Prime terminé. Enfin. Ce prime-ci avait été plutôt... merdique pour lui. Même s'il ne dirait pas les choses ainsi, ce prime n'était clairement pas son meilleur. Marley était partie, petit pincement au cœur quand même. Puis il y avait eu toute cette attention sur lui, avec les potins, la question et la nomination. D'accord, celle-là, il l'avait mérité. Et pour le coup, c'était même Kimaori qui en pâtissait, il n'avait vraiment pas de quoi se plaindre. Même après une bonne nuit de sommeil, le prime lui restait en tête. Il était donc bien content de voir Riley arriver vers lui, passant son bras autour de la taille de la belle le temps qu'elle l'embrassait et qu'elle lui demandait de le rejoindre. « Bien sûr, j'arrive. » chuchota-t-il, déposant un baiser sur son front avant de la laisser filer. Juste le temps d'enfiler quelque chose de confortable (sauf si elle le préférait avec une simple serviette blanche autour de la taille, bien sûr) et de manger un morceau et il arrivait. Il entra donc dans la petite cabane au fond du jardin après avoir fait tout cela, retrouvant la blondinette. Il alla s'asseoir à son côté, replaça une mèche de cheveux blond derrière son oreille et plongea son regard dans le sien. « Quelque chose te tracasse? » Ce n'était pas très difficile à deviner. Soit elle l'avait fait venir ici pour parler, soit pour faire l'amour sauvagement et étrangement, la deuxième possibilité ne semblait pas très réaliste.

Il l'écouta attentivement exposer ses craintes, comprenant tout à fait les questions qu'elle pouvait se poser. Il réfléchit à son tour à ce qu'il pourrait lui dire, entremêlant leurs doigts le temps qu'il pensait. « Très bien, alors déjà, tu dois savoir qu'il ne se passera jamais rien avec Ambrosia. Vraiment. Je ne la vois absolument pas comme ça, donc tu peux déjà te rassurer sur ce point. » S'il était sûr d'une chose, c'était ça. Et si elle devait croire quelque chose, c'était bien ça aussi. « Ensuite, eh bien, j'aime être en ta compagnie et tu sembles être une fille vraiment géniale, donc si je t'ai embrassé, c'est bien sûr parce que j'en avais envie. » Et c'était vrai, bien entendu. Il était sincère, non seulement parce qu'elle semblait avoir besoin de franchise, mais aussi parce que la dernière chose qu'il souhaitait faire était de la blesser en lui cachant des choses. C'est d'ailleurs pour cela qu'il continua. « Mais comme tu dois l'avoir compris, je ne tomberais pas amoureux de toi. Ni de qui que ce soit d'ailleurs.» Avait-il été trop cru dans ses paroles? Comment pouvait-il lui expliquer qu'être en couple avec lui ne signifiait pas être amoureux l'un de l'autre? Difficile à comprendre, c'est bien vrai. Il pourrait l'embrasser, être adorable avec elle et même la protéger, mais il s'interdisait de tomber amoureux. Et c'était tout aussi bien pour l'un comme pour l'autre. Le comprendre n'était pas facile, mais c'était bel et bien ainsi que se passaient les choses dans la vie de Cassidy. Mais au moins, maintenant, c'était clair.

On ne pouvait pas lui reprocher de ne pas avoir été honnête, il l'avait été. Et il savait très bien que cela ne plairait pas à la jolie blonde. Sa façon de voir les choses ne plaisait pas à un tas de gens. Il comprit très bien la direction que prenait la conversation lorsqu'elle détacha leurs mains. Il ne pouvait pas dire qu'il ne s'y était pas attendu. « L'amour n'est pas... » commença-t-il à dire avant de finalement s'arrêter. Ce n'était pas quelque chose de beau. Pas pour lui. Là d'où il venait, l'amour n'était pas quelque chose de beau. Et il ne pourrait jamais se laisser aller à aimer. Jamais. « Si tu veux des distances entre nous, je ne m'y opposerais pas. » dit-il ensuite, la serrant contre lui. La situation ne laissait pas prévoir un détachement dans l'immédiat, puisqu'ils semblaient très bien ainsi. Mais il savait bien qu'elle finirait blessée. Tout ce qu'il voulait dans la vie, c'était ne pas blesser les autres et pourtant, c'est tout ce qu'il réussissait à faire. Mais les barrières entre lui et l'amour étaient nécessaires, il n'y renoncerait pas. Alors oui, elle serait blessée, si elle s'attachait davantage au jeune homme.

Oui, Cassidy, l'amour n'était pas quoi? Il y avait tellement de raisons qui faisaient qu'il n'y croyait pas une seule seconde. Tellement de raisons pour expliquer le fait qu'il n'avait jamais réellement aimé. Certains le diraient sans cœur et c'était plus ou moins ce qu'il était et cela lui convenait parfaitement. « L'amour n'est pas quelque chose de beau. » souffla-t-il finalement. Peut-être voulait-elle y croire, mais lui, il refusait de voir cela comme une chose si belle que tout le monde la recherche. Si elle ne comprenait pas son point de vue, c'en était de même pour lui. Et c'était assez perturbant comme conversation, il n'avait jamais autant été face à son passé que depuis qu'il était dans cette aventure.
La meilleure chose à faire serait de mettre des distances. Auparavant, il n'avait été en « couple » qu'avec des jeunes femmes qui avaient exactement le même point de vue que lui sur le sujet. Ce n'était que deux amis qui étaient ensemble pour ne pas être seul, tout simplement. Il ne savait pas comment il avait pu accepter que Riley s'attache à lui ou comment il avait pu l'encourager dans cette idée-là. « Tu ne devrais pas t'attacher à moi Riley, vraiment. » qu'il lui dit. Elle pourrait trouver quelqu'un de tellement mieux, quelqu'un qui pourrait l'aimer et non pas un gars comme Cassidy qui refusait ne serait-ce que d'aborder le sujet de l'amour. Non, mais était-elle complètement masochiste? « Tu sais que ça finirait forcément mal et pourtant, tu sautes dedans à pied joint. » constata-t-il. Il était partagé entre l'idée de continuer ce qui pouvait y avoir entre eux, puisque cela ne le dérangeait pas d'avoir de la compagnie pour quelques temps. Et l'idée de lui dire carrément qu'elle faisait une belle connerie, l'empêchant ainsi de souffrir encore plus, plus tard. Ouais, c'était l'une des premières fois qu'il tombait sur une fille qui tenait à lui de cette façon et ne savait pas quoi faire.

Bien entendu que c'était trop tard et bien sûr qu'elle s'était attachée à lui. Parce qu'il avait été trop stupide et trop faible pour résister à un simple baiser. Il devait apprendre à résister à une femme. Cependant, le fait qu'elle l'accuse de l'avoir embrassé, c'était un petit peu abusif de sa part. « Rappelle-moi lequel de nous deux a embrassé l'autre en premier? Parce que si tu veux jouer à ce jeu-là, ça peut être facile. Pourquoi m'avoir embrassé alors que tu savais pertinemment ce que l'amour voulait dire pour moi? » constata le jeune homme, le tout sur le ton doux dont bien des gens avaient l'habitude, affichant même un mince sourire. Si sa mémoire était bonne, c'était bel et bien elle qui s'était jetée sur ses lèvres et non l'inverse. Certes, il l'avait embrassé à son tour, mais après tout, il ne voyait pas le mal qu'il y avait à ça. Elle en avait donc marre de sa vie, elle voulait du changement, de l'action, de la joie ou de la peine. C'était ce qu'elle voulait dans l'immédiat, mais une fois qu'elle serait blessée, éventuellement avec le cœur en morceaux, elle se dirait qu'elle aurait mieux fait de ne jamais s'être attachée à lui ou d'avoir essayé de le convaincre de rester malgré tout. Oui, elle risquerait d'être sacrément déçue. Mais comment le lui faire comprendre? « Des choses, c'est certain que tu en vivras. Mais est-ce que tu serais prête à tout supporter? Tu ne me connais pas beaucoup Riley, mais je suis loin d'être le petit-ami idéal. Si tu veux vraiment vivre des choses, très bien, faisons ça, mais tu finiras blessée, même si ce n'est pas ce dont j'ai envie, je te blesserais. » qu'il lui dit, en espérant qu'elle comprendrait que la meilleure chose à faire serait de partir en courant. Il essayait de la protéger du mieux qu'il pouvait, mais elle lui donnait du fil à retordre. Il n'était pas difficile à convaincre et accepterait facilement d'être un « petit-ami » pour elle, malgré tout, il savait pertinemment comment ça finirait. Et pouvait-il réellement se permettre d'être un goujat avec elle? Méritait-elle vraiment de finir avec une peine de cœur? La décision ne tenait qu'à elle.