Esther

Je savais que bon nombre de candidats aimaient s'aventurer dans le spa, car celui-ci était doté de hammams et de saunas, tout pour faire du bien sans se prendre la tête, quoi. Je n'y avais encore jamais mis pied, et très honnêtement je ne savais pas trop à quoi m'attendre. J'avais traversé la grange, pour ainsi prendre la direction du spa en question. En passant la porte, je découvris une pièce couverte de lambris du sol au plafond, dans laquelle, pfou, il faisait hyper chaud. Là, je me dis qu'après tout, je pourrais tenter le sauna. Ça avait l'air pas mal ce truc. Et c'était surtout l'occasion de transpirer un bon coup, pour éliminer les toxines liquides. J'entrai dans le sauna, pris alors place sur un banc, retirai mes fringues pour finalement me retrouver torse nu, une serviette autour de la taille. Je ne pensais pas être dérangé. Je commençai alors à rêvasser, ce que je faisais de mieux, et fermai les yeux. Y'avait quand même peu de risques que je m'endorme, vu la chaleur étouffante dont j'étais prisonnier. Ils l'avaient pas réglé un peu trop fort, leur sauna ? Je transpirais à grosses gouttes, et ça n'était que le début. De l'air, par pitié.

J’avais envie de relaxer dans le spa. De seulement passer une après-midi sans trop me poser de questions. De me vider la tête pour une fois. J’enfile donc mon maillot de bain, relevant mes longs cheveux dans un chignon sur le dessus de ma tête. Arrivant au spa, je retirai les vêtements que j’avais mis par dessus mon maillot pour ne pas attraper froid et j’entrer dans cette pièce chaude qui m’était inconnue. Ah Ruben y est déjà. Moment de solitude envolé. Il doit surement se dire la même chose en me voyant entrer. Mais bon, c’était une bonne façon d’apprendre à le connaître, puisque je ne savais rien de l’homme en face de moi. « Moment de détente ? » demandais-je en m’installant à mes côtés, ressentant déjà la chaleur m’étouffer. Ouf, je ne sais pas si j’allais pouvoir rester ici trop longtemps, c’était pratiquement insupportable. « Merde, c’est moi ou on crève ici dedans ??? » ajoutais-je aussi, regardant Ruben en riant. Je n’étais clairement pas la seule à penser ainsi puisqu’il était couvert de sueur. Je lui souris, passant ma main sur mon front, puisque j’ai moi aussi quelques goûtes de sueur qui commencent à perler sur celui-ci. « Ça fait combien de temps que t’es là ? »

Cette chaleur allait me tuer. J'étais assis là depuis quoi, trois minutes à peine, et je n'en pouvais tout simplement plus. Je suffoquais presque, lorsque la porte s'ouvrit. Aaah un peu d'air. Ce que ça faisait du bien. Esther entra alors dans le sauna, vêtue d'un maillot de bain. « Moment de détente ? » demanda-t-elle alors, tout en prenant place à côté de moi. Je n'avais pas encore eu l'occasion d'apprendre à la connaitre, et j'étais ravi qu'elle me rejoigne. Au moins, si la chaleur devait être mortelle, je ne serais pas le seul à mourir aujourd'hui. « Bingo. Je viens ici pour la première fois, et je dois dire que c'est relaxant. Enfin, si on ne tient pas compte de cette chaleur étouffante qui ne fait que me comprimer les poumons depuis quelques minutes. » Même parler s'avéra être difficile. J'en venais presque à manquer d'air. Des coups de chaud, j'en avais déjà eu, mais là j'avais l'impression d'être dans une fournaise. Ni plus ni moins. « Merde, c’est moi ou on crève ici dedans ??? » Pendant un moment je pensais avoir mangé un truc pas frais, mais très vite je me rendis compte que la chaleur n'était pas qu'insupportable pour moi, elle l'était tout autant pour Esther. « C'est pas toi, il fait véritablement chaud à en crever dans c'te cabine. Pfou ! J'ai jamais autant transpiré de ma vie, je crois bien. » Je ne ressemblais plus à grand chose, et me sentais tout dégoulinant de sueur. Beurk. Esther commençait elle aussi à suer. Les gouttes, quant à elles, commençaient à couler de son front. Je lui souris, nous étions bel et bien dans la même galère désormais. « Ça fait combien de temps que t’es là ? » me demanda-t-elle, sans doute pour engager la conversation et ainsi nous faire oublier que nous étions en train de brûler sur place. Bonne initiative de sa part. « Je dirais approximativement quatre ou cinq minutes, tout au plus. Mais j'ai l'impression que ça fait des heures et des heures. Cinq minutes passées dans cette cabine, et je n'en peux déjà plus. » Elle n'allait sans doute pas à tarder à se retrouver dans le même état que moi, une fois cinq minutes passées ici. Pour ma part j'en venais presque à regretter d'être venu. C'était la mort assurée ce truc, et je doutais d'en ressortir vivant.

« Bingo. Je viens ici pour la première fois, et je dois dire que c'est relaxant. Enfin, si on ne tient pas compte de cette chaleur étouffante qui ne fait que me comprimer les poumons depuis quelques minutes. » Je laissai échapper un rire léger en entendant sa phrase, laissant ma tête se déposer contre le mur derrière moi, histoire de vraiment être détendu. « C’est la première fois que je viens aussi. Un peu en retard quand même, après un mois et demi à être enfermé dans ces lieux ! » répondis-je aussitôt en tournant la tête pour regarder mon compagnon d’après-midi. Puis, Ruben me rassura en me disant que ce n’était pas seulement moi, qu’il faisait une chaleur d’enfer en ce lieu. Non mais sérieusement, je crois que je vais bientôt avoir de la difficulté à respirer. Je ne suis pas faite forte, c’est bien connue. Et puis bon, moi aussi, je crois que je n’ai jamais autant transpiré en quelques minutes. Une fille qui transpire ? Bah oui, ça se peut. Et puis bon, pas de quoi avoir honte, c’est quand même la place pur avoir chaud. Il répondit ensuite à ma question. « Je dirais approximativement quatre ou cinq minutes, tout au plus. Mais j'ai l'impression que ça fait des heures et des heures. Cinq minutes passées dans cette cabine, et je n'en peux déjà plus. » Il me fit rire encore une fois, laissant voir un grand sourire sur mes lèvres. « Non mais tu crois que quelqu’un a trafiqué la température ? » demandais-je avant d’avoir une idée. Une idée stupide, mais une idée tout de même. « Je te met au défi de rester plus longtemps que moi ! » dis-je alors, le regardant en plissant les yeux, un air de défi dans ceux-ci. C’était un défi stupide, mais bon, se serait divertissant. « On doit trouver une conséquence au perdant... sinon, y’a pas de motivation à le faire. » ajoutais-je, en espérant qu’il ne me trouverait pas trop gamine et qu’il embarquerait dans mes conneries.

L'un de nous allait finir par y laisser sa peau. Cette chaleur nous aurait, c'était certain. Il fallait maintenant s'interroger quant à celui de nous deux qui survivrait le plus longtemps dans cette cabine de la mort. Celle-ci semblait imminente. Je n'avais quasiment plus d'air, un mal de tête à se taper le crâne contre le mur, et ma vision devenait toute trouble. Lorsque j'annonçai à Esther que je venais ici pour la première fois et que cette chaleur n'avait rien de relaxant, elle laissa échapper un petit rire. « C’est la première fois que je viens aussi. Un peu en retard quand même, après un mois et demi à être enfermé dans ces lieux ! » J'étais dans le même cas. Je découvrais encore des lieux alors que mon aventure avait commencé depuis belle lurette. Il n'était jamais trop tard pour s'aventurer dans chaque recoin de ce nid, non ? « C'est vrai qu'on y a mis le temps, tous les deux. Et finalement on s'est décidé à visiter ce spa, et le même jour en plus ! A croire qu'on communique par télépathie, ou je sais pas quoi. » Nous avions attendu des semaines et des semaines avant de venir ici, alors rien ne nous assurait que nous aurions tous deux l'envie de nous rendre au spa le même jour, à la même heure, au même moment. « Non mais tu crois que quelqu’un a trafiqué la température ? » Ce n'était en effet pas une idée à proscrire. J'étais très parano, n'importe qui ici pourrait le confirmer, alors dès que quelqu'un me lançait sur cette voie, ma paranoïa reprenait immédiatement le dessus. « C'est tout à fait possible, oui ! Il ne faut pas exclure un éventuel complot. Je devais être la cible, à mon avis. Hélas, les malfaiteurs n'ont pas pris en compte le fait que quelqu'un pourrait me rejoindre dans cette cabine... » On ne sait jamais, des fois que quelqu'un aurait prévu de me faire bouillir ici, histoire de m'éliminer. J'étais gênant ici, je m'en rendais bien compte, alors tout était possible. « On devrait pas vérifier si on nous a pas enfermés après ton entrée dans la cabine ? » Un cou de clé et hop, nous pouvions très bien nous retrouver prisonniers de ce four ambulant. Je ne voulais pas crever ici, brûlé comme un poulet. Esther était quant à elle bien trop jeune pour que sa vie se termine ainsi. « Je te met au défi de rester plus longtemps que moi ! » Esther était vraiment sérieuse là ? A croire que oui. Elle me mettait bel et bien au défi. Un défi que je ne pourrais qu'accepter. J'étais joueur, après tout. « Défi accepté ! » Je levai le poing en l'air. J'avais l'air ridicule, mais je voulais pousser le truc jusqu'au bout. « On doit trouver une conséquence au perdant... sinon, y’a pas de motivation à le faire. » Elle eut là une bien bonne idée. En effet, si quelque chose nous attendait si nous perdions, nous serions deux fois plus motivés à relever le défi proposé par Esther. « Voilà ce que je propose : le perdant devra donner un indice minime sur son secret à l'autre. » Voilà de quoi surement nous motiver, Esther moi. Nous tenions tous deux à ce que notre secret reste introuvé, alors c'était pas mal pour pimenter un peu cette situation déjà bien cocasse.

« C'est vrai qu'on y a mis le temps, tous les deux. Et finalement on s'est décidé à visiter ce spa, et le même jour en plus ! A croire qu'on communique par télépathie, ou je sais pas quoi. » Je souris en l’entendant. Il est vrai qu’il était spéciale de visiter le même lieu en même temps pour une première fois. Communiquer par télépathie ?! J’aimerais tellement ça. Qui sait, peut-être que c’était vraiment ça, sans le savoir qui m’avait mené ici aujourd’hui. Je lui demandai ensuite s’il pensait que la température avait été trafiqué. « C'est tout à fait possible, oui ! Il ne faut pas exclure un éventuel complot. Je devais être la cible, à mon avis. Hélas, les malfaiteurs n'ont pas pris en compte le fait que quelqu'un pourrait me rejoindre dans cette cabine... » Il était sérieux ? Il semblait l’être. Pourtant, moi j’avais complètement plaisanté en disant cela. Son hypothèse était totalement impossible. Je douterais vraiment que quelqu’un ait pris la peine de faire un tel coup. Mais il avait peut-être raison aussi. « Arrête tu vas commencer à me faire peur là. » dis-je en faisant une petite moue, alors qu’il continua sur sa lancé. « On devrait pas vérifier si on nous a pas enfermés après ton entrée dans la cabine ? » Je le regardai un instant, et sans pouvoir attendre, je me levai pour vérifier s’il était possible d’ouvrir la porte. « Ouf, c’est bon. C’est ouvert. » lui annonçais-je alors, une main sur le coeur, rassurée. Je repris ma place initiale à ses côtés, heureuse qu’il accepte finalement mon défi. J’avais hâte de voir quelle genre de conséquence il allait apporter sur la table. J’espérais qu’il n’allait tout de même pas être trop sadique. « Voilà ce que je propose : le perdant devra donner un indice minime sur son secret à l'autre. » Ah. Je m’attendais plus à une chose dans le genre courir nue à travers tout le château en chantant une chanson idiote, mais donner un petit indice sur notre secret pourrait être intéressant. Nous allions juste crever de chaleur, parce que maintenant, je n’avais absolument pas l’intention de sortir mes fesses d’ici. « C’est bon, ça fonctionne. L’enjeu est gros, prépare toi à perdre ! » dis-je en voulant l’agacer, tirant la langue en une grimace pour accompagner mes paroles. Mon dieu, je ne savais pas comment j’allais faire pour rester longtemps dans cette chaleur suffocante. Nous étions en enfer je crois.

Un complot. Voilà ce que je soupçonnait de se tramer derrière notre dos, à Esther et à moi, alors que nous mourrions de chaud dans une cabine de spa qui semblait avoir été trafiquée. Excusez-moi, hein, mais une telle chaleur n'était pas supportable, même pour un mec comme moi pourvu d'un système pileux conséquent qui le protegait un peu de la chaleur brûlante qui pouvait directement attaquer la peau, et qui était particulièrement douloureuse. Pour moi, c'était certain, nous étions victimes d'un complot. J'avais soumis cette idée à Esther, qui ne semblait pas bien rassurée. « Arrête tu vas commencer à me faire peur là. » Ce n'était aucunement le but, mais il fallait regarder la réalité en face : nous pouvions très bien nous retrouver coincés ici et mourir dans d'atroces souffrances. Enfin, encore fallait-il que la porte soit fermée à clé. Ce qui ne sembla pas être le cas, en fin de compte. Esther se leva pour aller vérifier, visiblement aussi parano que moi la petite. « Ouf, c’est bon. C’est ouvert. » Nous étions maintenant tous les deux soulagés. « Dieu soit loué. » Ce n'était peut être pas un complot, en fait, mais juste un dysfonctionnement de la machine. Soit. Si nous nous sentions mourir, nous pouvions toujours quitter à toute vitesse la salle. Voilà qui rendait le défi plus faisable, d'un coup. J'avais imposé une règle bien précise pour ce fameux défi : le perdant, c'est à dire celui de nous deux qui ne parviendrait pas à rester dans cette cabine de la mort, aurait à dévoiler un indice sur son secret. « C’est bon, ça fonctionne. L’enjeu est gros, prépare toi à perdre ! » Parfait. Nous étions désormais tous deux assis, à la limite de l'évanouissement. Qu'elle se le dise, je ne comptais pas sortir d'ici avant elle. J'espèrais juste qu'elle ne prenne pas trop de temps à sortir d'ici, en capitulant, car c'était de moins en moins supportable comme chaleur. Qu'est ce que je disais, moi, c'était juste pas supportable du tout. « Oh tu sais si tu ne te sens pas d'attaque pour supporter ça encore longtemps, tu peux aussi te rendre. Je comprendrait tout à fait... » On ne lui en voudrait certainement pas de capituler. Elle était jeune, avait la peau sur les os, bref elle était bien moins forte que moi, qui étais plus apte à surtout cette étouffante chaleur. Enfin, encore fallait-il que je parvienne à rester vivant quelques minutes encore. Et ça, c'était pas fait.