Je ne pensais pas que ma déclaration engendrait une telle réaction de la part Sixtine, il faut dire que j'suis pas totalement là. Mais, elle me ramène à la réalité lorsqu'elle serre mon bras plus que je ne l'aurais imaginé. Même si c'est surtout le fait qu'elle insinue que j'ai pas le droit qui m'interpelle; je l'interroge du regard. Gné ? J'comprends rien c'est normal ou bien ? J'ai l'impression de l'avoir froissé en répondant à la question, c'est l'alcool qui parle ? J'comprends rien putain. Et puis elle lâche la bombe. Ouf. J'suis d'accord sur le principe. Je m'apprête même à ouvrir la bouche, mais elle poursuit, alors j'écoute. Son point de vue sur le destin m'intéresse mine de rien, même si ça semble presque abstrait, je me surprends à hocher la tête de temps en temps affirmant mon accord. Oui parce que même si j'suis bourré de remords, j'suis partiellement d'accord avec sa vision des choses. A ceci prêt que ces choix, je ne les ai pas fait, ils m'ont été imposé, et finalement c'est ce qui me chagrinent le plus. « J'parlais de remords concernant mes leçons, mais c'est vrai que c'était super clair. Ceci dit, j'suis d'accord... » Oui, j'suis d'accord, je me retiens d'argumenter plus puisque de toute évidence, j'vais devoir lui énoncer ce que je regrette pour lui donner des exemples concret, sauf que je ne le peux pas. Ce serait nettement plus simple de le pouvoir, mais la décision ne m'appartient pas. Tant pis, je souris, maigrement mais c'est mieux que rien - face à sa remarque concernant le piano, et le succès auprès des filles. Je comprends donc qu'elle aime le piano, enfin peut être pas, mais je ne m'en formalise pas puisque de toute évidence, elle me taquinait. De toute façon, la suite était nettement moins joyeuse, et mes excuses lui fit littéralement changer d'expression. Je tremble, je balbutie lors de mes révélations hasardeuses, je suis coincé, littéralement. Mêlé entre l'envie de tout lui révéler, et la peur que Cupidon, l'un des membres de la production ne l'utilise dans une de ses rubriques. J'ai oublié qui nous malmenait pendant le prime lorsque nos bouches se mêlent l'une à l'autre. J'ai besoin de sentir sa peau contre la mienne, ça m'apaise, me rassure et me trouble en même temps. Parce que je sais que j'ai dû mal à résister à me contenter de cela. Je sens mon estomac se nouer lorsqu'elle se détache de moi. Non pas déjà. Je la supplie du regard, mais je remarque son sourire qui me rassure sur ses intentions. Elle me caresse le visage, pour finalement m'embrasser à nouveau, c'est différent, plus langoureux, passionné. Je profite de la sensation de chaleur qui s'empare de mon corps à quoi qu'elle qu'on se touche. Je fais glisser mes mains contre son visage, je les laisse glisser jusqu'à ses hanches, j'en profitais pour la coller contre moi, même si sa robe était légèrement encombrantes pour le coup. Elle interrompt le baiser une nouvelle fois que je trouve bien trop court, comme à chaque fois, elle dépose ensuite mes mains sur le piano. Je comprends aisément ce que ça sous-entends. J'inspire et décide de me lancer, pas forcément à l'aise au départ, je prends un peu plus de confiance, par la suite. Cette chanson, me soulève le coeur, mais c'est aussi celle que je connais le mieux, celle qui me revient rapidement en tête. Ok, c'est pas aussi catastrophique que ça en avait l'air. Je me mets même à sourire et à l'observer un instant du coin de l'oeil.