La soirée venait de se terminer. Mon dieu, qu'est ce que ça avait été long. Je m'étais directement rendue dans la chambre après fouillant dans mes valises après un pyjama, mais vous savez quoi ? J'avais oublié mes pyjamas, l'horreur. Je vida mes valises complètement sur mon lit avant de tout remettre en tas tournant la tête dans tout les sens comme-ci mon pyjama allait pouvoir apparaître. Certains dormaient déjà, j'avais d'ailleurs envie de crier tout mes malheurs, mais au final, je laissa tomber et m'installa sur mon lit las, soupirant tout en me prenant la tête dans les mains, lorsque Quinn, mon fameux partenaire arriva. « Quinn ... J'ai un problème. » lui chuchotais-je, l'air grave.

La soirée avait été mouvementée, on pouvait le dire. D'abord scotché à celle qu'il pensait être sa partenaire, Yasmeen, Quinn avait finit par passer de candidats à candidats, sans pour autant trouvé son coup de cœur des premiers jours. Vers une heure du matin, les femmes comme les hommes s'effacèrent les uns après les autres pour rejoindre leurs chambres. Non pas qu'il était fatigué, mais bizarrement, plus il allait dormir tard, plus il se réveillait tôt - et plus il allait dormir tôt, plus il se réveillait tard. Raisonnable donc, l'homme se traîna jusqu'à la suite Don Juan, et constata que sa partenaire était déjà assise sur le lit qu'ils partageaient. Elle leva la tête en l'entendant arriver et le regarda d'un air grave. « Quinn ... J'ai un problème. » Il se laissa tomber à côté d'elle, posa son regard vert d'eau sur elle. « Dis tout à tonton Ninny » répondit-il sur le même ton.

Je me trouvais vraiment stupide d'avoir oublier mes pyjamas, enfin ça me correspondait vraiment, maladroite et souvent dans la lune. Lorsque Quinn rentra dans la chambre, je décida de le mettre au courant, car même si ce n'était pas sûr qu'il reste mon partenaire, je partageais cette semaine avec lui, alors peut être avait-il une idée, un moyen pour remplacer mon pyjama. Il s'installa à côté de moi, alors que je le regardais presque au bord des larmes. « J'ai pas de pyjama. » lui dis-je, en faisant une grimace de déception, je ne pouvais vraiment pas compter sur moi, j'espérais pouvoir compter sur lui au moins.

À voir son air désespéré, ses yeux pleins de larmes, Quinn fut à la fois attendri et suspicieux. Que pouvait-il y avoir de si grave, pour qu'elle se mette dans des états pareils ? La grimace qu'elle fit ainsi que sa réponse le laissèrent estomaqué. Pas de pyjama ? C'est tout ? « Oh tu sais, ça ne me dérange pas que tu dormes nue, je resterai tout au bout de lit, je te le promets » rigola-t-il. Sauf qu'elle avait l'air vraiment embêtée, alors il essaya de rester un minimum sérieux. « Et bien... si ça ne te dérange pas de te contenter d'un de mes tee-shirt de mec.. Mais peut-être préférerais-tu qu'une des nombreuses autres demoiselles de la maison ne te prête quelque chose ? » Il lui aurait volontiers envoyé un de ses tee-shirts, voire même un de ses caleçons (propre), mais il doutait fort que ce dernier attrait masculin lui plaise. Mais il était vrai que le nid grouillait de filles, et il y avait 99% de chances qu'au moins l'une d'entre elles ait prévu un pyjama de rechange. « Sait-on jamais, que ton prince charmant te rendrait visite cette nuit » blagua-t-il avec un sourire charmant.

La première remarque de Quinn me choqua, je ne manqua d'ailleurs pas de couvrir ma bouche avec ma main, comme pour étouffer un cri. Bon, c'est vrai que je pouvais être assez pudique, je ne le connaissais que depuis quelques heures, je ne pouvais pas me déshabiller aussi facilement devant lui. Il me proposa ensuite l'un de ses t-shirts, avant de me proposer aussi d'emprunter l'un des pyjamas des filles, mais j'étais petite de taille et j'avais peur de flotter à l'intérieur de leurs pyjamas, enfin je ne pouvais pas trop jouer les difficiles, puis je claqua des doigts. « J'ai une idée. Tu peux me passer l'un de t-shirt le plus long ... S'il te plaît ! » dis-je en accentuant mes mots sur le s'il te plaît, accompagnant ses mots de mon regard de biche suppliante. « Oh oui, mon prince charmant. Il m'enlèverait sur son cheval blanc et m'emmènerait dans son magnifique château pour demander ma main. » lui dis-je, rêvant presque en même temps de ce que je lui disais.

La réaction exagérée de Yasmeen fit sursauter Quinn à moitié. Il ne s'attendait pas à autant de pudeur et son air outragé le surpris. Cette fille qu'il connaissait depuis quoi, quelques heures ? semblait déjà s'avérer être un phénomène. Ça l'amusait et le rendait curieux. « J'ai une idée. Tu peux me passer l'un de t-shirt le plus long... S'il te plaît ! » Elle lui fit penser aux usurpateurs des films, qui attendent que quelqu'un propose une idée avant de la crier encore plus fort en prétextant avoir un éclair de génie. « Oh oui, mon prince charmant. Il m'enlèverait sur son cheval blanc et m'emmènerait dans son magnifique château pour demander ma main. » Il sourit. « Tu comptes vraiment trouver ton prince charmant ici ? C'est ça, ton but ? » Il avait parlé d'une voix calme, réellement curieux de savoir. Le jeune homme se leva alors, s'accroupit et tira sa valise à peine défaite de sous son lit, et farfouilla un instant à l'intérieur, envoyant valser des jeans et autres vêtements sur le lit, en sortit un large tee-shirt jaune clair qu'il tendit à Yasmeen, avant de tout retaper dans son sac qu'il repoussa du pied. « C'est le plus grand que j'ai ! Assorti à tes cheveux » plaisanta-t-il.

La question de Quinn me fit sourire et même rêver. « Ce n'est pas mon but, mais pourquoi pas ? Imagine qu'il y est un prince charmant dans le coin qui m'attends, je vais pas lui dire de déguerpir, crois-moi. » lui dis-je, devenant beaucoup plus songeuse d'un coup, imaginant vraiment un type arrivé en armure pour m'emporter dans un somptueux château. Je regarda ensuite Quinn cherchait après un t-shirt, tout en esquivant les vêtements qu'il jetait sur le lit en bougeant la tête dans tout les sens, je ne m'en pris d'ailleurs pas un seul. Il sortit un t-shirt jaune canari, ce qui me fit sourire. « Il est parfait, merci. » lui dis-je en l'attrapant et le serrant contre moi, avant de regarder Quinn perdant progressivement mon sourire, pour me montrer un peu plus gêné. « Tu peux te retourner ? » lui demandais-je, en souriant désolé de mes nombreux caprices.

« Ce n'est pas mon but, mais pourquoi pas ? Imagine qu'il y ai un prince charmant dans le coin qui m'attend, je vais pas lui dire de déguerpir, crois-moi. » Yasmeen sembla alors perdue dans ses pensées, sans doute rêvant de son fameux prince charmant. Lui, restait septique. Il n'avait jamais été reconnu pour sa rêverie ou pour songer à toute sorte de scénarios impossibles. La réalité lui suffisait amplement. « Il est parfait, merci. (...) Tu peux te retourner ? » Devant sa mine déconfite, il fut pris d'un fou rire, qui ne cessait toujours pas lorsque, docilement, il tourna le dos à la jeune femme. Assis sur le bord du lit, jambes étendues et appuyé en arrière sur ses points, il eut l'air pensif. « Prince charmant, genre preux chevalier, blanc destrier et grand château ? Sans vouloir te décevoir, je doute que ça puisse marcher... Comment peux-tu, rien qu'à sa dégaine, savoir si sous son casque, il n'y a pas un monstre, ou un parfait crétin ? » Non pas qu'il manquait de tact, mais Quinn ne cherchait pas non plus à ménager sa sensibilité. Faire le gros dos n'avait jamais servi à rien.

Lorsqu'il se retourna, je pris le temps d'essayer d'atteindre la fermeture dans le dos qui maintenait la robe en place, bien que ma poitrine servait à mon avis d'appui pour la robe. Alors que ma main avait réussi à atteindre la fermeture, Quinn reprit la parole, je regarda donc en sa direction tout en me débrouillant pour tirer cette fichue robe. Je l'écouta attentivement avant de sourire. « Tout simplement parce que le prince se doit d'être parfait. N'est ce pas ce qu'essaye de nous faire croire Cendrillon et tout autre dessin animé de ce genre ? » lui dis-je, étouffant un rire avant de perdre l'équilibre à cause de la robe et de m'écrasait à terre fesse les premières. Mon premier réflexe fut de regarder en direction du jeune homme. « Ne te retourne surtout pas. » lui dis-je, au cas où si le bruit l'avait alerté. Je réussi enfin à tirer cette fichue robe, enfilant très vite son t-shirt pour retirer à l'intérieur de celui-ci mes sous-vêtements pour finalement enfilé en dessous du t-shirt, un short. « C'est bon, merci. Et toi ? Comment tu comptes savoir lorsqu'une femme sera la bonne à tes yeux ? » lui demandais-je, sautant sur le lit, ne manquant pas de rebondir au passage pour me glisser sur les couvertures, frileuse comme j'étais.

Toujours retourné, Quinn jouait avec ses pieds, les faisant bouger sur un rythme qu'il inventait au fur et à mesure. La scène semblait tout droit sortie d'un film à la (500) days of summer, mais dans le monde plus ou moins réel. Elle répondait tranquillement à ses paroles, et sa voix lui parvenait presque de façon lointaine, alors qu'elle n'était qu'à un mètre de lui. « Les dessins animés sont fait pour les enfants. Aurait-on laissé une enfant entrer en douce dans le nid ? » rigola-t-il, tandis qu'un bruit bizarre retentissait. « Ne te retourne surtout pas. » Il n'en fit donc rien. « Mais bon, contrairement à l'image cynique qu'on dépeint de la société dans les séries ou les films, je pense pas que ta façon de penser soit si bizarre que ça, en fait... » Enfin, elle le prévint qu'il pouvait se retourner. Tandis qu'elle s'élançait sous la couverture comme... et bien comme une enfant, lui, pivota d'un quart de tour, s'allongea aux côtés de Yasmeen, les chevilles croisées, les mains sous la nuque. « Moi ? Et bien quand je verrai le sosie de Florence Welch dans la rue. » Il sourit en pouffant à moitié de rire. « Non, je ne sais pas. Je suppose que je le saurai, c'est aussi simple que ça... »