Finalement, Mado parvenait à s'isoler un minimum depuis dimanche, et malgré la présence de tout un tas d'énergumènes assurément désireuses de faire un come-back télévisuel remarqué - on ne ferait pas croire à Mado qu'ils venaient simplement faire coucou aux candidats de l'actuelle saison, hein - et ayant tendance à s'éparpiller un peu n'importe où. C'était alors à croire qu'ils ne fréquentaient tout simplement pas les mêmes lieux, ce qui n'était alors franchement pas plus mal. De toute façon, dès qu'il s'agissait de faire du sport, il n'y avait généralement pas grand monde pour répondre présent. C'est fou comme les gens sont généralement bien moins motivés pour faire de l'exercice que pour ouvrir un frigidaire, hein. Mado, qui avait beau essayer de réduire un tantinet le temps qu'elle pouvait passer à s'exercer, n'était jamais contre un petit quart d'heure de boxe, évidemment. Ainsi donc, gants en main, elle tapait depuis déjà quelques instants sur ce sac de sable qui, décidément, devait la détester. Elle lui en avait fait voir des vertes et des pas mûres, mais bon, elle partait quand même du principe que c'était un peu son utilité première, hein. Non pas qu'elle aime particulièrement maltraiter les objets - quoi qu'en dise un certain Mason - mais là elle n'avait quand même pas tellement le choix, c'est clair. Toujours est-il qu'elle ne s'attendit pas à voir entrer Myles, qu'elle identifia au moment où l'ouverture de la porte fit courant d'air et l'incita à se retourner. Bon, elle n'aura pas été seule bien longtemps, mais qu'importe, elle avait déjà connu bien pire comme compagnie. « Je savais que je t’obnubilais, mais de là à ce que tu me suives, quand même ... T'as pas honte ?! » Quoi, il était entré là par hasard, ou sans aucun rapport avec le fait qu'elle s'y trouve ? Non, ce serait un peu trop gros, comme hasard. Mado n'avait pas nécessairement envie de se penser irrésistible - pas du tout, en fait - mais là, elle avait franchement envie de laisser entendre que Myles ne pouvait tout simplement plus se passer d'elle. Remarquez, elle était toujours si chaleureuse avec lui que ça n'aurait rien de bien étonnant, quand on y pense. « En plus, je suis persuadée que si je te propose un combat de boxe, tu vas t'empresser de me suggérer d'opter pour de la lutte, sans doute pour le coté corps-à-corps de la chose ... Oui, je sais, je suis très perspicace. Que veux-tu, je suppose que je te connais un peu trop bien, hein. » Et donc, elle allait peut être retourner à son sac de sable et se faire très gentiment oublier. Parce qu'elle aurait vite fait de bouder s'il cassait son délire, et ce serait ballot, franchement ballot.

Je m’ennuie. C’est terrible à dire, mais je me fais chier, oui. Comme souvent dans ce chalet en fait. L’ennui est un peu notre lot quotidien. On passe notre temps à le chasser. Mais il finit toujours par gagner. C’est qu’il est fort le bougre. Mais ce soir, je suis bien décidé à avoir le dessus. Non non non il ne m’aura pas. Du coup j’ai la solution pour remédier à mon problème. Faire du sport. Quand je m’ennuie, je fais du sport. De un, j’adore ça. Me dépenser, transpirer. De deux, c’est pratique en plus pour conserver la ligne. Enfin bon sport…c’est un bien grand mot. Dans la mesure où je suis la plupart du temps tout seul, ça se résume à courir sur un tapis, soulever des poids, pédaler dans le vide, faire des pompes, taper dans un sac… Je lance quelques ballons aussi parfois au panier de basket, mais tout seul ce n’est pas terrible. C’est ainsi que j’entre dans la salle. A peine un pied posé dans la pièce qu’une voix s’élevait déjà. Mado. En train de boxer. « Je savais que je t’obnubilais, mais de là à ce que tu me suives, quand même ... T'as pas honte ?! » Que je la suive ? Bien sur, je passe mes journées à la filer discrètement sans qu’elle ne le remarque. Et quand je ne peux pas, je garde un œil sur elle dans la salle de vidéo surveillance. Je passe toutes mes journées avec elle en fait, sans même qu’elle ne s’en rende compte. « Et non je n’ai même pas honte. Même si j’espérais jouer à la rencontre fortuite. Tu me mets quelque peu dans l’embarras là » C’est gênant qu’elle sache qu’elle m’obnubile à ce point. Cela va entacher ma réputation. Pourquoi fallait il qu’elle soit aussi perspicace cette demoiselle ? « En plus, je suis persuadée que si je te propose un combat de boxe, tu vas t'empresser de me suggérer d'opter pour de la lutte, sans doute pour le coté corps-à-corps de la chose ... Oui, je sais, je suis très perspicace. Que veux-tu, je suppose que je te connais un peu trop bien, hein. » Et maintenant elle devine en plus mes réactions. Bon sang ce qu’elle me connait trop bien. « Un peu trop oui, ça fait peur » S’en est effrayant même. « Je t’aurais même laissé gagner en plus. » Je suis tellement gentil. « Mais je suppose donc que c’est un non. » Moi qui espérais tant qu’on fasse un peu de lutte. Mais juste pour la beauté du sport évidemment. Rien d’autre. « Alors je me contenterais de la boxe. Laisse donc ce sac tranquille il ne t’a rien fait. En plus je suis sur que t’adorerais te défouler sur moi. Tu dois même en rêver. » Je lui propose d’être son partenaire d’entrainement. On ne va pas non plus faire un vrai combat, parce que là… La pauvre ne serait clairement pas de poids. Surtout quant on sait que j’ai des années de boxe derrière moi.

Non, Mado n'avait pas le besoin compulsif de se savoir désirée par tous les hommes de la terre, hein, tout le monde pouvait se rassurer sur ce point. Simplement, lorsque Myles était dans les parages, elle aimait bien dire des conneries, ne serait-ce que pour lui rappeler qu'il n'obtiendrait jamais rien d'elle, vu que bon, elle avait bien conscience du fait qu'il ne se soit jamais remis de la multitude de râteaux qu'elle lui ait mis - il n'y en avait eu qu'un ou deux, bon, certes - et qu'elle était bien trop sadique pour se retenir d'appuyer là où ça faisait mal chaque fois qu'elle tombait sur lui, ou que pour le coup, il tombait sur elle. Donc non, elle se doutait qu'il ne l'avait pas sérieusement suivie jusque là, car ça ne serait tout de même pas tellement rassurant. Et puis, à choisir, si un homme devait la suivre discrètement, elle préférerait autant que ce soit Fitz, vous voyez. Ce serait un peu moins angoissant, déjà. Pour autant, elle n'en était pas moins persuadée d'une chose : elle hantait les pensées de Myles. Oui, oui, c'était une chose dont elle était a priori certaine, et qu'elle vivait plutôt bien. Après tout, elle n'y pouvait rien s'il était fou d'elle depuis le premier jour, hein. Il avait beau s'être amusé avec quelques candidates et avoir trempé son biscuit dans plus d'un bol de lait, il n'empêche qu'ils savaient tous les deux qu'elle était la femme de sa vie, mais qu'il n'était pas l'homme de la sienne. C'est là que ça coinçait, en fait. Parce que le pauvre Myles vivait une idylle à sens unique, et c'était pour le moins ballot. Toujours est-il qu'il entra facilement dans son jeu, et qu'elle n'en attendit pas moins de lui. De toute façon, avec Myles, elle pouvait partir dans n'importe quel délire, il la suivait bien souvent. « Oh mince, si j'avais su ... Tu veux qu'on la refasse, peut être ? » Parce qu'au pire, ils pourraient rejouer la scène, et ainsi laisser l'occasion à Myles d'essayer de convaincre tout le monde que cette rencontre était effectivement le fruit du hasard. Après tout, elle le savait bon comédien. En tout cas, Mado n'était pas née de la dernière pluie, et elle savait que Myles n'aurait rien contre un peu de lutte. Oui, oui, elle en était sûre. On ne la lui faisait pas, vous comprenez. Et Myles lui même admettait qu'elle le connaissait un peu trop bien. C'était un fait. Effectivement, ça faisait peur, dans un sens. La laisser gagner ? Oh, oh. « Parce que tu crois que c'aurait été nécessaire ?! » Comme si Mado était trop nulle pour gagner par elle-même, hein. Pff. « Effectivement, je me vois forcée de refuser. Il ne faudrait pas que tu te fasses de faux espoirs, que tu imagines que quelque chose est possible entre nous. Tu te ferais du mal, et je sais que tu es déjà fragilisé par mes précédents refus, alors je n'y tiens pas. » Voyez comme elle était attentionnée avec lui, tout de même. Elle ne voulait pas qu'il souffre davantage, c'était un homme sensible, elle le savait. D'ici à ce qu'il fasse une bêtise pour elle, hein, on ne sait jamais. Mais voilà qu'il lui proposait de prendre la place du sac de sable qui, effectivement, pourrait vouloir se reposer un peu. Mais savait-il seulement ce qu'il faisait, hm ? Il croyait parler à une nouille en boxe, peut être ... Boh, au pire, il se rendrait compte de sa crédulité un peu plus tard, hein. « C'est adorable de ta part de te soucier de ce pauvre sac, Myles. Mais je n'oserais jamais te taper dessus ! Déjà parce que je n'ai pas tellement l'habitude de boxer des gens qui ne boxent pas en retour, mais aussi parce que je serais affreusement cruelle, tout de même, de nuire à ton intégrité physique après m'en être déjà prise à ton petit cœur. » Mais bon, si vraiment il insistait, hm ...

A peine ais je mis un pied dans la salle de sport, que Mado me grille tout de suite. Elle a repéré mes vraies intentions. Elle sait que je la suivais. Comment fait-elle ? Elle a un sixième sens ? Elle a le don d’ubiquité ? Cela se lit sur mon visage ? Je serais si transparent que ça ? Je n’avais pas du tout prévu qu’elle se rende compte de mon manège. Alors oui, ça me gêne beaucoup. C’est déjà suffisant de m’être pris moult râteaux par le passé, alors là maintenant… « Oh mince, si j'avais su ... Tu veux qu'on la refasse, peut être ? » C’est une idée. Mais ça ne changera rien au fait qu’elle sait. On aura beau faire semblant…non. C’est trop tard. « Je te remercie, mais le mal est déjà fait, c’est trop tard. » Donc pas besoin de retourner la scène. On évoque ensuite le fait, qu’à la place de la boxe, je lui aurais surement proposé de la lutte. Pour le contact corps à corps. Dans ma grande gentillesse je l’aurais même laissée gagner. « Parce que tu crois que c'aurait été nécessaire ?! » Baaaah, un peu oui. « Tu te berces de douces illusions si tu penses que tu aurais eu le dessus sur moi. » Mais bon, je suppose qu’on ne le saura jamais, puisqu’elle décline ma proposition. « Effectivement, je me vois forcée de refuser. Il ne faudrait pas que tu te fasses de faux espoirs, que tu imagines que quelque chose est possible entre nous. Tu te ferais du mal, et je sais que tu es déjà fragilisé par mes précédents refus, alors je n'y tiens pas. » Oh oui, mon petit cœur a encore du mal à s’en remettre aujourd’hui. Et là, elle en rajoute une chose. Moi qui espère tellement que quelque chose soit possible entre nous. « Et si j’ai envie de me faire de faux espoirs ? C’est mon problème. Ne te soucie pas de mes sentiments… » Alors on peut lutter, ce n’est pas grave. Mais à l’évidence elle ne veut pas boxer avec moi non plus. Là encore une fois, pour me protéger. « De toute façon, peut importe les coups que tu me donneras, ce n’est rien en comparaison à ce que tu m’as déjà fait subir » Des coups physiques, ce n’est pas bien grave. Rien à côté de la souffrance qu’elle m’inflige semaine après semaine à rejeter mes avances. « Et puis si il n’y a que ça pour te faire plaisir, je peux très bien boxer en retour. »

Oui, il n'avait fallu que quelques secondes à Mado pour faire capoter tout le plan de son camarade. C'était à croire qu'elle l'avait vu venir à des kilomètres, hein. Non, vraiment, il n'était pas utile qu'il cherche à la séduire cette fois encore, car il était grand temps qu'il se fasse une raison : il ne saurait y avoir quoi que ce soit entre eux à ce niveau-là. Elle pensait que les choses avaient été suffisamment mises au clair par le passé, mais il semblerait finalement que ce ne soit pas le cas, vu qu'elle savait pertinemment qu'il l'avait suivi jusqu'ici dans l'espoir de tenter une nouvelle fois sa chance avec elle. Du coup, oui, il était percé à jour. Et pour le coup, Mado s'en voudrait presque de le placer dans une situation aussi embarrassante. Alors, toujours d'une extrême gentillesse, la française lui proposa de rejouer la scène, histoire que son honneur soit au moins sauf, et qu'il ait un peu moins l'air d'un désespéré. Mais non, probablement trop fier, il n'y tenait pas. Bien, c'était tout à son honneur que de s’accommoder de la situation, hein. Ainsi, elle lui adressa un sourire compatissant. Cet homme ne se laissait pas abattre, c'était toujours ça. Par contre, ils n'allaient pas être copains s'il commençait à insinuer que, dans l'hypothèse où ils auraient partagé un combat de lutte, il aurait été nécessaire qu'il la laisse gagner. Non mais oh, il parlait quand même à une femme beaucoup plus sportive que la moyenne, hein. « Je n'aurais très certainement pas eu besoin de ta permission pour gagner, sois-en sûr. La lutte n'est peut être pas le sport que je maitrise le mieux, mais je m'y défends, et la vie m'a appris que la carrure ne faisait pas tout. » Oh mais elle disait ça, elle disait rien, vu qu'il semblait partir du principe que, puisqu'elle était une femme, et plutôt menue, elle ne pouvait pas battre un homme comme lui. Elle n'était pas entrain de dire que c'aurait été facile, mais c'aurait été possible, oui, elle en était certaine. En tout cas, elle préféra décliner, histoire qu'il ne soit pas pris de folles pulsions. Sait-on jamais qu'il ne se contrôle plus. Elle préférait ne pas prendre le risque. Sauf que Myles disait quand même qu'elle n'avait pas à se soucier de lui et de sa souffrance. Mais c'est qu'il était bouleversant, ce pauvre petit ! « Très bien, très bien. Fais-toi souffrir autant que tu veux, tant que tu ne commets pas de bêtise derrière. » Ah oui parce qu'elle ne voulait pas que ça tourne mal et que, de désespoir, il commette l'irréparable. Elle ne s'en remettrait jamais. « Cesse de te plaindre, tout ça te permet de t'endurcir. Il faut qu'une femme te résiste pour que tu comprennes que tu as beau être très beau garçon, tu n'en es pas pour autant irrésistible. C'est une belle leçon de vie que je te donne, je trouve. » Oui car, grâce à elle, il apprenait qu'on ne peut pas tout avoir, et que tout n'est pas aussi facile qu'on le croit dans la vie. Mado était donc aussi instructive que la morale d'une fable de La Fontaine. Quelle fierté. En tout cas, Myles semblait plutôt partant pour un combat de boxe, hm. C'est qu'il la tentait, là. « Bon, très bien » souffla-t-elle alors. Elle s'éloigna un court instant, puis revint vers lui avec une paire de gants de boxe qu'elle lui tendit et qu'il devra enfiler si vraiment il voulait boxer. « Finalement, tout le monde y trouvera son compte : le sac va pouvoir se reposer, je vais pouvoir continuer de boxer, et tu auras bientôt tellement mal que tu en oublieras que tu as le cœur brisé. » Dit comme ça, ça faisait drôlement envie, pas vrai ? « A toi l'honneur, Myles. N'aies pas peur de me faire mal » reprit-elle, se plaçant en position de défense. Parce que bon, au pire, elle assumerait. Boxer avec un homme, ça avait naturellement ses risques, et ce ne serait pas la première fois qu'elle en subirait les conséquences. Donc qu'il ne se sente pas obligé d'adapter sa force à la corpulence de Mado, c'est celle-ci qui tâcherait de s'adapter. Question de principes.

« Je n'aurais très certainement pas eu besoin de ta permission pour gagner, sois-en sûr. La lutte n'est peut être pas le sport que je maitrise le mieux, mais je m'y défends, et la vie m'a appris que la carrure ne faisait pas tout. » Elle s’y défend ? Pourquoi elle pratique de la lutte aussi ? J’ai un peu de mal à imaginer la chose, m’enfin. D’autant que ce n’est pas un sport très répandu. Mais peut importe, je doute fortement qu’elle m’aurait battu. Pas nécessairement à cause de ma carrure, et parce que c’est une fille. Mais outre ma carrure, je suis habitué aux sports de combat. Donc ouais, les deux combinés, je vois mal comment elle pourrait l’emporter sur moi. Quoi que, je serais peut être plus concentré sur le corps à corps, et du coup elle m’aurait par distraction…Enfin, c’est une chose qu’on ne saura jamais malheureusement. « C’est bien beau, mais ce ne sont que des mots » Donc, je la prends quand elle veut. Enfin façon de parler évidemment. A la lutte, rien d’autre voyons. Quoi que…vu que c’est vrai, je craque pour elle depuis fort longtemps. D’ailleurs elle ne cesse de me faire souffrir, en refusant mes avances constamment. C’est comme si elle y prenait un malin plaisir à piétiner mon cœur. « Très bien, très bien. Fais-toi souffrir autant que tu veux, tant que tu ne commets pas de bêtise derrière. » Une bêtise ? Comme quoi ? Me jeter du haut d’un pont de désespoir ? Enfin ici en l’occurrence, ça serait plutôt hm…me jeter du haut du balcon, et rater la piscine. Cela ne risque pas hein, parce qu’autant mon amour pour elle est super fort, autant je tiens encore plus à la vie, oui oui. « Cesse de te plaindre, tout ça te permet de t'endurcir. Il faut qu'une femme te résiste pour que tu comprennes que tu as beau être très beau garçon, tu n'en es pas pour autant irrésistible. C'est une belle leçon de vie que je te donne, je trouve. » Une leçon de vie ? Mais en fait, elle ferait tout ça pour mon bien ? Ce qu’elle est gentille quand même. C’est vrai que ça ne m’étais jamais auparavant, qu’une fille me résiste, bien sur. Donc forcément j’avais besoin qu’on m’apprenne. « Tu me trouves beau garçon, c’est vrai ? Peut importe ce que tu viens de dire, tu viens de faire ma journée là » Oh oui, elle me trouve beau, c’est déjà ça. Je m’en contenterais. Je suis désespéré à ce point oui. Halala. C’est fou ce qu’on peut en raconter des conneries quand même. Bref, elle accepte finalement de boxer avec moi. Un bon moyen d’oublier ma souffrance au niveau du cœur, en ayant mal physiquement. Elle va chercher une paire de gants et me la ramène. Je les mets donc, je suis prêt. A moi de commencer, sans que j’aie peur de lui faire mal ? Le problème c’est que ouais, je vais surement avoir du mal à frapper normalement. Surtout qu’en plus on est filmé. Bonjour la réputation que j’aurais si je lui fou un œil au beurre noir. « Mais je t’aime trop pour avoir envie de te faire du mal » A son inverse. Mais bon, quand il faut y aller, il faut y aller. Alors cette fois, je suis plus sérieux, et commence à bouger un peu, en donnant quelques coups. Plutôt tranquille au début, histoire de prendre la température. Puis un peu plus fort, de toute façon elle encaisse bien. M’enfin je ne suis pas non plus à fond. De toute façon, je ne verrais pas l’intérêt. On est pas à un vrai combat.

C'était un peu machiste, quand même, d'imaginer que Mado ne ferait pas le poids face à Myles, lors d'un combat de lutte. C'est en tout cas comme ça qu'elle avait tendance à voir les choses, elle qui estimait qu'il ne pouvait rien en savoir et qu'il était du coup un poil présomptueux de partir du principe qu'elle ne parviendrait pas à le battre autrement que s'il la laissait gagner. Non, franchement, elle ne pouvait pas le laisser dire ça. Mado n'était peut être pas une grande spécialiste de ce sport-ci, mais elle était globalement quelqu'un de très sportif, de très débrouillard surtout, et elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que, si le combat avait bel et bien eu lieu, il n'aurait pas été impossible qu'elle lui rabatte le caquet en s'imposant, ou en tout cas, en se battant avec bien plus de performance que ce qu'il devait imaginer. Mado n'avait jamais attendu de qui que ce soit qu'on la laisse gagner, et elle aurait même tendance à le prendre relativement mal si quelqu'un s'avisait de le faire. Tout ça pour dire que Myles ferait bien d'être un peu moins confiant, car même s'ils n'auraient pas l'occasion de vérifier ses dires, il ne lui fallait pas sous-estimer Mado, qu'elle soit une femme ou non. Elle avait beau ne pas avoir sa carrure, elle ne s'en débrouillait pas moins bien dans plus d'un sport. Ne pas se fier aux apparences, c'était peut être un proverbe très cliché, pour autant, il ferait bien de l'appliquer. « Parce que ça t'arrange bien de le penser » souffla-t-elle, assez mutine, après la réflexion du jeune homme. Non, ça n'était pas que des mots, c'était ce qu'elle pensait. Mais libre à lui de ne pas tenir compte de son point de vue, elle ne lui en tiendrait manifestement pas rigueur. A quoi bon ? De toute façon, il était fou d'elle, et tout le monde avait du le remarquer. Mais n'était-il pas un peu maso sur les bords pour vouloir à ce point se faire souffrir, en se faisant de faux espoirs, en espérant qu'elle lui tomberait un beau jour dans les bras, alors qu'elle lui avait maintes fois fait comprendre que rien ne serait possible entre eux ? Visiblement, il tenait à se faire du mal. C'était dommage. Mais tant qu'il ne commettait pas de bêtise, elle pouvait bien le laisser se détruire, hm. Et puis, il avait beau se plaindre, il lui fallait quand même voir les choses du bon coté, ou disons, d'une façon constructive. Les rejets de Mado était comme une intéressante leçon de vie, qu'il ferait bien d'exploiter. Mais lui, évidemment, il se ficha pas mal de son discours et ne retint qu'une chose : le fait qu'elle dise le trouver beau garçon. Elle aurait du s'en douter, et ainsi s'abstenir de glisser ça, hm. « Bien sûr que c'est vrai. Bon, je ne te cache pas que tu n'es pas exactement mon type d'homme, mais tu es charmant, indéniablement. » Oui, bon, elle n'avait pas pu s'empêcher de laisser entendre qu'aussi plaisant à regarder puisse-t-il être, il n'était pas exactement son style. Mais nul doute que ça plaisait à beaucoup de jeunes femmes, hein. Everleigh, Harlow, Emmeline ... tant de succès, tout de même. Dommage que la seule qu'il veuille véritablement ne soit pas disposée à craquer. La vie était dure. Ainsi, pour que son cœur souffre un peu moins, il serait bien qu'il connaisse d'autres douleurs, des douleurs plus physiques. Se livrer à un combat de boxe serait décidément une bonne idée. Mado était partante, en tout cas. La jeune femme alla alors chercher des gants à son camarade, qui les enfila sans tarder, puis le pria de commencer. Il ne fallait pas qu'il craigne d'y aller trop fort, elle en avait vu d'autres, et elle s'adapterait. « Je sais bien, Myles. Mais, le temps d'un combat, vois-moi comme une adversaire, et plus comme la fille de tes rêves. » Oh mais elle disait ça pour lui, pour que ce soit plus facile. Il ne faudrait pas que ses sentiments le troublent et l'empêchent de se battre correctement. Ainsi, il commença à frapper, quelques coups, qu'elle réceptionna habilement. Mais lorsqu'il y alla un peu plus fort, voilà que Mado perdit malencontreusement l'équilibre et termina par terre. Oh ? « Myles, je ... je suis complètement terrassée. J'aurais du me douter que ta force était proportionnelle à ton sex-appeal » qu'elle souffla, d'une voix si faible qu'on jurerait qu'elle allait décéder d'une minute à l'autre. « Je vais succomber. A ton charme ou à tes coups, je ne sais pas encore ... Mais je vais succomber, c'est certain. » Allez, elle pouvait bien le laisser espérer encore un tout petit peu, non ? A noter qu'elle était une brillante comédienne. Oui, on le lui disait souvent.

« Parce que ça t'arrange bien de le penser » Mais c’est qu’elle a vraiment l’air de croire qu’elle aurait le dessus sur moi dans un combat de lutte. Aaaah c’est beau de rêver. Le fait est qu’on ne saura jamais, puisqu’elle ne veut pas qu’on fasse de combat. Au moins comme ça, elle peut toujours croire qu’elle gagnerait. Elle évoque ensuite le fait qu’elle me donne une leçon de vie, en me repoussant ou je ne sais quoi. Mais moi ce que je retiens dans ses paroles c’est qu’elle me trouve joli garçon. Il ne m’en faut pas plus pour rallumer le petit espoir en moi…Qui sait. Peut être que ses sentiments à mon égard changeront. « Bien sûr que c'est vrai. Bon, je ne te cache pas que tu n'es pas exactement mon type d'homme, mais tu es charmant, indéniablement. » Alors maintenant en plus d’être beau je suis charmant. M’en voilà comblé. C’était quelque peu inespéré d’entendre de tels mots venant de sa bouche…et maintenant c’est chose faite. « Je n’ai pas assez de tatouages c’est ça ? Non parce que une fois qu’on sort d’ici, je peux m’en faire plein, ce n’est pas un problème » J’en ai que deux sur le poignet droit…Rien comparé à Fitz. Alors ouais, je suis prêt à me faire tatouer, rien que pour elle. Si ce n’est pas une preuve d’amour ça. Elle veut ensuite que je la boxe, de ne pas avoir peur de lui faire mal. Seulement je ne désire pas le moins du monde de lui faire mal. Je n’oserais jamais. « Je sais bien, Myles. Mais, le temps d'un combat, vois-moi comme une adversaire, et plus comme la fille de tes rêves. » Je sais, je sais, c’est ce qu’il faut que je me dise. « D’accord, je vais essayer. Mais ça risque d’être dur. » Difficile de faire abstraction de son si beau visage quand même. Mais bon, allons y quand même. Je commence donc à boxer. Tranquillement au début, puis un peu plus fort. Trop fort ? Mado se retrouve au sol, les 4 fers en l’air. Oups. « Myles, je ... je suis complètement terrassée. J'aurais du me douter que ta force était proportionnelle à ton sex-appeal » Le tout dit dans une voix faible. « Je vais succomber. A ton charme ou à tes coups, je ne sais pas encore ... Mais je vais succomber, c'est certain. » Vraiment ? Je savais que ce n’était qu’une question de temps avant que je ne la fasse craquer. Cela ne pouvait en être autrement. « Mon dieu, je suis désolé, je ne voulais pas frappe aussi fort, je n’ai pas su contrôler ma force » J’en suis confus. En vrai évidemment que tout ceci n’est qu’une vaste comédie. Elle n’a rien. Par contre je ne sais pas bien si elle est réellement tombée, ou si elle a fait exprès. Après tout elle en serait capable. « Tu vas bien j’espère ? Je t’en prie, dis moi que tu n’as rien de cassé, je m’en voudrais terriblement sinon. » que je lui demande, accroupis pour être à sa hauteur. «Je me demande si te faire du bouche à bouche n'est pas de rigueur dans cette situation. » Elle a des problèmes respiratoires là non ?

Quel dommage que Mado n'ait même pas l'occasion de rabattre le caquet de son camarade, hm. Parce qu'au fond, elle aurait bien aimé lutter avec lui, histoire de lui montrer que ça n'était pas parce qu'elle était une femme, ou disons qu'elle était loin d'avoir une corpulence comme la sienne qu'elle aurait nécessairement eu besoin qu'il la laisse gagner pour l'emporter. Sauf que bon, rappelons que Myles était tout de même dingue d'elle, et elle n'avait pas tellement envie de risquer un dérapage en s'adonnant à ce genre d'activités avec lui. C'était un sensible, et un impulsif, elle s'en doutait. Et il suffirait qu'il la plaque au sol pour que ... non, elle ne voulait même pas y penser, c'était beaucoup trop perturbant. Et puis, elle faisait surtout ça pour lui, vous savez. Elle savait qu'il souffrait beaucoup du fait de n'avoir absolument pas ses chances avec elle et d'avoir déjà du essuyer un certain nombre de refus. La preuve, elle vit une immense lueur d'espoir dans le regard de son camarade lorsqu'elle laissa entendre qu'il était beau garçon. Il lui en fallait apparemment, peu, mais c'était compréhensible, il n'y croyait probablement plus. Bon, par contre, elle ne put que laisser entendre qu'il n'était malgré tout pas tellement son type d'homme, bien que cela n'enlève évidemment rien à son charme. Il était séduisant, c'est clair, mais il est vrai qu'il n'était pas pour autant susceptible de lui plaire. Au fond, Mado n'avait pas tellement de type d'homme, car elle n'avait jamais cherché à en avoir. Il n'y avait qu'un homme qui lui plaisait, et c'était très bien comme ça. Car elle, elle était incapable d'être attirée par un autre homme en étant en couple avec quelqu'un, hm. Soit. « Oh, tu sais, ça n'est pas qu'une question de tatouages. C'est beaucoup plus que ça. C'est un tout, un ensemble. C'est l'être tout entier qui est susceptible d'être à mon goût, pas uniquement ce qu'il peut avoir sur la peau. Je suis désolée, mais ... que tu te fasses tatouer n'y changerait rien. » Loin d'elle l'idée d'enfoncer le couteau dans la plaie, mais le fait est qu'elle était sous le charme d'un homme vertueux et très respectable, et qu'elle se fichait pas mal qu'il soit tatoué. Ce n'était pas ce qui lui avait plu chez lui, bien qu'elle apprécie effectivement ce détail original. Ainsi donc, c'était définitivement cuit pour Myles, mais il s'en remettrait, elle lui faisait confiance. Pour le moment, ils allaient en tout cas boxer. Il ne fallait pas qu'il craigne d'y aller trop fort, Mado n'était pas en sucre et elle connaissait suffisamment ce sport pour s'attendre à tout. Aussi, elle avait déjà boxer contre des hommes, alors ça devrait aller. Okay, il risquait d'avoir du mal à ne pas être perturbé par ses sentiments, mais il fallait qu'il parvienne à prendre du recul. C'était pour lui, hein. Il allait donc essayer. Bien. Ainsi il commença à boxer, doucement, mais lorsqu'il gagna en puissance, voilà que la jeune femme tomba en arrière. Enfin, tomba ... non. Disons qu'elle se laissa tomber, plutôt. Elle avait l'âme d'une cascadeuse, c'est certain. En tout cas, elle ne perdit pas le nord, et ne perdit surtout pas l'occasion de le laisser rêver un tantinet, en grande sadique qu'elle était. « Et encore, j'ai de la chance d'être bien tombée, rien que la chute aurait pu me tuer ! » Parce que c'était courant de mourir en tombant de si haut, hein, bien sûr. Finalement, Myles s'accroupit et la situation était si risible que Mado eut bien du mal à ne pas s'en amuser. « Oh, j'aimerais bien, mais je pense que ça n'est qu'une question de secondes avant que la mort m'emporte ... Tu diras à mon frère que je l'aime très fort, hein ? » qu'elle souffla, comme en fin de vie. Mais voilà qu'il laissa bientôt entendre qu'un petit bouche-à-bouche pourrait l'aider. Alors là, allez savoir pourquoi, elle se redressa subitement, comme pleine de vie à nouveau. « Alors ça, c'est fou ! Il a suffi que tu parles de bouche-à-bouche pour que tout rentre dans l'ordre ! Bon, je sais que tu aurais adoré me sauver la vie de cette façon, mais tu vois, tu n'auras même pas à le faire. Ne sois pas trop déçu, c'est quand même grâce à toi si je vais mieux. » C'était quand même dingue qu'elle pète la forme subitement, hm. Mais c'était comme ça, inexplicable, et pas plus mal sans doute. Ouais, hein.