We need to talk (16.07 - 21h07)

ANDREA

Le prime de la veille restait plutôt mitigé pour moi. Bonne nouvelle : la qualification de Lylou en finale. Mauvaises nouvelles : le départ brutal de Shannon, et mon handicap de deux voix quant à la demie finale. Je trouvais dommage que la jeune femme nous quitte ainsi, si près du but. Tout ça pour quoi ? Il ne lui restait qu'une semaine à tenir, voir deux grand maximum, et elle aurait pu réaliser son rêve, aider les enfants etc. Je n'avais même pas vraiment pu lui dire au revoir comme il se devait. Heureusement elle m'avait confié qu'elle resterait quelques temps sur Dublin, alors j'aurais l'occasion de la revoir. En tout cas elle me manquera ici c'est certain. L'autre mauvaise nouvelle du prime était la qualification de Caleb. J'avais du mal à comprendre comment on pouvait le préférer à une Skyler, Yasmeen ou Catalina. Mais bon, je m'étais fais une raison quant au fait que j'aurais à le supporter jusqu'à la fin de l'aventure. Qui pour moi n'était plus très loin je n'en doutais pas. Je ne me faisais guère d'illusions quant aux résultats de la demie, j'en venais même à me demander pourquoi attendre une semaine...Autant partir de suite. Mais je n'étais pas du genre à abandonner, alors je comptais bien aller au bout de l'aventure, je n'aurais qu'à prendre sur moi un peu plus longtemps voilà tout. Installé sur un banc sur le toit, fumant une cigarette, je regardai l'horizon perdu dans mes pensées. J'ai toujours été contre la clope, mais parfois il m'arrivait de faire un écart durant certains moments...La dernière fois que j'avais fumé, c'était le jour de la prononciation de mon second divorce. J'aperçus alors Andréa qui venait d'arriver sur le toit, je l'interpellai. « Andréa ! Tu peux venir un instant s'il te plait ? J'ai à te parler » dis je sérieusement.

N’ayant pu assister au prime, elle avait cependant mandaté Caleb pour tout lui raconter dans les moindres détails. Si elle n’avait pas passé sa soirée à dormir elle se serait sans doute rongée les sangs quant à savoir qui partirait ou non. Finalement tout le monde pouvait rester s’il le désirait mais ce n’était pas pareil, sans perspective de la finale ou même sans secret à garder désormais. La surprise de la soirée se trouvait être Shannon, Shannon était partie et elle n’avait pas même pu lui dire au revoir. C’était dérangeant, elle avait l’impression d’avoir faillit à tous ses devoirs. Et puis la jeune femme allait lui manquer, c’était certain, pas seulement à elle par ailleurs mais elle comprenait parfaitement qu’elle ait souhaité partir. Après tout elle était enceinte et c’était le moment parfait pour s’occuper un peu d’elle et non des autres comme elle avait si bien l’habitude de faire. C’est plus ou moins remise qu’Andrea quitta son lit pour prendre un bol d’air frais, toujours en pijama au milieu de la journée. Il ne faisait pas spécialement beau ce qui était le temps parfais selon elle, du moins en cet instant. Elle comptait s’installer sur les tables avec le livre qu’elle avait à la main mais se tourna vers Zayne lorsqu’il l’apostropha. Elle ne l’avait même pas remarqué jusqu’alors. Fronçant les sourcils en le voyant fumer, c’est surtout son ton qui la troubla, il avait l’air sérieux. Ne pouvant guère échapper à cette discussion, n’étant pas même certaine de vouloir si contraindre, elle approcha et prit place en face de lui sur l’herbe même en tailleur. « Je suis désolée pour Shannon. » Elle devait lui manquer encore plus, Caleb lui avait raconté les images du prime et elle comprenait, du moins un peu ce qu’il pouvait ressentir. N’ajoutant rien, elle fixa un point à l’horizon en attendant qu’il veuille bien se confier, ou quoi que ce soit d’autre.

Andréa déclara être désolée pour Shannon. Il n'y avait pas de quoi, elle n'y était strictement pour rien dans son départ. De toute manière elle était probablement mieux là où elle était qu'ici. En tout cas si elle était au courant,c'est que Caleb avait du la mandater. Normal ils dormaient ensemble tous les soirs. Je ne savais même pas pourquoi elle ne s'était pas montrée au prime, et je ne me voyais pas le demander à Caleb. J'en avais déduis qu'elle ne devait pas se sentir très bien. J'haussai les épaules. « Pas moi. C'était son choix, de toute manière je la reverrais à la sortie » Évidemment elle allait me manquer, mais si elle restait à Dublin quelques jours comme elle me l'avait dit, je la reverrais bien assez vite. Et puis de toute manière une fois l'émission finie il fallait bien se mettre à l'évidence, on perdrait beaucoup de monde de vue. « Tu vas bien au fait ? » Je tirais une nouvelle fois sur ma cigarette, avant de recracher la fumée à l'opposée de la demoiselle. Je l'écrasai ensuite par terre, avant même de l'avoir consumé entièrement. Je reportai alors mon attention sur Andréa. Ce que je m'apprêtais à lui dire n'allait pas être facile, pourtant il le fallait. « Tu sais j'ai bien réfléchi et... » Je laissai planer un léger silence et regardai l'horizon. « Je pense qu'il serait préférable qu'on ne se revoit pas une fois à l'extérieur. »

Bien entendu que c’était son choix mais cela ne changeait rien au fait qu’il pouvait en être affecté, ce qui n’avait pas vraiment l’air d’être le cas par ailleurs. Mais c’est vrai que la sortie était proche pour tout le monde et qu’il n’attendrait pas bien longtemps avant de la revoir, s’il le faisait bien entendu. Elle avait conscience que tout ce qui avait été tissé ici, les amitiés, les liens que l’on pouvait penser forts et solides ne tiendraient pas à l’extérieur. Certains s’effilocheront avec le temps pour ne plus devenir qu’un léger mouvement de tête s’ils jamais ils se croisent par hasard. Mais Zayne semblait optimiste quant à la perspective de retrouver Shannon et c’était tout aussi bien pour elle, être entourée était toujours un bienfait. S’ils s’essayaient à une conversation banale et polie, cela n’était que peu réussi, mal à l’aise, la jeune femme avait du mal à contenir son impatience, elle avait l’impression que ce qu’il avait à dire n’allait pas la mettre de très bonne humeur. « Juste un peu barbouillée, ça va passer. » Comme toujours. Et Zayne se lança enfin, faisant durer le suspens. « Oh. » La jeune femme ne s’attendait pas à ça, elle était même très loin d’imaginer que Zayne ferait parti de ces gens qu’elle ne reverrait jamais. Fermant la bouche qu’elle avait entrouverte sous le choc de la nouvelle, elle se pinça la lèvre pour ne rien dire de malheureux. Elle comprenait, elle savait très bien pourquoi il ne voulait pas la revoir et elle ne pouvait que respecter son choix après tout ce qu’elle lui avait fait vivre. Mais cela ne l’empêchait d’être triste, infiniment triste à l’idée que ces moments seraient donc les derniers, cette semaine puisque l’un des deux partiraient bien à l’issue de celle-ci serait la dernière, en de nombreux points. Elle aurait eu envie de lui dire qu’elle n’était pas d’accord, qu’elle voulait absolument le revoir, apprendre à le connaitre en dehors du jeu, rencontrer sa famille dont elle avait tant entendu parler. Pourtant, elle s’entendu dire quelque chose de totalement différent, presque déconnectée de sa propre réalité. « C’est tout à fait légitime et je comprends tout à fait ta décision. Tu n’entendras plus jamais parler de moi, c’est promis. » Du moins pas par son propre intermédiaire. Relevant ses genoux, elle les entoura de ses bras et posa son menton dessus, observant le ciel avec attention. Elle aurait aimé pouvoir s’envoler, loin d’ici, loin de la tristesse nouvelle qui venait de naitre mais n’en avait ni les moyens, ni la force sans doute puisqu’elle resta assise ici, devant lui. « Tu comptes rester à Dublin ? »

Andréa parue surprise par mes propos, probablement qu'elle ne s'attendait pas à ça. Je ne saurais dire exactement ce qu'il se passait dans sa tête, d'autant que j'évitais soigneusement son regard, continuant de fixer un point imaginaire à l'horizon. « C’est tout à fait légitime et je comprends tout à fait ta décision. Tu n’entendras plus jamais parler de moi, c’est promis. » Mais non je ne voulais pas qu'elle comprenne ! Ce n'était certainement pas le discours que j'aurais voulu entendre. Elle m'abandonnait donc si facilement ? Bon sang c'était encore plus douloureux que je ne l'aurais cru. A vrai dire je ne savais pas vraiment à quoi je m'attendais. Mais pas à ce qu'elle le prenne aussi bien, qu'elle soit d'accord sans que j'ai même à fournir la moindre explication. Elle était donc prête à se débarrasser de moi aussi simplement que ça. Cela voulait tout dire, ce qui rendait la situation encore plus triste qu'elle ne l'était déjà. « Me voilà rassuré. » répliquais je sèchement. Un ton beaucoup plus dur que je ne l'aurais souhaité. Elle voulait alors savoir si je comptais rester sur Dublin.. Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire ? « Probablement. Et toi ? Tu comptes déménager aux Etats-Unis ? » Elle m'avait déjà balancé que c'était absolument pas dans ses projets, mais j'avais comme des doutes. D'autant que j'avais entendu Caleb dire qu'il reviendrait à Tempe. Alors à moins qu'ils ne se lancent dans une relation longue distance... Je ne savais même pas pourquoi j'avais posé la question, dans la mesure où je ne voulais même pas entendre la réponse.

Elle aurait mieux fait de rester dans son lit, elle se serait épargné une séance de torture digne de ce nom. Puisque qu’au fond c’était ce à quoi cette discussion s’apparentait. S’obliger à rester loin d’une des personnes que l’on apprécie le plus n’étant pas réellement considéré comme agréable. Mais c’était sa décision et la contester lui paraissait impossible, pas après ce qu’ils avaient vécu et la façon dont s’étaient finies les choses. Pour autant, l’entendre décréter qu’il était rassuré était plus douloureux que nombreuses tortures à n’en pas douté, surtout avec le ton qu’il employa. Elle n’eut pas la force de lui sourire et resta donc silencieuse, les yeux fixés au ciel. C’était une drôle de façon de terminer leur relation. Eux qui avaient pu être si proches à certains moments de l’aventure se tenaient à distance respectueuse l’un de l’autre, s’adressant à peine la parole. S’il comptait reste à Dublin ce sera plus difficile pour eux de ne pas se croiser. Certes, cela restait une grande ville mais c’est souvent lorsque l’on ne veut absolument pas croiser quelqu’un qu’on l’aperçoit au détour d’une rue. « Ce n’est pas prévu au programme non. » Elle n’en avait pas encore parlé avec Caleb et redoutait ce moment mais elle ne comptait pas partir, tout quitter pour partir à l’aventure n’était pas réellement dans son caractère. Si elle avait pensé lui mentir pour le faire souffrir quelques instants, elle s’était vite ravisée sentant que ce n’était pas la peine d’en rajouter. Sur ce, elle se leva et rejoignit les escaliers sans dire un mot, elle n’était pas certaine de pouvoir se contenir plus longtemps. Elle avait eu raison puisque qu’arrivée à destination, elle se retourna pour s’approcher à nouveau de Zayne. « Je ne peux pas faire ça d’accord. Faire comme si je n’étais pas affectée par ce que tu viens de m’annoncer. Je suis égoïste et même si tu n’as pas envie d’entendre ça, je ne veux pas regretter de n’avoir rien fait alors j’ai envie de te revoir. Sincèrement. De savoir que l’on ne va peut-être jamais se revoir ça me brise le cœur. Mais je ne peux pas te demander de changer ta décision, je n’en ai pas le droit. J’en ai envie, je serai plus que ravie que tu changes d’avis mais je sais qu’après tout, je n’ai aucun droit. Et ce n’est pas parce que je comprends que j’approuve, loin de là. » Elle hésita à quitter le jardin pour de bon mais resta finalement face à lui, les bras croisés, son regard cherchant celui du jeune homme.

Ce n'était pas prévu au programme. Apparemment la communication n'était pas le fort du couple, ou alors ils évitaient soigneusement de parler de sujets sensibles. En tout cas j'aurais presque préféré finalement qu'elle me dise que oui, c'était au programme. Au moins si elle se trouvait à des milliers de kilomètres d'ici, je ne courrais pas le risque de la croiser dans la rue, ou de tomber sur elle à la télé qui présenterait sa matinale. Je ne répondis rien, que dire de plus ? Elle se leva alors, pour quitter les lieux. Alors c'était ainsi que ça allait se finir ? J'avais du mal à réaliser...Et pourtant. Je ne fis rien pour la retenir. Je m'attendais alors à entendre le bruit de la porte qui se refermait, mais rien. Etait-elle si lente que ça à marcher ? Elle voulait faire durer la torture ou bien ? C'est alors qu'elle réapparut dans mon champ de vision, se campant devant moi. Je l'écoutai sans rien dire, fuyant toujours son regard. Ses paroles devraient peut être me faire plaisir, mais finalement non. Elle ne partait toujours pas, restant planté devant moi. Finalement je me levai pour être à sa hauteur et daignai enfin planter mon regard dans le sien. « Tu crois que ça ne me brise pas le cœur de te dire une chose pareille ? Ça me tue de savoir qu'on à là probablement notre dernière vraie conversation...Mais pour notre bien à tous les deux, on ne peut pas se revoir. » Je fis une légère pause, avant de reprendre. « Je suis fou de toi, d'accord ? Depuis le premier jour...lorsque je t'ai aperçu à mon réveil, toute sourire, un plateau de petit déj dans les mains. Je ne sais pas, tu m'as envouté et... Je t'aime, bien plus que je ne le devrais.» C'était la première fois que j'avouais clairement mes sentiments. Je m'ouvrais complètement là, chose que je n'avais pas prévu. Mais peut être le fallait il. « Et je sais que tu ne ressens pas la même chose que moi...du moins pas au même degré. Tu aimes Caleb, c'est avec lui que tu veux être, j'ai saisi. Et j'essai vraiment de m'y faire, mais je n'y arrive pas. Alors si je te revois à l'extérieur...Je ne pourrais pas passer à autre chose. Et dieu sait si je n'ai pas envie de passer à autre chose, mais il le faut. Pour moi. Pour toi... T'as vu comment Caleb nous regardait lorsqu'on ne faisait que parler ? Si je reste dans les parages, je serais un frein à votre bonheur, je le sais.» Et puis après tout c'était mon problème si je l'aimais trop, pas le leur.

Elle n’avait pas du tout l’impression d’être en position de force malgré le fait qu’elle soit debout devant lui mais lorsqu’il se leva, elle fut tentée de reculer d’un pas ou deux. Non pas parce qu’elle avait peur de lui, bien au contraire, mais plus parce que cette soudaine proximité semblait déplacé après leurs propos. En tous cas avec les précédents car ceux de Zayne allaient de paire avec ce soudain rapprochement. Son discours était tellement inattendu et tellement en contradiction avec ses précédents propos qu’elle en resta sans voix pendant quelques secondes. Elle ne savait pas que penser alors de là à formuler une phrase cohérente c’était impensable. Elle n’arrivait même pas à déterminer ce qu’elle ressentait, de la joie, de la tristesse, peut-être un soupçon de culpabilité et une bonne dose d’impuissance. La seule chose qu’elle trouva à faire c’est briser la distance entre eux d’un simple pas et le prendre dans ses bras. Ce n’était peut-être pas la chose la plus intelligente mais c’était la façon la plus simple de s’exprimer pour le moment. Elle avait plus ou moins l’impression de se retrouver dans un film où le héros principal, blessé et meurtrie dévoile ses sentiments à sa dulcinée qui se rend compte qu’elle s’est trompée et s’enfuie avec lui pour vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants. Mais elle ne pouvait pas faire ça, pas parce qu’elle n’aimait pas Zayne, mais parce qu’elle le respectait trop pour qu’il pense ne serait-ce un instant qu’il se trouve être son second choix. Il était le premier, il l’avait toujours été mais les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait. Elle ne resterait pas avec Caleb après l’aventure, elle le savait depuis un moment déjà, il repartirait en Amérique et elle ne comptait pas le suivre, ne pouvait pas s’y résoudre. Lui ne resterait pas pour elle et elle ne lui demanderait pas, qui plus est il avait révélé une dernière facette de sa personnalité en la buzzant qu’elle ne lui pensait pas et c’était bien loin de lui plaire. Mais Zayne… Il était resté fidèle à lui-même, du début à la fin, et elle l’aimait, surement depuis le premier jour. Desserrant enfin son étreinte, elle laissa une de ses mains descendre sur son torse en reculant d’un petit pas. « Il va s’en aller tu sais. Enfin je ne voulais pas dire ça de cette manière. Ce que je veux dire c’est que tu ne seras pas un frein à notre bonheur puisqu’il n’y aura pas de bonheur. Mais tu as beau dire que c’est pour nous, je mesure plus ou moins ce que tu dois ressentir alors si c’est ce que tu veux, si c’est nécessaire à ton bonheur, je te laisserai partir. Pas parce que tu ne me manqueras pas mais parce que je veux que tu sois heureux, même si je n’y contribue que par mon absence. »

Je me doutais bien que mon discours avait de quoi l'ébranler. Elle ne devait probablement pas s'attendre à une telle déclaration, moi même je ne m'y attendais pas alors...J'avais décidé de garder mes sentiments aussi profond pour moi, par respect pour son couple, mais aussi parce qu'on était filmé, et parce que c'était se montrer vulnérable. Mais j'avais ressenti le besoin de tout lui avouer, pour qu'elle comprenne que rester en contact à l'extérieur serait impossible. Aussi étrange soit il, elle me prit dans ses bras. Je n'étais pas sur qu'un tel contact soit recommandé dans notre situation...pour autant je ne la repoussais pas. Elle pouvait sentir les battements de mon cœur à une allure beaucoup plus rapide que la normale. Je ne savais trop comment interpréter son étreinte. Un peu du genre, je compatis ? Je suis désolée de ne pas ressentir la même chose ? Elle se recula finalement, laissant une main trainer sur mon torse. Et là, les paroles qui sortirent de sa bouche me laissèrent...perplexe. Je m'étais attendu à ce qu'elle confirme mes propos, que oui j'empêcherais leur bonheur ou quoi. Mais certainement pas ça. Elle venait en gros de m'annoncer qu'elle n'avait aucun avenir avec Caleb. Je ne savais plus quoi penser. « Ton absence n'est pas nécessaire pour mon bonheur. A vrai dire j'ai toujours cru que je pourrais te rendre heureuse, mais je ne... Qu'est ce que tu...Je ne comprends pas. » Ses propos m'avaient déstabilisés. Où voulait elle en venir ? « Tu veux dire qu'il n'y aura plus de Caleb et toi une fois à l'extérieur ? Je croyais que tu l'aimais et que c'était lui que...Ou alors ça vient de lui ? » Peut être était ce lui qui ne voulait plus d'elle ? Mais j'avais un peu de mal à le croire. J'avais comme le sentiment d'avoir loupé un épisode.

Être là, comme ça avec Zayne était surement déplacé par rapport à son couple avec Caleb mais elle n’y pensait pas vraiment. Il n’y avait personne d’autre qu’eux deux sur ce jardin. C’était un peu comme s’ils étaient revenus quelques semaines en arrière, tous deux confus, ne sachant vraiment comment parler à l’autre ou même le comprendre. Du moins c’était ce qu’elle ressentait, un amas d’émotions profondes incohérentes et improbable. Elle pensait avoir fait une croix sur Zayne, elle pensait que l’avoir vu avec Lylou avait sonné la fin d’une nouvelle ère mais elle avait eu tord. Elle l’aimait toujours, différemment peut-être mais ses sentiments étaient toujours présents et ils venaient clairement de refaire surface de manière spectaculaire. C’était insensé, absolument ingrat envers les deux hommes mais c’était bel et bien là. « Tu m’as rendu heureuse, dans cette maison, je n’aurai pu rêver meilleur partenaire, jamais. » Ce devait être la dixième fois qu’elle lui disait cela mais il y avait tout autant de ferveur et d’honnêteté. Pour le reste, elle ne savait elle-même comment formuler cela, elle n’avait encore jamais exprimé ses pensées à ce sujet et en parler avec Zayne était la dernière des choses à faire. Pour autant elle s’était engagée sur ce terrain là et lui devait coute que coute la vérité. « Non non, ça ne vient pas de lui, il ne sait pas encore ce que je pense à vrai dire. » Elle recula et se retourna avant de commencer à marcher devant le banc. « Nous n’habitons pas sur le même continent et je ne quitterai pas ma vie pour lui, je crois que ça veut tout dire. Qui plus est, il repartira après l’aventure, il ne s’en cache pas et je refuse de vivre une relation à distance. Et il me buzze maintenant, à la fin de l’aventure alors qu’il … » Tout ceci était une autre histoire et elle s’embrouillait un peu dans ses explications. S’arrêtant d’un coup à nouveau devant lui, elle reprit. « Je ne sais pas quoi te dire. Je ne veux pas que tu penses que j’essaie de te récupérer. Pas que ça ne me plairait pas mais je te respecte trop pour ça. Tu vaux plus que ça Zayne, tu vaux plus d’un second rôle dans le mauvais soap que se trouve être ma vie en ce moment. Alors si tu ne veux plus me voir, je comprendrais, je ferai avec mais si jamais tu voulais te rétracter ou retirer ce que tu as dit plus tôt, ce serait oublier. »

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