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 L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23)

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Elvis

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MessageSujet: L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23)   L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23) EmptyLun 13 Fév 2012 - 15:55

SYSSOI
Dégression mentale. Comme un gosse, je sors dans le parc des étoiles dans les yeux. Quelques flocons perlent du ciel, venant s'étendre sur l'herbe déjà recouverte d'une épaisse couche blanche. Je ne suis pas vraiment friand de tout ce qui implique... et bien, tout simplement ce qui est dehors, le sur-plein d'oxygène et tout ce qui va avec, mais la neige est l'exception qui confirme la règle. Je représente la génération 2.0, je n'ai pas été élevé à base de loisirs d'extérieurs, mais par la télé, les jeux-vidéos, Wikipedia... Je souffle et observe avec une fascination non dissimulée la buée qui s'envole dans les airs sous la forme d'une légère fumée. Un rien a la capacité de susciter chez moi le plus profond des intérêts, au cas où vous n'auriez pas encore remarqué. Non pas qu'on n'ait pas de neige à Glasgow, mais elle me semble très nettement plus désagréable et menaçante dans la vie de tout les jours, quand elle empêche les bus de démarrer, quand elle envoie les grands-mères aux urgences, que dans le nid de Cupidon. Ainsi, mon regard oscille sur les éléments peuplant le grand jardin, s'attardant sur les minuscules pics de glaces qui se sont gracieusement formés sous les chaises entourant les tables de la terrasse, puis sur les traces de pas plus ou moins grandes selon la pointure de son possesseur, qui vagabondent autour du domaine. Je me baisse, vient tâter la neige du bout de mes doigts rougis par le froid, avant d'enfiler mes gants en laine. Je forme une boule, la prend dans le creux de mes mains, avant de la lancer de toutes mes forces un peu au hasard. Je me fige, mes bras tombent lâchement de chaque côté de mon buste, et le sourire éphémère qui venait tout juste d'effleurer mes lèvres s'évapore. Mon précieux glacé vient d'exploser en une multitude de flocons blancs sur un candidat à plusieurs mètres de là. Sur Syssoï. Je cligne des yeux, le regarde et attend tout simplement qu'il réagisse.
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Syssoï
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MessageSujet: Re: L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23)   L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23) EmptyLun 13 Fév 2012 - 16:43

Dans l’esprit des candidats, neige et syssoï sont tellement compatible, que je me fais une mission de leur offrir ce qu’ils attendent. C’est tellement plus simple d’être là où ils m’attendent que d’être ce que je suis réellement. Je suis né à Biarritz, j’ai grandis à Paris, mais mon prénom à consonance russe fait de moi, à leurs yeux, un redoutable communiste élevé à la vodka Beluga et aux chants patriotiques staliniens. Alors, de la neige, vous pensez... Ils s’imaginent surement qu’en collant le nez à la vitre ils me verront entrain de virevolter dans la poudreuse blanche en riant aux éclats genre «renaissance de ma nature profonde». Trop pas. Je n’ai même jamais fait de bataille de boules de neige. Aussi loin que mes souvenirs me portent, je n’ai pas d’images de moi jouant dans la neige comme tout enfant est supposé le faire. Non, à l’âge où on se roule dans la poudreuse en hurlant de rire, moi j’avais d’autres occupations, pas vraiment de mon âge, mais qu’importe. Mes pieds laissent des traces dans la neige, et je me plais à repasser dedans en marche arrière avec l’idée totalement stupide que si quelqu’un cherche à me suivre, il aboutira à un endroit désert du parc où mes pas disparaissent brusquement, comme si le sol m’avait engloutit, ou bien que j’avais pris mon envol. A reculons, je retourne sur mes pas, je dois avoir l’air d’un con, mais c’est rien lorsque j’imagine la tête de celui qui aura suivi mes traces. Je contourne la cabane, et je reprends une marche normale lorsque les traces de pas sont si nombreuses qu’il devient impossible d’identifier les miennes. J’ai le château en vue lorsqu’un projectile heurte ma tête, et que la texture froide se met à dégringoler sur ma joue pour pénétrer jusque dans mon cou. Putain de bordel de merde ! C’est gelé !! Mon cerveau met 15 secondes à analyser la situation. Je repère tout d’abord Elvis tout près de la terrasse, puis le reste s'échafaude dans ma tête pour aboutir à une conclusion qui tient en cinq mots : bataille de boules de neige. Cette idée euphorisante me force à sourire. A cet instant, j’ai 8 ou 10 ans, et je me penche en avant pour former une belle boule entre mes mains. Un gosse l’aurait lancé en pleine poire, mais moi je suis un gosse stratégique, alors je la lance en direction de la terrasse, juste au-dessus d’Elvis, où un bon tas de neige c’est accumulé. Mon but est que ma boule en frappant ce petit chapiteau, déclenche une secousse suffisante pour faire tomber un peu de neige sur mon adversaire. Sauf que j’ai pas calculé ma force, et c’est une véritable avalanche qui se répand sur Elvis, si bien qu’une fois le phénomène achevé, il ne reste plus une trace de neige sur ce bout de terrasse, tandis qu’Elvis, droit comme un «i» s’est transformé en bonhomme de neige. Manque plus que la carotte à la place du nez. Je me précipite vers lui, complètement désemparé, et je tente de le sortir de là. «Tu vas res, mon pote, t’inquiètes.» Je lui affirme en époussetant sa tête et ses épaules à l’aide de mes gants. Je me sens un peu con quand même, comme Hercule dans le film de Disney, détruisant une agora en voulant réceptionner un Frisbee. Je suis un danger public ambulant.
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MessageSujet: Re: L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23)   L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23) EmptyMar 14 Fév 2012 - 13:32


Je glisse mes mains dans mes poches, un léger sourire goguenard aux bords des lèvres après avoir constaté que la réponse de Syssoï à mon attaque était très nettement passée à environ deux mètres au-dessus de ma tête. Si j'étais bel et bien âgé de pas plus d'une dizaine d'année, j'aurais pu le narguer d'une fière et fanfaronne grimace pour ce coup largement manqué. Cela dit, c'était sans compté la neige qui déferle sur le sommet de mon crâne à peine une demi-seconde plus tard. Pas uniquement quelques flocons, mais une véritable avalanche qui vient s'écraser lourdement sur mes épaules en provenance de la terrasse. En fait je me retrouve même littéralement ensevelit sous tout ce tas de neige, qui ose même fondre doucement au contact de ma peau, coulant par la même occasion dans mon cou, le long de mon dos. Je frissonne, mais reste figé, n'ayant pas encore totalement réalisé ce qui venait d'arriver. Sérieusement, d'où vient toute cette neige ? Bêtement, je lève les yeux vers le ciel, comme à la recherche d'un quelconque indice qui se trouverait au-dessus de ma tête. Rien, bien évidemment, mais j'ai tout le loisir de voir Syssoï accourir dans ma direction, digne d'un personnage appartenant à un remake d'Alerte à Malibu made in Great Britain. «Tu vas res, mon pote, t’inquiètes.» dit-il en époussetant la neige qui daigne demeurer dans mes mèches brunes. Je cligne des yeux, encore un brin déboussolé, avant de répondre de ma petite voix plate habituelle: « Ouais, parce que là j'ai dû perdre deux vies minimum... » Ce que j'aime bien chez le jeune homme, c'est que je peux tenir avec lui une conversation qui paraîtrait sûrement incompréhensive du point de vue de la majorité des candidats du nid. Mes paupières se ferment pour se rouvrir une énième fois, tandis que j'essaye de reprendre mes esprits. Il faut avouer que c'est pas tout les jours que je me retrouve enterré sous tant de neige entre les quatre murs de ma chambre que je fréquente tout au long de l'année en temps normal. Je balance ma tête de gauche à droite, dans l'espoir de me débarrasser des derniers flocons ayant élu domicile dans ma chevelure. J'envisage pendant un court instant de lui rendre la pareille en lui écrasant une boule de neige à mon tour sur son crâne, mais je ne suis même pas sûr de parvenir à atteindre celui-ci en me mettant sur la pointe des pieds, alors... « A la place de me transformer moi en monstre des glaces, ça te dis qu'on en fasse un ? » je propose, en haussant les épaules. S'amuser à faire des bonhommes de neiges, c'est sûrement aux antipodes des activités habituelles de Syssoï, mais j'en ai jamais fait de ma vie.
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MessageSujet: Re: L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23)   L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23) EmptyMer 15 Fév 2012 - 3:48

J’ai la curieuse et désagréable impression d’avoir balancé un sort de congélation sur mon propre familier, ce qui revient, dans WoW à se tirer une balle dans le pied en voulant recharger son flingue. Mais cette image, peu flatteuse pour un geek talentueux du level d’Elvis, je la garde pour moi, et me contente de l’épousseter avec frénésie tandis qu’il m’accuse de lui avoir fait perdre, minimum, deux vies. « Mage givre, j’débute. » Si quelqu’un se trouve à portée de voix, il ne doit absolument rien comprendre à notre dialecte étrange, et va surement nous coller un buzz au cul du style « Je pense qu’Elvis et Syssoï sont des kryptoniens venus sur Terre pour venger le fashion faux pas de leur pote Clark Kent en son slip rouge over les collants bleu. D’où, leurs prénoms pourris ! CQFD ! » En tous cas, il a pas l’air bien, mon pote kryptonien, il a de la neige partout, et j’ai même l’impression qu’il va tourner de l’oeil. Ha non, ça va, il secoue la tête. Au passage, je me reçois une pluie de gouttelettes gelées en pleine face, mais je ne râle pas, non, non, je les ai méritée. Il est débarrassé de la neige, mais je continue à l’épousseter dans un soucis de bien faire. Je suis sur le point de lui demander s’il veut qu’on rentre pour que je lui prépare un chocolat chaud - non, non, je culpabilise pas à mort du tout - lorsque sa proposition tombe comme une mouche dans un vers de Chardonnay. Un monstre des glaces ? Est-ce que ça me dit qu’on en fasse un ? Heu... Déjà faudrait que je comprenne de quoi tu parles, petite chose. Je suis tellement pas doué pour les jeux d’enfants que je mets une petite minute à comprendre qu’il me parle de faire un bonhomme de neige. Oh... J’ai presque envie de lui répondre qu’il a du me confondre avec Franckie, quand je me souviens de ma mission top secrète type GIGN option madame Claude. Et c’est donc tout en finesse et subtilité que je lui propose, armé de mon sourire le plus malhabile et crispé : « Et si, à la place, on faisait un Franckie des Neiges ? » Mon regard lui lance des «Hein ? Hein ?» mais je ne lui laisse pas vraiment le temps de répondre. Je tape dans mes mains, ce qui a pour effet de répandre une pluie de flocons accumulés sur mes gants, puis j’annonce. « Je m’occupe du corps, tu t’occupes de la tête. » Je suis déjà penché en avant, les deux mains dans la neige, occupé a former une grosse boule quand je partage à voix haute mes pensées profondes et hautement intellectuelles. « En fait, un bonhomme de neige, c’est quoi ? Deux grosses boules et une carotte. » Je me redresse, les mains sur les hanches, savourant ma déduction très spirituelle. « C’est un zob inversé. » Puis je me retourne vers Elvis. « T’en penses quoi des zobs, toi ? » Subtilité incarnée, je vous aurais prévenu.
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MessageSujet: Re: L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23)   L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23) EmptyMer 15 Fév 2012 - 20:11


« Et si, à la place, on faisait un Franckie des Neiges ? » me propose-t-il. Je cligne des yeux essayant de me figurer l'allure que peut prendre un sosie de Franckie fait à partir de neige. Ca doit être sacrément compliqué à fabriquer quand même, moi qui aime les choses réalistes et non abstraites. Mais je n'ai même pas le temps de lui faire part de mon avis qu'il est déjà en train de s'affairer dans la neige, donc je me contente tout simplement de hausser les épaules et de me mettre également au travail. « Je m’occupe du corps, tu t’occupes de la tête. » Bien. Sous les directives de Syssoï, je m'accroupis à mon tour et commence à rassembler de la neige avec mes mains pour former une boule assez épaisse pour parvenir à se faire passer pour le crâne de notre colocataire. Mes gants en laine ne sont pas vraiment adaptés à la situation. J'arrive à sentir l'humidité à travers ceux-ci, qui vient méchamment chatouiller l'extrémité de mes doigts, mais ça m'importe peu. « En fait, un bonhomme de neige, c’est quoi ? Deux grosses boules et une carotte. » Je fronce les sourcils, mais ne me pose pas plus de questions que ça et acquiesce d'un bref mouvement de la tête. Peut-être s'interroge-t-il réellement sur les morceaux censés constituer un bonhomme de neige, je pense naïvement. « C’est un zob inversé. T’en penses quoi des zobs, toi ? » Pardon ? Je relève la tête et observe le jeune homme en clignant des yeux sous la surprise. Qu'est-ce que j'en sais, si ça se trouve les appareils génitaux masculins constituent des sujets normaux chez les hommes, c'est pas comme si j'avais souvent l'occasion de tenir des conversations avec d'autres représentants de la gante masculine. Je me tiens aussi droit qu'un i, en pleine réflexion interne. Faut avouer que ce n'est pas le genre de question que je me pose tous les jours. « Je sais pas... C'est utile. » Merci Elvis pour cette intervention hautement intéressante et philosophique. Il continue à me fixer et j'ai l'impression qu'il attend un peu plus que ça de ma part. Je m'éclaircis la voix, avant de poursuivre: « Quand on y réfléchit, c'est assez étrange, mais en même j'ai du mal à m'imaginer sans, quoi... Enfin tu vois ce que je veux dire ? » je bafouille, sentant mes joues rougir tout doucement au fur et à mesure que les mots franchissent mes lèvres.« Pourquoi ? » je le questionne.
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MessageSujet: Re: L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23)   L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23) EmptyJeu 16 Fév 2012 - 3:07

« Je sais pas... C’est utile. » Hum... D’accord, c’est pas vraiment la réponse que j’espérais, et quand bien même je n’espérais rien, c’est carrément pas ce que j’espérais pas, tu vois ? Je reste perplexe, mes gants plein de neige toujours accrochés à mes hanches, mon regard toujours portés sur Franckie bis option Geek interstellaire. Il enchaine, il a du sentir que sa réponse ne me convenait pas. Alors il m’explique que c’est étrange, mais qu’il a du mal à s’imaginer sans. Attends, de quoi il parle, là ? Je tente de replacer sa réponse dans le contexte, ça me prend quelques secondes, mais je comprends enfin qu’il est entrain de s’imaginer anatomiquement parlant, dépourvu de sexe. Et alors, aussi con que cela puisse paraître, je me surprends à m’imaginer moi-même sans pénis. Mon regard se perd dans le néant, et je dois bien avouer que oui, moi aussi je trouve ça étrange. Immobile dans la neige, je baisse les yeux vers mon entrejambe, perplexe. Puis je secoue la tête, conscient, brusquement, que ma question n’avait pas pour but de nous entrainer dans un débat sur la conception de l’Homme par le créateur, mais bien de me renseigner sur les us et coutumes intimes du candidat. Je me voyais mal lui demander de but en blanc : « hey, au fait, c’est lequel des village people, ton préféré ? » ou « t’aimes bien les chansons de Georges Michael ? » alors qu’on est tranquillement entrain de faire un Franckie des Neiges. J’ai pas envie de me trimballer la réputation de prédateur sexuel à tendance pédophile, merci bien. Mais j’ai la subtilité d’une poissonnière sur le marché de Rungis. On m’a appris beaucoup de chose, mais pas le talent d’orateur. Je sais pas parler, alors amener les choses avec tact et subtilité, c’est peut être un peu trop me demander. « Ce que je voulais dire, c’est que... Heu...» J’hésite, je me râcle la gorge comme s’il s’y trouvait un chat, une chatte, et toutes leurs portées sur huit générations. Je remets les mains dans la neige, je m’occupe à reprendre ma formation de la grosse boule, et je fuis le regard d’Elvis. «... Disons que... Et bien... Hum... » Je me gratte la nuque, tic qui montre ma nervosité et qui m’empêche de jouer au poker sans y perdre plus que ma chemise. « Si t’étais Duncan Macleod, que t’as réussi à trancher toutes les têtes, et que t’es le dernier survivant sur Terre... Ok ? Tu visualises ? » Maintenant je le regarde, tout en tentant de sculpter un petit corps chétif dans cette montagne de neige. « Tu vas pas passer l’éternité tout seul, on est d’accord, sinon tu vas te faire chier ?... Bon... Et là, t’as Dieu qui te propose un deal. Il veut bien te créer ton âme soeur pour que tu passes l’éternité avec elle, mais il te laisse le choix du corps...» Même moi, je vois pas trop où je veux en venir, mais je me raccroche aux branches. C’est fouillis, c’est brouillon, c’est décousu, mais c’est ma vision personnelle du «subtil». «... Donc... Heu... Bah, tu lui choisis un corps d’homme ou un corps de femme ?» Je crois bien que je n’ai jamais été autant mal à l’aise de ma vie. Du coup, je reporte mon attention sur le Franckie froid, tapant rageusement sur la neige pour lui donner forme humaine.
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MessageSujet: Re: L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23)   L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23) EmptyVen 17 Fév 2012 - 15:29


Mes yeux scrute Syssoï avec une mine curieuse, alors qu'il se râcle la gorge et parle par monosyllabes tout en cherchant ses mots. Il se penche, replonge ses mains dans la poudreuse pour retourner à la fabrication du corps du Franckie des neiges et continue à se comporter d'une manière des plus étranges avec moi. Ou du moins c'est l'impression qu'il me donne, mais je ne suis pas vraiment un professionnel en ce qui concerne l'analyse des attitudes comportementales d'autrui. Je penche très légèrement la tête machinalement, d'une façon presque imperceptible, dans la lignée d'un tout autre et célèbre handicapé des relations sociales, Forrest Gump. « Si t’étais Duncan Macleod, que t’as réussi à trancher toutes les têtes, et que t’es le dernier survivant sur Terre... Ok ? Tu visualises ? » commence-t-il en dardant son regard dans le mien. J'acquiesce d'un petit signe de tête circonspet pour lui montrer que je parviens à voir où il veut en venir. Après tout, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas être un écossais immortel ? Je remplis bien la moitié des critères requis pour le rôle, c'est déjà ça... « Tu vas pas passer l’éternité tout seul, on est d’accord, sinon tu vas te faire chier ?... Bon... Et là, t’as Dieu qui te propose un deal. Il veut bien te créer ton âme soeur pour que tu passes l’éternité avec elle, mais il te laisse le choix du corps...» Nouveau hochement de tête, un peu moi vivace que le précédent. Je m'empêche de lui faire part de ma théorie concernant les âmes soeurs que j'avais déjà expliqué de long en large lors de mon casting pour l'émission. En même temps, c'est vrai que biologiquement on est attiré par une personne au système immunitaire opposé au notre, j'y suis pour rien. «... Donc... Heu... Bah, tu lui choisis un corps d’homme ou un corps de femme ?» Je cligne des yeux, me mordille la lèvre inférieure, avant de précisier au cas où il se le demanderait: « Je ne me suis jamais posé la question... » Sans blague... Comme si ce sujet occupait les esprits du commun des mortels. Il me demande mon orientation sexuelle là, non ? Je n'en suis pas totalement sûr parce que ce qu'il raconte est assez confus et que de mon côté j'ai un esprit très linéaire. Il aurait été plus judicieux de me poser la question directement, parce que là je me sens un peu perdu. Je tente toutefois une première approche, fronçant les sourcils: « Hum, d'un point de vue stratégique un homme ça peut être pas trop mal s'il a la carrure adaptée à la survie et tout, pour affronter la nature, quoi. Mais en même temps, pour repeupler le monde, bah... Enfin c'est pas trop possible sans une femme. Tu crois qu'il existe l'option hermaphrodite dans ton truc ? » je le questionne en plissant une narine. Je me tiens droit d'un air neutre, avant de couler un petit sourire railleur dans sa direction. « En fait, j'en sais strictement rien. » J'hausse les épaules. « Je ne suis sortit qu'avec des filles jusque là... Enfin une fille. » je présice en fronçant une nouvelle fois les sourcils. Je reporte mon regard emplit de curiosité sur lui: « Pourquoi ? Tu choisirais quoi, toi ? »
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MessageSujet: Re: L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23)   L'abominable elvis des neiges (13/02/12 à 17h23) EmptySam 18 Fév 2012 - 13:44

Il met un certain temps à me répondre. Il semble être en arrêt sur image, avec simplement quelques clignements d’yeux, comme pour se rappeler qu’il est en vie, et un mordillement de lèvres. Il a l’air de sérieusement réfléchir à une réponse qui, pourtant, devrait lui venir naturellement… à moins qu’il ne l’est pas compris… à moins qu’il ne soit pas sûr. Je n’ai jamais pensé à lui demander son âge, mais j’imagine qu’il doit avoir entre 18 et 20 ans, l’âge où on ne sait pas trop encore… Il avoue ne s’être jamais posé la question, ce qui me paraît étrange dans le sens où on est forcément amené à se la poser à un moment ou à un autre, à moins que… Ok, je comprends qu’il répond de manière linéaire à ma question, sans y voir le message sous-jacent, adapté par mes soins pour ne pas paraître trop brute de décoffrage. J’aurais du lui demander directement s’il s’estimait hétéro, homo ou bi, j’ai oublié que son cerveau fonctionnait d’une manière assez similaire au mien. Sa réponse me fascine. J’hoche la tête à l’évocation de son choix masculin stratégique, c’est vrai que c’est pas con du tout… Repeuplé la planète ? Hum… non, je n’avais pas envisagé cette question comme telle, l’option avoir une descendance ne faisait pas partie de l’énoncer. Simplement passer l’éternité à deux… Hermaphrodite. Je ferme les yeux un instant, les deux mains figées dans la neige pour me représenter l’être qu’il décrit. Il voudrait donc un homme à forte carrure et viril, qui… possèderait un vagin et un utérus ?! Ma perplexité doit se lire sur mon visage, mais il enchaine rapidement en m’expliquant qu’il n’était sortit qu’avec une fille jusque là. Cela aurait pu sonner le glas de ma mission, mais quelque chose dans son attitude et dans ses mots laissaient entendre qu’il était de ceux qui tombent amoureux d’une personne et non de son sexe. Son âme sœur ne devra pas forcément être hermaphrodite alors. J’aurais du m’y attendre, il me retourne la question… Qu’est-que je choisirais ? En guise d’âme sœur ? « Je n’ai pas d’âme, donc pas d’âme sœur, ou alors mon absence d’âme engendre un phénomène comme heu… à chaque Jedi son Sith. Y a peut être un Jedi quelque part qui… » Et là je comprends qu’avec la même subtilité dont j’avais fait preuve plus tôt, il ne faisait que me renvoyer ma question concernant la sexualité… « Oh… ? » Je fronce les sourcils, et me rembrunit légèrement comme si je trouvais cette question trop intime alors que c’est moi-même qu’il l’ait posé. « Une femme. » Oui, je suis danseur, oui je porte des costume de tafiolles et possède la délicatesse des gestes, mais non, je ne suis pas homosexuel, ce que ma mère a toujours du mal à croire, d’ailleurs. J’admire le corps masculin, mais je n’aime et n’éprouve de désir que pour les corps féminins. Je poursuis mon œuvre sculptural assez pitoyable, je dois bien l’avouer, tout en cherchant comment rebondir de façon subtile et délicate « Tu penses quoi de Franckie ? » Subtil et délicat, on a dit !

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