ft. andrea

Lendemain du prime. Et Quinn était de mauvaise humeur. Ou non. Plutôt, il était mal. Il errait dans le nid, la mine triste, les sourcils froncés, les mains dans les poches. On pouvait aisément deviner que le prime ne s'était déroulé exactement comme il l'avait souhaité. Savannah avait abandonné l'aventure, pour cause de santé. Il appréciait la jeune femme, et il espérait que tout irait bien pour elle, encore plus qu'il était déçu qu'elle ne quitte le nid. Ensuite, Cupidon avait divisé les candidats en deux demi-finales. Autant dire que Quinn était plutôt mal tombé. Entre Micah, Andrea, Shannon, Hivana, Zayne et Shane, il ne savait pas comment il pourrait avoir une chance de passer en finale. Il se retrouvait contre tous les candidats qui avaient secoué la maison avec leurs histoires. Les têtes d'affiches, en gros. Certes, arriver jusqu'en demi-finale, c'est déjà pas mal, mais bon. Et enfin - pire que tout - Lullaby était partie. Son absence laissait dans les journées du jeune homme un vide que personne au sein de la maison, ni nulle part ailleurs, n'aurait été capable de combler. Il la reverrait dès sa sortie, c'était évident, mais en attendant, elle lui manquait atrocement. Bref, le jeune anglais déambulait dans le nid, cherchant une occupation qui aurait pu le distraire jusqu'à ce que son naturel joyeux reprenne le dessus. Ça ne prenait jamais très longtemps, et d'ici vingt-quatre heures, il sourirait à nouveau. En attendant, il était dans le cellier, dans le but de se dégoter un truc bien mauvais pour la santé pour se goinfrer. En sortant, il ouvrit à peine la porte et, devant se coller contre le battant, l'une des bretelles qu'il avait mit par-dessus sa chemise se coinça dans la poignée de la porte, l'empêchant d'avancer. Il grogna, agacé, et se débattit une seconde, essayant de détacher sa bretelle. « Et, attends ! toi ! La cinéphile ! Tu veux pas m'aider ? » s'exclama-t-il, en apercevant Andrea qui passait. Bien sûr qu'il connaissait son prénom. Quand même, il n'était pas amnésique, con, ou désagréable, ou quoi que ce soit. « Je t'en supplie ? » finit-il par soupirer, un pâle sourire aux lèvres, conscient d'avoir été presque grossier.

Ignorant totalement comment il avait tiré son plan, mais singulièrement agacé de sa propre connerie, et singulièrement agacé que quelque chose vienne le déranger dans sa maussaderie, Quinn regarda Andrea approcher et tenter, à son tour, de détacher la bretelle de la poignée de la porte. Sans succès notoire, visiblement. Donc non seulement il arrivait à se coincé à la porte, mais en plus assez pour être incapable de se dépêtrer de l'affaire. Quinn avait presque envie d'éclater de rire. « Non ça va, je préfère pas donner à certains l'occasion dont ils rêvent pour me casser le bras en faisant passer ça pour un accident. » Pas la peine de citer quelque nom que ce soit. Les intéressés se reconnaîtraient sûrement. Heureusement, lesdits intéressés n'étaient pas si nombreux que ça. Ou du moins, ouvertement. Après avoir tiré une dernière fois sur sa bretelle, le jeune anglais haussa les épaules, referma la porte, et s'appuya dessus. Il avait beau ne pas être d'humeur, les paroles sortaient toutes seules. Pour démontrer ces dires, il allait incessamment sous peu se mettre à faire des vannes douteuses pour dissimuler son trouble. « Bon, tant pis, à partir de maintenant, je serai le gardien du cellier. Sus aux kilos en trop ! » Par exemple.