madeleine.

Il fallait que je me bouge les fesses, un peu. Depuis une semaine que j’étais enfermée ici, et j’avais perdue mes bonnes vieilles habitudes, je me laissais paresseusement trainée ici et là où un divan bien confortable se trouvait et j’en avais oublié que suer un bon coup, c’est bon pour le moral et pour avoir bonne mine. J’étais moins désagréable quand je me défoulais dans une activité quelconque, de toute façon. Bien décidé à faire quelque chose de ma peau, je décidais qu’il était grand temps de remédier à la chose. J’enfilais d’un air décidé ma tenue sport avant qu’elle ne commence à prendre la poussière et coiffais mes cheveux d’une simple couette et d’un bandeau assorti à la couleur de ma camisole. On est fashion ou on ne l’es pas. Que ce soit pour simplement aller faire quelque chose course ou quand je m’entraînais, il me fallait avoir un look impeccable. J'accordais une trop grande importance à mon apparence et je le savais très bien. Mes pas me guidèrent jusqu’à la salle de torture de sport, vide pour l’heure. Pas étonnant, avec toutes les distraction possibles en ces lieux. J’installais mon iPod sur la chaîne stéréo – j’allais au moins avoir une bonne playlist avec laquelle me trémousser un peu, fis quelques étirements – mes muscles me remercieraient plus tard – puis, quand je sentis mes muscles cessés d’opposer une quelconque résistance, je démarrais la musique. On the Flood de Jennifer Lopez s’empara bien vite de l’espace, et de mon corps tout entier. J’utilisais souvent les routines de mes cours de danse hip-pop pour m’entraîner, et bien vite, l’une d’elles me vint en tête. Je m'étais mise à danser, je suais et j'avais terriblement chaud, mais cela me faisait un bien fou, bien plus qu'une heure passé sur ces stupides tapis de course. Le rythme coulait dans mes veines et je me laissais guider par lui.

Ça fait quelques jours déjà que je me dis que je devrais aller faire un tour à la salle de sport. Ce n'est pas que j'aime particulièrement cela, l'exercice, non loin de là même. Mais le fait est que les abonnements sont tellement chers à l'extérieur qu'il serait trop bête de ne pas profiter un petit peu de tout l'équipement mis à notre disposition gratuitement. Je pense aussi qu'il serait préférable de prendre cette habitude maintenant, plutôt que de me rendre compte trop tard qu'il me faudra bien plus qu'une simple saison de fake lover pour perdre les kilos amassés dans la maison. C'est au pas de course que je rejoins ainsi la pièce qui se trouve au rez de chaussé du château, n'ayant trouvé d'autres vêtements pour me dépenser qu'un mini-short comme j'en ai beaucoup dans ma valise et un t-shirt que j'ai cette fois piqué à mon partenaire. Une musique détonante attire mon attention alors que je termine de dévaler les marches de l'escalier, j'arque un sourcil et tend l'oreille. Qui a besoin de faire autant de bruit pour se faire du mal sur un banc de musculation? J'imagine que c'est un candidat qui se trouve dans la salle, me doutant que les filles préfèrent la piscine aux tapis de course, et souris d'étonnement en poussant la porte. Ce que je découvre dépasse toutes mes espérances, je me demande si Evey m'a remarqué tant elle semble prise dans le rythme entrainant de sa chorégraphie. Je remue des hanches l'espace de quelques secondes, bien ridicule à ses côtés, et m'avance jusqu'à un banc pour m'y installer en attendant que la demoiselle ne constate ma présence.

Ma mémoire avait l’impressionnante capacité de stocker une quantité phénoménale d’informations – de la plus inutile petite notice aux renseignements vitaux qui assuraient ma survie. Cependant, il avait aussi certaines failles : les blancs. Et là, tout de suite, alors que je dansais, ce fut le vide dans ma tête. La suite avait disparu en fumée, j’avais complètement oublié ce qui suivait mon tout dernier mouvement. Je m’arrêtais brusquement, alors que la chanson se faisait toujours entre via la chaîne stéréo. Me penchant par l’avant, je posais mes mains sur mes cuisses, respirant un bon coup pour calmer mon rythme cardiaque. Mon petit cœur battait à la chamade, je ne l’avais pas ménagé et j’avais bien l’intention de ne pas la tenir en reste. Cela ne faisait que commencer. Mais pour l’instant, un grand besoin de me revigorer avec une bonne eau fraiche ce faisait sentir. Je me relevais donc, et, me retournant pour aller en direction du système audio, mon regard s’arrêta sur la silhouette qui se trouvait là : Madeleine. Je me souviens l’avoir vu au prime. À savoir d’où je tiens son prénom, mystère. Ainsi donc, je me retrouvais avec une observatrice. J’avais à peine – ou pas du tout - remarqué sa présence, en toute honnêteté. J’étais loin d’être là pour me donner en spectacle, et sa présence ici me dérangeait un tantinet. Allant récupérer ma bouteille, que je vidais presque à moitié, j'en profitais pour jeter un regard à la jeune femme. « Tu es là depuis longtemps ? »