Cela ferait bientôt un mois que nous étions enfermé dans ce château. Un mois, ça passe atrocement vite. Bien que parfois, j’avais l’impression de m’emmerder royalement entre ces murs, je me dis que je suis bien mieux ici que dans mon appartement douteux qui me sert de logis. Parce que, on va se le dire, ce château est probablement tout ce que je ne pourrai me permettre dans ma vie. Je n’ai pas besoin d’argent pour être heureuse. Enfin... Oui, l’argent m’aiderait à vivre, elle m’aiderait surtout à avancer. À faire quelque chose de bien. Parce que oui, je crois encore à un bon avenir. Dans mes pensés, je décidai de me rendre à la grange, endroit que je ne fréquentais pas beaucoup, sur ce territoire. Je remarquai que j’étais seule et que c’était un des meilleurs moments pour me détendre. Prendre du temps pour moi. Le jacuzzi m’attira immédiatement. Je n’avais cependant pas mon costume de bain. Bon, il n’y avait personne. Je pouvais bien me mettre en sous-vêtements. Et puis, c’est comme pratiquement la même chose. Enlevant lentement mes vêtements, j’entrai à la suite dans l’eau chaude, laissant échapper un soupire de bonheur. Puis j’entendis des pas un peu plus loin et surtout, la porte sur le point de s’ouvrir. Et merde. «N’entrez pas, je suis toute nue !!!» affirmais-je haut et fort. Bah, nue, semi-nue, c’était pareil. Mais je doute que cela allait faire rebrousser chemin à la personne qui se trouvait de l’autre côté de la porte.

En cette fin de soirée, hop direction le jacuzzi. Après tout il n y avait pas d'heure pour y aller. Alors que j'avais la main sur la poignée que je venais d'abaisser, quelqu'un s'exclama : «N’entrez pas, je suis toute nue !!!» Ah, je reconnaissais bien là, la voix de ma partenaire, ou plutôt ex-partenaire pendant une semaine. Il fallait dire que je l'entendais assez souvent, pour maintenant être capable de la reconnaître parmi mille autres voix. Son avertissement était plutôt une invitation à entrer, vous ne trouvez pas ? Un mec qui entend, aaaargh je suis toute nue, regarde pas, bah il aurait plutôt tendance à venir voir justement. Normal. Et puis de toute manière, qu'est ce qu'elle ferait toute nue dans le jacuzzi ? Je pénétrai alors dans la pièce, en ayant toutefois mis ma main devant mes yeux.  « Promis je regarde pas » Sauf que bien sur, j'écartai légèrement mes doigts, pour constater que la menteuse, elle portait des sous-vêtements. Rhalala si on ne pouvait même plus lui faire confiance. J'ôtai finalement ma main.  « Menteuse ! » Genre elle venait de m'arnaquer sur la marchandise. Non non cela ne sonnait pas du tout pervers. Je me débarrassai finalement de mes vêtements superflus, pour me retrouver en boxer. Ouais moi non plus je n'avais pas de maillot. La flemme d'aller me changer pour tout vous dire. C'est un sourire aux lèvres que j'entrai dans le bain à remous, et m'installai en face de la demoiselle.

Cooper, évidemment. Il ne pouvait pas rester de l’autre côté de la porte. Mais j’avoue, que si j’avais été un mec, je serais probablement entré aussi. Ce n’était pas vraiment la meilleure façon de faire fuir quelqu’un. Il me promis qu’il ne regarderait pas. Ouais, c’est ça. Je n’allais pas le croire, ça c’était sur et certain. Je soupirai lorsque je le vis écarter ses doigts, faisant une mine exaspéré « Menteuse !» Bah ouais, je suis une vilaine menteuse. Et alors ! « Pervers !» répliquais-je aussitôt, le regardant enlever ses vêtements pour venir me rejoindre dans l’eau. Il avait un de ses corps. Ouf. « Tu viens de briser mon moment de solitude, tu sais ?!» lui dis-je alors, comme si j’étais vexée. Cependant, je suis une bien mauvaise actrice. C'était un bien vilain défaut selon moi. J'aimerais tant pouvoir changer de personnalité en un rien de temps. Cela serait amusant. De toute façon, je me mentirais à moi-même de dire que cela me dérangeait de voir Cooper. Même que je le sentais, j’allais trouver la semaine longue sans lui toujours à mes côtés ou presque. «Avoue, tu m’as suivit !» dis-je en lui donnant un petit coup de pied sur son tibia, sous l’eau.

Ether me traita de pervers. Genre moi. Alors que je suis le plus gentleman des hommes J'étais simplement offusqué par son terrible mensonge voilà tout. Elle me décevait terriblement. J'attendais mieux de sa part tout de même. J'entrai finalement dans l'eau, alors qu'elle déclara que je venais troubler sa tranquillité. Comme si je la dérangeais. Allez à d'autres. Personne ne pouvait se passer de mon excellente compagnie voyons.  « Je peux repartir si tu veux hein » Et bam, j'eus le droit à un coup de pied dans le tibia. Après m'avoir accusé d'être un pervers, maintenant j'étais un harceleur, tsss.  « J'avoue. C'est qu'il faut te surveiller, tu pourrais te noyer ! » répliquais je en plaisantant. En vrai je ne l'avais pas suivi. Mais je n'étais pas mécontent de la trouver là au final.  « Alors, comment s'est passée ta première nuit sans moi à tes côtés ? »

Non, je ne voulais pas qu’il reparte. Mais je ne voulais pas non plus lui avouer. Ça serait trop con. Dans le fond, j’étais bien contente que se soit lui qui ait ouvert la porte, plus que n’importe qui d’autre dans cette maison. « J'avoue. C'est qu'il faut te surveiller, tu pourrais te noyer ! » Et quoi encore ! Je sais pas nager, mais là, il exagère. Je sais qu’il fait ça simplement pour m’embêter. J’avais bien compris son humour avec le temps. «T’es vraiment trop gentil. Mais je soupçonne que tu m’as plutôt suivit pour me noyer justement !» dis-je en lui tirant la langue. Genre, comme s’il était un criminel. Je savais cependant qu’il avait un passé douteux. Peut-être avait-il tuer un homme et je ne le savais pas. Je devrais peut-être avoir peur de lui. Mais voilà, j’en étais incapable. «Ma première nuit sans toi... j’ai pas fermé l’oeil. Il me manquait mon gros ourson à côté de moi, tu vois.» avouais-je en rigolant. Ce n’était pas faux, je n’avais pas très bien dormi. Je ne saurais dire si c’était réellement à cause de son absence. Ça serait idiot tout de même. Nous ne dormions pas ensemble depuis bien longtemps. Mais je m’étais habituée à sa présence à mes côtés. « Et toi ? T’as fais des cochonneries avec Evey ?»

«T’es vraiment trop gentil. Mais je soupçonne que tu m’as plutôt suivit pour me noyer justement ! Comment faisait elle pour lire ainsi en moi comme dans un livre ouvert ? Elle venait de griller mon plan machiavélique.  « Bon sang, tu commences à me connaître un peu trop bien, ça fait peur » Haha. Comme si j'avais réellement eu envie de la noyer. En vrai, je n'avais jamais essayé de noyer personne. Ah quoi que à la réflexion si. Ce crétin de Zellerman lorsque j'avais 16 ans. Mais c'était juste de l'intimidation, il aurait d'ailleurs mérité que je le laisse un peu longtemps sous l'eau tiens. Bref. «Ma première nuit sans toi... j’ai pas fermé l’oeil. Il me manquait mon gros ourson à côté de moi, tu vois.» Je lui lançai de l'eau au visage. Ça c'était pour m'avoir appeler son gros ourson. Non mais oh ! Avant de déclarer.  « Si Ruben t'embêtes, tu me le dis. J'irais lui casser la figure » Bien évidemment, je plaisantais. Quoi que. On touchait pas à ma petite Esther ! Il n y avait que moi qui avait le droit de l'emmerder. « Et toi ? T’as fais des cochonneries avec Evey ? »  « Ouais. On a fait l'amour comme des sauvages, c'était intense. » ne pus je m'empêcher de répliquer. Avant d'ajouter.  « Je blague hein. » Sait on jamais, des fois qu'elle l'aurait cru.

« Je sais, ça me fait peur aussi ! » dis-je aussitôt en riant. Ce n’était pas vraiment la vérité. Mais je savais qu’il aurait très bien été capable de sortir une tel phrase, simplement pour m’emmerder. Puis, j’eus le droit à de l’eau en plein visage. C’était chaud non mais ! En plus, c’était vrai qu’il était comme un gros ourson. On aimait bien s’y coller, mais il était un peu grincheux tout de même. Cette réflexion me fit rire, mais je ne dis rien. « Si Ruben t'embêtes, tu me le dis. J'irais lui casser la figure » Je fis une petite moue, lui collant un deuxième coup de pied sur le tibia. « T’es idiots ! Pas touche à Ruben ! Fais pas ton jaloux. » répondis-je en levant les sourcils. Ruben ne m’embêtait pas vraiment. Nous n’avions d’ailleurs pas encore eu l’occasion de réellement discuter. Mais il me semblait d’être une bonne personne. Et puis, il pouvait bien parler. Il venait de m’avouer qu’il avait fait l’amour avec Evey toute la nuit. C’était une blague là ? Le pire était que je le croyais, j’ouvrai la bouche à moitié avant de la refermer. « Je blague hein. » Je levai les yeux au ciel. Mon innocence allait me tuer. Je croyais tout ce que les gens disaient, c’était pas possible. « Heureusement que c’est faux. Sinon c’est moi qui lui aurait cassé la figure à la blonde. » dis-je impulsivement, me rendant compte que c’était peut-être un peu violent. Et pas du tout dans mon tempérament. Jamais je ne ferais de mal à une mouche. Bon, peut-être pas. Je m’étais tout de même déjà battue. Et pas qu’une seule fois. Mais c’était de la légitime défense, faut pas croire autre chose. Et puis, Cooper était libre de faire ce qu’il voulait avec n’importe qui. « Je plaisante, hein. » dis-je en reprenant pratiquement ses mots.

Suite à ma réflexion sur Ruben, j'eus le droit à un deuxième coup dans le tibia. Mais c'est que j'allais commencer à croire qu'elle prenait goût à me taper la vilaine ! Bon sang j'étais martyrisé. Injustement en plus. Moi qui voulait simplement la protéger si le méchant Ruben venait à la malmener. Quelle ingrate.  « Tsss c'est comme ça qu'on est remercié » Et puis elle me demanda comment s'était passé ma nuit auprès d'Evey. Bien sur, je n'avais pu m'empêcher de déclarer que nous avions fais l'amour comme des bêtes. Ce qui pourrait choquer ses petites oreilles au passage. Le pire, c'est qu'elle sembla croire réellement à mes propos. La bouche à moitié ouverte par la surprise, la demoiselle ne devait pas en revenir. Comme quoi, mon petit rajout précisant que je plaisantais était plus que nécessaire. Sacrée Esther. « Heureusement que c’est faux. Sinon c’est moi qui lui aurait cassé la figure à la blonde. » Sa remarque m'arracha à sourire. Ce à quoi, elle précisa, comme moi, qu'elle plaisantait. Hmm mouais, je l'avais compris. Genre, vous imaginez Esther, telle une furie, allait se battre avec ses petits poings vengeurs ?  « Je serais curieux de voir ça » Je me demandais si ça la dérangerait réellement que je couche avec Evey. Baah non. Ou alors ça serait justement mon comportement qu'elle désapprouverait en général. D'ailleurs, soit dit en passant, je m'étais bien gardé de lui raconter ce qui s'était passé avec Maddie dans la cabane en bois. A personne du reste, cela ne regardait que nous.

Je ne me savais pas aussi impulsive, mais j’avais réellement pensé, pendant une seconde, frapper la pauvre Evey. Je chassai automatiquement cette pensé de mon esprit. Alors que Cooper me dit qu’il aimerait bien voir ça. Et il souriait. Bien sur, il ne m’en croyait pas capable. Personne ici ne me croirait faire un tel acte, pourtant j’en serais bien capable si c’était mérité. « J’ai déjà brisé les dents d’une fille tu sauras ! Et j’ai déjà mis un coup de poing au visage de mon ex.» Je me retins de dire plusieurs fois. Ce que je ne dis pas, c’est qu’il avait aussi levé la main sur moi à plusieurs reprises. Ce n’était pas quelque chose dont j’étais fière. Et puis, j’avais déjà parlé de mon ex copain à Cooper, je n’allais pas lui casser les oreilles avec cela. Malgré tout, cette pensé me rappela des souvenirs douloureux. Je me comptais chanceuse d’en être ou je suis. J’avais tout de même fait du progrès. J’affichai un sourire, simplement pour caché la peine qui se lirait sur mon visage si je continuais à avoir de tel pensé. Pas question d’être faible. « Alors, dans tous les candidats, donne moi ton top 3 ! Celles que t’apprécies le plus ! » C’était définitivement une question idiote. Je ne savais moi-même pas pourquoi je l’avais posé. Pour changer de sujet ? Surement. Cela semblerait surement louche. Je m'en fou.

« J’ai déjà brisé les dents d’une fille tu sauras ! Et j’ai déjà mis un coup de poing au visage de mon ex. » Ah oui quand même. J'avais un peu de mal à visualiser la chose, mais je la croyais. Il n'y avait après tout aucune raison qu'elle me mente. Je me demandais ce qu'ils avaient fait pour qu'elle en arrive là. Ayant appris à la connaître un minimum, elle n'était pas violente. Alors probablement que c'était amplement mérité. Parlait elle de cet ex qui se droguait, ou bien un autre ? Je ne savais pas, mais en tout cas, je sentis comme un léger changement d'humeur chez la jeune femme. Sujet sensible ?  « Rappelles moi de ne jamais t'énerver alors » répliquais je un sourire aux lèvres. Je ne cherchais pas à lui poser de questions, voyant bien qu'elle était désireuse de changer de sujet. Parce que son top 3 des candidates que j'appréciais le plus paraissait suspect. Ce n'était absolument pas mon genre de faire ce genre de choses.  « Je te vois venir, c'est pour m'entendre dire que t'es la numéro une en fait ! » En attendant, je ne répondais pas à sa question.