« Tu m’as rendu heureuse, dans cette maison, je n’aurai pu rêver meilleur partenaire, jamais. » Oui enfin moi ce que je voulais dire, c'était à l'extérieur. Mais même si elle me l'avait déjà dit, se l'entendre répéter n'était pas déplaisant. Même si en réalité j'avais quelque doutes quant au fait que je l'avais rendu heureuse. J'avais plus le sentiment d'avoir surtout été cause de nombreux soucis. Elle m'assura que la future rupture ne provenait pas de Caleb. Personne qui n'était d'ailleurs pas au courant. Oups. C'était gênant, lui qui devait penser filer le parfait amour. Mais dans la mesure ou il prenait un malin plaisir à m'enfoncer dès qu'il le pouvait, j'avais un peu de mal à me montrer compatissant, vous le comprendrez. Bien qu'à son inverse le malheur des autres ne faisait pas mon bonheur. Je l'écoutai expliquer ses raisons – cela devrait plutôt être à lui qu'elle devrait les exposer. Qu'elle ne soit pas prête à déménager sur un autre contient pour lui était une bonne chose pour moi. Car cela signifiait qu'il n'était clairement pas l'homme de sa vie. Non pas que j'aurais la prétention de dire que j'étais le sien hein. Pour cette affaire de buzz, cela m'avait aussi étonné. Même si il avait son secret, j'aurais cru qu'il aurait été le premier à le protéger...et non à vouloir lui piquer sa cagnotte. Dans la suite de ses propos elle avait raison sur une chose : je méritais certainement mieux qu'être le second couteau. « Je ne sais pas... » A propos de la revoir.  « Qui me dit que dans trois jours tu ne changeras pas encore de discours ? Mettons que Caleb vienne à te faire de belles déclarations, et se dit être prêt à rester pour toi, il se passera quoi dans ce cas ? » demandais je, faisant part de mes craintes. Je ne voulais pas me prendre une nouvelle claque dans la gueule, tout simplement parce qu'elle n'aurait pas assez communiqué avec son petit ami.  « Je ne dis pas que je ne veux plus te revoir...  » Ses propos avaient changé bien des choses dans mon esprit. Je n'étais plus du tout aussi catégorique sur ce point. Mais c'était encore pas mal embrouillé.

Andréa se retourna quelques instants, avant de me faire face à nouveau. Ses premiers mots furent : Tu as raison. Comment ça j’avais raison ? Raison de m’inquiéter qu’elle change encore d’avis si Caleb venait à balancer qu’il serait prêt à rester sur Dublin pour ses beaux yeux ? Mais avec la suite de ses propos, je préférais penser que ce qu’elle voulait dire c’est qu’en effet elle aurait mieux fait d’en parler à Caleb avant. Mais c’était fait, et trop tard, alors je ne pourrais certainement pas oublier ce qu’elle venait de me dire. Ce qui n’enlevait en rien mes craintes qu’elle fasse de nouveau la girouette. « On verra. Discutes en avec lui et on en reparlera. » Quelque part j’avais presque envie que l’américain se déclare être prêt à sacrifier sa vie aux Etats Unis pour elle. Ça serait un bon test pour savoir si je pouvais lui faire confiance, ou si encore une fois elle allait céder au jeune homme. La blondinette finit par retourner s’asseoir sur le banc, j’en fis alors de même. Pour la millième fois depuis le début de l’aventure elle s’excusa, déclarant être désolée, qu’elle s’en voulait etc. Peut être devrait elle arrêter de faire des conneries, ça lui éviterait d’avoir à se répéter encore et encore non ? « Je sais. » Oh oui je savais combien elle s’en voulait. « Pour te faire pardonner, tu pourrais déjà commencer par dire à ton copain d’arrêter de me chercher des noises, parce que ma sympathie a des limites. Si ça continue je vais lui en coller une, et j’imagine que ça ne te plairait pas tellement. » Je disais ça surtout pour elle. Elle ne voulait probablement pas d’un copain défiguré. Et je ne plaisantais pas vraiment. D’autant que je n’avais pas grand-chose à perdre dans la mesure où je me savais quasiment sur d’être éliminé jeudi. En partie grâce à lui d’ailleurs. « Et la deuxième chose que tu pourrais faire…me dire ce qu’il y avait dans cette lettre. » Ajoutais je un sourire aux lèvres. Et non je ne lâchais pas l’affaire. Au point où on en était, elle pouvait bien me le dire maintenant non ?

Andréa sembla surprise que Caleb puisse me chercher des poux. De quelle planète venait-elle ? Il n’y avait qu’elle pour ne pas remarquer le comportement de son petit ami. « Ça te surprends tant que ça ? Depuis que vous êtes ensemble il passe son temps à fanfaronner et faire son petit malin. » Comportement qu’il n’avait pas avant cela. Et depuis il s’était découvert un humour terrible. Loin de moi l’idée de le démonter aux yeux d’Andréa, je faisais une simple constatation, d’autant que j’aurais cru qu’elle l’aurait déjà remarquée. Si j’avais voulu être mauvais avec Caleb, je lui aurais parlé de ma petite conversation avec Andréa dans la salle de bain. Quant elle m’avait avoué ne pas avoir nécessairement l’homme qu’elle désirait, que si je n’avais pas abandonné, elle ne serait probablement pas avec lui aujourd’hui. Mais non je n’avais rien dit. Trop bon trop con peut être. Andréa me conseilla alors de ne pas le frapper, sinon je me blesserais et il faudrait qu’elle soin à mes petits soins. Raison de plus pour le faire. D’ailleurs elle se rendit compte de ses propos avant d’essayer de se corriger, genre elle ferait une terrible infirmière. Trop tard. Je souris « Je devrais peut être le faire pour le découvrir alors ! » Evidemment je n’étais pas sérieux. Non si je le frappais, ça serait simplement parce qu’il l’aurait mérité. De toute façon je me disais que je n’avais plus que quelques jours à prendre sur moi encore, et je serais enfin débarrassé de Caleb, Micah et Vadim. Elle me donna un petit coup d’épaule lorsque je remis le sujet de la lettre sur le tapis. Bon apparemment c’était encore raté pour cette fois ci, ne voulant toujours pas m’en dévoiler le contenu la vilaine ! « La grosse tête ? Mais non je réagis très bien aux compliments, je sais que je suis merveilleux, alors ça ne sera rien de bien nouveau » répliquais je tout sourire, genre fier de moi. Remarquez que j’étais gentil, je n’insistais pas pour la lettre, de toute manière ça me semblait peine perdue ! Andréa évoqua alors notre départ prochain, et ses craintes quant à reprendre sa vie à l’extérieur. Pour ma part j’étais plus excité qu’effrayé, même si je pouvais comprendre. Ce qui me faisais le plus peur, c’était l’inconnu, ne pas savoir comment vont réagir mes proches…J’espérais ne pas trop les avoir déçu. « Je pense que tu devrais te mettre au camping ça sera plus sur » Que de payer des gens pour dormir avec elle « Pour ma part un peu de tranquillité ne sera pas plus mal. Je pense que cet hôtel est en train de me rendre dingo ! Mais c’est vrai que ça va surement faire bizarre au début. Tu vas voir que je vais me retrouver à déambuler sur le toit de mon immeuble à 3h du matin »