Ouais, irrésistible. Ce qu’il pouvait être vantard. Le pire, c’est que je savais qu’il n’était pas sérieux. «C’est une facette. Tu caches quelque chose.» dis-je simplement, voulant simplement lui faire comprendre que j’avais compris son jeu. J’étais peut-être naïve, mais pas idiote. Puis, il me dit qu’il n’avait pas jamais eu de copines. C’est ça, et moi je suis la reine d’angleterre. Non mais je ne le croyais pas. «On avait dit pas de secret !» affirmais-je, lui lançant un peu d’eau au visage, faisant une petite moue. «Je ne peux pas croire qu’en 25 ans de vie, t’as jamais eu une fille avec une relation plus ou moins sérieuse.» ajoutais-je en levant un sourcil. «Pour ce qui est de moi. Bah j’ai eu quelques copains. Rien de très sérieux cependant. J’ai pas trop eu de chance. La seule personne auquel je me suis attaché. Bah il consommait de la cocaïne et il dormait dans la rue.» Voilà. Moi j’avais été franche. Ce n’était pas quelque chose dont j’étais fière. Une autre partie de ma vie qui n’avait pas été facile. Mais bon, je fais preuve d’un peu de courage. J'assumais ma vie. Sinon, je resterais malheureuse toute ma vie.

Esther m'accusa de ne pas jouer franc jeu, de cacher quelque chose. Quoi, en à peine quelques jours, elle pensait avoir tout cerné de moi ? Je me contentai d'hausser les épaules.  « Si tu le dis. » Coupant ainsi court au débat. Je lui donnais raison, tout en insinuant en gros qu'elle avait tort. Lorsque je décrétais de ne pas avoir la gueule d'un type avec une petite amie, elle me balança de l'eau au visage. Saleté. Voilà qu'elle mettait en doute ma parole.  « Crois ce que tu veux ». «Pour ce qui est de moi. Bah j’ai eu quelques copains. Rien de très sérieux cependant. J’ai pas trop eu de chance. La seule personne auquel je me suis attaché. Bah il consommait de la cocaïne et il dormait dans la rue.» Double saleté. Merde, pourquoi lui avais je retourné la question ? Et pourquoi fallait il qu'elle se montre sincère ? Elle aurait pu se contenter de lancer une banalité ou quoi. Pas obligé de connaître les détails sordides. Mais si. De quoi j'avais l'air maintenant ? Moi qui ne lui avait strictement rien dit. Oh mais peut être était ce son plan, me faire culpabiliser, pour me pousser à me confier. « Tu choisis bien tes fréquentations » me contentais je de répondre. Peut être devrais je dire un truc sympa, montrer de la compassion quelque chose, mais je n'étais pas doué pour ça. Et de toute manière, ne m'avait elle pas demandé de ne pas la prendre en pitié ?  « Et ça c'est fini comment ? Overdose ? » Généralement, c'était toujours que ça se terminait. Et je parlais en connaissance de cause, parce que des drogués, j'en avais côtoyé.

Il n’allait pas parler. Je l’avais bien compris. Et je n’allais pas pousser le sujet. Pour l’instant. Non mais je suis une personne curieuse, j’aime toujours en savoir plus sur les gens. C’est une qualité et un défaut. Ça dépend d’où on se positionne. Reste que ma question l’avais un peu plus refermé sur lui même et je m’en voulais presque d’avoir été insistante. J’ai pas envie de me mettre à dos mon propre partenaire. Sinon, l’aventure risque d’être longue. « Tu choisis bien tes fréquentations » C’était un fait. J’avais un don pour me mettre dans la merde. Non, en fait, j’essayais toujours de me sortir de cette merde plutôt. Je crois que je me débrouillais assez bien jusqu’ici. «Mouais... C’était un bon gars. Si on oublie le fait qu’il était toujours coké et qu’il m’a surement tromper une bonne douzaine de fois. Je me suis juste tannée. J’ai eu envie de quelque chose de plus... sain.» ajoutais-je en haussant les épaules. Je n’allais pas pleurer sur cette histoire. C’était du passé. Je ne la regrettais pas, mais j’avais aussi envie de passer à autre chose. «Et non. Il est encore en vie... Je ne lui ai pas parlé depuis au moins deux ans. En y repensant, il est peut-être mort.» Je ne savais plus vraiment et je n’allais pas commencer à faire des recherches non plus. Je secouai la tête me rendant compte que la conversation était plutôt sombre et décidai de changer de sujet. Pour le mettre plus à l’aise, j’imagine. «Alors, c’est toi qui va m’apprendre à nager ?» demandais-je, retrouvant mon sourire d’enfant, lui lançant de nouveau de l’eau au visage.

«Mouais... C’était un bon gars. Si on oublie le fait qu’il était toujours coké et qu’il m’a sûrement tromper une bonne douzaine de fois. Je me suis juste tannée. J’ai eu envie de quelque chose de plus... sain.» Un bon gars ? P'tain, on avait pas la même définition de la chose. Je ne comprenais même pas comment elle avait pu sortir avec un type comme ça en premier lieu. Peut être faisait elle partie de ce genre de personne à se dévaloriser, et penser qu'elle ne pourrait pas faire mieux, du genre à se dire qu'elle n'avait que ce qu'elle méritait. « T'as bien fait. Tu mérites beaucoup mieux. » Ou je venais de lui faire un compliment. Alertez les médias ! La fin du monde est proche. Esther m'apprit ensuite qu'il se trouvait toujours en vie, du moins aux dernières nouvelles. Et puis soudainement elle changea de sujet. Pour un plus léger. Judicieux. Elle avait dû se rendre compte que ce n'était pas mon sujet favoris. Loin de là. De toute manière en règle générale, je détestais parler de mes sentiments. Sûrement parce que ça me rendrait vulnérable, et qu'avec ma fierté, je ne pouvais me permettre ça. «Alors, c’est toi qui va m’apprendre à nager ?» Une fois de plus elle m'avait envoyé de l'eau au visage.  « Hmm ça dépend. Si t'es sage ou pas » Et là à l'évidence, elle était vilaine!

«T’as bien fait. Tu mérites mieux.» J’esquissai un sourire. Un franc, un vrai. Parce que ce compliment me fit réellement plaisir. Il m’avait surprise, même si je n’avais rien laissé paraître. Je méritais mieux, surement. Mais c’est pas toujours facile à savoir, qu’on mérite mieux. J’avais finis par m’en rendre compte, avec un peu de maturité et de recule. C’était derrière moi maintenant. Comme plusieurs choses. L’atmosphère changea, heureusement, alors que mon compagnon m’annonçait que je devrais être sage si je voulais apprendre à nager. Cela me fit rire, alors que je lui lançai à nouveau de l’eau. Je voulais le provoquer. «Alleeeeez. J’suis super sage moi !» le suppliais-je, affichant un visage d’ange. Il y avait presque un auréole au dessus de ma tête. Je l'entendais presque penser que j'étais plutôt super chiante ! J’en profitai pour l’arroser de nouveau éclatant de rire. Bon, je cherchais le trouble. J’étais un petit démon finalement. «Oups... !!»

Super sage ? Mouais, je demandais à voir. D'ailleurs elle ne cessait de m'arroser, la vilaine. Et c'était comme ça qu'elle comptait que je l'aide ? A défaut de lui apprendre à nager, j'allais la noyer oui ! Quelle petite provocatrice. Mais il fallait savoir que tout cela n'allait pas rester impuni. Non non non.  « C'est ça, fais l'innocente... » Etait ce bien raisonnable de faire mumuse dans l'eau, avec une fille qui ne savait pas nager ? Bah...En même temps, pourquoi devrais je hésiter ? N'était ce pas elle qui cherchait les ennuis ? Elle savait bien qu'elle allait devoir faire face à des représailles. Je passai ma main gauche sous l'eau pour lui attraper les jambes, et de l'autre je la passais sous sous bras. Ainsi je la tenais dans mes bras, style princesse.  « Hmm, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? »

«Come on Coop’ ! Je suis totalement innocente !» lui dis-je en rigolant alors qu’il s’approcha de moi, un petit sourire en coin. Oh, oh. Il comptait faire quoi là ? Me noyer ? Parce que ça serait une bien triste fin. Il devrait attendre que l’on gagne plusieurs millions avant de me tuer. Ce serait un choix beaucoup plus judicieux. Il finit finalement par passer ses mains sous mon corps, venant me prendre dans ses bras. J’en profitai alors pour passer mes bras autour de son cou, prenant bien prise, de peur qu’il ne me laisse tomber. J’étais tout de même un peu peureuse. « Hmm, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? » me dit-il finalement, me tenant fermement. C’était une bonne question, auquel je ne savais quoi lui répondre. Reste que nous étions à une proximité troublante et que je devais fortement me concentrer pour que mes joues ne tournent pas au rouge. «Tout d’abord, essaie de ne pas me noyer, ça serait gentil !» dis-je en faisant une petite moue, plongeant mon regard bleuté dans le siens. « Sinon, tu devras me faire le bouche à bouche... ça serait dommage !» ajoutais-je, un petit sourire en coin. Ce n’était pas du charme, c’était seulement une constatation. Bon, je ne dis pas que je n’aimerais pas avoir du bouche à bouche de Cooper. Genre, qui n’en voudrait pas ? Mais enfin, voilà que mes joues étaient rouges. Bravo. Je n’allais jamais m’en sortir de cette histoire de gêne. C’est incroyablement embarrassant. Il doit me prendre pour une conne. Une gamine.

Ne pas la noyer ?  « Voyons...Pour qui me prends tu ? » Ouais, moi aussi je pouvais la jouer innocent. De toute manière, bien évidemment je n'allais pas la malmener. Enfin...ou alors gentiment. Je n'allais pas la balancer où elle n'avait pas pied par exemple. « Sinon, tu devras me faire le bouche à bouche... ça serait dommage !» Aaaah, peut être allais je la noyer en fin de compte... Voilà que les joues de la demoiselle – pour la millième fois de l'aventure en ma compagnie – prirent une teinte rosée. Pour une fois que ce n'était pas moi qui l'avait cherché. Certes, je l'avais prise dans mes bras, provoquant ainsi un certain rapprochement, mais ce n'était pas le but.  « Tellement dommage, en effet » dis je un sourire aux lèvres. Je pliai mes jambes, et m'amusai à faire des mouvements de haut en bas, genre. Je la noie, je la noie pas. Je la noie, je la noie pas. En même temps je me rapprochai du bord. Ah elle aimerait bien savoir à quelle sauce elle allait être mangé la petite. Sauf que contre toute attente, je me contentai de la déposer délicatement sur le rebord de la piscine, en position assise. Quelle cruelle vengeance. Je lui lançai néanmoins de l'eau au visage.  « Estimes toi heureuse. C'est ton jour de chance, je te laisse la vie sauve. »

Je n’arrivais pas à deviner se qu’il allait faire de moi. Je ne le croyais pas vraiment méchant, pas de là à me noyer, faut pas être idiot. Je m’accrochai tout de même un peu plus à son cou alors qu’il descendait et remontait dans l’eau, me donnant l’impression qu’il allait me lasser tomber ou quelque chose dans le genre. Mais non. Je levai les sourcils en me rendant compte qu’il m’avait simplement déposé sur le bord de la piscine. Devais-je me méfier ? Est-ce qu’il y avait un piège là-dessous ? Je ne pensais pas. « Estimes toi heureuse. C'est ton jour de chance, je te laisse la vie sauve. » Je laissai échapper un rire fermant les yeux lorsqu’il m’envoya de l’eau au visage. «Tu m’aimes tellement que t’es incapable de me faire du mal !» dis-je, un sourire en coin sur les lèvres, je croisai les jambes devant moi, assise en petit indien devant le jeune homme encore dans l’eau. «Cooper au coeur tendre !» ajoutais-je, aimant l’agacer, le taquiner. Ce n’était pas bien méchant.