Ça sentait le printemps. Vous savez, ce sentiment que la terre revient en vie, où le soleil plus chaud vient nous caresser la peau et que le vent qui nous enrobe n’est plus si désagréable. En une journée pareille, je passerais tout mon temps à l’extérieur. J’enfilai une grosse veste, ne voulant pas attraper froid, même si la température était clémente et j’allai marcher dans le parc. Je ne sais pas si c’est l’effet de rester enfermé pratiquement tout le temps, mais depuis que j’étais ici, j’avais l’impression de ne pas pouvoir rien faire. Toujours à bouger. Alors que je marchais, personne à l’horizon, je décidé, pour une raison que j’ignore, de me mettre à faire une roue latérale. Enfin, faire est un bien grand mot puisque j’étais totalement nulle dans le domaine. Je n’avais rien d’une grande gymnaste, c’était évident. Mais ça m’amusait. Alors j’en fis une, et deux, et trois, avant de me laisser délibérément tomber le dos contre le sol, admirant le ciel l’espace d’un instant. C’est alors qu’une ombre m’apparaît ainsi qu’un visage à la suite, juste au dessus de moi. « Franckie, tu me bloques le soleil ! Je me fais bronzer, ça paraît pas ?! » dis-je en esquissant un sourire. Le jeune homme avait surement vu mon piètre numéro de cirque. Non pas que cela me gênait réellement.

Cette semaine, à mon plus grand bonheur, il faisait beau. Vous savez le genre de soleil qui vous donne le sourire, qui vous donne même la pêche, l'envie de s'amuser, de sortir, de courir dans les champs, de rire. C'est dans cette optique que j'avais décidé de quitter le nid. Non je vous rassure, je n'allais pas partir du jeu, ou du moins pas avant dimanche, mais du moins, je voulais sortir à l’extérieur, m'amuser pour une fois dans le jardin, profiter de l'air pur et chaud que cette saison nous laissait entrevoir. Finalement, un mouvement bien singulier attira mon oeil, et d'une galipette, et de deux galipette, et de trois galipette, et pouf, au sol la Esther. Mon sourire s’étira un peu plus alors que je sautillais rapidement jusqu'à elle « Franckie, tu me bloques le soleil ! Je me fais bronzer, ça paraît pas ?! » je détaillais alors ses vêtements, tout en haussant un sourcil. « Tu... Tu bronzes tout habillée toi ? » bien oui forcement, ça devait être une nouvelle mode ou quelque chose que je n'avais pas assimilé, oui, ça ne pouvait être que ça ! « Ca a l'air drôle ! J'peux le faire moi aussi ? » pas le temps qu'elle me réponde que j'étais déjà allongé à côté d'elle, un sourire niais au visage, une leur d'excitation au fond des yeux. Cependant après seulement une minute allongé là, je sentais le temps tourner au ralenti, c'était trop long à mes yeux « C'est bientôt fini ? » dis-je une première fois avant de patienter encore un peu. « Et là, c'est bientôt fini, hein, dis ? » vous savez, comme les gamins insupportables dans votre voiture qui vous demande quand est ce qu'on arrive toutes les trente secondes jusqu'à vous faire pleurer de rage. Ou de désespoir. Je suppose que ça doit dépendre des caractères.

« Tu... Tu bronzes tout habillée toi ? » Mon sourire s’agrandit. Mouais, j’avoue que j’avais oublié ce détail. Bon, je me faisais bronzer le visage. J’appréciais chaque rayon de soleil sur ma peau. « Le soleil est si puissant qu’il traverse les vêtements ! » dis-je en le regardant, toujours souriante. J’étais sur le point de lui proposer d’essayer, mais le jeune homme fut plus rapide et n’attendit même pas ma réponse pour me rejoindre contre le sol. Je tournai ma tête pour le regarder faire, avant de fermer mes yeux doucement. Cela ne faisait pas une minute que nous étions allongé ainsi que la voix de Franckie percuta mes oreilles. « C'est bientôt fini ? » J’haussai les sourcils, me demandant s’il plaisantait où s’il était sérieux. « Et là, c'est bientôt fini, hein, dis ? » J’éclatai finalement de rire, réouvrant mes yeux pour le regarder. Non, il était sérieux. Et moi qui me considérait comme un enfant. « Je pensais être la plus gamine ici, mais t’es le pire !!! » lui dis-je en riant toujours, tournant mon corps pour me retrouver sur le côté et ainsi mieux le voir. J’avançai rapidement ma main de son bras pour la faufiler sous celui-ci, me mettant à le chatouiller. Il était tellement mignon que je n’avais eu qu’une envie, celle-ci. « Si tu me demande une autre fois si c’est fini, je continue de te chatouiller jusqu’à ce que tu n’en peuvent plus. » dis-je en arrêtant mes chatouille, mais gardant mon bras tout près, en cas où il recommençait.

« Le soleil est si puissant qu’il traverse les vêtements ! » ooooh comme un super pouvoir ! Comme les yeux de Superman ! Vas y moi aussi j'voulais avoir ce pouvoir là, genre faire fondre le métal d'un simple clignement d'oeil, haha. La jeune femme éclata finalement de rire après mes maintes demandes. Bien quoi, c'était franchement long. A la plage, j'avais toujours eu horreur d'attendre sur le sable, je me devais de constamment bouger, d'aller faire des châteaux de sable, d'aller jouer au volley, pas nager non, car je n'aimais pas réellement l'eau mais vous aviez compris l'idée. « Je pensais être la plus gamine ici, mais t’es le pire !!! » une moue faussement outrée se dessina alors sur mon visage, pire ? « Eh oh, être un enfant c'est pas pire, c'est mieux ! » décrétais-je sur un ton royaliste, les yeux fermés. Si bien que je ne vis pas arriver son imminente attaque de chatouilles. Me tortillant dans tous les sens comme un pauvre petit vers pris d'assaut je rouvrais finalement quelques secondes plus tard les yeux « Si tu me demande une autre fois si c’est fini, je continue de te chatouiller jusqu’à ce que tu n’en peuvent plus. » « Motus et bouche cousue ! » dis-je en mimant le fait de refermer ma bouche à clé et de jeter celle ci. Oui, comme un gamin. Refermant les yeux pendant quelques longues minutes, je m’amusais à essayer de compter le nombre de fois que le petit bonhomme dans ma tête pouvait faire de tour sur lui même. Trois cent quatre vingt quinze, trois cent quatre vingt seize, trois cent quatre vingt dix sept, trois cent quatre... « ... » arriver à quatre cent cinquante cependant, le temps m'avais parut s'écouler à une éternité, et mon petit bonhomme commençait sérieusement à avoir le tournis « Dis... » lâchais-je une moue enfantine au visage, sur un ton des plus réservés, marquant un blanc d'une dizaine de secondes avant de reprendre « C'est bientôt fini ? » un sourire narquois mais des plus amusés étira mes lèvres alors que j'essayais de garder mon sérieux.

« Eh oh, être un enfant c'est pas pire, c'est mieux ! » Je souris encore plus. Il avait tellement raison au fond. Avoir un coeur d’enfant, c’était la clé du bonheur. Parce que, un enfant, ça n’a aucune responsabilité. Ça ne pense qu’à s’amuser et ça vit le moment présent. Au fond, nous devrions tous garder cette joie de vivre qu’on les enfants. Enfin, mon enfance n’avait pas été des plus joyeux, mais je gardais certains, pas beaucoup, moments agréables. C’était peut-être ça la base de ma personnalité. Je gardais cette innocence et cette naïveté pour ne pas me sentir dépassé par la réalité. Cela demandait à réflexion, vraiment. « C’est vrai que c’est mieux. T’as totalement raison. » C’est ensuite qu’il me promis de ne plus me demander quand est-ce que nous aurions fini de se faire «bronzer». Il savait ce qui l’entendait sinon. Alors que je fermai de nouveau les yeux, je fut surprise qu’il ne me pose pas déjà la question. Peut-être allait-il réussir finalement. « Dis... » J’esquissai un sourire, attendant de voir ce qu’il allait me demander. C’était peut-être pour un autre sujet. « C'est bientôt fini ? » J’ouvris les yeux pour le regardai, essayant aussi de garder le mieux possible mon sérieux. Il était totalement adorable. « Oui. » dis-je simplement, avant de me lancer vers lui pour une guerre de chatouille où clairement j’avais de l’avance. Le jeune homme gigotait sous mes mains, ce qui me fit éclater de rire. « Avoue, tu voulais juste ça ! Des chatouilles ! » dis-je amusée, continuant mon manège, embarquant finalement à califourchon sur lui pour bien le maîtriser. Je l’avais prévenue. Et bon, c’était quand même drôle comme situation. J’en prenais un certain plaisir.