Le mardi 14 février vers 21h30 ~
Semaine de merde, morale de merde caractère de merde, Moore emmerdeuse. Oui cette semaine je n'allais pas y aller de main morte. Je n'allais pas pouvoir exprimer tout ce que je ressens avec le vocabulaire adéquate à ma personne mais ce n'est pas grave ça ne va pas m'empêcher d'être ce que je suis. Une emmerdeuse. Alors femme au foyer vous qui vous demandé comment donné une bonne éducation à votre gamin pendant qu'il est scotché devant son écran à écouté les grossièreté qui sort de ma bouche... C'est simple éteignez l'écran de télévision. Je sais que vous ne le ferez pas certes alors je vais vous monter ce que c'est que d’avoir un comportement désobligeant qui en ferait pâlir plus d'un. Il est 21h00 passé, une lampe torche à la main une bouteille de vodka dans l'autre un dictionnaire sous le bras je me dirige vers le cimetière. Je suis emmitouflé dans un manteau, bonnet sur le crane écharpe en laine autour du coup, les mains ganté. J'ai tout de même froid, d'où l'alcool. Je sais que c'est faut mais j'aurais au moins l'illusion d'avoir plus chaud. J'arrive dans le cimetière je pousse la petite grille qui me sépare des macchabées. « Alors qui va fêter la Saint-Valentin avec moi ? » dis-je d'un ton plat et neutre. Je regarde les tombes et les inscription. « Margaret ? Non je préfère les hommes. Norbert ? Bwah t'as un prénom... pas très beau ça devait être pareil pour ton physique au temps de ta vie. » Je continue ma petite balade. « Matthew, ça c'est un prénom viril. Hum t'es mort à 36 ans. Ça me convient. » Je m'assois sur la dalle de la tombe et pose mon dictionnaire dans un coin, ma bouteille dans un entre et ma lampe torche sur mes cuisses. « Alors Matthew, tu veux devenir mon valentin ? » dis-je d'un ton joyeux laissant un petit rire s'échapper de ma bouche. « Oui ? Tu accepte. OMG, tu me fais un honneur infini. Je crois que je t'aime déjà. » Je m'empresse d'ajouter comme si je lui faisais réellement la conversation. « Flippe pas ça restera purement platonique entre nous deux. » Je ris légèrement avant d'ouvrir le dictionnaire. « Alors platonique, idéal, spirituel, chaste hum immatériel ça me plaît bien ça. » Je repose le dictionnaire et prend la bouteille à coté de moi. Je l'ouvre et porte un toast. « Bonne Saint-Valentin Matthew à notre amour immatériel. » Je ris légèrement avant de boire une bonne gorgée de vodka. Hum ça donne chaud aux joues. J’entends un bruit bizarre. Aurais-je réveiller les morts ? Je met ma bouteille sur mes cuisses la faisant tenir en équilibre. Je prend la lampe torche et la dirige au hasard. « Y a quelqu'un ? » Je commence à flippé. « Matthew, c'est le moment de me montrer que c'est un homme un vrai! »

Je dois être d’un sadisme incroyable : ma jambe me fait souffrir, et voilà que je me balade dans le parc, que je fais tout sauf la reposer. Soit j’aime me faire souffrir, soit je suis trop obstinée pour rester assise à ne rien foutre de mes journées. Ouais, ça doit être ça. Déjà que j’ai passé l’après-midi à me morfondre dans mon lit, ma jambe callée entre deux oreillers pour rendre le tout un tantinet confortable. Je n’y ai personnellement pas vu une grosse différente entre ce moment-là et maintenant, niveau douleur. Ça élance, ça me donne envie de lâcher des jurons longs comme mon bras, mais je me retiens, je garde tout à l’intérieur de moi et je me demande si je ne vais pas exploser, à force. Mon boitement me ralentit, me donne du mal et je décide de faire une escale. Mais où? Le seul lieu qui me parait convenable est, en l’occurrence, plutôt louche. Je veux dire, le cimetière? Tout sauf ça, mais je n’ai pas vraiment d’autre option. Poussant la porte de la grille, ce bruit semble immédiatement attirer l’attention, car j’entends une voix s’élever dans le soir qui tombe. « Y’a quelqu’un ? » Je ne reconnais pas cette voix. Enfin, pas tout de suite. Il faut dire qu’en dehors des primes et des soirées, j’ai rarement eu l’occasion d’approcher Moore. « Matthew, c’est le moment de me montrer que c’est un homme un vrai ! » Elle parle à qui, là? Et c’est qui, ce Matthew. Aucun candidat ne porte ce nom dans l’aventure… enfin, à mon souvenir. Je m’approche finalement d’elle et la trouve affalée sur une tombe, torche à la main, bouteille de vodka et dictionnaire l’accompagnant. Drôle de quatuor. « Tu converses avec les morts ou quoi ? » que je lui demande en passant devant elle, avant d’aller poser mes jolies fesses sur le banc de pierre non loin de là. « Désolé de te décevoir, mais je n’ai pas vu d’âme qui vive dans les parages, encore moins de spectres. C’est plutôt désert comme cimetière. » En fait, jusqu'à ce que je tombe sur elle, j'étais persuadée d'être seule.

Qui était là ? Qui venait me déranger dans ma parfaite soirée de Saint-Valentin avec mon cher Matthew ? Je balade le faisceau lumineux de ma lampe torche un peu partout avant de finir par trouver une jolie blonde devant moi. « Tu converses avec les morts ou quoi ? » Ah oui c'était Evey je n'avais jamais parlé avec elle mais j'avais entendu parlé de cette blonde au caractère difficile. « Si tu veux mon avis les morts sont bien plus supportable que mes vivants. » dis-je d'une voix lasse. La blonde se dirige vers un banc juste à coté. Elle boite faudrait être aveugle pour pas le remarqué même dans le nuit. « Désolé de te décevoir, mais je n’ai pas vu d’âme qui vive dans les parages, encore moins de spectres. C’est plutôt désert comme cimetière. » Je souris tranquillement avant d'ajouter. « C'est pas toi qui a des pouvoirs ? Qui fait revenir les morts parmi les vivants ? Tu pourrais faire venir mon valentin parmi nous ? » dis-je montrant la tombe de Matthew d'un signe de la main. J'attrape ma bouteille de vodka et en bois une autre gorgée. Avant de lui dire. « Qu'est ce que tu t'es fait à la jambe ? » dis-je d'une voix neutre. Puis je me lève laissant le dico à Matthew gardant ma bouteille et ma lampe torche avec moi. « T'en veux ? » dis-je en lui tendant ma bouteille. Ce soir je suis bonne partageuse. Puis je m'assoie à coté d'elle sur le banc. C'est plus confortable qu'une tombe.

Le faisceau lumineux de la lampe me balaye le visage et je cligne des yeux, incommodé par la lumière. Elle baisse sa garde alors que je m’approche d’elle et que je m’installe sur l’un des bancs. « Si tu veux mon avis les morts sont bien plus supportable que mes vivants. » Elle n’a pas tout à fait tord : bien souvent, il vaut mieux être seule que mal accompagnée. Surtout quand on regarde le genre de personnes à qui l’on a affaire dans cette aventure. « C’est pas toi qui a des pouvoirs ? Qui fait revenir les morts parmi les vivants ? » Tu pourrais faire venir mon valentin parmi nous ? » J’arque un sourcil, cherchant à comprendre d’où elle tient ces informations. J’veux dire, je suis loin d’avoir l’air d’une sorcière ou d’une magicienne. C’est pas tellement mon turc, en fait, les esprits, je n’en ai même jamais vu un seul de ma vie. C’est une piètre performance de ma part en sachant que je leur cours après depuis mon arrivée ici. Je leur fais peut-être peur. Ah, bien sûr, je viens de comprendre d’où ça vient, tout ça. « Oh non, c’est bien d’moi qu’on parle, mais c’est Franckie qui fabule et qui raconte que des conneries sur son blog. J’voulais lui faire peur quand je l’ai croisé aux toilettes, l’autre jour, et j’lui ai dit que j’avais invoqué Bloody Mary. Il est peut-être trop jeune pour les histoires de peur. » Note à moi-même : ne plus faire de peur à ce pauvre Franckie. Le pauvre gamin, il a dû en faire des cauchemars. « Qu’est ce que tu t’es fait à la jambe ? » Observatrice. Elle a surement remarqué ma démarche claudicante – il faut dire que ça ne trompe pas. « Perdue pied en dansant, pas plus tard que ce matin. » Chute donc je ne suis pas fière, mais bon, le mal est fait, impossible de revenir en arrière. J’ai quand même de la chance que ce ne soit que la cheville qui en souffre le plus. Me froisser un muscle, uhm, non. Là, j’en aurais été quitte pour rester alitée pour le reste de la semaine. « T’en veux ? » Elle me tend sa bouteille. J’acquiesce. En faisant bien attention de ne pas en renverser une seule goute, j’agrippe la bouteille puis je porte son goulot à mes lèvres, allant cueillir une bonne gorgée de la boisson. Tiens, je n’y avais pas pensé, mais j’ai trouvé comment endormir ma douleur. J’aurai dû y penser avant. L’alcool, ça soulage tous les maux, ou du moins, ça permet de les oublier pendant un certain temps. « Deux filles, de la vodka et un cimetière. Le rencard parfait pour la St-Valentin, tu trouves pas? » fis-je remarqué à ma voisine en lui redonnant sa bouteille. Dans ma tête, ça sonne désespéré. Je ne suis peut-être pas bien loin de la réalité.

« Oh non, c’est bien d’moi qu’on parle, mais c’est Franckie qui fabule et qui raconte que des conneries sur son blog. J’voulais lui faire peur quand je l’ai croisé aux toilettes, l’autre jour, et j’lui ai dit que j’avais invoqué Bloody Mary. Il est peut-être trop jeune pour les histoires de peur. » J'approuve, le petit Franckie il est bien mignon mais c'est une petite chochotte. Mais je comprend bien pourquoi elle lui a dit tout ça. Ça a dut être drôle de voir son petit visage mignon se déconfire. De voir le peur s'emparer de son visage. De provoquer en lui des cauchemars insoutenables. Un fin sourire légèrement sadique se dessine sur mon visage. Oui je suis légèrement même beaucoup sadique et j'assume totalement. J'aime bien provoquer des sensation contradictoire dans l'esprit de pauvre petite bête innocente. Je la questionne sur sa jambe c'est un truc que je peux pas loupé, pas une seule seconde. C'est le genre de truc que j'observe que je décortique. « Perdue pied en dansant, pas plus tard que ce matin. » Je ne sais pas si je dois la croire. Je me méfie on est ici pour trouver des secrets. Mais je vais la croire, pour l'instant. Je ne dis rien et je lui offre un peu de ma bouteille de vodka. « Deux filles, de la vodka et un cimetière. Le rencard parfait pour la St-Valentin, tu trouves pas? » Je ris. Elle est moins mauvaise tête que les gens peuvent le dire, elle me semble même sympathique. Je récupère ma bouteille et en bois une gorgée. Je la pose entre nous deux qu'elle puisse en boire à sa guise. « Ouais le rencard parfait, on se croirait presque dans un film de Katherine Heigl. » dis-je sans masqué une seule seconde mon dégoût pour ce genre de film. La c'est les moments où les filles se racontent tout leur secrets, leur histoire de cul après quelques gorgées de plus. Puis y en a une des deux qui se met à pleurer. Et l'autre se met à la consoler. Puis là y a un gag je sais pas un type musclé et tout nue qui arrive en nous faisant peur... Ah non là ça ressemble plus à un film de cul. Heureusement pour nous je ne pense pas qu'on entre dans les catégories de filles qui seraient capable de se mettre à pleurer comme ça et à se morfondre si facilement sur leur sort. « T'as tapé dans l’œil de Zhara à ce que je vois. » Traduction : Elle te plaît ? Pourquoi tu passes pas la Saint-Valentin avec elle ?

Ma remarque la fait rire, et réussi à m’arracher ce qui ressemble à un sourire. Elle est moins chiante qu’elle en l’air, cette Moore. Il faut dire que nos caractères sont probablement plus compatibles que l’était la plupart des candidats qui se sont frottés à elle. Ce qui explique peut-être l’état actuel des choses. «Ouais le rencard parfait, on se croirait presque dans un film de Katherine Heigl. » J’affiche une mine similaire à la sienne sur mon visage, c'est-à-dire de dégout, que l’on peut déchiffrer sans grand difficulté. « Ah pitié, non. » Les comédies à l’eau de rose, les trucs romantiques et gnangnan, très peu pour moi. J’étais plutôt du genre suspense, horreur, le genre de films qui effraient les filles d’ordinaire. Les copines de mes amis faisaient leur crise à chaque fois que j’accompagnais leur mec au cinéma, d’ailleurs. Si elles étaient tant jalouses, qu’elles les accompagnent, c’est tout. « J’préférais être dans un film de Tarantino, perso. Au moins, y’aurait de l’action. » Ça, c’est clairement dans mes cordes : Kill Bill figure parmi mes films favoris, je suppose que ça ne vous étonne pas. De la violence et du sang, on croirait presque ça ne tourne pas rond dans ma tête, mais je vous rassure : je me porte à merveille. Seulement, à défaut de pouvoir me soumettre à mon côté violent sous peine de représailles, ce genre de film me permet de voir se réaliser à l’écran mes fantasmes les plus sadiques. Haha. La bouteille de vodka se trouvant entre nous, je la récupère pour y boire à nouveau. Je calle un bon coup, pour la forme. « T’as tapé dans l’œil de Zhara à ce que je vois. » Je détache mes lèvres du goulot, mais garde la précieuse fiole d’alcool entre mes mains. Pourquoi ne suis-je pas surprise qu’elle me questionne à ce sujet? En fait, je suis quand même étonnée que d’autres ne l’ait pas fait avec elle. « Possible. » fis-je seulement en haussant les épaules. « Elle est bien mignonne et tout, mais tellement coincée que j’doute d’arrivée à tirer quoique ce soit d’intéressant d’elle. » Elle ne couche pas, ne se dévergonde pas, et en plus, elle semble attendre le prince charmant pour se marier et avoir de nombreux enfants. Le petit conte de fées parfait pour la petite fille parfaite de papa et maman. Je roule les yeux un instant, puis décide de changer de sujet. « T’as sacrement pas ratée ton coup au prime, dimanche, avec Ruben. J’crois qu’il a encore la marque de ta main sur sa joue. » J’esquisse un sourire sadique : s’il y a bien quelque chose qui m’a amusé, c’est bien de voir le colosse velue se faire remettre à sa place, même si j’ai personnellement rien contre lui. C’est qu’un homme, après tout. Donc, l’intelligence n’est pas toujours garantie dans ce genre de marchandise.

« Ah pitié, non. » Je viens de me trouver ma meilleure amie je crois. Non je déconne mais bon... j'ai l'impression que toute les filles ici sont à fond dans tout les trucs romantiques ça tellement loin de moi. Je préfère quelque chose de sexy qu'à quelque chose de toute mignon et romantique. Je me retrouve dans la moue aussi dégoutté que la mienne que je vois apparaître sur son visage. « J’préférais être dans un film de Tarantino, perso. Au moins, y’aurait de l’action. » J’acquiesce d'un signe de la tête. C'est tellement vrai. Mais j'arrive toujours à me faire traîner dans des sorties ciné où on me dit qu'on va voir le dernier film d'action de sortie et je me retrouve devant 'La proposition' ou 'L'abominable vérité' ou encore les horribles 'Twilight'. A chaque fois je me fais avoir. Du coup pour les punir je passe mon temps à faire des critiques et à leur lancé des pop corn. J'engage la conversation sur quelque chose qui stimulera mon esprit. La possible relation entre la blonde et la chaste brune. « Possible. » Me répondit-elle. Ce n'est pas possible c'est certain. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure, moi qui avait pensé que la brune était 100% hétéro je me suis trompé sur son compte. Elle serait plus du genre bi ou alors y a que la mystérieuse Evey qui l'attire dans la gente féminine.  « Elle est bien mignonne et tout, mais tellement coincée que j’doute d’arrivée à tirer quoique ce soit d’intéressant d’elle. » Amen, je pense la même chose. Je lève les yeux au ciel à cette pensée. C'est bien beau d'être abstinente mais qu'est ce que ça peu être chiant vous trouvez pas ? Surtout dans un jeu comme celui-ci tout le monde se fait chier rapidement et on se retrouve à baiser sous la neige sur un banc dans le parc du château. « Hum, ça doit pas être drôle, mais ça se trouve elle est pas si chaste que ça elle joue un rôle et qu'en réalité elle est une prostitué. » dis-je dans un haussement d'épaule avant de lui prendre la bouteille des mains d'un geste doux. Je porte la bouteille à ma bouche.  «T’as sacrement pas ratée ton coup au prime, dimanche, avec Ruben. J’crois qu’il a encore la marque de ta main sur sa joue. »  Je bois une gorgée. Rien qu'à cette affirmation la rage que j'avais accumulé cette soirée refaisait surface légèrement. Je repose la bouteille entre nous deux. « Il m'a saouler à un point. » dis-je d'une voix tranquille et calme tandis que je regardais droit devant moi. Je viens rapprocher mes jambes de mon corps, enlaçant mes genoux de mes bras, posant mon menton sur ceux-ci. « Je l'aime bien, mais il m'a énervé. Et j'ai l'impression qu'il croit que juste parce qu'on s'est roulé des pelles qu'il m'a dans la poche. » dis-je d'une voix tout aussi neutre. Je me rend compte que je suis entrain d'avoir une conversation tout à fait normal en dehors des personnes qui rentre dans mon cercle privé. Ça m'étonne légèrement. Peu être est-ce parce que j'ai l'impression que nos caractère son assez semblable que donc je ne me sens pas obliger de la rembarrer et de la faire chier. Certainement. « Tu fais quoi dans cette put... de vie. » Je me retiens de dire un gros mot. C'est vrai j'ai pas droit.

« Hum, ça doit pas être drôle, mais si ça se trouve elle est pas si chaste que ça elle joue un rôle, et qu’en réalité elle est une prostituée. » J’arque un sourcil face à sa remarque, qui même sans me toucher personnellement, m’insulte. Je ne le montre pas, je reste impassible, mais je suis directe lorsque j’affirme mes propos. « Ce n’est pas une prostituée. » J’ai la conviction que c’est bel et bien le cas, mais voilà, pour le peu que je connais d’elle, je me demande si je suis bien placé pour affirmer une telle chose. Je corrige donc. « Enfin, je ne crois pas. Ça serait tellement cliché sinon, j’veux dire la petite chaste qui cache bien son jeu. On dirait un mauvais scénario pour un film de cul. » Puis j’hausse les épaules. Je m’apprête à reprendre une gorgée de vodka quand la brunette me retire la bouteille des mains. Bon, ça attendra. Je décide de rediriger le sujet vers autre chose que moi, ou Zhara. Parlons plutôt d’elle… ou de ce qu’elle a fait. Moore semble être une rivière tranquille, mais j’ai pourtant l’impression de voir briller une certaine rage dans ces yeux. Elle se contient, elle tente d’être maître de ses émotions. Je ne sais pas si c’est ma présence qui la bloque d’être aussi impulsive, d’être telle que je croyais la connaître. Je me trompe peut-être sur son compte, après tout. « Il m’a saoulé à un point. » Je la vois changer de position, passant ses bras autour de ses jambes qu’elle a rapprochées d’elle. On dirait qu’elle se referme, mais sa voix continue de se faire entendre. « Je l’aime bien, mais il m’a énervé. Et j’ai l’impression qu’il croit que juste parce qu’on s’est roulé des pelles qu’il m’a dans la poche. » « C’est vrai qu’il embrasse sacrement bien… » fis-je seulement songeuse. Je n’avais aucune honte à lui avouer que j’avais moi aussi goûter aux lèvres du dit candidat, dans un contexte fort différent cependant – car j’ignorais, à l’époque, de qui il s’agissait vraiment. Mais j’avais tout de même de bon souvenir de notre moment passé à la cave, hum. Moment gâché par nul autre que Zhara, mais passons. À croire que les petits prudes avaient la cote pour venir s’immiscer là où il ne fallait pas. Franckie n’avait-il pas - à deux reprises même – saboter les séances privées de Moore et Ruben? Le pauvre. La prochaine fois – s’il y en avait une, bien sûr – serait surement la dernière. Pas certaine que monsieur poilue serait aussi clément, après cette troisième interruption. Mais bref, là n’était pas le sujet principal de la discussion. Je m’étais légèrement égarée. « J’pense qu’il aura compris la leçon. Enfin, s’il est assez intelligent pour ça. » De mon avis, Moore n’étais pas de ces filles qu’on prenait comme acquis. Il avait une grosse erreur en agissant de la sorte. Au moins, j’étais prévenu… sait-on jamais si l’envie de s’en prendre à une autre de ses proies lui reviendrait. « Tu fais quoi dans cette put… de vie. » J’esquisse un sourire devant son effort à éviter toutes traces de gros mots dans ces propos. Quand on jure autant qu’on parle, c’est pas du gâteau de changer ses habitudes. « Je chante. » Dis comme ça, j’ai l’air de la pauvre artiste des bas-quartiers, celle qui vit au crochet de la société et qui hante les gares, les parcs, les centres d’achats. Ce n’est pas moi, ça. « Choriste dans un groupe. J’aime bien, mais c’est sur les devants d’la scène que j’voudrais être, pas derrière. » La seule et véritable raison de ma présence ici. J’étais là pour la notoriété et j’avais bel et bien l’intention qu’elle me serve en sortant d’ici.