Lendemain difficile. Pénible. J’ai l’impression d’avoir la tête lourde. Pleine de pensé, d’inquiétude, sur moi et sur les autres qui m’entoure. À mon réveil, je fus frapper par une chose que oui j’avais prit conscience hier, mais qui me revenait à l’esprit. Baptiste n’était plus là. Une des personnes en qui j’avais le plus confiance ici, n’allait plus pouvoir être là à mes côtés lorsque j’en aurait besoin. Heureusement que Connor n’avait pas quitté, je n’osais même pas imaginé quelle aurait été ma réaction. Surement horrible. Ils auraient vu pour la première fois une Esther en colère, ce qui est très rare. Je sortis de la pièce secrète, essayant de tout oublier de la soirée d’hier, pour aller prendre une douche. Fraîchement habillée et le cheveux sécher, je passai par la cuisine pour me prendre un muffin pour le petit déjeuner et je vis que Connor se trouvait sur la terrasse. Nous nous étions donnez rendez-vous hier, à la suite du prime. Je sortit donc le rejoindre, me collant contre son dos tout en passant mes bras autour de ses épaules en signe de bonjour. Je plissai le nez alors que je sentis la cigarette qu’il était entrain de se griller. « La clope va te tuer et moi j’ai trop besoin de toi pour ça. Alors tu sais ce que tu as à faire... » murmurais-je à son oreille, comme si c’était des pseudo menaces. En fait, il pouvait fumer autant qu’il le voulait, je m’en foutais bien. « Si t’étais partit hier, je crois que j’aurais détruit le plateau de prime au complet. » dis-je en essayant de me montrer dure à cuire, alors que je n’allais pas vraiment dans la peau du personnage. Pourtant, j’étais un peu sérieuse. Je soupirai légèrement et j’allai déposer un léger baiser dans le creux de son cou.

J'ai mal au crâne c'est horrible. Ce n'était pas dû à l'une de ces migraines qui me pourrissait l'existence, mais plutôt à cause de la soirée et des mélanges que j'avais fait. On ne récolte que ce que l'on sème n'est-ce pas ? J'avais dormi dans un lit qui n'était pas le mien, d'ailleurs pas que ce soit ma chambre non plus. J'avais récupéré mon lit, mon vieux lit, celui que je partageais autrefois avec Rory. Non pas que l'idée de gratifier Siomha de mon haleine atroce ne me dérange outre-mesure, seulement, j'avais pas envie de la voir. Je m'étais réveillé vers dix heures environ. Si je n'avais pas rendez-vous avez Esther, j'pense que j'aurais traîné au lit, mais j'avais envie de voir la jeune femme. Je lui devais bien ça. J'avais pris une douche rapide en espérant que les nausées partiraient. Tu parles. Et puis, j'avais enfilé mon t-shirt des guns n' roses. Euh, à la réflexion, je n'ai pas de t-shirt des Guns moi. Il doit être à Franckie alors, j'crois que je l'ai déjà vu avec. Tant pis, il m'en voudra pas. Et puis un jeans, parce que je n'ai pas d'autres pantalons. Mes pompes, que je ne prends pas la peine de les lacer. L'incident avec Jackson m'a appris deux choses : que je tenais trop à mes chaussures pour leur infliger l'eau chloré de la piscine, et que n'importe quoi pouvait arriver par ici. J'avais avalé une aspirine et un café pour seul repas. Et j'ai foncé dehors, lunettes de soleil sur le nez, je devais être à ma troisième cigarette lorsque je sentis quelqu'un dans mon dos. Esther. Je souris face à sa remarque. « Si j'arrête de fumer, c'est toi qui va vouloir me tuer... On va oublier d'accord ? » Oui, j'pense que j'aurais de grands risques de devenir particulièrement exécrable. J'arrêterais un jour, mais pas avant mon départ de cette émission de fou. J'attrape l'une de ses mains, qui était toujours sur mon épaule tandis que l'autre était occupé par ma cigarette. « Tu te serais blessée, j'refuse que tu te fasses mal pour moi... » Ceci dit, ça me touchait beaucoup. Je me retourne lorsqu'elle dépose un baiser dans mon cou, d'ailleurs ça me fait frisonner, j'adore ces trucs là. Je me retrouve face à elle, ainsi, je l'encercle de mes bras, et dépose à mon tour un baiser au creux de sa joue. « Excuse moi pour hier, j'aurais dû être à tes côtés. Tu me pardonnes ? » Sauf qu'il y avait Sixtine et que c'était trop compliqué, et puis y'avait Syssoï avec Gabrielle et je me voyais mal les laisser en plan. Et puis. C'est con, mais je me sens coupable d'abandon pour le coup.

« Si j'arrête de fumer, c'est toi qui va vouloir me tuer... On va oublier d'accord ? » J’esquisse un sourire alors que j’hoche la tête en signe d’approbation déposant celle-ci sur son épaule alors que Connor me prend la main. C’est bien connu, les fumeurs ont besoin de leur dose de nicotine durant les moments de stresse et le jeu Fake Lover avait son lot de nervosité. Je le comprenais très bien donc. « Tu te serais blessée, j'refuse que tu te fasses mal pour moi... » Mais non, je ne me serais pas blessé, je suis pas si faible que ça, je suis capable de me montrer un peu violente tout de même. Il se retourne pour me faire face et à son tour me prendre dans ses bras. C’était toujours aussi réconfortant et j’avais et autant envie me retrouver dans ceux-ci. « Une petite coupure ça n’aurait rien été ! Je suis une femme forte ! » lui dis-je sans enthousiasme, offrant tout de même une petite grimace. « Excuse moi pour hier, j'aurais dû être à tes côtés. Tu me pardonnes ? » Je n’allais pas lui en vouloir pour un si petit détail. Oui, j’aurais aimé l’avoir à mes côtés, mais je ne devais pas me montrer égoïste non plus. Je me serrai un peu plus contre lui avant de plonger mon regard dans ce bleu si profond qu’était le siens. « Arrête, c’est pas grave. T’avais aussi besoin du support de ton équipe hier. Je ne t’en veux absolument pas. » dis-je en effleurant sa joue doucement du bout de mes doigts, me rendant compte à quel point Connor était une personne essentiel à moi à l’intérieur de ce château maintenant. « Je ne peux pas te demander de me surveiller à chaque fois que je ne vais pas bien... » ajoutais-je en forçant un petit sourire triste. Je lui avais demander beaucoup de son temps durant les derniers jours. Et pas pour des raisons joyeuses. Il ne devait pas aimer devoir toujours me réconforter, ça devait être chiant à la fin. Je remarquai qu’il semblait bien fatigué aussi, mais c’était surement du à autre chose. « T’as la gueule de bois ? » demandais-je en haussant les sourcils. Y’avait pas de doute maintenant que j’y pensais, il avait bien la gueule de quelqu’un qui avait beaucoup bu.

C'est marrant mais ces derniers temps, Esther et moi on a tendance à être collés l'un contre l'autre, tout le temps. C'est pas désagréable, c'est simplement assez bizarre. Encore un détail de ma personnalité que cette aventure aura modifié. D'ailleurs plus les jours passent, et plus on est proche, dans tous les sens du terme. Ce besoin constant d'être avec l'autre et à la fois apaisant et déroutant, surtout que l'étau se resserre et que les séparations sont dures. Je me dis que je devrais arrêter de m'attacher aux autres de cette manière sauf que ça m'est tout bonnement impossible. Et puis au fond c'est pas réellement ce que je souhaite. Je souris face à la remarque d'Esther, c'est une femme forte qui n'a pas peur des égratignures. « Certes, j'ai pas dit le contraire mais c'est mieux sans. » Je passe mon index sur son bout du nez, tout froid alors qu'elle fait la moue. J'en profite d'ailleurs pour terminer ma clope rapidement, expirant la fumée dans la direction opposé afin d'éviter de l'incommoder. « Je sais. T'étais plus bien entouré d'ailleurs, mais bon. » J'hausse les épaules, c'est vrai que Sixtine était là, il y avait Baptiste aussi, mais bon, je me sentais un peu mal. Bref, c'était fait quoi qu'il en soit, et elle ne m'en voulait pas, ça ne servait à rien de culpabiliser. « Je te surveille pas, je t'apporte mon soutien. Tu le fais bien toi. Et puis, si je le fais c'est parce que j'en ai envie. » Et voilà, na ! J'avais terminé ma cigarette que je jetais sans préavis sur le sol, l'écrasant à l'aide de mon pieds. Je ramasserai le mégot après y'a pas d'urgence. De cette façon, j'ai mes deux mains libres pour encercler la taille de la jeune femme. Sa question me fit sourire. Aussitôt, je fis la grimace. Oui, bon j'pense que les vapeurs d'alcools avaient disparues mais je préfère vérifier. Je me libère une main, et souffle sur cette dernière pour la sentir. Clope et café, pas géniale mais l'odeur de la tequila avait disparu c'était déjà ça. « Ca se voit tant que ça ? » Je souris. « Petite réunion improvisé dans la salle aux milles et une conneries. » J'hausse les épaules. Chouette petite soirée par ailleurs. « Et toi ça a été ? » J'ai croisé Cooper en allant pisser, alors j'sais pas s'il a finit par la rejoindre ou pas, il était super tard.

C’était plus fort que moi, ces temps-ci, pour me sentir bien, j’avais besoin de passer du temps avec Connor. Il avait vraiment cette façon de me réconforter, sans faire quelque chose de particulier. Je le sentais bien, c’était réciproque. C’est pourquoi la veille, j’aurais aimé être assis à ses côtés. Mais je venais de lui dire, je ne lui en voulais pour rien au monde. « Je sais. T'étais plus bien entouré d'ailleurs, mais bon. » Je souris légèrement, mais aussi tristement. J’étais contente d’avoir pu passer un peu de temps avec Baptiste avant qu’il ne s’en aille. Je ne pouvais toujours pas croire qu’il était partie. Et puis oui, j’avais eu Sixtine à mes côtés, elle avec qui je m’entendais de plus en plus avec elle. « Oui, un dernier moment avec Baptiste... même si je ne m’en doutais pas. » Bon, ce n’était pas comme si je n’allais pas le revoir en sortant. Nous habitions la même ville et nous nous étions surtout promis de nous revoir. « Je te surveille pas, je t'apporte mon soutien. Tu le fais bien toi. Et puis, si je le fais c'est parce que j'en ai envie. » Je souris un peu plus en l’entendant. Voilà, il me redonne le sourire. Ça me touche aussi qu’il me dise cela, parce que je n’en pense pas moins. Pour toute réponse, je dépose simplement un doux baiser sur sa joue. Puis, je lui demande s’il a une gueule de bois, bien que j’en sois pratiquement certaine. « Ca se voit tant que ça ? » J’hoche la tête pour toute réponse, étant sur le point de lui demander comment ça se faisait, mais il me devança. Une fête improvisée ? Et je n’avais pas été invité ? En même temps, je n’aurais pas vraiment eu la tête à faire la fête. Et puis, j’étais trop pressée de rejoindre la pièce secrète. « Et j’ai manqué ça... J’aurais bien aimé boire aussi. Ça m’aurait peut-être donné un meilleur moral. » dis-je, même si je le savais, je ne tolérais pas l’alcool et surtout pas lorsque j’étais triste. Cela me rendait dans un état pas croyable. Alors il avait été préférable que je ne fasse pas partie de ce plan de dernière minute. « Et toi ça a été ? » Je le regardai un moment avant de baisser les yeux, cherchant la réponse adéquate. « Je sais pas trop... Il est arrivé. Très tard et il avait un peu bu aussi. » commençais-je en me souvenant de la nuit d’hier. « Je sais tellement plus quoi pensé de tout ça. » dis-je en soupirant. « J’aurais du garder ma première idée et donner ton nom pour aller dans cette chambre. » lâchais-je finalement relevant les yeux vers lui. Cela aurait surement été un meilleur choix. Beaucoup moins compliqué.

Je dépose un baiser sur son front, légèrement protecteur lorsqu'elle parle de Baptiste et du dernier moment qu'elle a passé avec lui. C'est vrai qu'il manquait à beaucoup de monde ici, et personne ne se doutait qu'il allait partir de cette manière de toute évidence. « Les départs vont être de plus en plus dur. Mais vous allez vous revoir j'imagine. » D'ailleurs en parlant de cela, on en avait pas parlé elle et moi, mais ça me semblait plutôt évident que je n'allais pas lâcher ce petit bout de femme dès la fin de l'émission. C'était impensable. « D'ailleurs à ce sujet fais moi penser de te filer mes coordonnées. » Ce serait trop bête d'oublier. Bon j'pense que y'aurait toujours moyen de se retrouver, mais bon si nos sorties ne coïncidaient pas. Je remue la tête légèrement préférant occulter cette pensée, non seulement j'suis pas en état, mais c'est pas le moment de penser à la sortie de l'une ou de l'autre. Ça arrivera bien assez tôt à mon humble avis, beaucoup trop tôt. Enfin tout ce que j'espère c'est que ce ne sera pas dimanche. Non, les gens sont pas stupides, ils ne vont pas la nominer, et encore moins la faire sortir. Stop. C'est vraiment pas le moment. En plus ma gueule de bois est arrivée sur le tapis. Ça me fait sourire, c'est vrai que ça aurait été cool qu'elle passe un moment avec nous, pour lu changer les idées, mais le téléphone en avait décidé autrement. « On a vraiment beaucoup bu, j'sais pas si c'était une si bonne idée que ça. Tu m'as dit que tu devais arrêter en plus. » J'ai toujours le sourire, j'suis pas entrain de me prendre pour son père, mais sa tolérance n'était pas des plus élevé, et lorsqu'on voit la tête de Ruben après ça, elle a bien eut raison d'éviter ça. Je sens bien le malaise lorsque j'aborde le sujet Cooper, mais j'peux pas m'en empêcher. Elle me dit qu'il a bu, oui j'ai vu ça, c'est pour ça que ça m'inquiète. « Il était pas avec nous en tout cas. » J'suis sûr qu'elle le sait mais bon. « Il a pas été violent j'espère ! » J'parle d'une violent davantage psychologique, je le vois mal lui taper dessus. Non pas possible. « J'sais parfaitement ce qu'on aurait pu y faire. » Regard lubrique, sourire charmeur, et puis je reprends mon sérieux. « J'pense que tu as simplement suivit ton coeur, c'est... Normal je crois. J'espère simplement que ça ne t'as plus dévasté que tu ne l'étais déjà. » Je la serre un peu plus contre moi, et dépose un nouveau baiser, sur sa tempe.

« Les départs vont être de plus en plus dur. Mais vous allez vous revoir j'imagine. » C’était vrai, il avait raison. Je redoutais les prochaines semaines à venir, qui ne seront pas plus facile à vivre. « Oui, on a déjà prévu de se revoir ! » dis-je automatiquement, me demandant si cela allait arriver plus vite que je ne l’espérait. Il y avait des chances que se soit moi qui sorte dimanche, je ne me fermais pas les yeux sur cette option, même si j’aimais mieux ne pas y penser. « D'ailleurs à ce sujet fais moi penser de te filer mes coordonnées. » Je souris légèrement tout en ne le lâchant pas du regard. « Qu’est-ce qui te dis que j’aurai envie de te voir en sortant d’ici ? » demandais-je, pas du tout crédible encore une fois. Si cela avait été question il y a quelques semaines, peut-être que j’aurais pensé autrement. Mais à aujourd’hui, à ce moment même, il n’était pas concevable que l’ont ne se revoit plus après notre sortie. Le seul problème étant que nous n’habitions pas la même ville, ni le même pays. J’aimais mieux ne même pas y penser, cela allait me faire angoisser. Je caressai doucement sa joue, confirmant simplement le fait que je voudrais le revoir à la fin de l’émission. Je n’avais même pas de doute là dessus. Il me parla par la suite de la soirée d’hier et je me dis que j’avais bien fait de ne pas y aller, j’aurais dit des conneries, c’était presque sur. « Oui, j’ai dit que j’arrêtais... mais c’est beaucoup plus difficile à faire qu’à dire. » On croirait entendre une alcoolique. Je n’étais pas si pire que ça tout de même. Puis le sujet plus douloureux se fit aborder, Connor me confirmant que Cooper n’avait pas passé la soirée avec eux. « Il devait être avec Evey... » fis-je simplement remarqué, essayant de me montrer indifférente bien que cela n’était pas le cas. « Il a pas été violent j'espère ! » Je soupirai légèrement, en repensant à la veille. « Non. C’est plutôt moi qui a été violente... Je l’ai même frappé plusieurs fois. » dis-je en fronçant le nez, pas super fière. En même temps, j’étais presque certaine que je ne lui avais pas fait mal. « J’avais besoin d’extérioriser ma colère. Et il m’a bien poussé à bout de nerfs. » ajoutais-je, découragée de mon comportement, de ma façon d’agir avec lui. Connor, d’un regard charmeur, me fit comprendre ce que nous aurions pu faire ensemble dans cette chambre secrète. Je lui lançai un regard tout à fait innocent, comme si je ne voyais pas de quoi il parlait. « On aurait joué au Scrabble ? » demandais-je donc, incapable de ne pas sourire avant de reprendre aussi mon sérieux. Oui j’avais écouté mon coeur, mais ce n’était pas nécessairement la meilleure chose à faire. Ni celle que Cooper voulait que je suive. Mais bon, ce n’était pas comme si je l’écoutais vraiment et que je faisais ce qu’il me demandait de toute façon. J’agissais un peu comme je le voulais. Connor me resserra contre lui en déposant un baiser sur ma temple, ce qui me faisait du bien, je devais l’avouer. « Je ne crois pas être plus dévasté... Mais je ne pense pas me sentir mieux. Cette relation... Ces sentiments, je ne sais pas s’il sont vraiment sains. Mais je sais qu’il aura beau me repousser, je vais continuer à m’accrocher. Je suis comme ça... Je pensais avoir changé et je me rend compte que non, finalement, je suis la même, avec les mêmes faiblesses. » finis-je par admettre, déposant ma tête contre son épaule, fermant les yeux pour ne pas me remettre à pleurer comme je l’ai fait tout le week-end.

Esther ne tarda pas à confirmer qu'elle avait prévu de revoir Baptiste, ça ne m'étonnait pas. Par contre, elle ne manqua pas de me contredire juste après. Je recule de quelque centimètre avant de prendre un air mi-outré mi-boudeur. « Tant pis pour toi, j'suis sûr qu'un tas d'autres filles se bousculeront en bas de mon appartement pour me faire oublier ton absence. » Réponse digne d'un enfant de six ans à qui on aurait refusé d'acheter une sucette, si bien que j'aurais pu lui tirer la langue que ça n'aurait choqué personne. Evidemment son baiser sur ma joue me laisse à penser qu'elle n'était pas sincère si bien que je lui offre mon plus beau sourire afin de lui montrer à mon tour que je plaisantais. Sa réplique concernant l'alcool m'arrache un sourire amusé, une vraie petite alcoolique la petite Esther. « Mets toi à fumer pour compenser au pire, ça passera mieux à la télévision. » Il n'était pas essentiel que je précise que je plaisantais encore, j'suis pas entrain de faire l'apologie de la cigarette. Qu'elle ne touche pas à cette merde, jamais, on arrive plus à s'en sortir après coup. Je me contente de froncer les sourcils après qu'elle ait annoncé que Cooper devait être avec Evey. Mouais qui d'autre ? Ils ne se lâchaient pas d'une semelle ces deux là. Je soupire. Même si cette théorie me parait étrange, Evey convaincre Cooper de rejoindre Esther, j'y crois moyen personnellement. Elle m'avoue ensuite qu'elle l'a frappé, parce qu'il l'avait poussé à bout. Mouais, ça ne m'étonne pas. J'suis pas sûr qu'elle lui ait fait vraiment mal en plus. « Si ça t'as soulagé un tant soit peu, peut être que tu as eu raison. » Je grimace, j'suis pas entrain de dire que la violence règle tout, d'ailleurs j'aurais pu tuer Cooper s'il avait levé la main sur Esther, mais l'inverse ne me posait pas vraiment de problème. « Non, pas le Scrabble mais le Pictionnary par contre. » Nouveau regard salace, c'est vrai que c'est bien plus sexy, on aurait pu se dessiner dessus et ... Merde. Tu dérapes encore Connor. D'autant que la suite est des plus sérieuse, je viens passer ma main dans les cheveux de la demoiselle lorsqu'elle me fait des aveux concernant ses sentiments. J'suis pas le mieux placer pour lui donner des conseils amoureux. J'suis un peu dans une impasse avec Sixtine à ce sujet donc fatalement, c'est pas à moi de lui dire quoi faire. « On ne choisit pas de qui on tombe amoureux c'est sûr. Mais tu penses pas que tu te fais plus de mal que de bien ? J'veux dire, s'il n'arrive pas à se rendre compte de ce que tu vaux, ça... » Je marque une pose, cherchant les mots adéquats. « Ca ne vaux peut être pas la peine de s'accrocher à une chose qui n'arrivera sans doute jamais... » Je déteste cette position, je déteste être le type qui dit qu'il faut renoncer, j'crois en l'amour, j'crois aux âmes soeurs et à ce genre de conneries, même si j'en donne pas l'impression. Mais j'crois aussi que parfois il faut savoir lâcher prise lorsque c'est nécessaire, ça fait mal et c'est dur, mais on rebondit mieux par la suite non ? J'sais pas. J'sais plus. « J'trouve pas que de croire en quelque chose de fort soit considérée comme une faiblesse, je trouve même que c'est une preuve de courage immense. Tu as de l'espoir et c'est tellement rare. »

« Tant pis pour toi, j'suis sûr qu'un tas d'autres filles se bousculeront en bas de mon appartement pour me faire oublier ton absence. » Je levais les yeux vers le ciel, amusée par cette remarque qui, je le savais, n’était aucunement sérieuse juste à voir le sourire qu’il m’offre à la suite de ses paroles. « Impossible... je n’y crois pas une seconde. » dis-je dans un petit chuchotement, avant que le jeune homme me suggère d’échanger l’alcool pour la cigarette. Automatiquement, je fronce le nez, une mine de dégout sur mon visage. « Beurk. » dis-je comme seul remarque. J’ai fumé le début d’une cigarette ici et c’était seulement parce que j’étais saoule, décidément, et je n’avais vraiment pas aimé la sensation. J’avais l’impression d’être sur le point de me cracher un poumon. Alors peu pour moi la clope. Après avoir avouer que j’avais frapper Cooper durant la nuit passé, Connor me dit que si cela m’avait fait du bien, ce n’était pas plus mal. Le pire était que je n’avais même pas ressentit de satisfaction à poser un tel geste. Je fis une petite moue, essayant de ne pas trop y penser. « Non, pas le Scrabble mais le Pictionnary par contre. » J’esquisse un sourire en l’entendant, trouvant l’idée du Pictionnary bien meilleure que la mienne. « On voit qui a l’esprit le plus pervers entre nous deux. » dis-je en soupirant, sachant déjà que la réponse était lui. Non pas que cela me dérangeait. Puis je voulais simplement le taquiner. Je fis après cela part de mes inquiétudes face à ma relation avec Cooper. Je le savais déjà, que je me faisais un mal fou à m’accrocher. J’en étais bien consciente, c’est surement ça le pire. Certaine personne ne s’en rendrait même pas compte, alors que moi, je fonçais dans un mur les deux yeux grands ouvert. Ma tête contre l’épaule de Connor, sa main dans mes cheveux, il ne m’en faudrait pas beaucoup pour me mettre à pleurer à l’instant même. Mais je me concentrai de toutes mes forces pour ne pas le faire. « Ca ne vaux peut être pas la peine de s'accrocher à une chose qui n'arrivera sans doute jamais... » Mon coeur se serra à ses mots, comme s’ils étaient une évidence à laquelle je ne voulais faire face. « J'trouve pas que de croire en quelque chose de fort soit considérée comme une faiblesse, je trouve même que c'est une preuve de courage immense. Tu as de l'espoir et c'est tellement rare. » Je savais que ses paroles se voulaient réconfortantes. Qu’il les disait pour, dans un sens, que je me sente mieux. Mais de mon point de vu, ce courage, cette espoir dont il parlait, ne fonctionnait pas. C’était plus du désespoir qu’autre chose. Je me reculai finalement, et difficilement de lui, pour m’asseoir sur la chaise la plus proche. Je baissai mon regard en prenant une grande respiration, comme pour me calmer. « Ce n’est pas du courage, ni de l’espoir. C’est un fardeau que je traîne Connor. Ce n’est pas la première fois que je m’accroche à quelqu’un qui ne partage pas mes sentiments, ou qui simplement, ne veut pas m’avoir dans les pattes. Quand je dis que je m’accroche, c’est parce que j’ai l’impression à tout moment qu’on va se lasser de moi. Et ce besoin de plaire à tout le monde, il est tellement pesant, surtout lorsque j’apprécie la personne, que j’en viens à agir de façon irrationnelle. » dis-je en prenant une pose, levant les yeux pour planter mon regard dans le sien. « Et on aura beau me dire de reculer, d’arrêter, je ne le ferai pas. Je ne sais pas pourquoi exactement, mais je ne le ferai pas. La seule relation sérieuse que j’ai eu était avec un mec qui se mettait de la cocaïne dans le nez, et dieu sait comment je déteste la putain de coke, et qui ma tromper un nombre de fois incalculable. Et moi, comme une idiote, je retournais toujours vers lui, parce qu’il me donnait l’attention dont j’avais besoin. Il pouvait lever la main sur moi... Et je ne disais rien, je ne faisais rien. » finis-je par avouer la voix se cassant par l’émotion, ne pouvant supporter le regard que Connor poserait sur moi. Je ne voulais pas de la pitié ou peu importe ce qu’il pensait de moi à ce moment même. Lorsque j’avais avoué cette partie de ma vie, qui n’était qu’une minime part des horreurs que j’avais pu vivre, à Cooper, j’avais pris soin de laisser de côtés quelques détails. Mais là, ça avait été plus fort que moi. Les mots pitoyable et pathétique pouvait s’appliquer à moi, Connor allait vite s’en rendre compte. Les larmes avaient bel et bien coulées sur mes joues maintenant, et je ne tardai pas du revers de ma main de les effacés pour n’en laisser aucune trace. « Désolé... Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça... » dis-je dans un souffle, le regrettant soudainement.

« Qu'est-ce que tu insinues au juste que j'suis pas assez canon pour attirer les filles en chaleur ou que j'arriverais pas à t'oublier ? » Nouvel air atterré et nouveau sourire bright, bon j'ai déjà une idée sur la question, non en réalité mon ego a déjà une idée sur la question, oui parce que j'ai dû mal à croire que j'sois pas si laid. Connor, vingt huit ans, narcissique, bonjour. Je ne peux que sourire face à son dégoût vis à vis de la cigarette. « Bonne attitude, j'suis fier de toi jeune fille... » Bah oui parce que c'est vachement dégueulasse en réalité, la cigarette, c'est addictif toxique et cher. Ce dernier adjectif n'est clairement pas un problème à mon sens, mais je me dis que la production doit se ruiner à cause de type comme moi. En plus, ils sont sympa, ils pourraient nous refiler la première daube la moins chère pourtant non, ils nous fournissent nos propres clopes sans nous demander du fric en retour. A moins qu'ils nous refilent la facture à la sortie, genre, tu vois pauvre con, t'as fumé comme un pompier, et bien maintenant raque. Bref, Esther n'hésite pas à m'accuser d'avoir l'esprit le plus pervers. Incontestablement, ceci dit, c'est pas bien difficile, elle est loin d'être la fille la plus lubrique du nid. Néanmoins, je proteste. « D'accord, je t'ai en partie déshabillé, mais toi t'as voulu me violer durant mon sommeil, qui est la plus perverse des deux ? Toi, et ça fait aucun doute. » Super crédible n'est-ce pas ? Non pas trop. Autant rien pendant que je le peux encore. Oui parce que la suite des évènements ne prête pas du tout à rire au contraire. Après la révélation de la jeune femme, j'ai voulu me faire rassurant tout en lui lançant mon point de vue, puisque de toute évidence, c'est ce que font les amis. Elle est blottie contre moi, sauf que ça ne dure pas bien longtemps, je la sens s'arracher à mon étreinte; Et j'ai cette sensation est étrange. Non seulement, j'ai l'impression qu'on m'a arraché ma siamoise, mais en plus, son visage s'obscurcis, ses traits se déforment et elle se lance dans un discours poignant chargé d'émotion. Elle fuit mon regard et j'comprends pourquoi. Elle est entrain de se livrer, et quelque part j'suis à la fois touché qu'elle me porte suffisamment de confiance pour me révéler un morceau de sa vie, mais je me sens aussi coupable de l'avoir conduit sur cette voie. Mon visage se déforme j'pense, ces mots me touchent à un point que je n'aurais pas imaginé. J'suis traversé par une vague de colère, pas à son encontre mais je hais ce type d'avoir agis comme une ordure et avoir profité de la faiblesse d'une jeune femme comme elle. C'est clairement le genre de mec qu'on assassinerait par plaisir, ouais son histoire éveille en moi un sadisme acerbe, que je croyais avoir disparu. J'accrochais son regard lorsqu'elle me posa à nouveau sur moi. Et puis, je me suis approché, et assis sur sur la chaise à côté de la sienne que j'avais tourné pour lui faire face. J'ai attrapé sa main, d'abord puis caressé sa joue à l'endroit même où venait de couler ses larmes. « T'as pas à t'excuser, si tu l'as fait c'est que tu en éprouvais le besoin. » Je lui souris, timidement. J'vais pas la juger sur des actions passées parce que j'en ai pas le droit, non, clairement pas. J'suis surtout peiné pour elle simplement parce qu'elle mérite d'être heureux et qu'elle est encore tombé sur un connard. C'est de cette manière qu'il se définit de toute façon. « Ca va changer, je t'assure que ça va changer et que tu trouveras celui qui te rendra heureuse et qui se comportera exactement comme il se doit avec toi. Je sais le sais, parce que c'est un peu une obligation, j'pense que t'as assez donné de ta personne pour en recevoir. » C'est mathématique, ou plutôt mystique, ouais on s'en fout, ça va se produire point.