« j’aimerais bien, mais t’as qu’un seul oeil. » idiot. Je souris. Et bien regarde mon unique œil. J’insiste en lui demandant de ne pas se cacher. C'était peu être demandé, il semblerait que oui. « N’en demande pas trop, Dochka. » tiens se surnom, ça faisait une éternité j'ai l'impression. Je souris de plus belle. Son ton était loin d'être chaleureux, il aurait même pu être bine plus froid je ne m'en serait pas offusqué. Je peu supporté bien plus que ça venant de sa part. S'il m'avait envoyer chier en me disant de partir et de le laisser en paix... je ne sais pas si ça je l'aurais supporter. Alors quelque paroles froides pour me montrer qu'il y a certaine limite à ne pas dépasser je pense que je peux le gérer sans aucun problème. Je ne fais aucun commentaire mais j’acquiesce d'un signe de la tête, frottant le bout de mon non contre le sien. Il dépose son menton sur mon crâne et je le sens s'éloigner un peu légèrement. Le silence reprend le dessus. J'aurais pas du rajouter ce petit commentaire, lui qui semblait se sentir mieux lover contre moi. Ça m'apprendra à dire tout ce qui se passe par ma petite tête. Contre toute attente il revient vers moi. « C’était la berceuse que mon grand-père me chantait quand j’étais enfant. Celle qui rythmait mes fièvres infantiles, et mes cauchemars enfantins. Sa voix puissante me ramenait chez moi, vers ce grand-froid qu’il aimait tant. Elle me faisait rêver, elle me réchauffait l’âme. Puis quand j’ai été assez grand pour, je mêlais ma voix à la sienne. Il adorait ça. C’était un rituel entre nous. La solution à tout mes problèmes. Quand ça n’allait pas et que je refusais de parler, il entonnait les premières notes, je suivais et c’était comme s’il m’allégeait de mon fardeau. » Je sens que cette histoire à un poids, un poids énorme ses mots semble être pénible. Ce que je comprend tout à fait. Bien que ma vit ne soit pas super géniale je n'ai jamais eu à souffrir de la mort de quelqu'un de proche. Je ne sais pas vraiment ce que l'on peu ressentir, je ne peux que l'imaginer. Je plisse mes lèvres. Je ne sais pas vraiment quoi dire, je ne sais même pas si je dois dire quelque chose.  « C’est la deuxième fois que je la chante sans lui... La première fois c’était le jour de son inhumation, là bas, chez lui, chez nous, chez moi. » Ajoute-t-il avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit de toute manière je n'ai vraiment aucune idée de ce que je pourrais dire en cette instant toute paroles me semblerait lourdement maladroite de ma part. J'aurais aimé lui raconté l'histoire de mon lapin mort que je voulais enterrer mais ma mère s'y refusait et vu que je ne pouvais le faire moi même il était resté à moisir dans sa cage pendant des semaines jusqu'à ce que ma mère s'en rende compte et le foute à la poubelle. Mais ça aurait été de très très mauvais goût vous ne croyez pas ? « Si je te dis ‘Russie’, quels sont le cinq premiers mots qui te viennent à l’esprit ? noms propres ou communs. C’est quoi la vision occidentale de ce pays ? » Je prend pas le temps de réfléchir c'est le but du jeu non. Je prend l'accent russe enfin ce que je pense être l'accent russe mais ça ressemble plus à l'accent québécois je crois. « Vodka! » Oui je ne pouvais pas ne pas le dire. Puis j’enchaîne un sourire sur les lèvres reprenant ma voix normal. « Prostitué russe. » Oui ça aussi je pouvais pas ne pas le dire. « Mafia russe. » Encore un joli mot vous ne trouvez pas ? Ou plutôt ensemble de mot. Je laisse un léger rire s'échapper de ma bouche. « La place rouge et Vladimir Nabokov. » J'aurais pu dire Moscou, mais la place rouge était bien plus significatif de l'image que j'avais de la Russie. Et ben Vladimir... Lolita, Un des premier livre que j'ai adoré à un point inimaginable malgré l’aspect glauque et dérangeant de la chose. Et il est russe donc bon voilà pourquoi ça m’est passé par la tête. « Les cinq premières choses que tu t'es dit à mon sujet ? » C'est un jeu non ? D'ailleurs c'était une question que je m'étais posé plus d'une fois je crois. « Sois franc je peux le supporté. » Je me doute que ça devais pas être forcément très joli.

Je ne sais pas, je ne comprends pas pourquoi je me suis confié à elle, pourquoi je lui ai offert tout un pan de mon histoire que je gardais pour moi depuis toujours, comme un trésor qu’on chérit et dorlote, une partie de mon identité que je n’aime partager avec qui que ce soit. Mais peut être est-ce justement pour ça, parce que j’en ressens le besoin, besoin d’expliquer mon instant de faiblesse, de le justifier peut être, auprès de la seule personne qui mérite que je dévoile un peu après que je l’eu mit à poil devant tout le monde. Je sais qu’elle m’avait donné l’autorisation, j’ai conscience que cela fait partie du jeu, mais je ne peux m’empêcher de m’en vouloir pour avoir dévoilé son secret au grand jour, devant je ne sais pas combien de million de téléspectateurs. Une partie de son secret. Le seul qui compte, selon ses propres termes. Elle mérite, plus que quiconque, que je m’en ouvre à elle, que je lui rende un peu de ce que j’ai le sentiment de lui avoir volé. Est-ce qu’elle va me percevoir différemment maintenant ? Certainement. Et je vais mal le vivre, presque autant qu’elle face aux regards des autres qui ne peuvent plus s’empêcher de la visualiser dans son fauteuil fantôme, maintenant. C’est inéluctable, et pourtant je tente de combattre les images qui sont, forcément, entrain de se former dans l’esprit de la moorue, et qui, par extension, parasitent le mien aussi. Je tente une diversion, une transition vers quelque chose de plus léger, comme la perception que Moore peut avoir de la Russie. Je sais d’avance que ce sera très divertissant et que ça contiendra le mot ‘vodka’. Je ne me trompe pas. Elle se lance dans le jeu avec l’énergie d’un condamné à mort, parce qu’elle est joueuse, mais aussi parce que, comme moi, elle cherche à fuir l’ambiance lugubre qui plane au-dessus de nous. Vodka est son premier mot. En d’autre circonstance, j’aurais certainement laissé un rire éclater, mais pas là. Là je me contente de sourire, et c’est déjà énorme. Putes russes, mafia russe... Clichés. La place rouge. Je souris. Je suis plus Saint-Petersbourg que Moscou, mais c’est vrai que la place rouge est un fort symbole. Vladimir Nabokov. J’hausse un sourcil. Ça c’est surprenant. Je n’ai pas le temps de réagir qu’elle relance immédiatement le jeu, m’interrogeant sur les cinq premiers mots qui me sont venus à l’esprit à son sujet. Bonne question. Elle insiste en précisant qu’elle peut tout encaisser. A croire qu’elle ne connait pas encore suffisamment pour savoir que je ne juge jamais un livre à sa couverture. Je me lance. « Grande gueule. » Comment penser autre chose lorsqu’on la pratique depuis cinq secondes ? « Sarcastique. » Son humour, autant qu’elle. « Piquante; Vulnérable. » Aussi contradictoire que ça puisse paraître. « Et bruyante... Tellement bruyante. » Je souris encore. Quand je pense que je n’ai jamais pu souffrir les gens bavards... Moore sera la seule et unique exception. « Et toi ? » Je finis par demander. En général, je ne m'intéresse pas vraiment à ce que les autres perçoivent de moi, ça m’indiffère. Mais ça fait partie du jeu, et comme je viens de le dire, Moore est différente des autres.

Je prenais un plaisir fou à me rapprocher de Syssoï. J'avais l'impression que chaque confidence qu'il pouvait me faire, chaque mots échangés embellissaient un peu plus mon âme. Il avait découvert mon secret. Mais je ne suis pas certaine qu'il se rend compte à quel point il m'embellit. Il m'arrive de me surprendre à penser que je me devais de faire cette aventure juste pour le rencontré. Qu'il est une sorte de dé clique pour me permettre de vivre autrement de vivre mieux. Je ne suis pas certaine qu'il a conscience du poids qu'il a sur moi. La découverte de mon secret fut un moment difficile à passer et cela reste toujours difficile. Mais je sais que malgré le fait qu'il doit toujours se poser certaines questions je peux retrouver dans son regard une certaine sécurité. Mais il ne sera pas toujours là n'est-ce pas ? Cette éventualité commençait de plus en plus à me trotter dans la tête et malgré moi à légèrement m’angoisser. J'ai l'impression d'avoir trouvé la seule personne au monde capable de me comprendre et de m'apprécier malgré mes gros défauts et à ne pas me regarder comme une simple fille qui y a pas si longtemps que ça était en fauteuil roulant. Je m'étais faite à l'idée que jamais je ne trouverais une personne capable de supporter tout le pack, je prend de la place. Aussi bien dans mon caractère que dans mon histoire. C'est pas forcément facile à supporter pour tout le monde. Je me demande s'il pourra le supporter encore longtemps. Est-ce égoïste de vouloir en profiter le plus longtemps possible ? Certainement. Mais j'ose espérer que de son coté je lui apporte certaine choses, bien que j'ai du mal à imaginer quelles choses je pourrais lui apporter. Il me demande comme pour changer de sujet les cinq premiers mots qui me viennent à l'esprit lorsqu'il me dit Russie. Vodka, quelque cliché, une destination et un livre. Puis pour continuer dans ce petit jeu je lui demande ce qu'il a pensé de moi la première fois qu'il m'a vu en 5 mots. Je n'étais pas certaine de lui avoir fait une très bonne première impression alors je lui dis de ne pas prendre de gant je suis habitué. « Grande gueule. » Je souris. C'est vrai je le suis. « Sarcastique. » Je n'aurais pas dis mieux.  « Piquante; Vulnérable. » Je suis légèrement surprise bien que je ne le devrais pas venant de lui, qu'il ai vu de la vulnérabilité chez moi au départ. Mon masque n'est plus très étanche. Non il est parfait, juste pas adapté à lui et surtout inutile.« Et bruyante... Tellement bruyante. » Je laisse un léger rire, dans un chuchotement s'échapper de ma bouche. Quand je vous dis que je prend de la place, même dans l'espace sonore. Il avait fait une bonne description de ce que je suis, il m'avait parfaitement jugé du premier coup. « Et toi ? » Et moi ? Je ne crois pas l'avoir bien jugé au départ malheureusement et je ne crois pas pouvoir choisir seulement 5 mots. Je réfléchis humidifiant ma lèvre inférieur. « Tension. » Ce n'est pas un qualificatif, mais la première chose que j'ai pu voir en l'observant lors du premier prime était qu'une tension émanait de son être noircissant les alentours. « Mystère. » Toujours pas un qualificatif mais l'adjectif n'aurait pas été assez fort. C'est simple il est un mystère à lui même, le genre de mystère que les plus grands scientifiques mettent des années à élucider sans pouvoir effleurer ne serait ce que je début d'une solution. « Cassé. » Ouais comme s'il y avait quelque chose à réparer pour qu'il fonctionne de nouveau. « Dérangeant » Je ne me sentais pas forcément très à l'aise en sa présence. Peu être que ce mot allait être le plus difficile à entendre de ma bouche mais je pense qu'il en ai capable. « Séduisant. » Un grand sourire s'arque sur mon visage, j'aurais pu choisir un autre mot mais celui-ci lui va parfaitement bien non ?

Cinq mots pour définir quelqu’un, ou tout du moins une première impression, c’est peu. Très peu. Ce qui rend l’exercice encore plus intéressant puisque ça nous oblige à aller au plus près, au plus précis, sans demie mesure, sans diplomatie dictée par une bonne éducation. Non, c’est clair, immédiat et rapide. Moore prend tout de même une petite minute pour réfléchir. C’est de la triche, mais je la laisse faire, profitant de ce moment d'accalmie pour lisser ces cheveux que je dérange à chaque respiration. «Tension.» finit-elle par lâcher. J’en prends note, conscient qu’il s’agit là de la première impression que je donne à beaucoup de gens. «Mystère.» Hum... N’est-ce pas un peu le but du jeu ? On entre avec un secret, alors j’imagine que tout le monde conserve une part de mystère. Pourtant, il s’agit là d’un mot qu’on utilise souvent pour moi, et que je n’ai jamais entendu pour définir les autres. Je ne suis pas très bavard, et j’ai toujours mon secret, est-ce assez pour que je me retrouve auréolé de mystère ? «Cassé.» J’aurais dit ‘défaillant’. Parce que cassé implique que j’ai fonctionné un jour, alors qu’il en est ainsi depuis ma naissance ou presque, je suis né avec un dysfonctionnement qui m’empêche d’agir normalement. «Dérangeant.» Je ne le suis peut être plus à ses yeux, mais je le suis encore à ceux de nombreux candidats qui préféreraient me savoir dehors qu’entre ces murs. «Séduisant.» Je laisse échapper un léger rire, tellement léger, tellement bref, qu’il pourrait passer inaperçu. Séduisant ? Ça m’étonnerait beaucoup qu’elle ait utilisé un jour ce mot dans sa tête. ‘Bandant’, ‘pas dégueu’, ou encore ‘baisable’ sont des mots qu’elle aurait pu utiliser à ce moment-là. Mais ‘séduisant’ ? Ladie Moore... « J’ai toujours eu une beauté dérangeante. Enfin, regarde-moi, je comprends que ça mette mal à l’aise. » Mon bras libre, d’un mouvement ample, désigne le reste de mon corps comme s’il s’agissait d’une oeuvre d’art. Sarcasme et ironie, deux mots que je partage avec elle. Je repose mon menton sur le sommet de son crâne et entreprend de réfléchir à notre prochaine cible... C’est un jeu, on doit sans cesse relancer la partie. « hum... Siomha en cinq mots, hier, et aujourd’hui. » On change de level, je complique les choses, description en cinq mots de notre ressentit face à un candidat lors de son entrée, puis après plus d’un mois de jeu. Avec Siomha ça va être simple, c’est deux fois les cinq mêmes mots.