pour Wendy.

Cette pièce n'a rien de merveilleuse. Rien du tout. Assis par terre depuis bientôt deux heures, à regarder sans trop le voir la porte se dressant en face de lui, Castiell songeait que cette pièce qui portait un nom aussi ridicule, n'était au final qu'une grosse arnaque. Non seulement elle ne recelait rien, mais en plus, les indices étaient aléatoires. M'enfin... Le jeu n'était pas l'occupation préférée de l'anglais, qui préférait être un joueur tout aussi aléatoire que les indices de cette salle. Soudain, la porte s'ouvrit, laissant rentrer la lumière qui agressa les yeux du trentenaire.

C'est qui? lança sèchement Castiell en fermant les yeux.

Il lui semblait que, cette semaine, c'était la semaine des secrets en dangers. Oui, il lui semblait car, étant malade, elle n'avait pas pu assister au prime, et ainsi être dans le déni total. Bref. Ayant un semblant de cerveau -oui oui vous êtes choqués- elle eu la bonne idée de passer un peu de temps dans la salle aux mille et une merveilles, là où des indices s'affichaient, de temps en temps. Cela lui permettrait peut-être de découvrir des secrets, qui sait ? Enfin, elle était blonde, donc on pouvait toujours mettre un point d'interrogation quant à la possible alarme du buzzeur déclenché par sa petite main. Quoi qu'il en soit, elle était devant cette porte, et, l'ouvrant, elle se rappelait à quelle point cette salle était sombre. Beaucoup trop sombre. Et il semblait qu'elle n'était pas la seule de cet avis, tiens. Elle cru reconnaître Castiell qui râlait. Roh, un peu d'calme, garçon. Elle soupira en poussant un peu plus la porte, lâcha un : « Je ne peux pas te dévoiler mon identité, je suis en mission secrète ! » mêlé à un rire franc. C'est vrai, elle avait toujours rêvé d'être Kim Possible. Comment ça vous ne connaissez pas Kim Possible ? Oui, elle regardait des dessins animés, même adulte. Un problème avec ça ? Finalement, elle referma la porte aussitôt, préférant ne pas aveugler le jeune homme -ce qui serait franchement dommage- et alla juste à côté de lui, s’asseyant dans la même position que lui. « Tu m'attendais, hein, avoues. » Elle était venue pour quoi, elle, déjà ?

Lorsque lui parvint la voix du nouvel occupant de la pièce, Castiell reconnut sans mal la propriétaire : Wendy. Il se contenta de rouvrir les yeux pour lui adresser un regard mauvais alors qu'elle venait s'installer à ses côtés. Non, ils ne s'étaient pas brouillés comme à leur première rencontre. C'était juste, lui, qui n'était pas d'humeur à rigoler. L'anglais haussa les épaules et ne pipa mot, ne sachant pas quoi dire. Mais le silence du trentenaire n'ébranla pas la belle qui une fois assise, lui parla.

Comment vas-tu réagir si je te dis que non? lança-t-il, ses traits ne trahissant aucune émotion.

A croire qu'il était à prendre avec des pincettes. Castiell soupira et appuya sa tête sur le mur, fuyant toujours la française des yeux. Il n'était pas à l'aise ici, définitivement pas.

Qu'est-ce que tu veux? maugréa le candidat.

« Je serai terriblement déçue et je pleurerai toutes les larmes de mon corps. T'es vraiment sur que tu ne m'attendais pas, alors ? » Elle afficha un sourire parfait avant de vriller les prunelles en face d'elle. C'est vrai qu'il faisait noir, ici. Dommage que la lumière ne soit pas plus forte, elle aurait pu observer les iris de son interlocuteur avec plus de précisions, et puis il avait plutôt de beaux yeux. Elle remarquait cependant qu'il n'avait pas l'air très à l'aise, mais elle mit sa curiosité au placard, ne préférant pas demander ce qui le dérangeait tant. Si c'était sa présence ou autre chose. Soudain, il lui demanda ce qu'elle venait faire ici. Cela ne lui aurait rien fait s'il ne lui avait pas parlé aussi séchement qu'il avait fait. « Euh.. bah je venais voir si y'avait pas d'indices, mais t'étais là alors je suis venu te parler. Ca te dérange j'ai l'impression.. » Autant lui dire directement. Cela était juste ce qu'elle pensait, elle s'était basé sur sa façon de parler. Mais elle espérait se tromper, sinon elle serait.. déçue ?

Castiell glissa un regard suspect vers la jeune femme avant de lâcher un soupir lasse. Serait-il assez cruel pour lui dire qu'il n'en avait rien à faire de l'attendre ou quoi? Même s'il savait qu'elle en faisait un fromage et qu'elle surjouait, il se dit qu'il n'aimait pas voir une femme pleurer. L'anglais afficha un sourire contri, faisant mine d'avoir perdu la bataille.

Oui, oui, je t'attendais princesse, lança-t-il d'un ton qui sonnait comme "bon maintenant fiche moi la paix".

Puis ensuite, Castiell se sentit coupable en ressentant la tension qui émanait de la française. La froideur du trentenaire avait du la froisser, ou la mettre mal à l'aise. C'est vrai qu'elle n'avait rien fait qui puisse mériter un tel comportement.

Je te prie de m'excuser, je suis un peu sur les nerfs..

Quel euphémisme.

Ce mec devait avoir de sérieux problèmes de santé. Pourquoi il lui parlait comme ça ? Qu'avait-elle fait de mal ? S'il n'était pas content, qu'il se casse, il ne pleurnicherait pas tant et, pour le coup, elle non plus. Et puis c'était quoi ce ton ? On aurait dit qu'il disait juste ça, comme ça, pour qu'elle le laisse tranquille, pour qu'elle soit contente. Mais non, coco, ce n'était pas le cas. « Uhrm. Ouais.. » Roulant des yeux, elle tapotait légèrement des pieds sur le sol, comme pour faire de la musique, alors que Castiell ouvrit de nouveau la bouche. Bah voyons. Cela n'expliquait pas tout mais, pour ne pas envenimer la situation, elle préféra se taire. Ou pas d'ailleurs. « C'est à cause de ta blonde que t'es comme ça ? Parce que si c'est oui, je m'en vais la défoncer sur-le-champ. » Il allait sans doutes le prendre mal mais, tant pis. Elle n'était pas là pour faire dans la sympathique, mais pour chercher des secrets. Et si Castiell n'était pas d'accord avec ça, tant pis. Elle s'en fichait pas mal, en fait. Ouais, elle s'en moquait complétement.

Castiell ne put s'empêcher de laisser un rire amer s'échapper de sa bouche alors que wendy faisait allusion à Emrys - dixit, la blonde de l'anglais. Il aimait la spontanéité de la jeune femme et il était sûr d'une chose, c'est qu'elle pouvait passer à l'acte. Mais cela n'enerva pas plus le trentenaire, qui décidait que s'apaiser un peu. Encore une fois, il se disait que ce n'était pas de sa faute à elle.

Ne te donne pas cette peine, la pauvre n'y est pour rien.. Mais si tu pouvais me foutre un coup ou deux, tu peux. J'ai vraiment besoin de me ressaisir, avoua Castiell en soupirant pour une énième fois. 'Sais même plus pourquoi je suis venu m'enterrer ici.

Il n'avait pas peur de le dire. Plus il y réfléchissait - et dieu sait qu'il passait son temps à cela - plus il se disait que venir s'enfermer entre les murs du nid d'amour avait été une mauvaise idée. Il ne saurait dire pourquoi.

Tu te plais ici? demanda-t-il alors, ne sachant pas quoi dire de plus. Peut être avait-il besoin de savoir que quelqu'un dans cette baraque avait le même état d'esprit que lui, mais ça, encore, ce n'était pas sûr. Du tout même.

[pardonne moi du temps de réponse]