Il fallait avoir cinq ans d'âge mental, ou pire, être sévèrement attardé pour jouer à cache-cache dans le nid de l'amour, mais c'était pourtant ce qu'ils étaient en train de faire. Clément n'aurait su dire d'où était partie cette idée débile, mais le fait était qu'il cherchait Esther depuis cinq minutes dans tout l'intérieur du château. Elle avait eu trente secondes pour trouver une cachette digne de ce nom, mais il n'avait pas fait l'effort de compter: tant pis pour elle, la chasse avait été ouverte dès qu'il en avait eu marre de rester statique. Il était à présent dans la chambre, où il était certain qu'elle se cachait. Mais l'endroit était grand, et les cachettes nombreuses: sous les lits, sous les couettes, dans les penderies, derrière les rideaux épais... Indice: Clément et Esther partageaient la même chambre, or, quoi de plus naturel pour elle que de sa cacher près de son propre lit? Du regard, il parcourut la pièce, cherchant le lit qui appartenait à Esther, avant de le trouver et d'apercevoir une forme sous le drap qui n'aurait jamais du y être. Son instinct de propreté lui avait sûrement conseillé de ne pas se cacher dessous, mais plutôt dessus. Il éclata de rire et bondit sur le matelas, soulevant le drap et se glissant dessous, ou la tête d'Esther apparut. « Trop facile », dit-il dans un grand sourire.

Pour une gamine comme moi, jouer à la cachette était un réel plaisir. Alors, lorsqu’un candidat proposa d’y jouer, c’est les yeux remplies d’étoiles que j’acceptai, partant en courant me chercher un lieu de cachette parfait. La château était probablement le meilleur endroit pour jouer à ce jeu et c’est pourquoi j’eus de la difficulté à choisir ou aller. Montant les escaliers quatre par quatre pour aller plus vite, j’ouvris la première porte que je vis, celle de ma chambre. Le temps filait et je ne savais où me mettre. Je voulais aller sous mon lit, mais c’était vraiment dégueulasse. Je soulevai donc les couvertures pour me glisser à l’intérieur. Tous les lits étaient en désordre, il ne me remarquerait pas. J’arrêtai de respirer lorsqu’une personne entra dans la chambre, me disant que ce devait être Clément. Et boom. Il sauta sur le lit en riant, ce qui déclencha un fou rire chez moi aussi. «Mais noooonnn, c’était une bonne cachette !!» dis-je lorsqu’il me rejoint sous les couverture, pour me défendre, même si je savais que celle-ci était des plus nulles. «La preuve, je suis la dernière que t’as trouvé ! Alors applaudie moi !» ajoutais-je, riant encore un peu, la tête sur l’oreiller. Mon lit était confortable, je n’avais pas trop envie de le délaisser en fait.