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 how many prayers, lead to a blessing (mardi, 21h20)

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César

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MessageSujet: Re: how many prayers, lead to a blessing (mardi, 21h20)   how many prayers, lead to a blessing (mardi, 21h20) - Page 2 EmptyMer 7 Nov 2018 - 16:52

Si César avait fini par se laisser convaincre d'accepter l'aide de sa camarade, c'était aussi parce qu'une partie de lui devait reconnaître qu'il n'était pas toujours en position de refuser une main tendue alors qu'il se risquait pour la première fois à changer complètement d'environnement et à bouleverser tous ses repères, sans l'aide d'aucun de ses proches. Et puis, même si les coups de mains existaient dans la vie de tous les jours et qu'il était possible de rencontrer la bienveillance à certains coins de rue, ici cette douceur et cette humanité perceptibles chez sa camarade le faisaient probablement se sentir un peu moins dérouté face à ce qui l'attendait. Il évoqua son envie de découvrir la salle de sport, et sa remarque dessina une esquisse plus amusée sur ses lèvres. « Vraiment ? Tu sais, parfois on pense être allergique à quelque chose parce que notre corps nous le laisse penser, mais il suffit d'insister un peu et on se rend compte que c'était juste passager. » Pas sûr que ce soit aussi valable pour le désamour que certaines personnes éprouvaient à l'égard du sport, mais ça ne coûtait rien d'essayer de lui donner envie de réessayer à l'occasion. « Et puis si tu fais pas de sport du tout, t'auras jamais aucune chance de me voir galérer sur un tapis de course... » Il reprit l'air de rien, comme si c'était l'argument imparable qui allait la faire changer d'avis et la convaincre de se pointer à la salle dès le lendemain matin. La vérité, c'est que César aimait bien se trouver des points communs avec les autres, ça l'aidait à oublier qu'en définitive il restait différent, rangé malgré lui dans des cases successives à mesure qu'il avançait. Qu'elle n'aime pas le sport, ça n'avait aucune importance. Et il ne voulait pas qu'elle se flagelle à propos de son chien et du fait qu'il ait sûrement l'air un peu abattu quand il en parlait. Parce que tout était une question d'habitude, il était bien placé pour le savoir, et s'il était capable d'envisager de passer plusieurs semaines loin de ses proches, il devrait aussi pouvoir se passer de Dougie quelques temps. Anouchka aussi allait probablement regretter le temps passé loin de sa famille, et dans son cas il semblerait que ce soit surtout son frère Petro qui allait lui manquer. « Vous êtes très proches tous les deux ? » Il demanda, parce que c'est ce qu'il déduisait de sa précision. « En vérité, j'ai deux sœurs. Eva qui est la plus âgée et Maribel qui est la plus jeune de nous trois. On est aussi très fusionnels. » Ses sœurs avaient toujours été là pour lui et il avait toujours été là pour ses sœurs. Quand il avait perdu la vue, elles s'étaient toutes les deux pliées en quatre pour qu'il vive la situation le mieux possible et ne reste jamais trop longtemps tout seul à ressasser. Sa sœur aînée avait justement remarqué un certain nombre de détails chez Anouchka pendant les castings, mais la candidate semblait trouver exagéré qu'on ait pu la trouver jolie et il finit par comprendre pourquoi. « Je sais pas vraiment ce qu'on considère comme ordinaire chez une femme en 2018 parce que y'a dix ans c'était sûrement un peu autre chose, mais j'ai l'intuition qu'il n'y a rien de commun chez toi. Ne me demande pas pourquoi, mais je le sens. » Il lui assura doucement. Tout simplement parce qu'il avait entendu sa sœur lui parler d'Anouchka et qu'il savait qu'elle n'avait pas du attirer son attention sans raison, qu'il devait se dégager d'elle quelque chose de particulier, dont elle n'avait peut être pas conscience. Ce n'était pas qu'une question de couleur de cheveux, même si la rousseur était une originalité et un détail assez troublant qui pouvait l'aider à se faire une idée un peu plus précise d'un visage. « Oui, je crois qu'on peut dire ça. » Il confessa dans un plus fin sourire lorsqu'elle l'interrogea, sans savoir quelle tête il pouvait bien avoir en lui disant ça ni ce que ça pouvait représenter parce qu'après tout il y avait probablement un certain nombre d'hommes dans le même cas. Mais lui se souvenait des chevelures rousses des filles de New York comme de choses que ses yeux avaient aimé regarder, précisément parce que l'originalité chez les autres avait toujours attiré son regard. « Quand j'étais plus jeune, je leur trouvais un coté mystique et sensuel qui m'intimidait un peu. » Il réprima un rire, conscient que ça devait être un peu étrange à entendre pour elle, qui probablement était la première à se demander pourquoi la couleur de ses cheveux pouvait autant attirer l'attention. Anouchka lui confia avoir elle aussi une imagination débordante, et la question qu'elle lui posa dessina un sourire à la fois paisible et ému sur ses lèvres. Il s'attendait à ce qu'on la lui pose et il était prêt comme à chaque fois qu'il savait que ça risquait d'arriver. « Beaucoup de gens disent que c'est bien pire que d'être né sans avoir jamais rien vu, et c'est vrai que c'est difficile d'avancer en sachant ce qu'on a perdu. Mais je me sens aussi chanceux d'avoir pu voir le monde pendant dix-neuf ans et d'avoir aujourd'hui des tas d'images et de souvenirs à revisiter. De savoir à quoi ressemble le ciel, la mer ou les visages de mes sœurs, même s'ils ont du changer. Je crois qu'avoir déjà vu est à la fois la pire et la meilleure chose qui soit dans ma situation. » Car sans aller jusqu'à dire que ça n'était pas difficile au quotidien d'apprendre à voir le monde autrement qu'avec ses yeux, il ne pouvait pas prétendre que son ancienne condition de voyant ne l'avait pas du tout aidé à surmonter les mois puis les années qui avaient suivi son accident. Ce fut par la suite à son tour de culpabiliser au moment où il osa une remarque sur l'accent de la jeune femme et comprit que c'était un sujet sensible qui semblait la gêner. Elle était d'accord pour qu'ils fassent comme s'il n'avait rien dit, et il hocha doucement la tête pour lui faire comprendre que ça lui allait. Quant à ce deal à l'enjeu très intéressant, il lui donnait envie de se mettre au russe malgré le fait qu'il soit conscient des difficultés. « J'ai l'impression que je pars avec un sérieux désavantage, je devrais peut être négocier pour remporter deux indices au lieu d'un sur ton secret si je gagne, non ? » Il suggéra d'un ton plus malicieux, songeant que sur un malentendu ça pourrait peut être passer et qu'elle se montrerait peut être aussi clémente sur ce coup qu'elle pouvait se montrer gentille avec lui depuis le début de leur échange. Et maintenant, il se demandait s'il était bien le premier aveugle qu'elle rencontrait ou côtoyait d'aussi près, et il semblerait que oui. « Oh pour rien, c'est simplement quelque chose que j'arrive parfois à sentir quand je rencontre quelqu'un, mais c'est pas du tout une mauvaise chose. Et puis, ici c'était sûrement le dernier endroit où t'imaginais faire ce genre de rencontre. » Et il le comprendrait, après tout lui non plus ne pensait pas se trouver ici plusieurs mois en arrière, simplement parce que les handicapés visuels – et pas seulement eux d'ailleurs – restaient très peu représentés à la télévision. « Contente de pouvoir m'ajouter à la liste de tes premières fois ? » Il émit un léger rire et lui aurait probablement adressé un clin d’œil complice si c'était encore un réflexe courant chez lui. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle pensait de cette rencontre et de son contexte un peu spécial, ni de ce qu'elle avait pu apercevoir de sa personnalité, et c'est pour ça qu'il chercha à savoir si le peu qu'elle avait pu voir de lui au cours des dernières minutes avait pu lui laisser un sentiment mitigé, ou au contraire positif. C'était plus difficile dans son cas de se faire une idée de l'opinion des autres, alors ça n'était jamais anodin pour lui de faire bonne impression. « Je suis content que ce soit ce que tu penses, et j'espère que t'auras jamais à changer d'avis sur moi parce que j'aime pas décevoir. » Il précisa dans un nouveau sourire. Alors il aimerait bien qu'elle soit confortée dans son opinion à force d'apprendre à le connaître, car pour l'instant c'était une impression assez rapide et il leur fallait se découvrir davantage pour bien se cerner. « Au fait, tu faisais quoi au moment où tu m'as vu entrer ? T'as dit que tu t'étais approchée pour m'aider, mais je t'ai peut être interrompu dans quelque chose. » Il était probable qu'elle soit venue lancer une lessive ou qu'elle ait patienté en attendant qu'elle se termine, mais les candidats avaient probablement toutes sortes de techniques pour faire passer le temps dans ces cas-là. Lui, il était un peu plus limité.
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MessageSujet: Re: how many prayers, lead to a blessing (mardi, 21h20)   how many prayers, lead to a blessing (mardi, 21h20) - Page 2 EmptyJeu 8 Nov 2018 - 10:49

Parler de sport faire rire Anouchka. Aussi loin que va sa mémoire, elle n’a jamais réellement fait de sport. Les seuls fois, elle avait été contrainte de le faire par exemple les cours de sport scolaire. Elle trouve César très mignon à vouloir lui assurer que parfois les allergies sont juste des passages. Mais le fait qu’elle ne trouve pas le sport horrible en soit. C’est juste que... « Je pense que tu as raison mais… Mais en fait je préfère lire que faire du sport ! » Qu’elle répond vivement. Avant de poser ses mains devant sa bouche pour pouffer de rire. Elle ne se moque pas de lui. Ca remarque est drôle. Elle hausse ses épaules. « Je suis certaine que tu ne galère pas à ce point… Mais je peux venir te regarder en faire sans même en faire moi-même ! Je trouve que c’est un bon compromis ! » Elle parle joyeusement dans un sourire amusé. Avant de le perdre quelques instants lorsque son chien vient sur le tapis. Par sa faute, mais elle se rendait compte d’une chose grâce à son camarade : les animaux de compagnies peuvent être bien plus que ça, dans son cas un membre à part entière de sa famille, un guide, un ami ? Ca lui fait penser que son frère lui manquera. Pas forcément l’entièreté de sa famille parce qu’elle a appris à vivre sans, mais son frère certainement. Petro. Elle sourit tendrement, quand bien même César ne peut pas le voir. « Il est venu avec moi en Angleterre. On a pas toujours vécu ensemble, mais on est très proche oui... » Qu’elle souffle dans un premier temps. Peut-être un peu jalouse de voir qu’ils sont soudés entre frères et sœurs. Attendrie surtout. « Mais sinon j’ai moi aussi deux sœurs, Katsiaryna et Vesela, et un autre frère Darko. C’est moi la plus jeune. » Le bébé en soit, quand on sait que son frère Petro a douze ans de plus qu’elle par exemple. D’ailleurs il n’avait de cesse de lui dire qu’elle était la plus jolie. Mais elle et comme elle le disait à César, se trouvait plutôt banale. Sans rien de bien assez spectaculaire pour en parler durant des heures. Mais il insiste son camarade. Il sens qu’elle n’a rien de commun chez elle. Du coup elle est un peu gênée. Rougie légèrement. Avant de lâcher un petit rire. « Pourtant je t’assure que je n’ai pas trois bras ! » Qu’elle lance sans réfléchir. Avant de lui demander s’il aimait les rousses. Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle avait la sensation que oui et il confirme. Ce qui la rend toute joyeuse. Allez savoir pourquoi. Elle rigole. « Je n’ai rien d’intimidant en tout cas ! J’espère ! Je n’aimerais pas ! » Oh non elle n’aimerait pas être ce genre de fille qui fait « peur » aux hommes. Anouchka ne peut s’empêcher de lui demander ce que ça faisait de perdre la vue. Elle se dit que finalement tout ne tient qu’à un fil. Que César lui-même n’aurait jamais pensé devenir aveugle lorsqu’il voyait très bien. Et que rien ne dit que la jeune femme pourrait être victime elle aussi d’un accident qui la priverait d’un sens. Sa réponse la touche vraiment. D’ailleurs elle qui a toujours quelque chose à dire ne sait pas quoi répondre. Elle comprend tellement son point de vue. Comment quelqu’un qui n’a jamais eu l’usage de ses yeux peut devenir ce qu’est la couleur verte par exemple. Ou à quoi ressemble un vélo ? Elle se demande surtout si avec le temps les images mentales qu’il a emmagasiné n’allaient pas disparaître ? S’il allait toujours se souvenir de la forme d’une rose. De la couleur d’une rivière. Elle ne dit rien. Elle aura bien le temps de lui poser ce genre de question. Alors passant à autre chose, elle lui avoue que de son côté leur petit challenge allait être difficile. Parler russe est très compliqué, mais il ne faut pas se mentir : pour une russophone, parler l’espagnol doit être tout aussi difficile. Ce sont tout de même deux langues qui n’ont rien à voir. Alors elle lâche un rire. « Oh non ! On a déjà conclu notre accord, plus possible de changer ! » Qu’elle dit en prenant doucement sa main histoire de ne pas le brusquer avant de la secouer vivement, mimant un une poignée de main d’accord justement. Sinon elle irait lui demander trois indices et lui quatre et puis au final ils se révéleraient l’un l’autre leurs secrets. Non, non, c’était inconcevable comme issue. Tout comme la question qu’il lui pose finalement. Une question qui l’étonne autant qu’elle la déroute. Il lui demande s’il est le premier aveugle qu’elle côtoie et elle ne peut mentir : effectivement elle n’avait même jamais parlé à un aveugle avant lui. « Et comment tu as senti ça ? » Elle demande, gênée pour le coup. Elle espérait ne pas avoir été désagréable ou trop infantilisant avec lui. Son commentaire suivant la fait rire à gorge déployée. « Oh oui ! On se souvient toujours de ses premières fois non ? » Qu’elle ajoute, se rendant compte de son trop grand enthousiasme. Elle colle sa main devant sa bouche d’hilarité. « Tu sais je ne sais pas comment tu pourrais me décevoir… On ne se connaît pas encore très bien et puis… Je n’aime pas juger… J’espère simplement t’avoir fait bonne impression moi aussi ! » Et être à la hauteur finalement, puisqu’elle avait la sensation d’être attendue au tournant. Finalement César lui demande ce qu’elle faisait au moment où il était entré. Elle rigole un peu. « Je venais de lancer ma lessive… J’étais en train de lire. Nous avons une banquette a disposition pour patienter... » Qu’elle répond, avant de rire un petit peu. « En fait non… Je m’étais carrément endormie sur mon livre ! »
César

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MessageSujet: Re: how many prayers, lead to a blessing (mardi, 21h20)   how many prayers, lead to a blessing (mardi, 21h20) - Page 2 EmptyVen 9 Nov 2018 - 5:20

Si le fait d'avoir perdu la vue n'avait pas coupé à César l'envie de faire du sport, il pouvait aussi comprendre que le fait d'avoir deux yeux en parfait état de fonctionnement ne donnait pas pour autant envie à Anouchka d'en pratiquer. Il n'était donc pas très sérieux quand il lui parlait d'allergies qui se révélaient finalement fausses, et sa précision lui valut même d'esquisser un sourire sincèrement intéressé. « Et qu'est-ce que t'aimes lire, en général ? Pour moi le choix est encore plutôt limité mais j'ai quelques livres imprimés en braille, et je préfère vraiment ça aux livres audio. » Il comprenait l'utilité de ce genre de choses pour les personnes qui avaient envie de plonger dans une histoire et étaient capables de le faire quand une voix enregistrée la leur racontait, mais pour lui c'était un peu plus compliqué, il aimait aller à son rythme et avoir quelqu'un qui lui parlait dans les oreilles lui coupait un peu envie d'aller au bout de l'histoire. C'était un sentiment personnel, il aimait juste le rapport intime qu'il pouvait y avoir entre un livre et son lecteur, et ça ne le dérangeait pas d'avoir beaucoup moins de choix et de mettre plus de temps à venir à bout d'un bouquin. « C'est vrai, mais dans ce cas essaie de t'annoncer au moment où t'entres dans la salle, j'aurai envie de paraître plus présentable si je sais qu'on m'observe. » Il émit un léger rire, espérant qu'il n'allait pas la convaincre de faire exactement l'inverse et de le surprendre en plein effort sans qu'il ait eu le temps de s'essuyer le front et de reprendre son souffle. Il n'était peut être pas tout à fait sérieux, mais il ne fallait pas croire qu'un aveugle n'en avait rien à faire d'être présentable ou non, au contraire c'était souvent une source de préoccupation importante et aucun déficient visuel ne voudrait avoir l'air ridicule devant qui que ce soit – en particulier une femme quand on était un homme hétérosexuel – et c'est en partie pour ça que César faisait attention à bien étiqueter ses vêtements et les produits qu'il utilisait, histoire de ne pas attirer l'attention sur des petits détails comme des fringues mal assorties ou des cheveux avec une concentration de gel trop importante. Il comprit en tout cas au moment d'évoquer Dougie et le sentiment de manque qu'il éprouvait à l'idée de l'avoir laissé derrière lui qu'Anouchka connaîtrait elle aussi le manque de ses proches, et surtout celui de son frère, de qui elle disait être proche. « Oh, vous vivez ensemble ? Ça doit être sympa d'avoir son frère près de soi au quotidien, ou... peut être pas totalement, en fait ? J'en sais rien, j'imagine que ça présente de bons comme de moins bons cotés. » Parce qu'il se rendait compte à mesure qu'il imaginait la situation que certaines fois, ça ne devait quand même pas être l'idéal de vivre avec son frère ou sa sœur. Notamment en terme d'intimité. « Vous êtes une grande fratrie, je trouve ça cool. Les autres sont restés en Biélorussie ? » C'est ce qu'il avait cru comprendre et il espérait ne pas mettre les deux pieds dans le plat en lu posant directement la question, parce que même si elle avait surtout évoqué son frère, elle devait quand même souffrir de ne pas être avec toute sa famille. Il comprit par la suite pourquoi Anouchka jugeait que sa sœur aînée ait pu exagérer légèrement à son sujet, parce qu'il semblerait qu'elle se juge commune. Et si sur le papier César n'était pas la personne la mieux placée pour lui assurer le contraire, il avait le sentiment qu'il n'y avait rien d'ordinaire chez elle, c'était une chose qu'il pouvait sentir malgré le fait qu'il n'ait que son intuition pour le guider. « Pas même des ailes d'ange et une auréole au dessus de la tête ? Ça pourrait expliquer bien des choses... » Il souffla dans un sourire amusé, forcé d'admettre qu'Anouchka était ce qui se rapprochait le plus d'un ange parmi les personnes qu'il avait pu rencontrer depuis son arrivée en Chine. Et le fait qu'elle soit apparemment rousse de naissance lui donnait un coté encore un peu plus mystique, même s'il n'avait plus l'âge – et les capacités, rappelons-le – de se laisser impressionner par ce genre de détails. « Je te rassure, je te trouve pas du tout intimidante. » Au contraire, elle était particulièrement accessible et savait mettre les autres à l'aise, lui en viendrait presque à oublier qu'il la connaissait encore à peine et que leur échange avait commencé par une collision qu'il continuait encore intérieurement de se reprocher. Il se confia par la suite sur le fait d'avoir perdu la vue, tentant d'exprimer avec ses mots des ressentis qu'il avait mis un certain temps à apprivoiser. Quand il s'était retrouvé aveugle, il était passé par toutes sortes de sentiments et ce n'est que quelques années plus tôt qu'il avait pleinement accepté son sort. La colère était toujours un peu là, le dépit et le sentiment d'impuissance aussi, mais il essayait aujourd'hui de se concentrer sur des choses plus positives. Il ne fut toutefois pas mécontent de changer de sujet, n'étant pas forcément à l'aise quand la discussion tournait surtout autour de lui. Cette histoire de deal l'amusait, parce qu'il n'aurait pas eu besoin de ça pour vouloir apprendre quelques mots de russe, mais il devait bien avouer que ça rendait le tout plus intéressant encore. Il tenta de négocier en prétextant qu'il risquait d'avoir du mal à braver la difficulté d'une telle langue, mais Anouchka ne l'entendit pas de cette oreille et il la sentit bientôt prendre sa main dans la sienne. « Tant pis, j'aurais essayé. » Il adopta un air faussement dépité, et lui serra la main avant de ricaner, parce qu'il le sentait quand même assez mal ce deal. Non pas qu'Anouchka aurait plus de facilités avec l'espagnol que lui avec le russe, mais il n'avait jamais été particulièrement chanceux. Il garda cette pensée pour lui, avant d'apprendre qu'il était effectivement le premier aveugle qu'Anouchka côtoyait d'aussi près, ce qui n'était pas une mauvaise chose parce que tout le monde n'avait pas forcément un proche ou un ami déficient visuel, son cas était loin d'être unique. « Je sens un peu d'inquiétude dans ta voix, mais rassure-toi t'as rien fait de mal. En fait, la plupart des personnes qui rencontrent un aveugle pour la première fois ont peur de mal s'y prendre, de dire des choses ou de poser des questions qui seront mal perçues. C'est un peu l'impression que j'ai eu avec toi, mais t'inquiète pas c'est naturel et j'ai apprécié que tu te montres aussi concernée. » Il s'était tout de suite senti à l'aise et il espérait qu'elle n'allait pas s'imaginer qu'elle avait été maladroite, parce que c'était pas le cas. Et elle pouvait se dire que c'était comme une première fois à ajouter à sa liste. « Tout à fait. D'ailleurs, moi j'ai le privilège d'en avoir connu encore plus que les autres, parce que y'a plein de choses que j'ai pu faire en tant que voyant et refaire pour la première fois en tant qu'aveugle. » Comme si finalement ça présentait aussi quelques avantages d'avoir perdu la vue. Pas sûr qu'on puisse vraiment appeler ça comme ça, mais de temps en temps ça faisait du bien d'en rire un peu. Lorsqu'Anouchka lui fit part de l'opinion qu'elle s'était faite à son sujet, il fut ravi de lui avoir vraisemblablement fait bonne impression et confia espérer ne pas la décevoir, parce que c'est une chose dont il avait un peu l'habitude à une époque de sa vie. Il sourit doucement à sa remarque, avant de souffler. « A vrai dire, je crois pas qu'on puisse faire de meilleure impression à quelqu'un. Si mon chien était là, je suis sûr qu'il me ferait sentir que je peux avoir confiance. » Et il le pensait, Anouchka n'en avait peut être pas pleinement conscience mais elle s'était montrée tellement agréable avec lui que ça lui avait pour un temps fait oublier tout ce que cette aventure représentait pour lui en terme de challenge et de difficultés. Et qu'il se trouvait dans un endroit qu'il ne connaissait pas, loin de chez lui et entouré d'inconnus. « T'étais fatiguée parce que ton partenaire ronfle pendant la nuit, ou bien t'es tombée dans une chambre où ils font la fête jusqu'à deux heures du matin ? » Il demanda dans un léger rire, quand elle lui confia finalement s'être endormie sur le livre qu'elle lisait pendant qu'elle attendait la fin de sa lessive, espérant pour elle que ce n'était pas le cas.

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