Logé chez Sydney depuis quelques jours, j'étais revenu en Irlande afin de refaire mon entrée dans la maison de Fake Lover. La production m'avait donné pour mission de mettre en danger les secrets des habitants, j'étais un peu anxieux à l'idée de rejoindre ces derniers qui étaient de réputation plutôt difficiles. Dans la loge, je m'étais fais pouponner comme au jour de mon entrée durant la saison deux, soigneusement maquillé et coiffé pour les caméras. Avec toute la patience du monde, je me fis habiller et finalement mener dans les couloirs de la production vers les portes d'hôtel où logeait les candidats. Je me retrouvais ainsi aux côtés de Alice que j'avais côtoyé durant ma saison, ainsi que Lula que j'avais suivi de loin sur petit écran, ou plutôt sur écran d'ordinateur. Je leur fis un petit sourire en coin, les dépassant d'au moins une tête. « Prêtes à rentrer dans l'arène? » Et encore, je ne me doutais pas de ce qui m'attendait derrière ces portes. On nous fit finalement signe de pénétrer dans la maison, et je constatais avec surprise le luxe des lieux. C'était clairement différent du manoir dans lequel j'avais été enfermé pendant deux-trois mois. Je fis un pas, puis deux, pour finalement me diriger de ma démarche sûre vers le plateau. J'avais revêtu une chemise noire brillante parfaitement coupée et assez moulante, sur un pantalon de costume noire. Des pompes italiennes aux pieds, je fis claquer celle-ci contre le carrelage de l'hôtel avant de finalement saluer le petit comité qui ne semblait clairement pas nous attendre. « En espérant qu'on ne vous dérange pas trop, bonsoir. » Je fis la bise à certains, serrai la main des autres avant de finalement me retrouver pris au milieu d'une dispute que je ne comprenais pas. J'arquai un sourcil, un peu bousculé pour finalement me reculer vers Lula et Alice, tâchant de comprendre ce qu'il se passait. Tout ce que je venais d'assimiler vis à vis du caractère des candidats, c'est qu'ils étaient tous plus explosifs les uns des autres, et que certains étaient vraiment impolis. « On tombe mal peut-être? » Des candidats s’éclipsèrent, j'affichai une moue pantoise tout en enfonçant mes mains dans mes poches.

J'avais avancé sans soucis dans la pièce, ne me présentant pas, le plateau l'avait fait pour moi quelques minutes plus tôt, nous arrivions juste au moment des éliminations et l'on voyait la condamnée Robyn partir et une espèce de gars que je n'avais pas vu que le moment, jusqu'à ce qu'il se lève pour franchir la porte. Très vite, le ton montait, je me retrouvais aux côtés de Franz et Lula, arquant un sourcil, je les écoutais, le sourire aux lèvres avant de tourner la tête vers Franz qui demandait si l'on tombait mal « Tu sais les histoires de cul ont toujours fais rage. Apparemment on est entré dans une espèce de grosse orgie » Je regardais Shane s'en prendre plein la gueule et n'ajoutais rien d'autres, les laisser se débrouiller avec leur cul et ne pas ajouter de drame, Alice, tais toi surtout et sourit ... Je tournais rapidement les talons pour quitter la pièce.

Je savais que peu de personnes ne comprendraient pourquoi j'étais venue à Fake Lover alors qu'il ne me restait que quelques mois à vivre. Pour être franche, je m'y attendais. Et comme pour chaque chose, j'avais une raison. Une raison qui m'était chère car elle concernait également mes filles et leur vie. J'allais mourir. Ma maladie était incurable pour le moment et surtout héréditaire. Par peur de l'avoir transmise à mes filles, j'avais décidé de faire Fake Lover dans l'espoir de remporter une somme assez importante d'argent que je pourrais donner à la recherche. Un remède pourrait peut-être ainsi être trouver. Aujourd'hui, tout partait en fumer et c'était une deuxième déception, surement la pire de toutes en cette fin de prime. Alors que chaque habitant venait me saluer, je n'avais pas le cœur à la fête. Leurs mots auraient pu me conforter mais ce ne fut pas le cas. Ils étaient tous adorables de venir me voir, de me dire adieu et je leur en étais tout de même reconnaissante. Je ne pus répondre qu'à Caleb et à son "je vous emmène chez moi" qui me fit sourire. « On verra... » Lui avais-je simplement répondu avant que tout ne dégénère à nouveau. Lasse de toute cette histoire me concernant, je quittais la plateau pour me rendre dans ma chambre et prendre mes bagages. Comme promis, je laissais mes coordonnées à Caleb et je me posais un instant sur un lit. Je les entendais hurler de là-haut et alors que je redescendais les escaliers, je jetais une dernière fois un regard dans leur direction et je m'avançais vers la porte d'entrée pour finalement la tirer et sortir. Une fois refermée, je restais un instant derrière elle à ne rien faire, à ne pas bouger. Je craquais. Les larmes coulèrent le long de mes joues et je m'accroupis face à ma valise. Il était difficile de quitter une aventure comme celle-ci surtout lorsque son objectif n'avait pas été atteint.

Être de retour deux mois à peine après la fin - brutale - de son aventure aurait pu être étrange, mais pour Lula, c'était plutôt naturel. Ses cheveux bruns ébouriffés & une simple chemise à carreaux en guise de robe qui dévoilait une épaule dénudée, elle était fin prête à rentrer de nouveau dans le Nid. La brunette n'avait absolument pas suivi cette saison. De toute façon, elle n'avait pas la télé chez elle, ce qui rendait la chose un peu plus compliquée que prévu. Louise n'avait aucune idée qu'elle mettait les pieds dans une saison beaucoup plus mélodramatique et trash que la sienne mais l'ambiance électrique du salon la mit tout de suite dans l'ambiance. Son regard rieur vint chercher ceux de Franz & d'Alice tandis qu'elle lâcha simplement de son ton mutin habituel : « Le moins que l'on puisse dire, c'est que notre présence les enchante. » Un sourire amusé vint illuminer son visage avenant, tandis que Louise, aussi désinvolte qu'à l'accoutumée, s'avança au salon et salua les candidats restants. Se laissant tomber dans un fauteuil tandis qu'elle se saisissait d'une bouteille qui traînait sur la table, la jeune anglaise ajouta finalement de sa voix traînante, sans une once d'animosité dans la voix : « Quel accueil, bordel. Heureusement qu'il en faut plus pour me perturber. » La brunette laissa un grand sourire railleur fendre ses lèvres : oui, elle était connue pour son côté baba cool et désinvolte. L'agacer ? Ok. La faire sortir de ses gonds ? Délicat. Quasi impossible à moins de critiquer l'Art ou la défense des animaux. C'est dire.