Gio sait qu’il a merdé, pas volontairement mais il a merdé quand même. A vouloir être trop honnête, trop droit dans ses bottes, il a fini par causer du tort à @Anouchka et il se torture l’esprit avec ça depuis près de trois jours maintenant. La vérité c’est qu’il espérait de tout cœur qu’Anouchka aurait mentionné la nouvelle à César et que de ce fait, Gio n’aurait été qu’un couteau dans la plaie déjà ouverte, un mauvais moment à passer mais il n’aurait pas été responsable d’une tension entre les deux tourtereaux. Alors, aujourd’hui, parce qu’il est sur le point d’exploser à devoir garder ça pour lui, il a décidé d’en parler à Anouchka, pour qu’elle puisse fixer les choses avec César sans laisser à la situation davantage de temps de se détériorer. Prenant son courage à deux mains il entre dans la chambre où Anouchka réside et il vient s’installer sur le bord du lit en face d’elle alors qu’elle ferme son livre. « Faut que j’te dise un truc… » commence-t-il avant d’avaler sa salive, pas sûr de comment s’y prendre pour annoncer une mauvaise nouvelle sans pour autant la mettre plus en colère que nécessaire. Gio ne cherche pas à se trouver une excuse non plus, il n’a pas vraiment le sentiment qu’il y ait quoi que ce soit qu’il puisse dire qui viendrait excuser son intervention non-désirée. Il a simplement fait ce qu’il pensait le mieux pour César, envers qui il est plus protecteur que la norme. « J’vous ai vus dans l’jacuzzi avec Cristopher l’autre jour. » dit-il avant de se racler la gorge. « Hm… et j’ai dit ce que j’ai vu à César après qu’il m’ait annoncé que vous vous étiez embrassés. » ajoute-t-il perdant en contenance au fur et à mesure qu’il débite des mots. « J’suis vraiment désolé. » conclut-il parce qu’il ne sait pas quoi dire d’autre, il ne veut pas se répandre en excuses non plus. Ça serait contreproductif et ne ferait qu’agacer Anouchka, du moins il sait que ça l’agace quand les gens le font alors il imagine que c’est pareil pour les autres.

Elle lui demande pourquoi il est désolé et la réalisation qui s’inscrit sur son visage, alors qu’elle semble hésiter à mentionner Cristopher, laisse entendre qu’elle sait exactement de quoi il retourne. « Parce que j’aurais pu venir te voir avant d’en parler à César, j’savais juste pas comment aborder ça… » explique-t-il un peu consterné d’avoir causé un début de drame. Certes, il aurait pu ne pas avoir à en parler si Anouchka n’avait pas agi de la sorte ou si elle avait d’elle-même désamorcé le conflit, mais ce n’est pas ce qu’il s’est passé et Gio doit vivre avec la réalité de la situation. Elle l’interroge sur ce qu’il a dit à César et Gio répond sans broncher : « J’lui ai dit ce que j’avais vu, ni plus ni moins. Que j’t’avais vu entrer dans le jacuzzi seins nus devant Cristopher. » C’est la plus stricte vérité, mais il préfère ajouter, histoire d’expliquer d’où sa réaction venait : « Et comme Cristopher il a un peu une réputation de joueur, j’ai trouvé ça inquiétant que tu t’mettes dans cette position. » Il avait aussi eu un peu peur qu’Anouchka ne tombe dans un piège tendu par un homme plus âgé et plus expérimenté qu’elle qui lui semble toujours innocente -sauf quand elle retire le haut devant des hommes facilement excitables s’entend-. « J’lui ai bien dit que j’avais coupé la diffusion de la caméra, donc j’avais pas plus d’information à lui fournir. » Parce que c’est pas non plus le style de Gio d’enjoliver la réalité ou d’ajouter des détails juste pour nourrir un feu qui pourrait être dévastateur. Il a été factuel et il sait que pour ça au moins il peut avoir la conscience tranquille. Ce n’est pas d’un grand réconfort, mais c’est tout ce qu’il a pour se soulager que de se dire qu’il a été droit dans ses bottes. Aussi maladroites puissent-elles être.

Anouchka est désolée, Gio est désolé, tout le monde est désolé, pour différentes raisons. La situation pourrait presque être drôle si elle n’était pas tragique.  Gio se sent responsable d’avoir foutu la merde et c’est un peu la pire chose qu’il puisse ressentir lui qui essayait de pousser Anouchka et César dans les bras l’un de l’autre. « J’suis désolé de t’avoir mis dans cette position quand même… » s’excuse-t-il pour la énième fois. Il sait bien qu’il est trop tard et qu’au fond, il a fait le bon choix, le moins mauvais choix du moins, mais ça reste un moment difficile à passer. « Mais j’suis pas désolé d’avoir été honnête avec César. » ajoute-t-il, comme une précision qui n’est pas nécessaire. Même s’il n’aurait pas dû être la personne à mettre au courant César, une fois que l’information était en sa possession, Gio avait dû débattre avec lui-même, d’abord parce qu’il avait raisonné la situation, puis parce qu’il s’était convaincu que ce n’était effectivement pas ses affaires. Cependant, apprendre que César et Anouchka s’étaient embrassés avait remis en cause ce raisonnement. Le besoin d’être honnête avec celui qu’il considère comme un ami, prévalait sur sa décision d’origine. César méritait de savoir ce que Gio avait vu, plus que Gio ne méritait de garder ses mains propres. Elle lui dit qu’elle aurait pu enlever son haut devant lui aussi, parce que ça ne veut rien dire pour elle et c’est peut-être là que réside le problème, ce qui pour elle n’a aucune importance en a pour César et Gio doit admettre qu’il aurait été un peu mal à l’aise si elle avait retiré son haut devant lui. « On va éviter de se faire des bains de minuit, clairement ça fout la merde. » dit-il en essayant de sourire mais l’effort meurt sur ses lèvres quand Anouchka se demande ce que César doit s’imaginer à cet instant. Gio est un peu surpris que César n’ait pas confronté Anouchka après leur conversation, mais il comprend aussi le besoin de réfléchir et d’agir à tête reposée. « Que ton secret c’est que t’es nudiste ? » lâche-t-il en rigolant nerveusement. Clairement, ses efforts pour détendre l’atmosphère sont laborieux et pas très efficaces. Il regrette presque de pas être un comique de premier ordre.