Depuis quelques temps déjà, tout allait pour le mieux entre Micah et moi, nous avions réussi à mettre toutes nos embrouilles derrière nous, et nous avancions. Et en plus de ça, les choses avec Vadim s'arrangeaient également, c'était forcément un plus dans mes relations avec mon frère. Etant souvent pris lui et moi par nos couples respectifs, j'avais croisé Micah quelques heures avant dans la journée, lui demandant de me rejoindre à la cabane en bois afin que l'on puisse discuter ensemble, tranquillement. Ayant voulu fumé une cigarette, j'étais monté sur le toit vers 15h15, attendant mon petit frère. Il arrivait juste quand je finissais ma clope. Nous entrions dans la cabane pour ne pas être dérangé. Nous nous installions sur les canapés. « Alors p'tit frère, comment tu vas ? » lui demandais-je. Il semblait stressé, surement pour le Prime. J'espérais vraiment qu'il m'accompagnerait en finale. Même si jouer la victoire contre lui ne serait pas évident, on se soutiendrait mutuellement. « Tu as intérêt à me rejoindre en finale, je te préviens. Tu me dois bien ça, et puis je pense que Vadim te l'a demandé. » lançais-je, presque en train de le supplier. Même s'il n'étais pas maître de son destin au final. Il méritait sa place, il méritait même la victoire, bien plus que moi.

A ce stade du jeu, j'avais commencé à faire le bilan de mon aventure, je n'avais pas vraiment de regrets, enfin peut être juste un mais il ne dominait clairement pas. Néanmoins, en plus du fait que j'étais pleinement heureux dorénavant grâce à Vadim, je pouvais dire à l'heure d'aujourd'hui que cette émission avait eut le mérite de me faire retrouver ma complicité avec mon frère et j'en étais pleinement satisfait. Je n'étais pas certain d'avoir la patience et le courage de l'affronter si nous n'étions pas enfermés ensemble depuis tant de temps maintenant. Douze semaines, ils nous avaient fallut presque trois mois pour réussir à retrouver notre complicité. J'avais rejoins Caleb comme il me l'avait expressément demandé sur le toit, nous avions prit possession de la cabane en bois, il faisait frais d'une part et de l'autre, la cabane était un endroit relativement tranquille où nous ne risquions pas d'être dérangés. Je m'installais sur l'un des canapés lorsqu'il prit la parole. « Tout va très bien, mais toi ? Tu vas bien ? » Demandais-je sur un ton presque inquisiteur, à vrai dire, je n'étais pas sûr qu'il se porte aussi bien qu'il voulait le laisser entendre. Bref. Je ne pus m'empêcher de sourire face à sa requête. « D'accord pas de problèmes, j'vais sortir le téléphone portable que j'ai planqué dans ma valise et je vais voter comme un dingue. » Lançais-je légèrement sarcastique, comme si j'avais un quelque conque pouvoir sur les votes. Vadim me l'avait demandé, il ne se trompait pas, mais je lui avais aussi dit que je mettrais tout en oeuvre pour réussir. « Enfin j'sais pas si c'est réellement une bonne idée, tu sais. Je sens que si je l’atteins et que l'un de nous gagne l'autre va l'entendre toute sa vie, un véritable enfer ... » Je m'étais mis à rire aux éclats, c'était tellement probable.

Je profitais un maximum des moments passés avec mon frère. Depuis que nous nous étions retrouvé, tout redevenait comme avant petit à petit. Notre complicité, notre "amour", le besoin l'un de l'autre, tout n'était pas encore parfait, mais nous étions sur la bonne voie. Micah arrivait enfin sur le toit, s'installant dans la cabane en bois avec moi. « J'ai connu mieux, beaucoup mieux, mais je m'en remettrai, t'inquiètes. » répondais-je, haussant les épaules. Evidemment, j'étais en finale et ça, c'était une réjouissance, Mais l'annonce d'Andrea m'avait retourné. Heureusement que j'avais Micah pour me permettre de penser à autre chose. D'ailleurs sa petite pointe d'humour me fit sourire. « Je me doutais que tu n'étais pas réglo. Tu aurais pu m'en faire profité, si j'avais pu appelé Cassie ça m'aurait évité certaines conneries. » répondais-je, tentant de cacher mon mal-être derrière de l'humour, mais c'était raté. Maintenant je pouvais être sûr que Micah s'engouffrerait dans la brèche pour me faire cracher le morceau. « Je ne me vois pas gagner, donc, rassure toi, tu pourras te pavaner si tu as plus de votes que moi. » répliquais-je, sincèrement. A l'instant présent, il pouvait me faire ce qu'il voulait, ça ne me toucherait pas. J'avais du mal à faire semblant que tout allait bien, en tout cas, face à mon frangin. De toute manière, il me connaissait trop bien pour que ça serve à quelque chose de lui cacher. Il finirait par deviner par lui-même.

C'était assez bizarre de se dire que sans cette émission, nous serions toujours à presque deux milles miles l'un de l'autres aussi renfrogné à l'idée de nous adresser la parole. Ce qui au bout du compte serait particulièrement stupide vu la situation actuelle. Ni lui ni moi n'étions désormais avec Shannon si bien que cette histoire n'avait plus lieux d'être. Evidemment, il m'avait trahis, évidemment cette histoire j'allais avoir du mal à l'oublier néanmoins passer outre était réellement la meilleure chose à faire. « J'en doute pas, tu tires une de ces tronches. » J'avais bien compris qu'il ne souhaitait pas en parler pour le moment, et je respectais sa décision, néanmoins, sa réplique suivante me laissa perplexe, s'il souhait avoir une conversation avec Cassie c'est que c'était plus grave que ce que je ne pensais. « Bon c'est bon raconte moi tout, qu'est ce qui t'arrive ? C'est ... C'est Andrea c'est ça ? » Ça ne pouvait être que ça, je me doutais de ce qu'il allait me dire néanmoins, je voulais avoir confirmation de sa part, et quoi qu'il arrive j'allais être là pour lui. « D'accord, je te le rappellerais en temps voulu alors. » Plaisantais-je, à vrai dire j'avais dû mal à me voir atteindre la finale, alors gagner c'était beaucoup trop abstrait pour que je m'en préoccupe pour le moment. D'autant depuis que Vadim avait été retrouvé sa place suite au départ de Lylou.

Comme quoi, les émissions de télé-réalité ne sont pas toujours mauvaises. Grace à Fake Lover, j'avais retrouvé l'une des personnes dont j'avais toujours eu besoin, mon frère. Et dire qu'à peine trois mois plutôt on ne s'adressait plus la parole. Evidemment, tout n'étais pas effacé, je m'en doutais, mais nous avancions pour passer à autre chose, et laisser mes erreurs derrière nous. « Tu me saoules, je peux rien te cacher. Et qu'est-ce qu'elle a ma tronche encore ? » rétorquais-je, souriant, n'étant pas du tout énervé par sa remarque. Je ne m'étais pas regardé devant la glace depuis un moment, mais je voulais bien croire que je n'avais pas la mine des grands jours. Et puis, dire que je voulais parler à Cassie ne faisait que le renforcer dans l'idée que j'allais mal, très mal. « Oui, c'est Andrea, c'est toujours Andrea de toute manière. Elle m'a balancé dans la gueule que c'était fini en gros. Elle ne compte pas venir vivre à Tempe. » avouais-je, haussant les épaules avant de tourner le dos à Micah, pour fuir son regard. Je savais ce qu'il allait me dire. Qu'il m'avait prévenu de ne pas trop m'attacher, et tout le bla-bla. Encore une fois, j'aurai dû l'écouter. Mais il était trop tard. J'étais accro de la blonde, et je souffrais énormément. « le contraire m'aurait étonné. » répondais-je, lâchant un léger sourire. Ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd, et je pouvais être sûr qu'il allait me le ressortir en temps voulu.

Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire face à sa remarque, effectivement c'était difficile de se cacher les choses. « Je sais c'est con mais ça fait assez longtemps qu'on se connait pour que je sache que t'es pas bien bro'. T'es plus laid que d'habitude, je sais c'est bizarre mais c'est cette mimique j'sais pas ça trompe pas. » Le taquinais-je en espérant le faire sourire un peu, je ne pensais pas un traite mot de ce que je venais d'avancer face à son apparence, après tout nous étions frères n'est-ce pas ? Néanmoins, je soupirais légèrement alors qu'il m'annonçait qu'Andrea était la cause de son mal être, c'était tellement prévisible. « Sérieusement ça t'étonne ? Elle a déjà eu du mal à choisir, ne le prends pas mal mais j'ai déjà l'impression que c'était plus par dépit qu'autre chose, alors de là à tout plaquer pour toi, tu te faisais des films. » Je n'essayais pas d'enfoncer le couteau dans la plaie, mais je ne t'étais pas du genre aimer passer de la pommade dans le dos, d'autant que je l'avais prévenu qu'il se montait sûrement trop la tête. Après le lui rabâcher ça servait à rien. Il ne tardait pas à tourner la tête, je m'approchais de lui, déposant ma main sur son épaule. « C'est bon, t'es un mec bien, je sais que ça doit te faire un coup mais tu vas rebondir. T'es plutôt canon, tu devrais réussir à la remplacer rapidement. » C'était à marque d'une pierre blanche, je venais de complimenter mon frère, sans détourner ma phrase d'une quelque conque façon.