Alors que le prime dernier et la soirée paraissaient déjà bien éloignés dans les mémoires, restaient encore les traces de la fête un peu partout dans le salon. Une fois tous remis sur pieds, douché et rassasiés, c'est assez naturellement que tous se mirent plus ou moins à ranger. Ils avaient mis un peu de musique pour se donner du baume au coeur et les tâche furent réalisées dans une certaine bonne humeur. Alors que tout était presque terminé, Kim se proposa pour aller ranger toutes les bouteilles qui avaient été sorties mais non consommées. Elle étaient certes moins nombreuses que les vides, mais valaient mieux les éloigner pour un moment. Les rassemblant toutes dans un grosse caisse, c'est tant bien que mal que Kim descendit les raides escaliers de la cave. Rejoignant la partie réservées aux grands crus et autres alcools, elle laissa enfin retomber la caisse à terre, plus ou moins délicatement. Ouf rien de casser ! Alors qu'elle replaçait une à une les bouteilles dans leur emplacements originaux, prenant soin de bien regarder si l'étiquette correspondait à la légende. Pas franchement facile sans lampe de poche ! Des pas si firent entendre, elle se retourna et aperçu Sorcha. Avec humour, Kim lança directement : Han han ! C'est pas pour toi mademoiselle ! Il me semble que tu as eu ta dose hier. Lâchant un petit rire, elle déposa la bouteille qu'elle avait en main avant de reprendre plus sérieusement : Non je blague mais ... Ca va ? T'avais l'air ... disons bien imbibée hier soir ....

Quand j’étais arrivée au salon, je remarquais que presque tout avait été rangée, et je me sentis presque mal de n’avoir pu aider à la tâche. Après tout, j’étais de ceux qui avaient festoyés – probablement de ceux qui l’avaient fait le plus – et voilà que j’avais lâché mes camarades dans le nettoyage des vestiges de la soirée. J’avais aperçu Kim qui se dirigeait vers la cave, et remarquant qu’elle prenait drôlement son temps pour s’afférer à sa tâche, je décidais d’aller la rejoindre, question de lui apporter mon aide. Si elle en avait besoin, bien entendu. Dès qu’elle m’aperçu, ce fut comme un déclic, chez elle. Je m’attendais bien sûr à ce qu’elle me lâche un commentaire de la sorte. « Han han ! C’est pas pour toi mademoiselle ! Il me semble que tu as eu ta dose hier. » dit-elle avec humour, un léger rire se mêlant à ses propos. Je mêlais mon rire au sien l’espace de quelques secondes, juste assez pour ne pas paraître frustrée de son approche. Bon, j’étais juste fatiguée et peu remise de ma soirée, mais je n’avais pas envie de faire la gueule pour ça. « Non je blague mais… Ça va ? T’avais l’air… disons bien imbibée hier soir… » Je levais les yeux au ciel : tous le monde dans cette villa devait être au courant de mon comportement, mais après tout, c’était ce que c’était : de la pure folie. Vingt-sept ans sans boire, et voilà que du jour au lendemain, je me payais une soirée à picoler. Vraiment, qu’est-ce qui m’était passé par la tête. Encore là, je l’ignorais. « Oh, m’en parle pas… je ne sais pas quel mouche m’a piqué, mais la prochaine fois, j’ai bien intention de la tuer dans l’œuf. » Rester debout m'étant plutôt difficile pour le moment - mon équilibre étant déficient depuis mon réveil, j'allais me poser sur la dernière marche des escaliers, non loin de la jeune femme.

Sorcha était visiblement descendue pour l'aider. C'est vrai que si elle l'avait vu s'éloigner avec cette énorme caisse masquant sa maigrelette silhouette, il y avait de quoi s'inquiéter. Pourtant Kim avait plus de force que ça ... c'était maintenant bien connu ... et c'est finalement sans casse qu'elle arriva à bon port. Sorcha prit place assise et Kim pu dans un rayon de lumière apercevoir un peu mieux sa mine fatiguée, carrément lessivée même. Elle ne fit aucun commentaire à ce sujet. Ca n'aurait servit à rien de toute façon. Rangeant toujours les bouteille une à une, prenant son temps pour bavarder entre temps, Kim continua la conversation : Les gueules de bois sont l'une des choses les plus insupportables ! Ca fait un bail que j'y ai renoncé. Mais Kim ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour Sorcha. Mais dis rassures moi, c'est pas une énorme bêtise que tu as faite hier soir ? Je sais que ce que j'ai buzzé n'était pas correct mais je ne peux pas m'empêcher de penser que cet histoire d'alcool aurait un rapport avec ton secret. Je ne te demande pas de ma le lâcher mais ... je regretterais juste que tu ais fait quelque chose contre tes valeurs ou quelques chose que tu aurais du mal à te pardonner. Tu vois ce que je veux dire ... ? Cette question pouvait paraître intrusive, une tentative maladroite d'en savoir plus sur un secret de la maison. Mais Kim espérait que Sorcha connaisse maintenant assez bien Kim pour décrypter le réel intérêt et non la course au jeu

« Les gueules de bois sont l’une des choses les plus insupportables ! Ça fait un bail que j’y ai renoncé. » Je souris à ses propos, car j’avais eu la même réaction, un peu plus tôt aujourd’hui. L’alcool et moi, nous ne faisions pas très bon ménage. Au moins, maintenant, je le savais. « Mais dis rassures moi, c’est pas une énorme bêtise que tu as faite hier soir? Je sais que ce que j’ai buzzé n’était pas correct mais je ne peux pas m’empêcher de penser que cet histoire d’alcool aurait un rapport avec ton secret. Je ne te demande pas de me le lâcher mais… je regretterais juste que tu ais fait quelque chose contre tes valeurs ou quelque chose que tu aurais du mal à te pardonner. Tu vois ce que je veux dire… ? » J’avais l’impression d’entendre la voix de la raison, tant les propos de Kimaori semblaient justes. Elle s’inquiétait pour moi et je n’y voyais pas là un intérêt malsain pour ce secret que je cachais, mais une réelle attention portée envers ma personne. Cette sollicitude de sa part me faisait l’apprécier encore plus. C'était digne d'une amie. « Oui, je vois parfaitement. » lui répondis-je, lorsqu’elle acheva ses paroles. Je comprenais où elle voulait en venir. « Tu sais, avant d’entrer ici, j’avais mes croyances… mes valeurs, si tu veux. Comme n’importe qui d’autres. J’ai fais certaines choses qui n’était pas nécessairement en accord avec elles, mais je ne regrette pas de les avoir fait. » Il y avait certes eut cette soirée après le prime dans le lot, mais toute mon histoire avec Anael comptait pour beaucoup dans la balance. Je n’avais pas été raisonnable et j’avais, plus d’une fois, dépassé mes limites avec lui, mais qu’importe. Il comptait plus à mes yeux – et encore plus maintenant – que tout le reste (exception faite de ma fille, mais quel mère j’aurais été de songer à une telle chose). Dehors, la vie qui nous attendait serait remplit d’embuche et je me doutais bien que les choses ne seraient pas simples – l’avait-elle seulement été entre lui et moi? Mais je me sentais la force d’affronter cette tempête, seule ou à ses côtés. « Ma famille à des mœurs très… fermés. Je sais qu’ils me critiqueront dès que je sortirai d’ici, mais… tu sais quoi? Je n’ai pas envie de me justifier à qui que ce soit. J’ai vingt-sept ans, pourquoi le devrais-je? » la questionnais-je du regard, même si je savais pertinemment qu’elle n’aurait pas réponse à mon interrogation. J’avais seulement besoin de l’entendre de ma bouche, de le dire à voix haute. Et c’est là que je réalisais à quel point Fake Lover m’avait changé, m’avait fait évoluer. « Cette aventure m’a fait réaliser plus de chose en trois mois qu’en l’espace de toute une vie, c’est troublant quand on y pense. » laissais-je entendre.