La matinée était bien entamée déjà, et pourtant seuls quelques candidats étaient déjà debout, la plupart trainant encore dans leur lit tels des marmottes. La jeune Betty, de son côté, s’était levée déjà depuis un moment, elle avait déjà mangé un peu, s’était douchée et préparée pour la journée. Mais c’est en finissant de se préparer qu’elle remarqua qu’il lui manquait une boucle d’oreille dans ses affaires. Se rappelant qu’elle les avait porté lors de la soirée au jardin mercredi dernier, elle se dirigea donc dehors, à la recherche de sa boucle d’oreille. Heureusement, il faisait beau. La jeune blonde ne portait qu’un t-shirt rouge décolleté et un petit short blanc, ainsi que des petites chaussures rouges en toiles. Elle chercha de long en large et en travers dans le jardin, puis se décida à aller jeter un coup d’œil du côté de la pergola, se souvenant qu’elle y avait passé un long moment à la fin de la soirée. Les yeux cherchant par terre, elle ne fit pas attention à la personne qui occupait déjà le matelas et les coussins. Elle s’agenouilla par terre les fesses en l’air (a) pour avoir les yeux à la hauteur du sol, afin de mieux chercher, et elle observa les alentours, l’œil attentif.

Elle devait bien être quelque part, cette boucle ! Betty ne la retrouvait jamais, pour sûr.. N’importe quel habitant aurait sans doute accusé Matvei, mais BJ n’y pensait pas, elle avait une grande confiance en lui de toute façon. Et puis, elle était certaine de l’avoir égaré quelque part dans le Nid… Tandis qu’elle cherchait toujours par terre, bougeant quelques fauteuils, faisant sans doute un peu trop de bruit sans même s’en rendre compte, elle entendit quelqu’un se retourner sur le matelas, et une voix accompagna le geste. « Qui que tu sois, dégage de là merde ! J'ai sommeil. » …Milo. Elle se tourna vers sa silhouette. Il était étendus sur le matelas parmi les coussins et ne savait même pas à qui il parlait. La jeune blonde eut un fin sourire tandis que ses yeux se baladait sur le corps du jeune brun. « Excuse-moi, j’ai perdus une boucle d’oreille. » Elle haussa des épaules pour elle-même puis chercha quelques instants du côté du matelas sans faire de bruit, mais ne voyant rien, elle se ravisa. « Je te laisse dormir.. »

C’était soudainement presque gênant. Betty s’était ravisée, abandonnant l’idée de rechercher sa boucle d’oreille, et tout ce que Milo trouvait à répondre, c’était un signe de soulagement et un remerciement. Comme si elle l’embêtait plus qu’autre chose. Il était vrai que depuis le passage au salon la semaine dernière, le jeune brun et Betty ne s’étaient pas recroisés. La jeune blonde avait voulus une soirée sympa avec Yseult et Milo, et finalement, elle s’était sentie en trop, alors elle les avait simplement laissés tranquille. Ce n’était pas contre eux, mais plutôt contre elle. Et là, en cette douce matinée, face à un Milo fatigué et je m’en foutiste, elle restait muette et presque timide. Elle décida finalement de s’allonger aussi sur le matelas, aux côtés de Milo qui semblait endormis. Elle l’observa un moment, puis finalement, elle se rapprocha doucement de lui, se collant progressivement à lui, s’installant confortablement pour simplement être contre son corps chaud. Sans doute ne tarderait-il pas à s’énerver et à la rejeter, mais elle prenait le risque. Elle avait bien compris que Milo était du genre tactile, et comme elle l’était un peu aussi, pourquoi ne pas essayer de renouer par ce lien là ? Elle déposa doucement ses lèvres sur la chevelure brune du jeune homme, s'attendant à une réaction d'ici quelques secondes à peine.

Aucune résistance ? Pas de rejet ? Milo était-il conscient qu’il venait de montrer à Betty que la porte qu’elle pensait fermée était maintenant ouverte ? Il se tourna à moitié vers elle, et elle en profita pour l’admirer d’avantage. « Tu es téméraire comme fille ... tu te souviens de ce que je t'ai dis au sujet de "la brûlure" l'autre jour ? » Un beau sourire apparut sur les lèvres de Betty, alors qu’elle sentait la main de Milo se poser sur la sienne. Si elle était téméraire ? C’était bien le cas, surtout à ce moment-là. Elle laissa sa main libre s’aventurer innocemment près du corps du jeune homme, le frôlant soigneusement, arrivant finalement dans sa nuque, glissant jusque dans sa chevelure qu’elle caressa avec douceur, tandis que Betty regardait Milo avec attention. Elle approcha lentement son visage et ses lèvres finirent par venir frôler celles du candidat. « Je me souviens oui.. Et je suis prête à me brûler quand cela en vaut la peine.. » Elle recula doucement son visage avec lenteur, le visage serein et presque sérieux.

C’était un jeu depuis le début. Le fameux jeu du chat et de la souris. Milo et Betty se cherchaient sans cesse, et quand l’un fuyait, l’autre revenait pour reprendre la partie de jeu. Betty avait toujours eut un penchant pour ce jeu-là, et il fallait avouer que Milo était un très bon joueur qui, en plus, attirait plusieurs personnes dans le Nid, et Betty aimait quand ils étaient plusieurs à tourner autour. Mais elle avait parfaitement conscience qu’il s’agissait d’un jeu brûlant, et elle s’était déjà brulée avec Roliryn, parce qu’avec elle, cela avait été au-delà du jeu.. Tandis qu’avec Milo, avec un peu de chance, cela resterait un jeu. Non ? Elle s’éloignait doucement, admirant les yeux profonds du jeune brun, mais il ne tarda pas à bouger un peu, passant une jambe entre celles de Betty, qui manqua une respiration sur le coup, ne s’attendant pas à ce geste qui la réchauffa d’un cran. Il se rapprocha d’elle, et elle pouvait déjà sentir son souffle sur ses lèvres, son cœur battant plus fort dans sa poitrine, tandis qu’elle fixait les beaux yeux de Milo. « C'est dangereux tu sais ... et très douloureux, la plupart du temps. » Il était loin d’avoir tord, mais elle ne pouvait nier son attirance pour lui, et elle n’aimait pas arrêter un jeu en pleine partie.. Elle frôla de ses lèvres la joue de Milo, pour arriver à son oreille où elle murmura quelques mots, caressant toujours ses cheveux bruns. « J’aime prendre des risques.. » Elle baissa son visage pour mieux accéder au cou du jeune homme, soufflant doucement sur sa peau, la frôlant, et se retenant d’y déposer des baisers. Sa main libre vint frôler sa cuisse, tandis qu’elle bougeait doucement ses jambes contre celle de Milo qui se trouvait emprisonner.