Les toilettes. La pièce qu'elle avait du occupé le plus dans sa vie. Ah ah. Ou de son aventure, au choix. Cependant sa situation du moment était totalement ridicule. Elle tapait depuis plusieurs minutes à la porte de ce cabinet, pensant que quelqu'un était tombé dans le trou ou, pire, s'était endormi. Sur le trône. C'te honte. « Bon, magne-toi. » Sa voix était sèche et son visage fermé. Fallait pas pousser mamie dans les orties, non plus. Elle savait qu'il y avait quelqu'un à l'intérieur, elle l'entendait. La question était surtout : qui était cette personne ? Et qu'est-ce qu'elle était en train de foutre aussi, accessoirement. Soudain, dans un élan d'intelligence, la blonde appuya sur la poignée et, ô miracle, c'était ouvert. La personne derrière la porte n'avait donc pas pensé à fermer à clés cette fichue porte. Tant mieux, ah. Lâchant un léger soupire à peine audible, elle ouvrit la porte un peu plus avant de voir Emrys, par terre. Non mais elle avait vraiment tout vu. C'était totalement absurde. Et ridicule. Enfin, elle avait l'air ridicule. Si elle avait envie de se suicider, il fallait le demander tout de suite, Wendy se ferait fait une joie de l'étrangler. Avec les mains, c'était plus ludique. N'hésitant pas à la pousser un peu avec le pied -bon dieu qu'elle avait un énorme fessier- la belle ne se gêna pas pour relever sa robe et abaisser sa culotte, avant de s'asseoir sur les toilettes. Hm. Elle n'avait pas peur. En même temps, qui allait le voir ? À part Emrys, personne n'allait être au courant que Wendy aimait bien faire pipi sous les yeux des autres candidats. Sourire. La jeune femme n'allait pas rester là à uriner à côté de la belle blonde sans qu'elles ne se parlent. Ce n'était pas marrant sinon. Vous comprenez. « Qu'est-ce qu'il t'arrive? » Un brin curieuse, la jeune femme. Mais la position d'Emrys intriguerait tout le monde. Pas vrai ? Même les plus folles. Genre Wendy. Rejetant ses cheveux en arrière d'une main particulièrement, elle attendait patiemment la réponse de sa jeune colocataire qui en semblait pas pressée de se magner les fesses. Elle semblait triste. Ou pas trop, en fait. Il fallait dire que la blonde n'était pas vraiment une lumière pour déchiffrer les émotions des autres, sachant qu'elle n'était pas l'une de ses personnes à laisser transparaître assez facilement des émotions ou des sentiments, quelconques. « Tu sais que si t'as envie de parler, je suis là... Non j'déconne. » Elle roula des yeux avant d'éclater de rire. Quelle connasse.

M'enfermer dans les toilettes. Ca pouvait être une idée stupide, ou ça pouvait rester aussi une idée comme les autres.. J'avais souvent l'habitude de sortir me balader quand je voulais passer quelques temps seule, mais ce dimanche, je n'en avais pas spécialement envie. Je sais qu'il y a plus.. enfin moins.. bizarre comme lieu pour se retrouver avec soit même, mais j'avais en fait poussé la première porte qui s'était trouvée sur mon chemin, donc.. Je m'étais alors posée là, mais malheureusement mon moment de solitude n'avait pas duré puisque quelqu'un vint m'interrompre peu après que j'ai eu le temps de poser mes fesses au sol. La poignée fut actionnée et.. oh.. Wendy.. youpi.. Je ne lui adressais pas le moindre mots. Plus par flemme que pour être méchant ou je ne sais quoi d'autre. Enfin, elle s'installa sur le trône, m'ayant comme témoin de son vidage de vessie. Elle me questionna alors, et j'en étais plus étonnée qu'autre chose.. en quoi est-ce que je pouvais bien l'intéresser ? « Je dois forcément avoir une raison pour venir m'enfermer ici ? » Je sais pas si j'avais réellement envie d'en parler avec elle. Après tout, personne ne pouvait garantir qu'elle ne s'amuserait pas à s'en resservir pour me nuire, en quelques sortes. Je levais les yeux en sa direction lorsqu'elle commença sa nouvelle phrase, et les rabaissais lorsqu'elle l'acheva, souriant moi aussi. Aller savoir pourquoi. « Oh, te fatigues pas. Ca j'avais compris. » répondais-je. « Je te parlerai bien mais.. non, en fait. »

Elle ne connaissait pas Emrys à proprement parlé, mais elle la considérait déjà comme une personne dont elle était 'proche'. Bon, certes, ce n'était pas le grand amour entre ces deux blondes, mais elles s'étaient, pourtant, parlées plusieurs fois. Si Emrys n'avait pas un cerveau si vide, elles auraient probablement pu être de très bonnes amies. Malheureusement, elle ne pouvait pas être parfaite. Elle avait déjà un corps sublime -même si Wendy s'amusait à dire que ses fesses pesaient le double de son poids à elles toutes seules-, mais un pois chiche dans la tête. C'était comme ça. Toujours assise sur la cuvette des toilettes, elle attendait que la jeune femme répondre à sa question. Non pas que cela l'intéressait, mais parler au mur n'allait pas la mener très loin, et il fallait dire qu'il n'était pas très coopératif comme interlocuteur. Comme d'habitude, la belle se contenta d'esquiver la conversation, comme si quelque chose froisserait Wendy au point qu'elle s'énerve. Ce n'était peut-être pas le cas, mais du moins c'était comme ça que la française le voyait. « Bah avoues que ce n'est pas commun de se cacher dans les toilettes pour.. réfléchir? » Elle avait évité de faire une blague sur les blondes, sachant qu'elle en était une elle-même. Après l'avoir toisée pendant quelques minutes et avoir lâché une remarque acerbe bien que pourtant très gentille -du moins sur le début-, la jeune femme ne prit pas plus de temps pour répondre, à son tour, par une remarque tout aussi charmante. « Pourtant il va bien falloir, parce que j'ai pas envie de partir. Et toi non plus, héhé. » Elle sourit à nouveau, avant de se relever, ainsi que de remonter sa culotte et de remettre en place sa robe. N'attendant pas un instant, elle s'assit par terre, posant son dos sur le mur opposé à celui d'où Emrys était posée. Sourire hypocrite et la jeune femme commençait la conversation : « Bon, alors, tu me dis ce que tu foutais là? T'as pleuré? T'as pissé? T'es tombée? » Un peu -beaucoup- de questions d'un coup. Il fallait qu'elle suive, malgré tout.