Mes paupières s’étaient brusquement ouvertes sur l’obscurité, une fois encore. Cela faisait pourtant quelques jours que je parvenais à trouver un sommeil relativement paisible, mais après l’excitation du prime j’avais toujours du mal à me glisser dans les bras de Morphée. J’étais d’abord descendue dans le cellier où j’avais arraché une bouteille d’un vin bas de gamme des rayonnages, puis j’étais remontée dans la chambre. J’étais désormais assise sur la rambarde du balcon, avalant une gorgée d’alcool qui me réchauffa le corps. J’avais décidé de boycotter le froid, bravant la faible température avec un pyjama constitué d’un short en coton et d’un t-shirt jaune. Je tremblais comme une feuille sans m’en soucier, croisant mes chevilles où pendait un bracelet brésilien censé me porter chance dans l’aventure. Pour l’instant, il ne marchait pas trop mal. Levant les yeux vers le ciel j’entrepris de rechercher une ou deux constellations, même si dans ce domaine je m’y connaissais autant que pour cuisiner des muffins au chocolat. Pour faire court, je n’avais aucune notion d’astronomie. Cependant j’étais à peu près certaine de distinguer la grande ourse, trouant le ciel sombre de son éclat éphémère qui s’évaporerait dans la lumière de l’aube. Je croisai maladroitement les bras sur mon torse pour conserver un peu de chaleur, portant de nouveau le goulot de la bouteille à mes lèvres.

Ce prime, c’était de la folie. Je m’attendais à quelque chose d’horrible, mais j’étais loin de me douter qu’il se passerait autant de choses. Dans un premier temps, Alex, une candidate qui avait surement passé son temps dans son lit, avait été éliminée laissant place à Marguerite… Non… Mélissa, une nouvelle candidate. Puis, les défis que nous avions remportés haut la main, avec l’ambiance que nous avions mis c’était tout à fait normal. Après m’être caillé le cul en boxer, j’avais eu la chance de me réchauffer les lèvres en embrassant le beau Ruben, qui, à la surprise générale n’avait pas de poils dans la bouche. La sortie de deux candidats que je ne connaissais pas, ajouté à la nomination de Zhara et Caesar, tous les deux choisis par mon équipe et deux nouveaux noms à prévoir dans l’équipe de Neve… Tout était hors de contrôle cette semaine, j’étais encore plus heureux d’être immunisé, face à Caesar et Zhara il fallait être vraiment puissant, ils étaient aimés après tout. Bref, à la fin du prime j’avais rejoint Connor pour une petite séance de spiritisme et maintenant… Et bien j’imaginais que j’allais dormir, mais je me doutais qu’il serait impossible que je trouve le sommeil dans un tel état d’excitation. Décidant de me rendre sur le balcon avec une bouteille de vodka bien fraiche, je restais habillé comme au début du prime, ma chemise blanche avec une petite veste légère noire et un pantalon noir Armani, le seul vêtement vraiment couteux que je m’étais offert. Je n’étais visiblement pas le seul à ne pas trouver le sommeil, enlevant ma veste je m’approchais de Sixtine. « Nuit difficile ? Prends ma veste, tu vas attraper une merde. »

Baptiste me tira de ma rêverie stellaire, et je battis un instant des cils avant de me tourner vers lui. « C’est ce foutu prime, ça m’empêche de dormir » maugréai-je dans un soupir. Pourtant il n’y avait aucune raison, mais je ne pouvais m’empêcher de ressasser les évènements qui s’y étaient déroulés. Entre le jet de Maddie dans la piscine, Ceasar et Franckie en pleurs, le Alix enflammé, Cooper travesti et la nouvelle arrivante, on pouvait dire qu’il avait été particulièrement riche en émotions. « Et toi, trop excité par ce baiser avec le gorille ? » plaisantai-je en lui décrochant un petit sourire. Je n’avais rien contre Ruben, soyons clairs. Il avait l’air plutôt sympa même si un peu fou, après tout ne disait-on pas la même chose de moi ? C’était simplement le genre de surnoms qu’on lui avait attribués dans le château, de façon affective pour ma part. J’observai la veste que me tendit le jeune homme, remarquant au passage qu’il était particulièrement bien sapé. Efforts pour le grand soir, sans nul doute. « Oh, moi qui pensais que tu allais me filer un chèque, je suis déçue » affirmai-je avec une pointe d’amertume parfaitement simulée dans la voix. Je faisais bien entendu référence à notre dernière conversation dans la Bibliothèque, m’enfin, j’étais persuadée qu’il comprendrait. « Mais merci » ajoutai-je en lui adressant un sourire doux. Je m’emparai de son vêtement que je posai sur mes épaules tremblantes, commençant à regretter mon stupide acte de rébellion contre le froid. Il me paraissait évident que c’était un adversaire trop puissant, qui m’écraserait comme une mouche en me bombardant un virus quelconque. Mais à vrai dire cela m’importait peu. Au moins aurais-je une bonne raison de rester au fond de mon lit pendant quelques jours. J’humai un instant le parfum qui se dégageait de sa veste, ça sentait bon et j’avais l’impression que ça faisait des lustres qu’une trace masculine n’avait pas embaumé mon appartement d’Aberdeen. J’avalai une nouvelle gorgée de ce délicieux nectar qui brûlait ma gorge, notant que je n’étais pas la seule à m’être plongée dans un ‘‘alcoolisme’’ solitaire. Sauf que lui avait choisi quelque chose de plus fort, la vodka pure c’était quand même assez violent. Je lui proposai silencieusement mon breuvage, simple politesse, espérant qu’il ne se formaliserait pas de l’absence de verres. « T'y vas carrément à la Vodka, toi ! Dis-moi, ce ne serait pas une tentative pour me rendre saoule par hasard ? » Je le taquinais une fois de plus, bien entendu. Il n'avait pas pu prévoir que je me trouverais là, et pour l'instant ne m'avait pas fait de proposition en ce sens. Cependant, cela ne m'empêcha pas d'ouvrir la bouche et de prendre un air offusqué parfaitement feint.

Ce prime avait été trop chargé, je n’avais pas eu le temps de véritablement comprendre et digérer chaque petit événement, la seule note vraiment positive, en réalité il y en avait plusieurs, c’était juste celles que je retiendrais facilement. Après tout, je m’étais éclaté pendant notre prestation et j’étais immunisé cette semaine, what else ? Par contre le fait qu’on soit tous obligés de sauver des personnes de l’équipe de Micah me mettait un peu mal à l’aise, je n’avais encore aucune idée de qui j’allais sauver personnellement. Après tout… Je commençais à connaitre chaque candidat et chaque départ serait plus éprouvant à partir de maintenant, je m’en doutais en venant ici. Il ne fallait pas croire que tout le monde s’en foutait, que les larmes à la télévision étaient bidons. Nous étions malmenés psychologiquement, c’est bien pour ça qu’on mettait des psychologues à notre disposition si besoin était. « C’est ce foutu prime, ça m’empêche de dormir » Je souriais, nous étions tous surement sous le choc, certains plus que d’autres comme les candidats de l’équipe de Neve, mais bon… « Et toi, trop excité par ce baiser avec le gorille ? » Je rigolais, elle n’en manquait pas une et j’aimais ça chez elle. Cette fille me redonnait souvent le sourire avec ses conneries permanentes. « Tu veux que je te fasse une confidence ? J’ai toujours rêvé d’embrasser Chewbacca… Je ne pouvais pas rater cette occasion… Et, c’est le prime, j’ai besoin de quelques heures pour bien tout digérer. » Je laissais un nouveau rire s’échapper de ma bouche, n’imaginant même pas qu’il était probable que je réveille d’autres candidats. Ma manière de surnommer mon Rubinou était bien sûr affective, je l’adorais ce mec. Un bon feeling émanait de nos conversations, pourtant brèves lors de notre préparation au prime. Il embrassait bien d’ailleurs. « Oh, moi qui pensais que tu allais me filer un chèque, je suis déçue » Je lui adressais une moue faussement boudeuse, m’approchant d’elle. « Je noie le poisson… Personne a voulu payer pour une fellation alors voilà… J’ai volé une bouteille de vodka, je vais finir en prison. » Je restais sérieux une minute avant de sourire, je n’étais pas sérieux, c’était plutôt en référence à notre conversation autour d’un livre sur la prostitution. Elle me tendait sa bouteille de vin, je la prenais buvant une bonne gorgée ce qui avait pour effet de me réchauffer momentanément. « T'y vas carrément à la Vodka, toi ! Dis-moi, ce ne serait pas une tentative pour me rendre saoule par hasard ? » Je rigolais, prenant un air faussement pervers. « Je suis excité après ce baiser avec ma peluche préférée… J’ai envie de faire goulou goulou dans la casa… Tu es mon second choix. » Je marquais une courte pause, restant sérieux. « Et puis… La vodka ça t’éclair… Jusqu’au lendemain. »

J’avais froid. Je me serais bien levée pour arpenter cette rambarde de mes pointes nues au gré de pas hasardeux, mais ça aurait bête que mon aventure se termine dans un grand fracas d’os brisés. Je resserrai le vêtement masculin sur mon ventre, mes pupilles rêveuses se posant sur le jeune homme qui me faisait une confession à propos de Chewbacca. Je lui souris en secouant légèrement la tête, qui ne s’était jamais imaginé pendu au cou de cette grande bête poilue ? Ca paraissait, dans sa bouche, aussi évident que la théorie de la relativité. « C’est étonnant ça . . . » dis-je doucement d’un regard narquois à propos de son échec à obtenir de l’argent, une pointe d’ironie dans le ton de ma voix. « Mais ne t’inquiète pas, je suis certaine que la production n’attend que ça, que nous finissions leurs bouteilles négligemment oubliées dans les réserves du château. » J’appuyai volontairement sur le terme « négligemment ». Quoique les candidats ne semblaient pas nécessiter ce genre de liquide pour se détendre et se livrer à des parties de jambes en l’air intempestives. Je lorgnai d’ailleurs en direction de Baptiste qui, si j’avais bien écouté les rumeurs, ne s’était pas privé pour peloter Lukas dans la piscine et distribuer quelques baisers et caresses équivoques. Je lâchai un rire franc dans le silence de la nuit, moi aussi persuadée qu’un ou deux candidats mécontents devaient se retourner dans leur lit. Je plaquai deux doigts sur ma bouche afin de me faire taire, mais il fallait avouer que sa remarque était particulièrement hilarante. Faire goulou goulou dans la casa, non mais honnêtement, il l’a sortait d’où son expression ? Il me semblait que ça venait d’un groupe de comiques, mais rien n’était moins sûr, la ‘‘culture’’ française n’était pas ma spécialité. Quant à la suite je me demandais un instant s’il ne s’agissait pas d’un slogan télévisé. Si ce n’était pas le cas, il pourrait bien se gagner du pognon en proposant sa phrase à Zubrowka. « Ce n’est pas en me plaçant comme second choix que tu vas faire goulou goulou très cher ! » lui répliquai-je vexée, une moue boudeuse sur le visage. Non mais, j’étais un premier choix moi, Mesdames et Messieurs. Je ne pus refreiner un sourire en lorgnant sur ma bouteille de vin. « Dis, tu veux un massage crânien ? Ou t’es du genre ‘personne ne touche à ma chevelure sacrée ?’ » lui demandai-je soudain en passant du coq à l’âne. Il n’y avait absolument aucun rapport, mais c’était une idée qui m’avait traversée l’esprit de façon impromptue. Quand j’avais dit que j’étais bien loin de la femme bonne à marier, ce n’était pas totalement vrai. Voilà un talent que j’avais hérité de ma tante kinésithérapeute, soit me servir de mes dix doigts pour soulager les points douloureux des pauvres mortels. Cependant je savais par expérience qu’un bon nombre d’individus refusaient que je ‘‘souille’’ leur cheveux, ce que je trouvais en soi stupide parce qu’honnêtement, ce genre de massage c’était le pied. Comme pour le convaincre j’écartai mes jambes sur la rambarde afin qu’il y appuie son dos, ce qui me permettrait d’avoir ma tête juste au dessus de la sienne grâce à la hauteur parfaite que me conférait mon point d’observation. Il pourrait presque me porter sur son dos sans avoir le moindre effort à faire.

Et dire qu’une petite semaine auparavant et je ne connaissais pas Sixtine, aujourd’hui lorsque j’avais envie de délirer d’une manière légère avec quelqu’un je pensais directement à elle, cette nuit la première chose que je m’étais dite en la voyant assise sur le balcon, errant comme un zombie sous un froid de canard, c’était que j’allais surement avoir quelques conneries à sortir qui allaient la faire rire et vice versa. Je repensais à cette conversation que nous avions eue autour de ce bouquin qu’elle potassait, un livre sur la prostitution. Imaginez la première rencontre un peu tordue. « C’est étonnant ça . . . » Une petite moue boudeuse s’affichait sur mon visage, comme si j’étais déçu de ne pas avoir eu de clients. « On aura surement plus de clients à la sortie, ici les gens sont radins… » Je rigolais un petit moment passant du coq à l’âne, parlant maintenant des bouteilles d’alcool. « Mais ne t’inquiète pas, je suis certaine que la production n’attend que ça, que nous finissions leurs bouteilles négligemment oubliées dans les réserves du château. » Pas con, elle savait être intelligente et réfléchir de manière… Beaucoup plus importante qu’habituellement, une mine faussement impressionnée sur le visage je me décidais à lui répondre. « Merde, quand es-tu devenue intelligente ? Ils ont peut-être envie qu’on mette un peu plus d’animation aussi… » Bah oui, il faut dire qu’il n’y avait rien eu de bien extraordinaire pendant trois semaines, pas d’énormes clashs ni de grosses histoires intéressantes sur la durée, à part peut-être… Oui, quelques histoires de baisers par si par-là, et quelques coups de queues. On pouvait dire ce qu’on voulait sur moi, mais au moins je ne l’avais mise à personne, j’avais peut-être lancé la mode Hammam c’est tout. « Ce n’est pas en me plaçant comme second choix que tu vas faire goulou goulou très cher ! » Sa petite moue boudeuse me faisait rire. « Il faut me donner quelque chose de plus intéressant pour devenir mon premier choix honey. » Je faisais une petite pause le temps de boire une petite gorgée de sa bouteille de vin, elle était déjà à moitié vide, heureusement qu’on avait de la vodka pour la suite. « Dis, tu veux un massage crânien ? Ou t’es du genre ‘personne ne touche à ma chevelure sacrée ?’ » Bon, elle était encore pire que moi lorsqu’il était question de passer d’un sujet à un autre. Ne réfléchissant pas je lui répondais du tac au tac. « Je ne suis pas de ces personnes… Fais-toi plaise, touches mes cheveux. » Je m’approchais, m’enfilant dos contre son ventre pour qu’elle puisse me tripoter les cheveux.

Je détaillai le jeune homme tandis qu’il réfléchissait. Je le trouvais de bonne compagnie dans ce froid hivernal qui me mordait les mollets, j’en oubliais presque que j’étais livrée à des températures frôlant le négatif. Il avait au moins un sens de l’humour relativement développé, ce qui n’était pas la qualité de certains candidats. Entre ceux qui s’offusquaient pour un rien, ceux qui ne comprenaient pas le point de faire de l’esprit et ceux qui avaient tout simplement un balai dans le cul, je n’avais pas eu le loisir d’une conversation légère depuis bien longtemps. Il était l’une des rares personnes de ce château avec qui je ne me préoccupais pas de peser mes mots ou de réduire mon débit de parole. Non pas que je fasse vraiment attention avec les autres, mais je me retenais de temps en temps par crainte de m’attirer les foudres de X ou Y. Je ris à sa remarque sur notre future fortune. « C’est surtout qu’ils sont habitués à faire ça gratuitement dans ce château, y’a pas de concurrence possible ! » J’affirmai cela d’un ton de dépit, visiblement très attristée par l’affaire. Il était vrai que j’avais, personnellement, un besoin urgent d’argent, cependant je n’avais jamais eu l’intention de faire payer mes faveurs sexuelles pour augmenter ma cagnotte. Remarque, si Cupidon ne décidait pas d’intervenir en me confiant des missions, j’allais peut-être devoir recourir à ces extrémités . . . n’est-ce pas le bébé ? « C’est simplement que tu ne l’avais pas remarqué plus tôt. » Dis-je en haussant les sourcils d’un air parfaitement imbu de moi-même. Non mais oh, j’avais toujours été d’une intelligence sans égal. Baptiste estima que la production attendait peut-être davantage de nous, ce qui me fit réfléchir un instant. Mes yeux se perdirent dans le vague tandis que je passai une main sur ma nuque. Mouais, pour ma part je trouvais qu’il y avait déjà pas mal d’action pour seulement deux semaines ! Il était vrai que je n’étais pas la première à pouvoir prétendre attendre un mois avant de sauter sur un homme qui me plaisait, j’avais –comme la plupart des gens- déjà succombée dans les bras d’un parfait inconnu. C’était globalement à cela que se résumait toutes mes relations amoureuses, d’ailleurs. Néanmoins je me voyais mal me livrer à ce genre d’expérience pendant que des milliers de paires d’yeux me lorgnaient à travers leur écran de télévision. Je n’étais pas plus pudique que cela, mais je n’étais pas pour autant une exhibitionniste. Je tendis mes doigts vers la bouteille de vin afin qu’il ne se l’engloutisse pas à lui tout seul, lui lançant un petit sourire. C’est qu’il avait une sacrée descente le lascar. « Laisse-moi le temps de te montrer mes talents alors. » Je lui jetai un regard volontairement provocateur. Attendez, prétendre que j’étais derrière Ruben en termes de choix était relativement vexant, il en allait de ma réputation. Et comme j’étais incapable de lui cuisiner un bon petit plat ou de lui repasser ses slips, je lui proposais un massage. C’était pas mal non, un massage. Le jeune homme accepta, s’appuyant à la rambarde afin que j’opère. J’attrapai la bouteille de vin et la terminai, puis la lui rendis. Un petit coup pour la route, comme on disait. Je glissai ensuite mes mains dans ses cheveux, commençant à masser son cuir chevelu en m’attardant au dessus des oreilles. J’exécutai mon art silencieusement depuis près d'une minute lorsque je refermai soudain mes jambes autour de son torse, croisant mes chevilles. « Maintenant que je te tiens prisonnier, tu vas m’avouer ton secret » lui glissai-je à l’oreille. En vérité c’était surtout pour m’assurer une meilleure stabilité que je m’étais accrochée à lui mais passons, autant en profiter pour le menacer. Le problème c’était que je n’avais pas vraiment de point d’appui. « Sinon je te torture le crâne ! » Et voilà, c’était dit. Il fallait me pardonner, je commençais à être un tout petit peu pompette.

Sixtine était unique en son genre, j’étais vraiment content d’avoir une personne comme elle pour délirer parce que franchement… Ce jeu perdrait un doigt d’intérêt sans elle, je passais mes journées à rigoler, dire des bêtises sur les autres ou même sur moi-même avec la jolie jeune fille. Elle ne se prenait pas au sérieux, elle était légère et surtout… Ses chevilles n’enflaient pas à une vitesse aussi folle que celle d’autres candidats que je ne citerais pas, comme Siomha. Allez savoir pourquoi, mais elle avait quelque chose qui me déplaisait à un tel point qu’il m’était impossible d’être sympathique avec cette dernière. Passons ! Dans notre délire un peu particulier concernant la prostitution je lui avais fait savoir que notre affaire ne marchait pas. Bien sûr, je n’étais pas sérieux. Non, il était encore loin le jour où je sucerais des queues pour trois euros cinquante. Nous en rigolions juste, comme pour beaucoup de choses de toute manière. « C’est surtout qu’ils sont habitués à faire ça gratuitement dans ce château, y’a pas de concurrence possible ! » Je rigolais, elle n’avait pas tout à fait tort, car, cette saison il fallait reconnaitre que nous étions tous particulièrement portés sur le côté sexuel de la chose, il y avait bien quelques candidats chastes. Mais, dans ce château ils n’allaient surement pas le rester bien longtemps. « T’as pas tort, ici tout est gratuit, c’est désespérant… Mais tant pis, une fois qu’on aura tous été foutus à la porte, je te promets qu’on deviendra riiiiche. » Je lui tirais la langue en pouffant de rire. Nous étions vraiment dérangés tous les deux. Nous poursuivions notre discussion, déviant d’un instant à l’autre sur un truc, puis un autre. A présent, elle me proposait de me faire un petit massage des cheveux, je ne résistais jamais à un petit massage et puis… Elle me l’avait demandé si gentiment, je ne pouvais pas refuser. « Laisse-moi le temps de te montrer mes talents alors. » Je lui souriais, un petit regard plein de défi que je lui adressais. Je lui rendais sa bouteille que j’avais vidée de moitié ou presque, oui, j’avais une bonne descente et la chance de ne pas trop vite me retrouver ivre. Peut-être l’expérience ? « J’attends de voir ça alors… Et puis, si je suis déçu on a une bouteille de vodka… » Lui dis-je d’un air faussement dépité, venant me placer entre ses jambes chaudes malgré la température pour qu’elle puisse se mettre au travail. Ses mains contre mon crâne m’arrachaient un petit soupir de plaisir, Sixtine était vraiment forte pour les massages. « Maintenant que je te tiens prisonnier, tu vas m’avouer ton secret » Je me mettais à rire, passant mes mains contre ses jambes. Malgré l’alcool et l’heure tardive je me souvenais qu’il était peut-être plus prudent de lui tenir une partie du corps au cas où elle déraperait. « Sinon je te torture le crâne ! » Une petite moue boudeuse sur le visage, je lui répondais avec un petit sourire. « D’accord t’as gagnée… Je suis sadomasochiste… » Je marquais une petite pause. « Alors vas-y… Tortures-moi. »