La visite de cet hôtel se voulait beaucoup plus fastidieux que je pensais. Gambadant à travers les nombreuses pièces en regardant chaque coin méticuleusement, histoire de retenir chaque parcelle du lieu où j'espérais vivre très longtemps. Après avoir visité pratiquement toute les pièces du rez-de-chaussée, je m'arrêta face à une petite porte qui ne semblait pas très imposante face aux autres, à croire que la pièce à l'intérieur se voulait discret. Je m'imaginais face à une pièce magnifique que personne n'avait pu découvrir avant moi. L'ouvrant avec des yeux pétillants de mystère, je fus déçu d'apercevoir de simple toilette. Rentrant dans la pièce avec une moue déçu, je regarda autour de moi avant de passer devant le miroir pour regarder rapidement mon reflet intacte, bien que pleins de trace de maquillage effacé à la va vite de la soirée d'hier. Je n'étais pas habitué à être autant maquillé, enfin je m'étais trouver belle la veille. Je pris la direction de la sortie, lorsque la porte s'ouvrit pour laisser entrer un blond avec qui je n'avais pas eu la chance encore de parler.

Cela faisait quelques jours que l'aventure avait débutée et, déjà, plusieurs têtes à claques donnaient du fil à retordre au jeune russe. Ils n'avaient pas compris qu'il se foutait de leurs misérables vies qui, de toutes évidences, n'interessaient personne. Il s'était déjà fait plusieurs ennemis, il était donc aux anges puisqu'il faisait parler de lui, les autres lui accordaient encore plus d'importance que celle qu'il avait déjà. Tant pis. Au final, c'était lui qui était mis au devant de la scène et les autres se retrouvaient expulsés au fin fond du gouffre. Jusque là, il avait réussi son coup à merveilles. Onze heures passées et le jeune homme venait de quitter les bras de Morphée. Il s'était levé, ronchon comme à son habitude, pour se diriger vers les toilettes que sa vessie demandait. En arrivant face à l'endroit, il observa la porte s'ouvrir pour laisser une jeune femme quitter les lieux. Il l'avait remarqué plusieurs fois vagabonder dans le nid de Cupidon sans lui adresser ne serait-ce qu'une once d'importance. D'un air décidé, il se rapprocha de la jeune femme pour finalement s'arrêter devant elle. « T'as nettoyé après ton passage ? » Il lui souria alors, pressé de connaître la réponse - et pressé d'aller vider sa vessie...

Le blond s'était fait assez remarqué cette semaine par ses remarques cinglantes, mais comme à mes habitudes, je passais toujours par dessus tout ça. Avec un grand sourire, je continuais ma route avant que celui-ci se pose devant moi, me bloquant par la même occasion la route. Je le regarda droit dans les yeux, surprise qu'il m'adresse la parole, pensant qu'il préférait s'attaquer à ceux qui se faisaient remarquer aussi. Il me demanda si j'avais nettoyé après mon passage. Je fronça les sourcils, ne comprenant pas trop de quoi il parlait, puis me rappelant que j'étais dans un toilette, je me mis à sourire. Qu'est ce que je pouvais être idiote de temps en temps. « Non, enfin j'étais pas dans le toilette, je visitais. C'est quoi déjà ton nom ? » lui demandais-je grand sourire au lèvres.

« T'as fait quoi ? T'as visité ? T'es coincée là depuis des heures en fait... Mais t'es trop bizarre ! » Il la regarda avant de lui adresser un sourire des plus parfaits. D'habitudes, il n'aurait pas parler à ce genre de personnes, les beaufs, d'après lui. Il aurait bien casser quelqu'un, remballer une personne qui lui avait été irrespectueuse mais non, il préférait être là à discuter de nettoyage de W.C avec une fille qui lui était complétement inconnue. Il remit ses cheveux blonds en place grâce à un coup de tête au vent, puis il observa la jeune femme. « Vadim. » Il lui adressa un regard pesant qui signifiait "et toi ?" car oui, la jeune femme lui était inconnue et elle ne l’intéressait pas, mais pendant qu'il était là alors autant qu'il en sache un peu plus sur la jeune femme...

« Dom ! » lui dis-je, sachant qu'il ne pouvait pas comprendre ce que je venais de dire le sourire au lèvre. « Je visitais la maison et je suis tombé sur les toilettes et au moment où j'allais sortir, tu m'as bloqué le passage, voilà l'histoire. » lui dis-je, alors qu'il me donna enfin son nom. C'était Vadim. Prénom russe, j'étais déjà plus détendu. J'adorais rencontrer des personnes venant d'ailleurs eux aussi, c'était comme-ci je faisais un tour du monde. Je sautilla sur place, heureuse. « Dis-moi un mot en Russe, allez un seul, s'il te plaît, s'il te plaît. » lui dis-je, oubliant que je ne lui avais pas donner mon propre nom. « Oh! Et moi c'est Yasmeen au passage. » continuais-je, pourtant toujours aussi excité à l'idée de rencontrer un non anglais, tout comme moi.

La jeune femme était d'un ridicule, à se pavaner comme une catin devant les toilettes... Non mais, ce qu'elle venait de dire était vrai ? C'était ridicule, et extrêmement bizarre. « Ça fait des jours qu'on est là et tu as découvert les toilettes que maintenant ? ... Je confirme, t'es cinglée ! » C'était la vérité mais il gardait cependant son sourire aux lèvres, surtout quand elle lui demanda un mot en russe. Il se pinça la lèvre inférieure avant de lever les yeux aux ciel et de répondre, le plus simplement possible. « большая сука. » Son accent russe, qui était maternel, plaisait plus à l'oreille que son anglais qu'il étudiait seulement depuis des années. Les mots qu'il avait prononcé correspondait parfaitement à la jeune femme. « Ça veut dire tu es sublime. » Il ricana un peu, puisque ce qu'il venait de dire était un magnifique mensonge signé Vadim. La jeune femme avait l'air d'être aux anges, mais quelle naïve ! Il reposa ses iris sur les siennes avant de lui répondre à nouveau. « Enchanté Yasmeen. » Il en oubliait presque son envie d'uriner... Comme quoi, Yasmeen servait à quelque chose.

« Je ne suis pas du genre à me rendre au toilette tout les jours » lui dis-je en rigolant, ne trouvant pas ça si bizarre. Il m'arrivait même d'aller au toilette qu'une seule fois par semaine, mais la plupart des personnes que je connaissais aussi, enfin mon entourage n'était pas le plus large du monde. Après une demande très agité pour qu'il me donne un mot en russe, il n'hésita pas et prononça des mots incompréhensible. Il ne mit pas longtemps à traduire ce qu'il venait de dire et un grand sourire se dessina sur mes lèvres et je devais à mon avis, surement rougir aussi. Je m'en voulais presque de l'avoir insulter d'idiot en Tsonga. « Tu y a vécu longtemps en Russie ? » lui demandais-je, ne pensant même pas que peut être le garçon devait se rendre au toilette.