« Rappelles moi de ne jamais t'énerver alors » Je lui souris. Je n’allais pas lui faire du mal. Genre, je n’en serait surement jamais capable. J’avais confiance en lui. C’était peut-être un peu trop même, à ce moment de l’aventure. Mais c’était ce que je ressentais en ce moment. Au moins, il n’avait pas posé de questions, ce qui était mieux pour moi. Je souris, lorsqu’il ne répondit pas à ma question, me disant que je voulais l’entendre dire que j’étais son numéro un. Ce n’était pas du tout ça. Je posais simplement la question. « Mais non, je sais bien que je ne le suis pas. » dis-je en rigolant lui adressant un clin d’oeil. Je ne saurais vraiment si je l’étais ou pas. Mais est-ce que cela avait une réelle importance ? Peut-être. Peut-être pas. « T’es dans le miens. Mon top 3.» finis-je par ajouter en souriant, gênée, baissant les yeux vers le bas, sans avouer à quel position il se trouvait. Soudainement mes mains me paraissaient bien intéressante. J’avais le don de me mettre dans des situations embarrassantes. J’aurais bien pu m’abstenir de dire ce pauvre commentaire. J’avais maintenant l’air d’une gamine complètement folle de lui, ce qui n’était tant le cas. Apprécier quelqu’un, cela ne veut pas dire l’aimer dans le gros sens du terme.

« Mais non, je sais bien que je ne le suis pas. » Oh moi je n'en serais pas aussi sur. Pour autant je ne dis rien. Ce n'était pas mon genre d'exprimer mes sentiments. Ne serait ce que de dire que j'appréciais quelqu'un. Sans que je ne lui demande quoi que ce soit, la demoiselle déclara que de son côté, je faisais parti de son top 3. Elle baissa instinctivement la tête, comme gênée. Ce que j'eus un peu de mal à comprendre, ce n'était pas comme si elle venait de me lancer une déclaration d'amour. Quoi qu'il en soit, c'était quand même plaisant de savoir qu'elle m'appréciait autant. Du moins plus que 25 autres. Et franchement ce n'était pas gagné. Parce que personnellement, si je devais côtoyer quelqu'un comme moi, je douterais m'aimer.  « Si tu veux tout savoir, t'es dans mon top 3 aussi » répliquais je finalement. Allez c'était cadeau, qu'elle en profite. Même si je m'étais senti quelque peu obligé de répondre la même chose, ça ne signifiait pas pour autant que c'était faux. Bien sur qu'elle faisait parti de celles que j'appréciais le plus ici. Et cela ne devait pas être une surprise pour elle.  « Bon. Changeons de sujet, ça devient un peu trop bisounours pour moi »

Je relevai les yeux, me trouvant idiote de les garder baissé. Je ne devais pas avoir honte de ce que je venais de dire, tout de même. « Si tu veux tout savoir, t'es dans mon top 3 aussi » Je lui souris, même si je me demandais s’il ne me disait pas cela simplement pour me faire plaisir. Je ne lui en voudrais pas s’il le faisait, même si j’avoue que cela me décevrait quelque peu. Évidemment, il n’attendit pas une seconde pour changer de sujet. « Trop bisounours ! Ah ! Je te l’avais dit que tu étais un gros ourson !» dis-je en rigolant, lui envoyant un peu d’eau, détendant immédiatement l’atmosphère. « Genre à qui on peut faire tout pleins de câlins ! » ajoutais-je. Genre, totalement le contraire de lui oui. Et c’était ça qui me faisait bien rire. Il aimait jouer les badass, et il en était certainement un, je n’avais pas de la difficulté à le croire, mais moi, je le transformais en petit ours douillet. J’étais forte tout de même. Trop fière. « Faudrait que je te trouve des petits surnoms, tu sais, pour t’enlever encore plus de ta masculinité que je ne le fais déjà !»

« Trop bisounours ! Ah ! Je te l’avais dit que tu étais un gros ourson ! » Et voilà. Elle persistait avec ses surnoms ridicules. « Genre à qui on peut faire tout pleins de câlins ! » Bien sur, bien sur. Mon portrait craché. Même pas en rêve. Je donnais pas de câlins moi, d'ailleurs la demoiselle n'en avait jamais eu. Mais bon, évidemment elle disait ça rien que pour m'emmerder. Ça marchait d'ailleurs. Ma virilité en prenait un coup. D'ailleurs elle le fit très bien remarqué, en déclarant qu'elle devrait me trouver d'autres surnoms qui ôtait de ma masculinité. Mais non ! Moi je protestais. Je n'étais absolument pas d'accord avec ça. Regardez là en plus, elle était trop fière d'elle.  « Ouais ouais c'est ça, fais ta maline. Tu ne sais pas à qui tu as affaire, attention. Plus de surnoms ridicules ! A la limite, je t'autorise à m'appeler Coop', mais c'est tout » Pas sur que mes pseudo menaces fonctionnent. Je la sentais limite déjà en train de chercher quoi m'inventer.

Pfff, j’avais même pas peur. Et les petits surnoms, c’est ma tasse de thé. J’adoooore ça. J’en donne à tout le monde. Je sais que ça en agace plus d’un, mais moi, je trouve ça amusant. Et puis, juste Coop’, c’est trop banale. N’importe qui peut le surnommer comme ça. «Bla, bla, bla. Essaie pas ! Tu ne t’en sortiras pas !» dis-je sous forme d’avertissement à mon tour. Puis je levai les yeux vers le plafond, commençant à chercher les meilleures surnoms. « Cooper le raton-laveur. Nan. Cooperminator, ça fait assez virile ! Sinon, y’a Cooper le lover que j’aime bien. Ou bien Chaton, ça te représente SI bien ! Oh et Cooper mon p'tit coeur. » commençais-je en me marrant réellement. « OH ATTENDS ! j’ai trouvé le meilleur !!!!!» dis-je en ayant une illumination, me levant presque debout dans le jacuzzi. « Je vais t’appeler Mini-Cooper !!!!! Comme la voiture !» dis-je en éclatant de rire, attendant de recevoir une bonne grosse claque derrière la tête. Ça n’allait pas lui plaire, c’était certain. Mais moi, ça me faisait beaucoup trop rire. J’étais réellement la meilleure.

Spoiler:

Mon ton menaçant ne sembla lui faire aucun effet. Voilà, c'était la fin du monde. On ne me respectait plus. Je n'impressionnais plus personne. En même temps fallait dire que je ne cherchais pas vraiment à l'être. Et voilà, la machine était lancée. Elle me sortit tout un tas de surnoms plus ridicules les uns que les autres. Cooper, le raton-laveur. Sérieusement ? Cooperminator. Cooper le lover. Chaton. WTF ? Et Cooper mon p'tit cœur. Dites moi, je l'inspirais. Le seul passable à la limite était Cooperminator. Mais les autres...aïe aïe aïe. Personne dans la vie de tous les jours se risquerait à m’appeler ainsi. Du moins personne de censé. Ou alors quand ils le faisaient, ils comprenaient très vite qu'ils auraient plutôt intérêt à ne pas recommencer. Je pensais qu'elle avait fini, mais non. Apparemment elle venait d'être frappée par une illumination soudaine. Bon sang, je craignais le pire. Et j'avais raison. Mini-Cooper. Elle tint même à m'expliquer la signification, comme si je n'avais pas compris. Hmm, elle se croyait originale là ? Comme si on ne me l'avait pas déjà faîte un million de fois. Regardez là, elle était toute fière en plus.  « Ha ha ha » fis je en faisant semblant d'éclater de rire. Hilarant.  « Très drôle, vraiment. En plus on ne me la jamais faîte celle là. » Paie ton originalité.

Il n’avait pas l’air de la trouver drôle. Ah come on. C’était de l’humour. Merdique, certe, mais de l’humour. Moi, personnellement, c'était le genre de chose qui me faisait rire. Lui non, de manière évidente. En entendant son rire et sa réplique je fis immédiatement une moue. Il venait de me briser ma bulle avec sa phrase remplie de sarcasme. Je m’approchai de lui tranquillement dans l’eau, positionnant mon visage à seulement quelques centimètres du siens. Puis je déposai mes mains sur ses joues, le regardant un moment. «Oh allez, ne le prend pas mal !» dis-je de ma petite voix. «Souris.» ajoutais-je en étirant ses joues pour le forcer à sourire, souriant à mon tour. Ce n’était que des surnoms, je ne voulais pas qu’ils m’en veuille à cause de ça. Ce serait con. Et je m’en voudrais. «Allez, je m’excuse. Je ne t’appellerai plus comme ça !» dis-je en me mordant la lèvre. Moi et mes excuses. Moi et ma manie de vouloir plaire à tout le monde. Je soupirai, restant tout de même tout près de lui, laissant cependant tomber mes mains brisant le contact physique, mais continuant tout de même à le regarder.

Ma petite phrase sarcastique était bien destinée à la faire redescendre sur terre. C'est que je ne voudrais pas la relancer et qu'elle me trouvait tout plein d'autres surnoms. Cela eu plus de succès que je ne pensais, plus qu'elle vint carrément à me faire une moue, et se rapprocha de moi. Elle plaça ses mains sur mes joues, et tenta de me faire sourire en les étirant. Euh...d'où elle avait vu que ça marchait ? Généralement ce genre de choses avait tendance à faire l'inverse. Passons. Elle en vint même à s'excuser. N'était elle pas mignonne ? A vouloir me plaire ? En tout cas, apparemment elle pensait réellement que je pourrais lui faire la gueule pour une chose aussi futile.  « J'espère bien. Parce que tu sais, j'en ai souffert de ce surnom... » dis je la mine tristounette. Quoi ? Je jouais avec ses sentiments ? Nooooon.

« J'espère bien. Parce que tu sais, j'en ai souffert de ce surnom... » Je le regardai, attendant qu’il me dise que ce n’était qu’une blague. Qu’il n’en avait pas vraiment souffert. Mais non, il me fit un visage triste, tout pour que je me sente atrocement coupable. Et c’était ce qui se passait en ce moment. Je ne voulais pas lui faire revivre de mauvais moments. Même si je doutais qu’il soit le genre de mec à se laisser marcher sur les pieds et à subir de l’intimidation, peut-être que dans son enfance c’était autrement. S’il y a quelqu’un qui a subit de l’intimidation dans mon enfance, c’est bien moi. « Les enfants riaient de toi dans la cours d’école ?» fis-je, une petite moue aux lèvres. «J’irai leur péter la gueule en sortant d’ici. Tu verras !» dis-je en finissant par rigoler, me rendant compte à quel point j’étais naïve et qu’il m’avait probablement monter en bateau. Je crois qu’il pourrait me dire de me jeter en bas d’un pont, avec des arguments convaincants et je le ferais. «Avoue, tu m’as bien fait marché là. T’es pas vraiment en colère ?» demandais-je, simplement pour m’en assurer. C’était toujours mieux ainsi.

Et voilà, ma mine triste termina de l'achever. Elle croyait vraiment que j'avais souffert de ce surnom durant mon enfance. Sa culpabilité semblait la travailler. D'accord c'était un peu vache, mais franchement, vous ne trouviez pas ça amusant ? Ne serait ce qu'un peu ? « Les enfants riaient de toi dans la cours d’école ? » Non, je n'avais pas souffert de ce genre de choses étant petit. Pour la simple et bonne raison que si la moindre personne venait à m'embêter, vous pouviez être sur que mon grand frère déboulait et le remettait tout de suite à sa place. Vous croyez que j'étais le pire dans ma famille ? Attendez de voir mon frangin. «J’irai leur péter la gueule en sortant d’ici. Tu verras !» Décidément que de violence. M'enfin elle oubliait que s'ils m'embêtaient petits, aujourd'hui ils avaient bien grandi.  « On croirait entendre mon frère » répliquais je un sourire aux lèvres. «Avoue, tu m’as bien fait marché là. T’es pas vraiment en colère ?» Notez que si elle demandait, c'est qu'elle n'en était toujours pas certaine. Aaah sacrée Esther. Je pourrais encore jouer le jeu, mais bon ça serait cruel.  « Maaaais non je ne suis pas fâché. » Avant d'ajouter.  « Ce qui ne t'autorises pas pour autant à réutiliser ce surnom. »