictoires parvenaient à cohabiter dans son esprit. Il y avait eu le secret de Colin tout d'abord, et ce fugace instant de fierté d'avoir trouvé un secret avant que les réflexions acerbes du concerné ne balayent le tout pour céder la place à un sentiment d'amertume, et de déception. Déception dirigée vers personne d'autre que lui-même. Puis il y avait eu les awards, un premier flatteur et qu'il avait décidé de prendre comme tel, un second flatteur également mais qui pourtant lui laissait un goût un peu acre dans la bouche, et enfin un dernier renforçant son impression que les candidats se faisaient une fausse idée de sa personne, sans quoi son secret n'intéresserait pas grand-monde. L'award du plus sexy, c'était celui-là qui lui posait souci et qu'il avait caché tout au fond de son coin de dressing comme pour le mettre en pénitence. Et pas seulement parce que rien que l'appellation prêtait à rire. C'était gratifiant bien sûr, un peu, mais cet award combiné au premier donnaient à Lawrence la sensation de n'avoir en sept semaine pas inspiré autre chose que l'attrait d'un physique agréable. Une jolie vitrine, en somme, c'était ça et rien d'autre, et s'il s'en agaçait c'est aussi qu'il ne savait pas bien ce qu'il espérait d'autre, au juste. Dehors il n'était qu'un nom et un physique, un nom lourd à porter et un physique que l'on associait sans mal à son paternel et à sa réputation de coureur de jupons, séduisant lui aussi même lorsque les années avaient commencé à s'accumuler, parce que Lawrence avait toujours eu le malheur de lui ressembler bien plus que Bobby. Ici il n'était pas un nom mais il restait un physique. Et si d'autres étaient sympathiques, francs, chanceux, lui avait un physique agréable et resterait le mec qu'on avait fait se trimballer en boxer pendant une semaine. La belle affaire. Et puis il y avait eu les éliminations enfin, la subsistance de Naveen, Jade et Lloyd comme principal, et le partenariat avec Naveen qui éclipsait presque totalement le départ d'un Cody qu'il connaissait à peine et d'une Zélie qu'il n'avait probablement pas apprécié à la valeur que d'autres lui auraient accordé. C'était beaucoup pour une seule soirée, beaucoup de chamboulements, beaucoup de sentiments souvent contradictoires, et tandis qu'il quittait le dressing après y avoir rangé ses awards comme s'il souhaitait les oublier, Lawrence avait l'impression d'une fatigue immense qui s'abattait sur ses épaules. Une fatigue suffisante pour que la présence de Naveen à la place normalement occupée par Zélie le laisse un moment interdit, comme s'il craignait d'être tellement épuisé qu'il s'en serait trompé de matelas ... mais non. Et tout ce que cela avait inspiré au barbu finalement c'était un sourire attendri, parce que Naveen lui faisait à cette seconde précise l'effet d'un chiot qui refusant de dormir seul attendait que l'on tourne le dos pour investir le lit en douce, comptant sur son aplomb et son air de puppy pour terminer d'avoir gain de cause. Et bien sûr, qu'il avait gain de cause, tandis que Lawrence faisait le tour du lit pour aller éteindre la lampe du côté de Naveen avant de retourner chercher à tâtons son côté de matelas, se glissant sous la couette en intimant presque à chacune de ses articulations de ne pas réveiller l'indien. Beaucoup moins agréable en revanche, le réveil, lorsqu'à ses cinq heures moins dix habituelles sa montre l'avait réveillé en lui laissant l'impression de n'avoir fermé les yeux que depuis une minute à peine. Écarquillant les yeux dans l'obscurité comme pour empêcher ses paupières de cligner frénétiquement malgré leur lourdeur, il avait attendu quelques secondes avant de se redresser, sa nuque craquant en même temps que d'autres articulations, Lawrence étirant son dos comme un chat qui sortirait d'une sieste. « Je t'ai réveillé ? » Le ton était désolé, la voix plutôt un murmure, tandis que sans attendre la réponse Lawrence se promettait déjà de tenter d'être plus discret à l'avenir, Naveen bénéficiant de toute évidence d'un sommeil beaucoup plus léger que celui de Zélie. La proposition, elle, l'avait laissé hésitant quelques instants, pour la simple raison que Lawrence se connaissait assez pour savoir qu'il passait généralement une mauvaise journée, quand il dérogeait à ses habitudes. C'était totalement psychologique, et pas vraiment rationnel, mais la fatigue et la suite des paroles de Naveen avaient finalement terminé de le convaincre et Lawrence avait récupéré sa place initiale sous la couette, calant son bras derrière sa nuque et cherchant dans l'obscurité à distinguer les traits de son camarade, et désormais partenaire. « Tu penses vraiment que c'est la bonne heure pour fêter quoi que ce soit ? Tu devrais déjà être en train de te rendormir. » n'avait-il pas pu s'empêcher de faire remarquer, d'un ton faussement réprobateur, laissant échapper un léger soupir tandis que son organisme se réhabituait à la chaleur du lit et qu'il reprenait d'un ton plus doux « Tu seras toujours de retour et on sera toujours tous les deux quand le jour sera levé, tu sais. » Naveen donnait presque l'impression d'avoir besoin qu'on le pince pour vérifier qu'il ne rêvait pas. Mais Lawrence lui n'avait pas envisagé une seule seconde l'éventualité que l'indien ne soit pas plébiscité par le public à l'issue de ce prime, tant cela lui semblait improbable. Sa question finalement avait fait perdre à Lawrence son léger sourire, bien que cela ne se voit sans doute pas dans la pénombre, et gardant le silence quelques instants le voilà qui répondait à une question par une autre « Tu sais que je pourrais te poser la même question ? » Parce qu'il n'était pas dupe, Lawrence, il avait bien senti pendant le prime la main de Naveen se poser sur la sienne à un certain moment, et se retirer à un autre, avec le regard en demi-teinte qui allait avec. Mais son camarade avait posé sa question le premier, c'est vrai, et soupirant à nouveau légèrement Lawrence avait secoué légèrement la tête « Je crois que j'ai buzzé Colin pour de mauvaises raisons. Et j'ai beau me promettre que je vais travailler mon arrogance, que je vais essayer d'avoir un rapport à l'argent un peu plus sain ... au final j'apprends pas de mes erreurs. » Il essayait, pourtant, mais cela n'était de toute évidence pas suffisant et le secret de Colin lui semblait en être l'exemple parfait. Il avait oublié le fait que buzzer quelqu'un c'était potentiellement risquer de lui prendre sa cagnotte, il avait oublié parce que sa cagnotte il n'y pensait pas, parce qu'il pouvait se permettre de ne pas y prêter attention en oubliant que pour certains cela pouvait représenter une fortune. Pour Naveen aussi, entre autres. Et si ce n'était pas la seule chose tracassait Lawrence, c'était son tracas le plus rationnel et dont le plus simple à verbaliser, pour que Naveen n'ait pas l'impression qu'il continuait volontairement de garder certaines choses sous silence. « A ton tour de me dire ce qui te perturbe. » Instinctivement il s'était rapproché, un peu, comme s'il s'attendait à ce que le niveau sonore de la conversation baisse encore un peu plus.
Naveen

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MessageSujet: Re: don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50   don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50 EmptyMer 20 Jan 2016 - 2:15

Quatre heures cinquante, c'était une heure à laquelle l'indien était généralement bien loin d'envisager quoi que ce soit d'autre que de poursuivre sa nuit, et plus encore lorsqu'il avait eu la bonne idée de faire une nuit blanche vingt-quatre heures plus tôt, et qu'il n'avait pas pu se coucher avant les douze coups de minuit à cause du prime et de la menace qui avait plané au-dessus de sa tête jusqu'au tout dernier moment, lorsqu'enfin il avait su qu'il réintégrait l'aventure. Il n'était pas fainéant, pourtant. Des longues journées, il en avait enchaîné des tas depuis qu'il avait commencé à travailler, à un âge où beaucoup pouvaient encore se cacher derrière une certaine innocence, sans avoir à porter des responsabilités trop lourdes pour leurs épaules. Il avait contribué à nourrir ses frères et ses sœurs, ce qui l'avait placé dans la crainte constante de ne pas être à la hauteur de ce qu'on attendait de lui. Il avait supporté des patrons plus ou moins cléments, qui ne s'étaient jamais gênés pour le faire travailler un peu plus, ou un peu plus longtemps. Et il s'était si souvent endormi en classe sous le poids d'une fatigue accumulée lors de nuits qu'il avait passé à aider ses oncles à installer leurs stands sur les marchés, qu'il avait plus d'une fois songé à abandonner l'école, sachant de toute façon que son père ne comptait pas sur lui pour devenir brillant ou pour élever la famille à une caste supérieure. Alors se lever tôt, s'activer pour ne pas perdre une seule seconde et enchaîner des journées éreintantes, il savait ce que c'était. Mais profiter des dernières heures d'une nuit apaisante, c'était un luxe dont on ne l'avait jamais privé. Ainsi, aujourd'hui, il n'était pas évident pour lui d'ouvrir un œil de si bonne heure, et son corps tout entier semblait déjà vouloir le dissuader de se lever, au cas où il y songerait. Mais son cœur, lui, l'implorait de retenir Lawrence. Parce qu'il se lèverait d'ici quelques instants, il le savait, c'était ce qu'impliquait cette sonnerie depuis maintenant quelques semaines. Et ce qu'il voulait, lui, c'est qu'ils aient l'occasion de profiter d'un moment à deux, parce qu'il les en avait privé en tombant de fatigue quelques heures plus tôt et qu'il aimerait profiter de la présence de Lawrence tant que le nid était encore profondément endormi. « Ta montre, pas toi. » Il souffla dans un premier temps, lorsque son partenaire sembla s'inquiéter d'avoir pu le tirer de son sommeil. La nuance était mince, pour autant il lui tenait à cœur de lui assurer qu'il ne le tenait pas pour responsable du fait qu'il soit éveillé à une heure comme celle-ci, car sans doute savait-il que Lawrence se le reprocherait suffisamment. Et puis, doucement, il avait formulé sa requête. Il souhaitait que Lawrence reste en chaud, au fond de ce lit que l'indien n'osait pas encore s'approprier, et à ses cotés. Il le souhaitait parce que le moment semblait idéal pour se dire certaines choses, pour se réjouir, mais pas seulement. Les quelques secondes qui séparèrent sa demande d'une réaction de la part de l'américain lui parurent interminables. Et pourtant, c'est sans être envahi de son angoisse habituelle qu'il avait attendu, puis accueilli le fait qu'il se recouche finalement. Poussant un doux soupire, timide mais ravi, il esquissa bientôt un sourire à sa prochaine réflexion. « Si c'est la bonne heure pour que tu commences tes journées, c'est forcément qu'il n'est pas trop tôt pour tout le reste. » Ce n'était pas dénué de logique, et pourtant il énonça ses mots sur un ton teinté de légèreté, et d'un certain amusement. « Je ne suis peut être pas aussi matinal que toi, mais ça ne me dérange pas de vivre à ton rythme le temps d'une journée. » Ça ne le dérangeait pas, et ça lui faisait même plaisir. Parce qu'il se savait déjà capable de faire beaucoup de concessions avant même que Lawrence ne devienne son partenaire, mais à présent le lien qui les unissait lui semblait si symbolique qu'il chérirait d'autant plus le moindre moment qu'ils pourraient passer ensemble. « Je sais que tu ne repasseras pas par la chambre avant plusieurs heures, et ça me paraît loin. » Il reprit ensuite, un peu plus bas, et d'un ton un peu plus suppliant. Il comprenait l'envie de Lawrence d'être actif d'être le matin, mais il savait que ses habitudes les auraient empêché de se voir avant une certaine heure. « C'est maintenant que j'ai envie d'être avec toi. » Cette fois, il usait à nouveau d'un ton un peu plus amusé, malicieux, bien que ses propos soient teintés de sérieux, et annonçaient plus ou moins la suite. Parce qu'il se faisait du souci pour Lawrence depuis hier soir, depuis la révélation du secret de Colin, et ses conséquences sur le moral de l'américain. Pour la première fois depuis des semaines, c'est Lawrence qui avait été ébranlé par un prime, c'est lui qui avait pris certaines choses à cœur, alors oui il aimerait qu'il se sente libre de lui dire que ça n'allait pas, et qu'il livre ce qu'il avait sur le cœur. La voix de Lawrence s'éleva à nouveau, et sa réflexion lui donna l'impression aussi agréable que déstabilisante d'un « déjà vu » perpétuel, d'une même scène qui se répétait inlassablement. « Tu me la poses chaque semaine. » Il ne saurait même plus dire à quel moment Lawrence avait commencé à se soucier de la façon dont il pouvait se laisser atteindre par les choses. Il l'avait fait si souvent, avec tant d’altruisme et de gentillesse, qu'il avait comme l'impression qu'il s'en souciait depuis le départ. Peut être alors qu'il devrait apprendre à aller bien, ou du moins à en donner l'impression. Redevenant silencieux, il tâcha d'apercevoir les traits du visage de l'américain lorsque celui-ci reprit finalement la parole, et qu'il souffla des mots qu'il s'était attendu à entendre, depuis cette révélation et tout ce qu'il avait pu lire sur son visage, à ce moment-là. « Je ne peux pas te laisser dire ça, Lawrence. Tu n'as rien, absolument rien à te reprocher. » Ses lèvres soufflèrent alors, avec la fébrilité que faisait naître en lui l'idée que Lawrence puisse toujours porter un regard aussi critique sur sa personne. « Tu n'as fait qu'aller au bout d'une intuition, ça n'a rien d'arrogant. Et ça n'est pas parce que Colin te reproche d'avoir dérobé sa cagnotte que tu dois rentrer dans son jeu. » Colin n'était pas un mauvais bougre, mais il avait fait preuve d'une certaine bêtise hier soir, en tenant rigueur à Lawrence de choses qu'il n'était pas en droit de lui reprocher, quand bien même il serait déçu d'avoir perdu son argent. « Tu sais comment il est, ça lui passera. » C'est ce qu'il espérait, en tout cas, que Colin ne s'évertuerait pas à lui faire la tête, ou à lui faire payer quoi que ce soit.  Ses lèvres pincées en une moue attristée, l'indien se rappela d'un détail en particulier qui sans doute avait principalement perturbé Lawrence. « Cette histoire de montre … je sais que ça t'a atteint, mais ne la prends pas à cœur, s'il te plaît. » Il ne lui demandait pas de lui faire plaisir, car ça n'aurait aucun intérêt. Il lui demandait de s'épargner une culpabilité supplémentaire, parce qu'il était évident que les reproches de Colin avait dépassé le cadre même du jeu, et c'était finalement cette idée qui lui déplaisait le plus. « Il a voulu te faire culpabiliser, et il a réussi. Mais tu n'as pas à t'en vouloir, ni d'avoir validé ton buzz, ni d'avoir plus de moyens que lui en dehors d'ici. » Lawrence était riche, certes, mais est-ce que pour autant il n'avait pas le droit de vouloir jouer le jeu, et découvrir des secrets ? C'était injuste de lui renvoyer sa condition en pleine figure, tout comme c'était injuste de s'arrêter à des détails qui ne le caractérisaient pas. Mais ce qui était profondément injuste, c'était de l'inciter à culpabiliser d'avoir de tels moyens, en l'enrobant d'idées reçues entièrement gratuites. Affecté par ce qui rongeait Lawrence, l'indien mit alors quelques secondes à retrouver le fil de ses pensées lorsqu'il l'invita à son tour à lui confier ce qui le tourmentait. Il hésita quelques secondes, conscient que ses préoccupations étaient ridicules comparées aux siennes, qu'une fois encore il prenait à cœur des choses auxquelles beaucoup n'auraient même pas prêté attention. « C'est sûrement idiot, mais … c'est cet award, celui des candidats que l'on verrait finir ensemble. » Il souffla alors, d'une voix penaude et plus faible qu'auparavant, après avoir senti Lawrence se rapprocher légèrement. « Je n'ai pas compris, pour Khadija et toi. » Il n'avait pas compris qu'ils se trouvent associés l'un à l'autre, quand il croyait savoir Lawrence était un peu plus proche d'autres jeunes femmes au sein du jeu, par exemple. « Je n'ai pas compris, et ça m'a fait de la peine. Parce que j'ai pensé à Lino, au fait que ça pourrait le blesser. Et parce que moi-même je crois que … que je n'aimerais pas qu'ils aient raison. » Lino lui avait confié être entrain de tomber amoureux, quelques jours avant son départ. Et quant à lui, avait-il seulement besoin d'expliquer pourquoi il aurait de la peine de voir Lawrence s'enticher de quelqu'un d'autre ? « Khadija est quelqu'un d'exceptionnel, mais … je ne pense pas qu'elle sache qui tu es vraiment, sous cette apparence qui peut donner l'illusion d'un homme que rien n'ébranlera jamais. » Parce que le regard que Khadija posait sur Lawrence avait certainement été faussé par certaines choses, dès le départ. Par le fait qu'elle se soit peut être un peu trop concentrée sur ce physique irréprochable sous lequel on n'imaginerait pas nécessairement trouver quelqu'un de blessé, dépourvu de ses illusions. « Et elle … elle ne m'a pas donné l'impression de se mettre à ta place, la fois où tu lui as parlé de Rosie, de sa mère et de son fiancé, et de cette bagarre ... » En y repensant, sa voix s'attrista légèrement, tandis qu'il resta plusieurs secondes sans plus dire un mot. Il souffrait encore d'avoir appris certaines choses par le biais d'une rubrique, tout comme d'avoir douté d'avoir un jour la chance de tout savoir de Lawrence, de sa vie, et des choses qu'il ne confiait pas spontanément. « J'aurais voulu qu'elle te rassure, qu'elle te dise que tu as agi en bon père et que tu avais toutes les raisons de perdre ton sang-froid, ce jour-là. » Il ne reprochait rien à Khadija, si ce n'est de ne pas avoir compris le sens de certaines confessions. De ne pas avoir accordé suffisamment d'importances à la façon dont Lawrence avait évoqué sa fille, le fait de ne pas la voir autant qu'il le voudrait, autant qu'il en avait le droit. « Qu'elle s'inquiète, aussi. » Il ajouta, dans un souffle, avant que ses yeux ne s'habituent suffisamment à l'obscurité pour qu'il croit apercevoir le visage de Lawrence, face au sien. Il esquissa alors un sourire doux, quoi qu'un peu triste, pensant qu'il le verrait peut être. « Je t'avais dit que c'était idiot. » Ça l'était dans la mesure où n'importe qui, à sa place, n'y aurait pas réfléchi plus d'une demi-seconde, tout comme il n'aurait pas accordé une aussi grande importance à un award. Mais lui, il craignait toujours de tomber de haut. Ça lui était arrivé vendredi dernier, parce qu'il n'était sans doute pas autant conscient qu'il le devrait et qu'il regardait le monde avec une naïveté qui un jour lui vaudrait sans doute de faire une chute de laquelle il ne se relèverait pas. « Mais ça m'a fait plaisir d’apparaître à tes cotés. » Il ajouta finalement, avec une douceur particulière dans la voix, avant de repenser à un moment un peu particulier, survenu hier soir, juste avant la remise de ce fameux award. « Même si je me suis demandé si je n'avais pas dit une bêtise, dans mon interview, quand Rowan m'a parlé de toi ... » L'animatrice l'avait questionné sur ses sentiments pour Lawrence, et il avait tenté d'en rendre compte sans révéler quoi que ce soit qu'il n'ait pas déjà dit à son camarade et désormais partenaire. « Tu semblais perturbé lorsqu'elle a été diffusée, et je … je ne t'avais jamais vu comme ça. » Il se rappelait de ce regard indescriptible qu'il lui avait lancé, sans qu'il ait été capable de dire ce qu'il pouvait penser, craindre ou déprécier, à cet instant précis. Mais il se rappelait surtout de ses mains tremblantes, de cette fébrilité qui s'était dégagée de Lawrence et qui n'avait rien eu à voir avec sa réaction dans le bus, ou avec quoi que ce soit d'autre.
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MessageSujet: Re: don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50   don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50 EmptyVen 22 Jan 2016 - 5:08

C'était dans ce genre de petits détails qu'il prenait conscience du temps qui passait, et des années qui s'accumulaient, doucement. Des réveils un peu plus difficiles, une nuque un peu plus raide, et l'impression de n'avoir pas suffisamment dormi quand pourtant il bénéficiait de plus d'heures de sommeil qu'à une époque. Et aujourd'hui il était fatigué, peut-être même encore un peu plus que d'ordinaire puisque sa montre l'avait réveillé d'un seul coup, quand en temps normal il se réveillait de lui-même quelques minutes avant et attendait simplement sagement que le bip de sa montre ne lui donne le signal pour sortir de son lit, pile à l'heure. La montre, d'ailleurs, c'était elle et non pas lui qui avait réveillé Naveen, à en croire ce dernier, et Lawrence avait pris sur lui de ne pas lui faire remarquer à voix haute que cela revenait exactement au même, bien qu'il n'en pense pas moins. Et cela l'embêtait un peu, à vrai dire, parce que s'il avait ses habitudes et son rythme de vie bien à lui il avait parfaitement conscience que celui-ci soit en décalage avec le rythme de vie de bon nombre de personnes, et il n'avait aucune intention ni même envie de l'imposer à qui que ce soit, particulièrement pas à Naveen qui jusqu'ici bénéficiait d'un partenaire silencieux et aux horaires un peu plus traditionnels. « Si je tenais vraiment à ce que tu suive mon rythme le temps d'une journée je t'aurais déjà tiré de ce lit pour te faire enfiler un jogging et une paire de baskets. » lui avait-il d'ailleurs fait remarquer d'un ton gentiment narquois, connaissant le non-rapport que Naveen entretenait avec la pratique sportive. « Je plaisante. » avait-il néanmoins rajouté d'un ton amusé, bien que le fait qu'il ait déjà cédé et retrouvé sa place sous la couette parle à sa place. D'autant plus que Lawrence connaissait sa dose de patience, relativement faible, et quitte à hériter d'un coach sportif Naveen avait meilleur temps de demander à Achille ou Gael, les véritables experts en la matière. Lawrence n'était ni suffisamment patient, donc, ni suffisamment pédagogue ... et qu'il ait affaire à Naveen n'y changerait probablement rien. Pas dans un futur à l'échelle de leur présence dans le nid, du moins. Les arguments de l'indien n'auraient par ailleurs peut-être pas suffit à le convaincre à l'extérieur, là où la routine et les habitudes de Lawrence s'ancraient dans un agenda beaucoup plus rempli et où il avait l'habitude de mettre à profit la moindre minute de sa journée, mais ici il ne pouvait pas nier qu'il n'était pressé de rien, et que ce qu'il ne faisait pas à l'heure dite pouvait aisément être repoussé un peu plus tard sans que l'entièreté de son programme de la journée ne s'en trouve compromis. « C'est bon, tu as gagné. Je reste un peu. » Il verbalisait sa décision dans le cas où Naveen ait l'idée de chercher d'autres arguments dans le but de terminer de le convaincre. Il n'avait pas besoin de se donner toute cette peine, il était bien plus convaincant qu'il en avait l'air « C'est redoutable, ce ton que tu arrives à employer pour arriver à tes fins. » Et ce n'était pas totalement une plaisanterie, malgré l'apparente légereté avec laquelle il venait de faire cette réflexion. Se calant un peu mieux entre l'oreiller et le bras qu'il avait replié derrière sa nuque, il s'apprêtait à interroger le silence que son camarade venait subitement de laisser s'installer, avant de comprendre à la question qu'il avait décidé de lui poser qu'il s'agissait là d'une tentative de discussion sérieuse. À travers une question que Lawrence pourrait tout aussi légitimement lui retourner, ce qui il est vrai avait un léger goût de déjà-vu. « Alors probablement que c'est une mauvaise habitude que l'on a en commun. » qu'il avait alors simplement suggéré, comme pour signifier qu'il n'avait aucunement l'intention de changer de stratégie tant que Naveen continuerait à se soucier de ses états d'âme en tentant de faire fi du fait qu'il ne semblait pas beaucoup plus serein. Concédant malgré tout à Naveen qu'il avait posé la question le premier, le barbu avait tenté de mettre des mots sur le plus évident de ses tracas, celui que l'indien pourrait de toute manière aisément deviner. Et bien sûr qu'il ne s'attendait pas à ce que Naveen lui donne raison, il avait trop bon coeur pour ça et Lawrence accueillait chacune de ses réponses avec une certaine douceur, mais pas une once de surprise. Il n'y croyait pas, pour autant, parce que dans la tête de bon nombre de candidats et de Colin le premier il ne serait pas tant celui qui avait découvert un secret que celui qui avait privé son propriétaire d'une cagnotte dont il avait besoin. « J'ai privé un môme à peine majeur d'argent dont il avait de toute évidence besoin, franchement j'en tire une fierté assez limitée. » Ne cherchant pas vraiment à masquer l'amertume dans sa voix il avait tourné la tête, furtivement, avant de fixer à nouveau le plafond qui dans l'obscurité ne lui apparaissait pas plus distinctement que quoi que ce soit d'autre. « J'veux dire, c'est pas ... oui, je suis satisfait d'avoir trouvé un secret, parce que c'est le but du jeu après tout. Mais au moment où j'ai validé j'ai pas pensé à sa cagnotte, tu vois ? Ça m'est sorti de la tête, le fait qu'avoir raison ferait que Colin se retrouverait sur la paille ... et si ça m'est sorti de la tête c'est parce que inconsciemment je continue de raisonner comme quelqu'un qui sous prétexte qu'il n'a pas besoin d'argent oublie que c'est loin d'être le cas de tout le monde. » Il raisonnait comme quelqu'un pour qui la valeur de l'argent n'était pas saine, quelqu'un qui n'avait pas de notions réelles de ce qui était beaucoup, ou trop peu. Parce qu'il pouvait dépenser presque sans compter, lui, et qu'il oubliait qu'il appartenait à une minorité privilégiée, bien loin de la normalité. « Et je lui rendrai, cet argent, c'est pas le souci ... c'est le fait d'avoir validé de manière aussi désinvolte, dont je ne suis pas fier. » Et surtout cela lui donnait l'impression de ne pas s'être suffisamment remis en question, alors qu'il pensait pourtant avoir fait des progrès à ce sujet. Il avait opéré tellement de changement dans sa vie, ces deux dernières années ; Il avait remis en cause tellement de choses, s'était délesté de tellement d'éléments qu'il jugeait nuisibles. Et ce n'était toujours pas assez, en fin de compte. Soupirant de manière un peu résignée, il avait tourné à nouveau la tête vers Naveen et s'en était rapproché de manière à pouvoir parler à voix encore plus basse. La chambre lui semblait vide, pourtant, Scarlett probablement victime d'une de ses nombreuses insomnies et Achille ayant déserté la chambre depuis un petit moment, bien qu'il ne dorme pas avec sa partenaire pour autant, parait-il. Lawrence n'en savait rien, il se préoccupait en fait assez peu - pas du tout - de ce qui pouvait se passer dans les deux autres chambres. C'était au tour de l'indien, de se livrer sur ce qui semblait le chagriner. Et Lawrence avait écouté, en silence, ses yeux commençant à s'habituer à l'obscurité et lui donnant l'impression de distinguer quelques traits du visage de Naveen, qui parlait d'une voix si basse que l'on devinait qu'une certaine timidité, ou hésitation, s'ajoutait au contexte de proximité initial. « Ce n'est pas idiot. » Et cela ne surprenait pas non plus Lawrence, qui déjà la veille avait intercepté le regard incertain de Naveen au moment de l'award dont il était question. « Mais que ce soit l'avis de certain n'en fait pas pour autant une vérité. » Et c'était déjà presque risible pour lui, d'apparaître à deux reprises dans cette catégorie alors que le terme de couple était à des années lumières de ce qui pouvait le définir. Interpellé en revanche par les paroles de Naveen concernant Khadija et la conversation qu'il avait eu avec elle quinze jours plus tôt, il s'était redressé légèrement en s'appuyant sur son coude « Elle ne s'est pas mise à ma place, c'est vrai, mais ce n'est pas son rôle. Et ce n'est pas ce que j'attendais d'elle. » Ce n'était pas ça, la raison pour laquelle il avait décidé d'avouer ce fait peu glorieux à son sujet, cette tâche indélébile sur son CV d'homme mais avant tout sur son CV de père. « La semaine précédente elle m'a assuré que j'avais suffisamment été puni concernant Rosie, et je n'étais pas certain qu'elle ait bien saisi la portée de ma phrase, quand j'ai répondu que la mère de Rosie avait ses raisons pour agir comme elle le fait. » Il n'était pas toujours dans un jour suffisamment bon pour oser l'avouer à voix haute, mais au fond il savait bien qu'il ne pouvait pas rejeter tous les torts sur Maureen, et que si aujourd'hui elle faisait l'erreur d'utiliser leur fille comme un moyen de pression contre lui, initialement il était persuadé qu'elle avait agi d'une manière qu'elle pensait appropriée. « J'ai dit ça à Khadija parce que je savais qu'elle aurait une vision légèrement différente des choses, en ayant quelques pièces supplémentaires au puzzle. » Pas toutes, seulement celles qu'il jugeait nécessaires, à ce moment-là. « Et j'attendais pas non plus d'elle qu'elle me dise que j'ai bien agi, parce que c'est pas le cas. Je pourrais me trouver toutes les excuses du monde, te dire que ce type m'avait provoqué ou que c'était une période assez difficile pour moi, ça n'enlève rien au fait que je me suis rendu fautif en levant la main sur lui, et que je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Ce n'est plus moi qui fait perdurer la situation, mais c'est définitivement moi qui l'ai créée. » Et il mentirait, en disant qu'il n'avait pas encore parfois les poings qui se serraient lorsqu'il repensait à ce jour-là, aux mots employés par cet homme, à ce sourire que Lawrence avait instantanément eu envie de retirer de son visage. « Je voulais juste que Khadija ait une vue d'ensemble, avant de me redire que j'avais suffisamment payé. » Parce que tout était souvent une question de point de vue, dans ce genre d'histoires où les protagonistes s'opposaient, chacun certain d'avoir la bonne attitude et d'agir dans son droit. Définitivement trop réveillé désormais, et peinant déjà à continuer à s'exprimer à voix basse quand cette dernière ne demandait qu'à retrouver son volume habituel, Lawrence s'était redressé totalement pour s'asseoir en tailleur, tirant sur la couette pour ne pas priver malencontreusement au passage Naveen de la chaleur qui subsistait en dessous. Naveen avait repris la parole, incertain, évoquant l'interview qu'il avait accordé à Rowan et durant laquelle il craignait d'avoir dit une bêtise. Déglutissant en cachant difficilement sa gêne, le barbu avait secoué la tête pour lui assurer que non. Non, il n'avait pas dit de bêtise. « Non, c'est juste ... je suis toujours un peu surpris, par cette facilité que tu as à mettre des mots sur ce que tu ressens. Et tu as l'air tellement sûr de toi et de ce que tu espères ... à propos de nous. » Alors que Lawrence, lui, peinait à mettre les choses au clair déjà dans son esprit, alors pour ce qui était de les exprimer verbalement ... Non, Naveen et lui n'étaient assurément pas sur un pied d'égalité à ce sujet, et pas que sur celui-ci sans doute. « Je n'ai pas été très loquace avec toi la semaine dernière, et j'ai eu peur que tu m'en tienne rigueur ou que tu sois blessé ... que tu t'imagines que toutes ces choses que tu as pu me dire ne m'avait pas atteintes comme tu le souhaitais. » Alors que c'était presque tout le contraire, au fond, mais c'était toujours un peu difficile pour Lawrence que l'on avait élevé dans la retenu et toujours appris que faire un étalage trop prononcé de son ressenti pouvait vite vous faire basculer dans le ridicule ou la vulgarité. « Et je le pensais, quand je t'ai dit que je retrouvais en toi ce que j'avais trouvé chez Josh, cette envie de confiance et de dévotion envers quelqu'un dans sa forme la plus pure, et le fait que l'importance que je m'autorise à te donner ici pourrait n'être qu'une infime partie de celle que je pourrais te donner à l'extérieur, si tu m'en laisses l'occasion ... » Inconsciemment ses doigts s'étaient resserrés autour de la couette, tandis qu'il marquait une légère pause. « Et la vérité c'est que ça m'angoisse. » Et le mot était faible, en réalité, mais il ne s'autorisait pas à utiliser quelque chose de plus fort ou de plus percutant, comme pour donner l'illusion de garder un certain contrôle. « Parce que je crois que tu t'en doutes, maintenant, des raisons pour lesquelles je ne laisse plus personne se faire une nouvelle place dans ma vie. Et la fin de Josh, par dessus tout ça, je crois que ... en fait je crois que j'ai pas encore totalement fait la paix avec ça. Et je sais que si je devais redonner autant d'importance à quelqu'un pour subir ce genre de perte une seconde fois, je ... » Il ne s'en remettrait pas, voilà tout. Parce que tout son équilibre actuel ne tenait qu'à un fil, tout ne tenait qu'à Rosie et au fait qu'il se devait de garder la tête froide pour elle, parce qu'il voulait une chance de pouvoir être à nouveau un vrai père pour elle ... Il ne savait pas où il serait, s'il ne se raccrochait pas à cela, mais probablement pas ici. « Et parce que je sais aussi que même avec toute la volonté du monde je pourrais probablement jamais te donner tout ce que tu espères à mon sujet, et tout ce que tu mérites, surtout. » Parce que ce n'était ni cet amour que Naveen ou Enola côtoyaient dans leurs métiers respectifs, ni un amour charnel, physique, qu'il ressentait pour Naveen. Et si le mot lui faisait peur Lawrence savait qu'il pourrait, au fil du temps, aimer Naveen ... l'aimer, mais pas en tomber amoureux. Parce que ce n'était de toute façon pas quelque chose dont Lawrence se sentait capable. Il pouvait désirer sans aimer, il pouvait aimer sans désirer, mais il ne savait pas faire les deux à la fois et c'était ce qui sans doute avait toujours biaisé ses relations avec les femmes. « Je voudrais pas que tu finisse par être malheureux ou que tu réalise trop tard que tu aurais pu trouver ailleurs quelqu'un qui puisse te donner à la fois le peu que j'ai à t'offrir mais aussi tout ce que je peux pas te donner. » Il avait froid, tout à coup. Comme si de se délester de toutes ces choses qu'il venait de dire l'avait mis à nu, et quelque part c'était exactement ça.
Naveen

Naveen
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CITATION : IL VAUT MIEUX METTRE SON COEUR DANS LA PRIERE SANS TROUVER DE PAROLES, QUE TROUVER DES MOTS SANS Y METTRE SON COEUR ─ MK GANDHI.
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LOVER'S LIFE
CAGNOTTE: 142 112,50 €
RELATIONS:
PARTENAIRE: (CODY) LAWRENCE.
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MessageSujet: Re: don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50   don't you know your pain is mine ? ~ 18/01 | 04h50 EmptySam 23 Jan 2016 - 9:33

C'était une sonnerie qui l'avait tiré de son sommeil, et pas le corps de son partenaire en s'étirant ou en bougeant sous les draps. C'était une montre, et non Lawrence. Sa réponse revenait à dire le contraire, pourtant, il le savait. Mais l'américain ne s'étonnerait probablement pas du fait qu'il laisse passer une occasion de le blâmer, lui qui n'en avait aucune intention, et encore moins cette semaine, tandis qu'il savait que Lawrence se reprochait bien assez de choses comme ça. Et s'il était particulièrement tôt – pour l'indien, du moins – il ne l'était cependant pas pour Lawrence, qui avait l'habitude de commencer ses journées de si bonne heure. Et aujourd'hui, Naveen avait précisément l'intention de s'adapter à ce rythme qu'il ne pourrait certes pas supporter tous les jours, mais qui une fois de temps à autres ne le tuerait pas, surtout s'il lui permettait de passer un peu de temps en compagnie de l'américain, avant qu'il ne quitte le lit pour débuter un rituel qu'il savait être long. A la remarque de ce cernier, ses lèvres laissèrent échapper un rire surpris. Il était plutôt rare que Lawrence use délibérément d'humour avec lui, ce qui était un tort étant donné que son ironie était adorable. « Tiré, c'est bien le mot, parce que je ne me serais peut être pas montré très coopératif. » Il répondit alors, sur le même ton, tandis qu'il lui vint à l'esprit l'image de cette scène improbable : Lawrence le tirant par les chevilles, lui disparaissant d'abord sous les couvertures avant d'être éjecté du lit et d'effectuer un atterrissage mouvementé … Non, vraiment, il ne se serait pas laissé faire. Lawrence lui confirma qu'il plaisantait, et son ton se fit plus chaleureux. « Je sais, ne t'inquiète pas. Il m'en faudrait de toute façon un petit peu plus pour regretter mon ancien lit. » Un lit où il avait plaisir à dormir quand Cody était encore là, mais où il n'avait pas l'intention de retourner maintenant qu'il y avait Lawrence, ce nouveau lit auquel il ne mettrait sans doute pas bien longtemps à s'habituer, et tout ce qui entourait finalement leur partenariat. Car c'était un lit en soi, mais dormir auprès de son partenaire, qui plus est quand il s'agissait de quelqu'un d'aussi particulier à ses yeux, c'était hautement symbolique pour l'indien. Il prenait à cœur l'idée que son destin soit lié à quelqu'un, et pour le coup il avait comme le sentiment qu'avec Lawrence, c'était doublement le cas. « Merci. » Ses lèvres soufflèrent par la suite, lorsque l'américain accepta officiellement de rester un peu plus longtemps dans le lit. Peut être pas totalement de son plein gré, parce qu'il ne lui serait sûrement pas venu à l'idée de rester sans l'intervention de Naveen, mais c'était toujours une victoire sur le temps. Une victoire qu'il devait visiblement au ton qu'il avait utilisé, ce qui le fit rire de plus belle. « Et encore, dans cette pénombre tu ne vois pas bien mes yeux, sinon le regard que je t'aurais lancé aurait fini de te convaincre. » Et sans doute Lawrence n'aurait-il aucun mal à imaginer un Naveen au regard larmoyant, qui chercherait à l’apitoyer un tout petit peu pour se montrer plus convaincant. Il n'était pas comédien dans l'âme, mais de temps en temps, il avait assez d'auto-dérision pour improviser ce genre de petits numéros. Ça avait fonctionné, fut un temps, sur ses frères. Il faut dire qu'ils l'avaient souvent mis à l'écart et qu'il n'avait trouvé que ça pour se rapprocher d'eux. Par la suite, il eut la confirmation d'une réflexion qu'il se faisait depuis des semaines : Lawrence se souciait de son état autant qu'il se souciait de celui de Lawrence. L'américain avait donc raison de dire que c'était une chose qu'ils avaient en commun, d'interroger l'autre dans l'espoir qu'il confierait ce qu'il avait sur le cœur. « Elle n'a rien de mauvaise, cette habitude. » Non, pas à ses yeux, car sinon ça voudrait dire qu'il n'était pas supposé s'en faire pour lui, or à l'inverse, il ne se pardonnerait pas de ne pas se faire du souci lorsque son regard croisait le sien et qu'il pouvait y lire quelque chose d'anormal. « Je pense qu'il faudra s'inquiéter si un jour ça ne nous fait plus rien de voir que l'autre n'est pas dans son assiette. » Il reprit d'un ton un peu plus amusé, car en soi ce serait dramatique, mais pas particulièrement réaliste. De son coté, du moins. Ce qui tracassait Lawrence, c'était alors la révélation du secret de Colin, ou ce qui l'entourait du moins, et bien sûr il s'en était douté, c'était même précisément pour ça qu'il avait cherché à savoir s'il allait mieux. Il semblerait que non, car son partenaire culpabilisait d'avoir privé Colin de son argent, d'une cagnotte bien remplie et dont il aurait eu plus besoin que lui. Oui, c'était des raisons valables pour s'en vouloir, pour autant Lawrence était une fois encore un peu trop dur avec lui-même. Car à ses yeux, il ne fallait pas que son partenaire se tienne rigueur d'autant de choses, et certainement pas du fait d'avoir voulu jouer, et simplement vérifier une intuition. Lawrence, pourtant, peinait à être fier d'un exploit qui lui conférait un mérite indéniable, et les reproches qu'il se faisait dépassaient même le cadre de cette révélation. C'était son rapport à l'argent qu'il remettait en question, et toutes sortes de choses qui valurent à l'indien d'avoir un pincement au cœur. « Lawrence, tu l'as dit toi-même, tu n'as pas pensé à sa cagnotte. » Il souffla alors avec toute la bienveillance que lui inspirait son envie de le rassurer, bien qu'il ait conscience que tous les efforts dont il pourrait faire preuve n'apaiseraient sans doute qu'une partie de ses tourments. « Tu n'y as pas pensé, c'est bien la preuve que tu ne partais pas avec l'idée de dérober cet argent. Et quel que soit ce qui ait pu te motiver de façon inconsciente, je ne crois pas que tu doives t'en tenir rigueur. » Parce que ce qu'il devait retenir, c'est qu'il n'avait pas consciemment cherché à dépouiller Colin. Qu'il n'avait pas buzzé pour cette raison là, mais bien parce qu'il espérait en savoir davantage sur son compte. « Si ton rapport à l'argent était encore aussi faussé que tu sembles le penser, je ne crois pas que tu culpabiliserais de cette façon. » Car c'était à cause de la vie qu'il avait pu mener par le passé, visiblement, qu'il se reprochait autant de choses. Une vie dont l'indien ignorait encore presque tout, mais il se consolait en se disant qu'il apprendrait des pans de son existence avec le temps. « J'aimerais qu'un jour tu sois en paix avec ton ancienne vie, que tu ne portes plus de jugements sur ce que tu as pu être ou faire à une époque. » Des choses qui n'avaient plus rien à voir avec ce qu'il était aujourd'hui, il en était certain. Car oui, il aurait toujours des moyens supérieurs à ceux de beaucoup de monde, mais s'il culpabilisait aujourd'hui, ça prouvait bien qu'il changeait. « Je ferai tout ce que je peux pour que tu apprennes à aimer la personne que tu es aujourd'hui. » Il souffla ces quelques mots avec la plus profonde sincérité, sans avoir la prétention de penser que ce serait facile, ou rapide, ou même que Lawrence lui faciliterait particulièrement la tâche. Mais c'était une chose qui lui tenait infiniment à cœur, de l'inciter à se pardonner ses erreurs passées, et à se projeter dans des choses beaucoup plus belles. Pour ça, il lui faudrait apprendre à s'aimer, à porter sur sa personne un regard différent. Et puis, lorsque ce fut à son tour de confier ce qu'il avait sur le cœur, l'indien se sentit idiot. Idiot, parce que ses questionnements faussement existentiels, éveillés par un award auquel il avait choisi d'accorder un peu trop d'importance, paraissaient bien dérisoires face à la culpabilité de Lawrence. Il osa pourtant confier ce qui tourmentait son esprit, parce qu'il devait bien ça à Lawrence, et parce qu'une partie de lui savait qu'il serait rassuré, quoi qu'il lui dirait. Au départ, pourtant, c'est un sourire un peu triste qui avait gagné ses lèvres quand son partenaire avait laissé entendre qu'un avis n'impliquait pas forcément une vérité. Parce qu'il n'oubliait pas que Lawrence et lui, eux aussi, avaient été associés par le biais de cet award. « Je le sais, oui. » Il souffla alors, d'une voix empreinte de mélancolie, avant de se rappeler une conversation qui s'était tenue entre Khadija et Lawrence, quelques semaines plus tôt. Une conversation diffusée par le biais du On a vu, et qui avait attiré son attention pour certaines raisons. Khadija était câline avec lui mais ne l'avait pas été avec Lawrence, et dans le fond il était décidément idiot de s'en étonner, puisqu'il savait pourquoi. C'est simplement qu'il s'était laissé influencer par le fait que les propos que Lawrence tenait sur sa vie, et plus particulièrement sur sa fille, le touchaient toujours d'une façon particulière. « Elle a raison. » Il souffla en tout cas, assez sûr de lui, après que Lawrence lui ait expliqué ce que pensait Khadija au départ, et ce qu'il avait tâché de lui faire comprendre, en faisant ces révélations. Parce qu'à présent il comprenait mieux, beaucoup de choses étaient plus claires. « Je veux dire … bien sûr, la violence dont on peut faire preuve finit toujours par nous être reprochée, mais dans ton cas il y a des circonstances atténuantes qui d'après moi auraient du être prises en compte. » Ce n'était peut être pas l'avis d'un juge, et sans doute était-il bien moins qualifié – et objectif – pour en débattre, mais lui peinait à comprendre comment on avait bien pu lui donner tort, quand bien même il avait répondu par la violence alors que lui-même n'était pas forcément partisan de ce genre de choses. « Et aujourd'hui, ta fille, tu devrais pouvoir la voir aussi souvent que tu le veux. » Et c'était un crève-cœur d'imaginer Lawrence sans Rosie, Rosie sans Lawrence, l'un sans l'autre alors qu'il se surprenait souvent à imaginer la fillette dans les bras de l'américain, rire avec lui et faire ressortir ce petit quelque chose qui était certainement enfoui au fond de Lawrence et qui ne devait apparaître qu'en présence de sa fille. « Il y a certains pères qui ne se seraient pas nécessairement battus pour passer une journée de plus avec leur enfant. » Là encore, il était plutôt certain de ce qu'il avançait. Son père à lui s'était désintéressé de la plupart de ses enfants des années auparavant, et trouvait le moyen de leur tenir rigueur d'à peu près tout, y compris de son licenciement. Est-ce que son père, aujourd'hui ou bien vingt ans plus tôt, aurait levé la main sur quelqu'un pour rester un jour de plus auprès de lui ? Rien n'était moins sûr. « Je ne pense pas que Khadija ait changé d'avis. » Il reprit finalement, d'un ton plus enthousiaste, parce qu'il connaissait à Khadija un petit coté têtu, qui d'ailleurs était l'une des choses qu'il adorait chez elle. Lui enlever une idée de la tête, ce n'était pas chose simple, et sans doute était-elle d'autant plus convaincue de ce qu'elle avait avancé au départ depuis qu'elle avait entendu tous ces détails. Ils étaient elle et lui comme les deux doigts d'une même main, ça n'était pas pour rien. L'autre raison pour laquelle il était un peu tracassé depuis hier soir, c'est qu'il avait noté la fébrilité de Lawrence après que son interview ait été diffusée, et qu'il avait craint il est vrai d'avoir dit une bêtise. Son partenaire, qui venait de se redresser de façon à s’asseoir, semblait pourtant affirmer le contraire. L'indien, lui, écouta attentivement les quelques mots qui vinrent briser le court silence qui s'était emparé de la chambre, avant d'esquisser un sourire attendri. Il est vrai qu'il avait une facilité à exprimer ce qu'il ressentait que l'américain, lui, n'avait pas. Ce qui n'était pas vrai, toutefois, c'est qu'il ait pu lui tenir rigueur du fait que Lawrence ait été un peu pris de court par ses révélations, l'autre soir. « Non, je … je sais combien nous sommes différents à ce niveau-là, et combien ce que j'ai pu te confier l'autre soir a du se révéler déstabilisant. J'ai été sincère et je ne le regrette pas, mais je savais qu'il te faudrait un peu de temps pour repenser à tout ça. » Peut être n'aurait-il pas évoqué le sujet de lui-même si l'indien ne l'avait pas fait, ça il ne le saurait jamais, et de toute façon il eut bientôt d'autres choses auxquelles penser. Car Lawrence reprit la parole et évoqua ce même nom auquel il avait déjà fait allusion la semaine passée, celui de Josh, ce qui valut à son cœur de se serrer, au plus profond de sa poitrine. Parce qu'il avait compris, pour Josh. Et que l'idée que Lawrence ait pu vivre un deuil de plus lui était insupportable. Et parce que ce deuil-là lui avait fait un mal irréversible, il le savait. Il n'y avait qu'à entendre la façon dont il en parlait, cette émotion qui transparaissait dans sa voix. Fébrile, l'indien se redressa à son tour, laissant toutefois l'américain poursuivre, tandis qu'il revint sur l'idée de lui accorder une importance grandissante, une fois dehors. Et le fait que ça l'angoisse, surtout. Tentant de discerner ses traits, il resta toujours muet, mais peut être plus pour longtemps. Car les prochains mots soufflés par Lawrence le privèrent de son oxygène pendant une demi-seconde. Incapable de formuler quoi que ce soit, mais surtout désireux d'éviter de le couper maintenant qu'il parvenait à se livrer, il le laissa à nouveau continuer pour finalement esquisser un sourire tendre, mais qui n'effaçait pas la tristesse qu'avait fait naître en lui ses précédents propos. Ainsi, doucement, il se décala de façon à se rapprocher de lui, leurs deux corps assis l'un à coté de l'autre, tandis qu'il déposa bientôt son menton sur l'épaule de l'américain, et laissa sa main trouver la sienne, sans aucune envie de la lâcher cette fois. « Lawrence. » Il souffla, les lèvres un peu tremblantes à l'idée qu'un cœur comme le sien puisse souffrir d'une peine encore bien présente, mais surtout craindre d'en vivre une seconde. « Tu ne me perdras pas. » Ce n'était pas quelque chose qu'il disait uniquement pour le rassurer, c'était une certitude. « J'ai beau ignorer beaucoup de choses quant à ce qui adviendra de moi à mon retour en Inde, ignorer notamment quel regard porteront mes proches sur mon aventure, et si je choisirai ou non de tout leur raconter … » Pour les protéger, pour éviter de les inquiéter aussi, et idéalement leur épargner un choc des cultures qui à certains niveaux pourrait littéralement les effrayer. « Il y a une chose que je sais, c'est que je serai fier de leur parler de cet homme formidable qui m'a touché en plein cœur. Et que rien de ce qu'ils pourront me dire ne changera quoi que ce soit à l'importance que tu as à mes yeux. » Ainsi, non, il ne le perdrait pas. Il ne disparaîtrait pas de sa vie, à moins que le destin ait un sens de l'humour qui lui échappe, et même dans ces cas-là il reviendrait auprès de Lawrence. C'était l'évidence même. « Je pense qu'ils auront peur pour moi, peur pour leur réputation aussi … mais ils se feront une raison, lorsqu'ils verront combien parler de toi me rend heureux, et avec quelle impatience j'attendrai de te retrouver. » Parce qu'il reviendrait en Inde pour plusieurs raisons, mais que sa vie, ou le plus gros de sa vie du moins, c'est auprès de Lawrence qu'il espérait le passer. A ce sujet-là aussi, il n'avait plus le moindre doute. « Je ne me détournerai jamais de toi, et je ne te quitterai pas non plus de mon plein gré. » Quoi qu'il se passe, quelle que soit la suite, jamais il ne prendrait la décision de s'éloigner de lui. Lawrence était une partie de lui-même aujourd'hui, son nom était gravé au plus profond de lui. « Peut être qu'un jour tu voudras souffler, que me voir ne te fera plus plaisir … mais même si ce jour arrive, j'ai bien peur que tu ais un petit peu de mal à te débarrasser de moi. » Cette fois, son ton était peut être un peu plus léger, pour autant il restait empreint de sérieux. Il savait que si l'un d'eux devait se lasser de l'autre, ce serait certainement Lawrence qui voudrait mettre un peu de distance entre eux. Et même s'il pourrait le comprendre, il était peu probable qu'il l'accepte sans se battre. Non pas contre lui, mais pour eux. « Quant au reste. » Il ajouta bientôt, tandis que la main qui ne tenait pas la sienne vint rejoindre son visage, et que d'un geste doux il l'incita à le tourner vers le sien, discernant beaucoup mieux ses traits à présent. « Quel que soit ce qui finira peut être par naître au fond de ton cœur, quels que soient les effets du temps sur notre relation … ce que tu me donneras sera de toute façon incroyablement précieux pour moi, et j'apprendrai à m'en contenter. » Il apprendrait, parce qu'il ne pouvait pas mentir à Lawrence, comme il ne pouvait pas se mentir à lui-même. S'il devait passer des années à ses cotés sans que naisse ce qu'il espérait, il en souffrirait forcément. « Peut être que ce ne sera pas facile tous les jours, peut être que parfois être auprès de toi me fera plus de mal que de bien, mais … je savais quels étaient les risques lorsque je t'ai laissé entrer dans mon cœur, ces risques je les ai acceptés lorsque je me suis confié, l'autre soir. » Il avait ouvert son cœur tout en sachant que peut être ses sentiments ne seraient jamais partagés. Il en avait forcément tenu compte, mais ça ne l'avait pas dissuadé d'être sincère. « Je ne serai pas malheureux si je suis auprès de toi. » Malheureux au point de vouloir partir, non, il ne le serait pas. Malheureux au point d'avoir besoin de s'isoler, parfois, pour consoler un cœur qui peut être serait meurtri … Oui, sans doute. « Et si ça n'est pas toi qui me donne ce que j'espère recevoir un jour, alors personne ne le fera. » Il n'était pas fataliste, pas autant qu'on pourrait le croire du moins. Il ne se plaignait pas, parce qu'il savait qu'une âme comme lui n'intéresserait personne, à part l'être qui lui était certainement destiné. Et ce qu'il voulait, de toute façon, c'était que ce seul être l'aime. « Tu sais que je crois au destin, et à toutes sortes de choses qui sans doute te paraissent illusoires. Eh bien, je crois que mon destin est d'être à tes cotés, et je vivrai auprès de toi ce que je suis supposé vivre. Ce qu'on est supposés vivre, ensemble. » Une romance, peut être, c'était évidemment l'optique la plus réjouissante. Mais si c'était autre chose, si ça n'était pas un amour réciproque, il l'accepterait malgré tout. Avec peine, mais sans lui en vouloir. « Mais je crois que ça ne m'empêchera pas d'espérer, secrètement, que notre fin sera heureuse, et aussi belle que celle d'un joli livre. » Celles des livres qu'il avait lus, étant plus jeune. Des fins qui souvent l'avaient fait pleurer, de joie – parce qu'il se réjouissait toujours pour les autres, y compris lorsqu'il n'était question que de personnages fictifs – mais aussi avec l'espoir de vivre ce genre de fins un jour. « Moi non plus, tu vois, je n'apprends pas de mes erreurs. » Son regard, plus triste soudain, croisa celui de Lawrence. Il savait, maintenant, combien l'espoir était une chose à laquelle il s'était accroché. Tout comme il devait savoir, ou du moins imaginer, ce que cet espoir avait ravagé dans son cœur. Espérer, c'était la dernière chose qu'il devrait probablement faire, parce qu'il en avait souffert une fois et qu'il serait fou de se l'infliger à nouveau. Mais il serait inévitablement habité de cet espoir chaque fois qu'il serait près de Lawrence, qu'il recevrait un sourire, un regard, un mot gentil de sa part. Et peut être que cet espoir, un jour, finirait par payer.

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