Si se détendre n’a jamais vraiment fait parti du vocabulaire d’Andy, elle a ici, tout le temps d’apprendre. C’est pourquoi elle se décide à enfin tester le jacuzzi après de nombreux allers retours la veille. S’installer dans une grande baignoire et simplement ne rien faire ne semblait pas vraiment être agréable. Le côté complètement inactif ne lui convenait pas très bien, même si elle n’avait pas vraiment l’opportunité de faire quoi que ce soit à l’intérieur. Après d’intenses tergiversions, elle s’était décidé à y aller et sorti à l'extérieur pour se figer à l’entrée. Le jacuzzi n’était pas vide, Micah avait déjà prit sa place dans les eaux turbulentes de la baignoire. Hésitant à faire demi-tour, en vue de son maillot de bain, elle décida de repartir sur de bonnes bases avec lui et laissa sa serviette sur le sol avant d’entrer dans l’eau. Bien que quelque peu désagréable, la sensation de l’eau remuante fini par être quelque peu relaxante. Relevant ses cheveux en chignon pour ne pas les tremper, elle tourna la tête vers le brun avant d’ouvrir la bouche. « Moi c’est Andrea. Et pour vendredi, je propose qu’on oublie tout et recommence à zéro. Après tout Dark Vador cache bien un cœur d’or tout au fond de son être. Ou tout du moins a caché à un moment ou un autre. »

Lézarder dans un bain à remous était loin d'être l'une de mes habitudes, au contraire j'étais plutôt du genre actif à toujours être en activité. Quitte à lire pour m'occuper l'esprit. Seulement j'avais décidé par cette belle journée de mai de profiter de la quiétude du bain à remous. A vrai dire j'étais initialement monté sur le toit afin fumer ma cigarette. L'ambiance sereine et apaisante qui y régnait m'avait tout simplement donné l'envie de m'y prélasser un moment. Ainsi j'étais retourné dans la salle de bain afin d'enfiler un maillot attrapé une serviette et avait littéralement sauté dans le jacuzzi, par chance j'étais le seul à avoir cette idée lumineuse. Non pas que j'étais le genre solitaire hermétique aux relations sociales, bien au contraire seulement les moments comme ceux-ci allaient certainement se révéler très rare dans le nid j'aurais pu le parier. Étendu de tout mon lot dans l'immense baignoire bouillante, je contemplais les panneaux insonorisant qui nous coupaient complètement du monde extérieur. Au bout de plusieurs minutes, des bruits de pas se firent entendre, il s'agissait de la jeune femme blonde qui m'avait fuit lors du prime. D'ailleurs elle semblait particulièrement mal à l'aise lorsqu'elle remarqua ma présence. Je me redressais interloqué, à vrai dire j'ignorais ce que avait pu la toucher autant mais soit, si elle préférait partir, je n'allais certainement pas lui courir après. J'avais selon moi rien à me reprocher à son sujet puis après quelques secondes d'hésitation, elle s'approcha finalement se présentant à moi. « Etant donné qu'on reprends à zéro, je suis Micah, enchanté. » Mon visage se fendit en un sourire lorsqu'elle évoqua le coeur du seigneur Sith me comparent ainsi à ce dernier. « Anakin a d'excellentes raisons d'agir comme il l'a fait et c'est ce qui explique incontestablement le caractère de Dark Vador, même s'il a fini par péter les plombs, je te l'accord. » Me contentais-je d'affirmer à mon tour, impliquant finalement qu'il en était sûrement de même pour moi, qui sait.

Ravie que Micah ne lui tienne pas rigueur de sa subite fuite de l’autre jour, elle se décontracta quelque peu et choisi d’étendre ses jambes. Il n’y avait pas photo, elle ne comprenait pas pourquoi on faisait un tel flan d’une telle machine. Ce n’était rien d’autre que de l’eau remuante et pour tout avouer, les premiers moments agréables étaient déjà loin. Ne désirant pas vraiment passer son temps à buller dans le jacuzzi, elle préféra sortir et s’assoir sur le bord pour discuter avec Micah. « Enchantée. Je présuppose que tu n’as pas les mêmes pouvoirs que Micah Sanders. » Elle ramena ses jambes contre son corps et posa sa tête sur le haut de ses genoux. Elle savait que la plupart des gens ne comprenaient pas ses nombreuses références cinématographiques et/ou sériephiles mais la plupart du temps, elle ne pouvait pas vraiment s’en empêcher. C’était automatique la plupart du temps, vu qu’elle regardait beaucoup la télévision, elle avait fini par vivre un peu dans les deux mondes, oubliant souvent qu’il n’en va pas de même pour tout le monde.

Connaitre la guerre des étoiles était clairement un plus pour le jeune homme, qui partait avec un léger handicap dans l’esprit d’Andy. Elle n’aimait guère être source de problème et avait tendance à fuir comme la peste les gens qui les générer et Micah semblait en faire partie. Malgré tout, il ne l’avait pas personnellement cherché et n’avait pas à s’approprier les erreurs des autres. Entièrement d’accord avec lui, elle se contenta d’hocher la tête, essayant de savoir s’il parlait seulement du film ou de lui-même aussi. « Je ne comprends pas vraiment pourquoi on fait tout un flan autour des jacuzzis. Ce n’est pas non plus exceptionnel. Et puis on s’ennuie vite je présuppose. »

La jeune femme se détendit après que j'eus répondu positivement à demande. A vrai dire, je n'avais rien contre la jeune femme, par ailleurs, j'aurais été déçu de ne plus pouvoir échanger quelques mots avec elle et même ne pas pouvoir faire connaissance à cause de mon altercation avec Caleb. Mais fort heureusement, Andrea n'était vraisemblablement pas de celle qui se fiait à la première impression. Je l'observais amusé tandis qu'elle ne tenait pas en place dans le jacuzzi, d'ailleurs elle ne semblait pas du tout apprécier le lieu puisqu'elle en sortit quelques minutes plus tard. Quant à moi, j'étais toujours dans la même position, les jets avaient le mérites de détendre mes muscles endoloris par le temps et la violence que je lui faisais endurer quotidiennement. Après la Guerre des Etoiles, la jeune femme fit une nouvelle référence télévisuelle que je n'eus pas de mal à décrypter puisque je connaissais très bien la série dans laquelle se trouvait ce personnage bien que j'avais arrêter de la suivre régulièrement. J'imagine que je n'avais pas l'air d'un mordu de série télé, néanmoins il m'arrivait de m'intéresser à certaines d'entres-elles. « Pour mon plus grand malheur, non. Néanmoins, je suis particulièrement jaloux de celui de Claire Bennet, qui me serait très utile. » Répondis-je amusé, avant de lancer un regard furtif sur la cicatrice à l'épaule, pour finalement me dire que j'aurais sûrement été un homme différent avec un tel pouvoir. J'imagine que je me serais sûrement senti poussé des ailes, quitte à me transformer en machine à tuer puisqu'avec un tel pouvoir, les risques étaient écartés à tout jamais.
« Ça a le mérite de soulager les douleurs musculaires mais j'en conviens qu'un bon massage est sûrement plus efficace. » Me redressant légèrement, j'arquais soudain les sourcils, tentant de réfléchir à une réponse un temps soit peu intéressante. Je passais ma main derrière la tête me grattant légèrement la nuque, dévoilant mes tatouages à l'avant bras, jusqu'alors dissimulés. Lorsqu'une hypothèse me vint à l'esprit. « Je pense qu'il y a une sorte d'attraction mystique dans les jaccuzis, je sais pas si tu as remarqué mais dans les films, quand deux personnes se retrouvent dedans, ils finissent toujours par faire l'amour comme si ce truc agissait sur eux. »

Décidément, il connaissait à la fois Star Wars et Heroes, ce jeune homme devenait de plus en plus fréquentable aux yeux d’Andrea. Elle s’autorisa un grand sourire en le regardant qui pouvait sans doute paraitre déplacé si l’on comptait le fait qu’il n’avait que très peu de tissu sur lui mais cela n’avait rien avoir avec le corps plutôt avantageux de Micah mais ses références. Pour autant, elle n’était pas d’accord avec lui, elle trouvait que le pouvoir de Claire était une vraie malédiction, vivre éternellement n’étant pas une chose qu’elle désirait ardemment, bien au contraire. Bien que se blesser sans en ressentir aucune douleur pouvait parfois paraitre intéressant d’un point de vue extérieur à la scène. En tous les cas, Claire semblait s’être faite à ses pouvoirs donc tout allait bien dans le meilleur des mondes. En le voyant jeter un œil à son épaule, elle remarque qu’une cicatrice la lui barrait. De ce côté-là, elle n’était pas en reste. Étendant la jambe vers lui, elle pointa du doigt une cicatrice sur son genou. « Accident de trottinette quand j’avais douze ans. Ne rigole pas, on m’avait coupé la priorité ! » Ne pouvant rester sérieuse plus longtemps, elle s’esclaffa avant de reprendre son sérieux. Bien entendu, ça ne s’était pas réellement passé comme ça mais elle avait effectivement été victime d’un accident de trottinette. Pas très glorieux, effectivement.

Ne sachant si c’était une invitation déguisée ou non, elle ne bougea pas mais affirma sans craintes. « On m’a toujours dit que j’aurai pu me recycler en masseuse si je voulais ! » Observant le tatouage qu’il dévoila, elle pencha légèrement la tête en se mordillant la lèvre, se demandant quand il avait pu le faire ou les raisons qui l’avaient poussé à se faire ainsi marqué à vie. Elle en possédait elle aussi, cinq pour être précis, mais chacun avait une histoire propre, le plus souvent des plus intéressantes. Après réflexion, il était vrai que les jacuzzis étaient de vrais aimants à sexe. Sans doute parce que l’endroit parait quelques peu intime. « Maintenant que tu le dis, c’est exact. C’est sans doute les bulles. Ou les filles qui ressemblent toutes à des top modèles qui s’y trouvent. » Elle avait beau être mouillée, elle n’avait pas froid et décida de rester sur le bord où elle était relativement bien.

Andrea se mit à sourire, et honnêtement j'ignorais si c'était parce que je ne demandais aucune explications quant à ses références. Parce qu'elle ne trouvait pas que je puisse être le genre de type à être addict de cinéma, ou tout simplement face à l'étrangeté de la situation. Mais finalement cela n'avait guère d'importance, je préférais largement cet échange au précédent, la comparaison ne pouvait même pas être de mise tant elles différaient en tout point. Alors que j'avais jeté un oeil à ma cicatrice, elle me montrait la sienne, m'expliquant les raisons face auxquelles il m'était impossible de ne pas sourire. « Les enfants de nos jours, n'ont plus aucun respects. » Avouais-je sur un ton faussement méprisant, avant d'ajouter. « Vieille blessure par balle, une chance que le type ne savait pas viser. » Je m'esclaffai à mon tour ,peut désireux d'attirer de la pitié ou quoi que ce soit dans le genre, cet épisode s'était déroulé il y avait de cela plusieurs années, et appartenait à présent au passé.
« Puisque tu proposes si gentiment, ce serait impoli de refuser. » En référence à son affirmation concernant les massages, à vrai dire, je n'avais pas lancé le sujet, dans ce but mais en y repensant, ce n'était pas de refus. Elle se penchait légèrement lorsque je me grattais la nuque, ainsi je tendais le bras afin de lui montrer correctement. « Si tu avais un doute quant à ma nationalité, je pense qu'ils sont dorénavant dissipés. » Je riais, à vrai dire, la majorité des soldats possédaient ce tatouages, c'était une sorte de rite de passage. Six autres, la majorité étant étroitement liés à mon engagement militaire, sauf peut être la plus grosse pièce sur mon flanc gauche, mon dos, mes avants bras, mon épaule, mon mollet et ma nuque étaient dorénavant marqué à tout jamais. A vrai dire, je m'étais découverte une passion pour les tatouages qui je devais le reconnaître devenais addictive tant j'en possédais. Un nouveau rire s'échappa d'entre mes lèvres à la réponse d'Andrea quant aux jacuzzis. « Une chance que tu sois à l'extérieur, qui sait ce que ce démon aurait eu pu nous faire faire. »

Chaque cicatrice qui marquait le corps d’Andrea, et il y en avait beaucoup pour le confirmer était souvent due eu manque de jugement dont elle avait toujours fait preuve. Grandir seule vous incite à faire des trucs stupides pour réussir à vous intégrer au parc par exemple, comme sauter du toboggan ou envoyer le ballon sur le garçon le plus costaud du jardin avant de se le recevoir en retour. Mais aucune ne valait celle de Micah, c’était certain. La sienne rappelait le courage dont il avait fait preuve et la chance qu’il avait d’être en vie. Tout ce que les siennes rappelaient étaient sa stupidité de l’époque. Intriguée par sa révélation, elle s’approcha lentement et passa le doigt dessus Il n’avait sans doute plus mal donc cela ne posait pas un problème dans ce sens là mais plutôt comme le fait qu’elle s’introduisait un peu trop dans son cercle intime. Constatant qu’il avait une vue parfaite sur sa poitrine vu qu’elle s’était penchée, elle se releva l’air de rien et fit comme si de rien n’était. « Dans ce cas c’est parti. » Elle se posta derrière lui et laissa pendre ses jambes dans l’eau avant de poser délicatement ses mains sur sa peau nue. Il avait la peau étonnement douce pour un garçon mais elle garda sa remarque pour elle, se contentant de dénouer ses épaules. De là où elle se trouvait, elle pouvait observer ses tatouages en toute impunités et esquissa un sourire en l’entendant. « Effectivement, on pourrait difficilement se tromper ! » Relevant légèrement la jambe, elle offrait à son regard les deux tatouages qui se trouvaient sur celle-ci. Trois étoiles sur son pied et une inscription sur sa cheville. Les deux premiers qu’elle avait fait faire lorsqu’elle en avait eu l’âge. « Les miens sont tous plus ou moins éclectiques mais représentent une partie de ma vie ou de mon histoire. » Ses mains descendant lentement le long de son dos tout en exerçant une légère pression, elle rit à sa blague avant d’ajouter. « Effectivement, tu l’as échappé belle je crois ! » Seule la moitié de ses jambes se trouvait dans l’eau mais elle était désormais certaine de ne pas réellement apprécié l’effet produit. « Tes parents approuvent ta venue ici ? » Question sans rapport avec les précédentes conversations, elle en était amplement consciente mais cela n’avait que peu d’importance pour elle.

Surpris par le contact des doigts d'Andrea, mon bras se tendit légèrement sous ces derniers. En règle générale, elle effrayait plus qu'elle n'intriguait, comme si la toucher allait révéler la cruauté de la guerre à quiconque la toucherait. Foutaises. Quant à moi, je la voyais en quelque sorte plus comme un trophée, une victoire sur moi-même, je m'étais battu pour sortir indemne de cet enfer, j'avais lutté pour récupérer l'usage total de mon bras. Pensif, je n'avais mis que plusieurs longues secondes avant de me rendre compte de la vue qui s'offrait à moi. Souriant étrangement plus, je ne fis pourtant aucuns commentaires déplacés, je me contentais de regarder la jeune femme sans me défaire de ce sourire. Elle entreprit ensuite de débuter le massage se postant derrière mon dos, lui offrant une vue plongeante sur l'inscription qui s'étendait d'une épaule à l'autre : death before dishonor inscrite en lettre gothiques, en arc de cercle, ainsi que l'étoile nautique, noir et rouge tatouée sur la nuque légèrement excentré sur la droite, ainsi que l'épais tapis d'étoiles en tout genre et de toute taille dessinés sur mon flanc gauche. Ce fut à mon tour d'observer les tatouages qu'elle m'offrait à vue. « Il semblerait qu'on partage cette même passion pour la voûte stellaire. » lançais-je en référence à sa remarque, à vrai dire, je savais comme la signification pouvait être ô combien personnelle que je décidais de ne pas poser de question au risque de rentrer un peu trop dans son intimité. Mes muscles commencèrent à se détendre de plus en plus sous les doigts experts de la jeune femme, et je pouvais affirmer sans conteste que le jacuzzi n'était qu'une vaste fumisterie en comparaison d'un massage comme celui-ci. « Je pense que ma mère aurait été fière quoi que je fasse, mon père c'est une autre histoire, il n'a jamais pu s'empêcher de critiquer chacun de mes choix, même ceux qui allaient dans son sens, donc j'imagine qu'il ne serait pas ravit s'il l'apprenait. » A vrai dire, je m'en moquais pas mal, j'avais appris à faire le tri depuis quelque temps. « Je me trompe sûrement mais j'imagine que les tiens sont plutôt d'accord, je ne sais pas pourquoi j'ai du mal à t'imaginer en rebelle prête à bafouer ses parents pour un simple jeu. » Il s'agissait simplement d'une remarque, faite en toute franchise, ni plus ni moins.